Colloque de Cordoue

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Le colloque de Cordoue est une conférence internationale organisée par la chaîne de radio France Culture, qui s'est tenue à Cordoue du 1er au 5 sur le thème « Science et conscience. Les deux lectures de l'univers »[1].

Objectifs[modifier | modifier le code]

Le but de ce colloque était de confronter les points de vue des scientifiques et de penseurs d'autres disciplines, concernant les découvertes physiques récentes. En particulier, l'apport à la pensée moderne de curiosités comme le paradoxe EPR. Selon Michel Cazenave, son organisateur, il était d'« essayer d'explorer les voies par lesquelles, un jour peut-être, l'homme pourrait se réconcilier avec lui-même, réunir dans une grande gerbe la puissance de sa raison et la profondeur de son âme »[2]. Celui-ci indique plus tard que l'idée du colloque lui a été inspirée par Gitta Mallasz (qu'il invite en tant qu'observateur) et l'expérience que celle-ci relate dans Dialogues avec l'ange[3].

Parmi les physiciens et les autres scientifiques prestigieux participant, on peut citer David Bohm, Fritjof Capra, Olivier Costa de Beauregard, Brian Josephson, Paul Chauchard et Hubert Reeves.

Sommaire du colloque[modifier | modifier le code]

Première partie : La mécanique quantique et le rôle de la conscience[modifier | modifier le code]

Deuxième partie : Neuro-psycho-physiologie et états de conscience[modifier | modifier le code]

Troisième partie : L’épiphanie de la psyché dans la conscience[modifier | modifier le code]

Quatrième partie : L'Odyssée de la conscience[modifier | modifier le code]

Cinquième partie : Science et conscience[modifier | modifier le code]

  • Introduction, par Hubert Reeves
  • Esprit, cerveau et conscience, par Karl H. Pribram
  • La neurocybernétique du comportement humain à la lumière du silence de la pensée de l'hésychasme, par Georges Pégand
  • Les implications pour la science et la société des découvertes récentes dans le champ de la recherche psychologique et psychique, par Willis H. Harman

Sixième partie : Conclusions finales[modifier | modifier le code]

Controverses[modifier | modifier le code]

Certains scientifiques comme les physiciens Jean-Pierre Vigier puis Jean-Claude Pecker, ont reproché aux physiciens présents au colloque de n'avoir "guère parlé de physique"[5], d'autres ont protesté contre ce qui leur apparaissait comme un mélange des genres insupportable et comme un retour en arrière[1].

Le journaliste scientifique Michel de Pracontal, reproche au colloque d'avoir été organisé par un média, et non par la communauté scientifique, soulignant que le public en aura surtout retenu, d'une manière peut-être un peu réductrice, que des scientifiques prestigieux soutiennent l'irrationnel ou le paranormal[6].

Un autre reproche est que les physiciens présents ont lancé leurs spéculations les plus audacieuses, sans qu'elles soient forcément comprises comme telles, et pouvait donc être vues comme des hypothèses courantes en physique moderne par ceux qui la connaissent peu. Le problème était aggravé par le fait que par son thème, la conférence a attiré ceux des physiciens qui sont les plus attirés par les thèses spiritualistes, les rationalistes la boycottant.

Michel Cazenave s'est étonné des "réactions passionnelles de certains scientifiques" sur ce colloque qui "a donné le prétexte à tant de contresens" et dont les contradicteurs n'ont pas vraiment compris le sujet[7].

On peut évoquer deux causes pour expliquer le succès du colloque : d'une part, le public est attiré par les théories physiques qui justifient les phénomènes paranormaux, ou font jouer un rôle à la conscience humaine dans la physique. D'autre part, comme le fait remarquer Jean-Marc Levy-Leblond, le degré élevé de formalisme et l'abstraction de la mécanique quantique conduisent à en expliciter les concepts à partir de n'importe quelle tradition philosophique et culturelle[8].

Prolongements[modifier | modifier le code]

Le colloque de Cordoue a été prolongé par le colloque de Tsukuba (Japon), Sciences et Symboles, organisé par Michel Cazenave du 6 au 10 novembre 1984[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Science et conscience. Les deux lectures de l'univers (Colloque international de Cordoue, 1-5 octobre 1979). Robert Jean-Dominique. Revue Philosophique de Louvain, Année 1983, Volume 81, Numéro 51, pp. 529-532. (Revue de presse). Texte intégral
  2. Michel Cazenave, La science et l'âme du monde, Paris, Albin Michel, 1996
  3. Michel Cazenave, « Pont entre Science et Religion à la lumière des ‘Dialogues avec l’Ange’ », Conférence du 13 décembre 2005 à la Maison de la Radio de Budapest (consulté le ).
  4. (1915-1999)The Contribution of Professor Yujiro Ikemi to the Development of Psychosomatic Medicine in Japan[1]
  5. DIDIER ÉRIBON, « Les « cogitations » parapsychologiques du physicien Olivier Costa de Beauregard », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  6. Michel de Pracontal. Science et vie, derrière le miroir. Thèse-montage
  7. La science et l’âme du monde, Michel Cazenave (Paris, Albin Michel, 1996)
  8. « Ecoute la divine parole du savoir », sur archipress.org (consulté le ).
  9. Sciences et symboles : Les voies de la connaissance, Albin Michel et France-Culture, , 453 p..

Actes du colloque[modifier | modifier le code]

Science et conscience. Les deux lectures de l'Univers, Stock et France-Culture, 1980 (ISBN 2234013437)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]