Plusie de la menthe

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Ctenoplusia accentifera

La Plusie de la menthe (Ctenoplusia accentifera) est une espèce de lépidoptères de la famille des Noctuidae, qui vit en climat chaud en Europe du Sud, dans le Nord de l'Afrique et au Moyen-Orient.

Ctenoplusia accentifera, vue de dessus
Ctenoplusia accentifera vue de 3/4
Chenilles (vertes) de la "Plusie de la menthe" après "défoliation" totale d'une Menthe en pot
Chenille de Ctenoplusia accentifera tissant un cocon lâche de soie dans lequel elle va commencer quelques heures plus tard à produire sa chrysalide. Le soies servent aussi à coller entre elles des feuilles qui lui formeront un abri
Chrysalide en cours de formation d’une Plusie de la Menthe (Ctenoplusia accentifera), trouvée dan un cocon lâche dans des feuilles de menthe recroquevillées (dans le nord de la France, fin aout 2018, après une période caniculaire).

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Ctenoplusia accentifera a été décrite par l'entomologiste français Alexandre Louis Lefebvre de Cérisy en 1827, sous le nom initial de Plusia accentifera[1].

Synonymes :

  • Plusia l-aureum Freyer, 1831
  • Ctenoplusia hieroglyphica (Freyer, 1831)
  • Agrapha accentifera (Lefèbvre, 1827)

Distribution[modifier | modifier le code]

Cette espèce est signalée dans une partie du Sud-Ouest de l'Europe (de l'Espagne[2] à la Grèce en passant par le Sud de la France et l'Italie[3]), en Afrique méditerranéenne et tropicale, jusqu'en Éthiopie[4], au Proche-Orient et en Asie mineure.

En France, l'espèce est présente au moins dans les départements circumméditerranéens[5]. Le réchauffement climatique pourrait favoriser sa migration vers le nord[réf. souhaitée].

Description[modifier | modifier le code]

La chenille est verte.

L'imago est de couleur (hétérogène) globalement brune, produisant un bon camouflage, et mesure environ 25 mm d'envergure.

Alimentation[modifier | modifier le code]

La chenille se nourrit au moins sur deux genres de lamiacées : Mentha et Coleus[4], et a été signalée sur une astéracée (la chicorée sauvage, Cichorium).

Écologie[modifier | modifier le code]

L'imago (papillon adulte) commence à voler au crépuscule et contribue à la pollinisation de certaines fleurs ouvertes ou accessibles la nuit. Il est ainsi en Espagne pollinisateur de plantes de la famille des Apocynaceae[6]. Il pourrait être attiré (comme d'autres papillons de nuit) par la lumière, bien que ce soit le coucher du soleil qui, dans la nature, semble commander le début de sa phase d'activité.

Ses éventuelles capacités et activités migratoires à longue distance sont mal connues, mais une espèce proche (Ctenoplusia agnata) s'est montrée capable de longues migrations saisonnières à haute altitude et à longue distance (y compris au dessus de zones marines, comme cela a été démontré au-dessus du Golfe de Bohai)[7]. Plusieurs espèces proches sont considérés comme ravageurs de plusieurs espèces cultivées. Dans certaines conditions, un groupe de chenilles peut rapidement défolier un pied de menthe entier[réf. souhaitée].

Habitat[modifier | modifier le code]

Milieux ouverts et humides, et parfois champs (de menthe par exemple), jardins, friches, balcons (pots de menthe), etc.

Espèces proches, risques de confusion[modifier | modifier le code]

Un risque de confusion existe avec certaines espèces proches, comme Ctenoplusia polycampta[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Ctenoplusia accentifera », sur funet.fi (consulté le ).
  2. (en) De Vrieze M, « Contribution to the knowledge of the Noctuidae from Spain. Observations and collecting trips from September 1986 till December 2001 (Lepidoptera: Noctuidae) », Phegea, vol. 31, no 2,‎ , p. 61 et suivantes (lire en ligne).
  3. A cura di Anna Benedetti, A., Canfora, L., Rastelli, V., & Lener, M. (2013) « Aree protette “Macchia di Gattaceca e Macchia del Barco”,“Macchia di Sant'Angelo Romano ; Progetto “Validation of risk management tools for genetically modified plants in protected and sensitive areas in Italy” MAN-GMP-ITA »”. (ISBN 978-88-95315-22-5)
  4. a et b Kravchenko, V. D., Ronkay, L., Behounek, G., & Mueller, G. C. (2015). PLusiinae (Excl. Abrostolini)(Lepidoptera: Noctuidae) of Ethiopia. A faunistical survey with biogeographical comments. Zootaxa, 4013(2), 235-251.
  5. Lépi'Net.
  6. (es) Ruiz J.L « Polinizadores de las apocynaceae ibéricas » ; Fiche sur la pollinisation des apocynaceae en Espagne, rédigée et publiée par l'ONG Asociación Botánica y Micológica de Jaén
  7. Li C, Fu X, Feng H, Ali A, Li C & Wu K (2014) Seasonal migration of Ctenoplusia agnata (Lepidoptera: Noctuidae) over the Bohai Sea in northern China . Journal of economic entomology, 107(3), 1003-1008
  8. Dufay C (1972) Descriptions de nouveaux Plusiinae africains (Lép. Noctuidae) (note préliminaire) (suite). Publications de la Société Linnéenne de Lyon, 41(5), 93-104.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Kitching I.J, « Spectacles and silver Ys: a synthesis of the systematics, cladistics and biology of the Plusiinae (Lepidoptera: Noctuidae) », Bulletin of the British Museum (Natural History), Entomology,, vol. 54, no 2,‎ , p. 75-261 (résumé).