Explicit (narratologie)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 novembre 2014 à 22:26 et modifiée en dernier par 85.69.78.175 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L'excipit est un terme employé en analyse littéraire qui désigne les dernières lignes d'une œuvre. Il s'oppose ainsi à l'incipit, qui désigne soit le premier vers d'un poème, soit plus généralement le commencement d'une œuvre. L'excipit est un mot utilisé à tort, on parle normalement d'un "explicit" mais l'erreur est fréquente...

Les différents types d'excipit

Les trois plus fréquents types sont :

  1. L'excipit dramatique : il se termine par un évènement positif ou négatif (la mort d'un personnage, un départ, un mariage, etc.) qui met un point final au récit. Cela peut également être une révélation (identité du coupable).
  2. L'excipit à valeur morale ou philosophique : l'auteur nous fournit une leçon morale ou philosophique tirée de l'action vécue par le personnage. C'est le plus fréquent à la fin des contes.
  3. L'excipit sans conclusion : soit le lecteur est censé conclure lui-même (il n'y a pas de fin précise), soit il y a un épilogue dans lequel l'auteur explique l'avenir du personnage. Ce dernier n'a pas achevé l'action dans ce cas. C'est utilisé pour donner envie de connaître la suite, pour inciter le lecteur à acheter le tome suivant, par exemple.

La dernière page peut également comporter :

  • une mention indiquant que la lecture du livre est terminée. Les copistes du Moyen Âge utilisaient à cet effet la formule explicit liber signifiant que le rouleau qu'ils copiaient avait été complètement déroulé (du latin explicat, déplié). La coutume se poursuit jusqu'au XXe siècle. On trouve parfois « Finis coronat opus » dans des éditions anciennes. La femme de lettres anglaise Jane Austen termine ses romans simplement par le terme latin : finis, tandis que Stendhal clôt La Chartreuse de Parme par To the happy few. Barbey d'Aurevilly, pour clore Un Prêtre marié ou Alain-Fournier à la fin du Grand Meaulnes écrivent simplement : Fin.
  • Un lieu et une date. Balzac le fait fréquemment. Par exemple : Eugénie Grandet, Paris, septembre 1833 ; La Rabouilleuse, Paris, novembre 1842. Georges Simenon en fait de même, pour nombre des Maigret : Maigret et le Clochard, Noland, le 2 mai 1962 ; Maigret et Monsieur Charles, Epalinges, le 11 février 1972 ;
  • le colophon, pouvant rappeler le titre et l'auteur du livre, montrer la devise ou un symbole graphique de l'imprimeur.

Ainsi trouve-t-on, à la fin du Pantagruel de François Rabelais :

« Fin des cronicques de Pantagruel,
Roy des Dipsodes, restituez à leur naturel,
avec ses faictz et prouesses espoventables
composez par feu M. ALCOFRIBAS,
abstracteur de quinte essence
. »

À propos du mot excipit

Le terme excipit est un synonyme du mot savant explicit qui fait référence à la formule latine explicit liber, concluant des manuscrits du Moyen Âge. En paléographie, cette fin de texte mentionne aussi parfois l’auteur et la date.

On rencontre également le mot clausule, pour la dernière phrase particulièrement remarquable et lourde de sens d’un roman, par exemple « Il vient de recevoir la croix d’honneur » pour Madame Bovary.

On parle enfin de chute, pour le dernier vers d’un sonnet ou bien lorsque, dans une nouvelle, la dernière phrase crée un effet de surprise et invite à une relecture soupçonneuse. Voir par exemple :

« Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !... »

« Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu un rat dans la maison. »

Explicit célèbres

« Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence, (Wovon man nicht sprechen kann, darüber muss man schweigen). »

« Mais le jour où le manteau impérial tombera enfin sur les épaules de Louis Bonaparte, la statue d'airain de Napoléon s'écroulera du haut de la colonne Vendôme. »

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références