Chemin de fer de Voiron à Saint-Béron

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Ligne de
Voiron à Saint-Béron
Image illustrative de l’article Chemin de fer de Voiron à Saint-Béron
Le tramway du VSB sur la route surplombant les gorges de Chailles,
au tout début du XXe siècle
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Voiron, Saint-Laurent-du-Pont, Saint-Béron
Historique
Mise en service 1895
Fermeture 1936 – 1953
Concessionnaires CF Voiron à St-Béron (1894 – 1932)
VFD (1932 – 1953)
Déclassée (à partir de 1953)
Caractéristiques techniques
Longueur 35 km
Écartement métrique (1,000 m)
Nombre de voies Anciennement à voie unique
Trafic
Propriétaire Départements de l'Isère et de la Savoie

Le chemin de fer de Voiron à Saint-Béron ("VSB") était un chemin de fer secondaire à voie métrique, classé tramway, qui circula entre 1895 et 1936, entre les départements de l'Isère et de Savoie pour relier les communes de Voiron et Saint-Béron.

La ligne Voiron - Saint Béron et mesurait 35 kilomètres, dont 25 en Isère[1]. Comme de nombreux chemins de fer secondaires, le VSB était destiné au transport des voyageurs comme à celui des marchandises, notamment des productions sidérurgiques de Saint-Laurent-du-Pont et de Fourvoirie, ou de la distillerie de la Chartreuse[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'initiative de M. François Bernard, ingénieur civil demeurant à Saint-Étienne, le gouvernement déclare d'utilité publique le 28 janvier 1893 une ligne de « tramway à traction mécanique, de Voiron (Isère) à Saint-Béron (Savoie), avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie »[3], le terme de traction mécanique signifiant, à l'époque, traction par locomotives à vapeur par opposition à la traction hippomobile, qui était encore employée.

M. Robert constitue une société, la société anonyme du chemin de fer de Voiron à Saint-Béron, par Saint-Laurent-du-Pont (VSB ), et lui transfère ses droits, ce qui est avalisé par le décret du 16 janvier 1894[4]. Le président de cette société est, en 1895, M. Merceron-Vicat. La ligne est soumise au régime juridique des tramways, au sens de l'article 10 de la loi du 11 juin 1880.

Carte du touriste sur le chemin de fer de Voiron à Saint-Béron, en 1897.

Un troisième décret, du 18 mai 1895, fixe le terminus de la ligne à la gare PLM de Voiron, et non comme initialement prévu, au Cours Sénozan de cette ville. Le tronçon ainsi abandonné par le VSB, est intégré à la ligne des CEN vers Vienne[5].

Compte tenu des bouleversements économiques induits par la fin de la Première Guerre mondiale, l'exploitation devient alors déficitaire : elle est reprise par la Société du chemin de fer de l'Est de Lyon.

Le département rachète la concession en 1932, pour l'intégrer à la régie des Voies ferrées du Dauphiné.

L'exploitation ferroviaire durera peu, puisque des autobus remplacent quelques trains dès 1931, pour la remplacer totalement le 30 septembre 1936.

Le déclassement de la ligne intervient en 1939, sauf un court tronçon entre Saint-Béron et une usine électro-métallurgique, qui fermera en 1953[6].

Infrastructure[modifier | modifier le code]

La gare de Saint-Laurent-du-Pont. Le bâtiment abritait également l'Hôtel de la Gare.
La voie à destination de Fourvoirie passait sous le porche de ce bâtiment, et celle reliant Voiron à Saint-Béron au premier plan, avant le bâtiment.
On distingue sur la photo agrandie le rail de ces voies
Carte postale ancienne montrant un virage serré de la route de Voiron à Saint-Laurent-du-Pont, avec la voie unique du VSP en accotement surplombé par une impressionnante falaise
La voie du VSB serpentant dans les Gorges du Crossey
Autre vue de la voie dans les Gorges du Crossey
Une rame s'engage dans l'un des tunnels des Gorges de Chailles.

La ligne débutait à la gare de Voiron, où elle disposait d'un quai desservant également les voies métriques des Chemins de fer économiques du Nord (CEN), vers Vienne. Elle franchissait les voies du PLM sur le Pont de Wesseling et sur une voie implantée principalement en site propre, desservait la halte de La Buisse (Gros Bois) puis la gare de Coublevie, la halte du carrefour de la Croix-Bayard et la gare de Saint-Étienne-de-Crossey. La ligne s'engage ensuite dans les gorges de Crossey, passe dans un tunnel sous les montagnes de Rats, dessert la halte de Pont de Demay et arrive à la gare de Saint-Joseph-de-Rivière, puis à celle de Saint-Laurent-du-Pont.

Dans cette gare existait l'embranchement de La Fourvoirie. Il traversait en biais le bâtiment de la gare, toujours existant, et se poursuivait en longeant la distillerie des Pères Chartreux avant d'atteindre le terminus pour les marchandises à l'entrée de l'entrepôt de la distillerie. Cet embranchement servait également au transport de ciment.

La ligne principale quittait Saint-Laurent-du-Pont en accotement de la route, traversait le Guiers Mort sur un pont près de la gare de Revol et continuait jusqu'à la gare d'Entre-deux-Guiers d'où se détachait un embranchement pour le trafic des marchandises, desservant la papeterie du Pont du moulin neuf. La ligne poursuivait en traversant le Guiers Vif sur un pont métallique avant d'atteindre la gare des Échelles, d'où elle s'engageait dans les Gorges de Chailles. Elle franchissait deux tunnels, avant d'atteindre Saint-Béron. Elle traversait le bourg, contournait l'Hôtel des Gorges de Chailles, croisait la ligne du tramway de Pont-de-Beauvoisin), avant d'atteindre son terminus près de la Gare de Saint-Béron - La Bridoire[7].

La voie[modifier | modifier le code]

Dépôt[modifier | modifier le code]

Le dépôt de la ligne se trouvait à la gare de Saint-Laurent du Pont Revol, gare située à l'extérieur du bourg en direction d'Entre-Deux-Guiers.

Jonctions avec d'autres réseaux[modifier | modifier le code]

Ouvrages d'art[modifier | modifier le code]

Il existait plusieurs tunnels et un viaduc sur le PLM à Voiron.

Exploitation[modifier | modifier le code]

Horaires de la ligne en mai 1914
Les horaires de la ligne en mai 1914
Une rame du V-SB dans les Gorges de Crossey
Monument dédié à la ligne de de Chemin de fer de Voiron à Saint-Béron à Saint-Étienne-de-Crossey

Comme pour de nombreux chemins de fer secondaires de l'époque, la ligne était parcourue de bout en bout par trois trains dans chaque sens en mai 1914. Ces trains parcouraient le trajet de 34 km en deux heures.

En mai 1914, deux aller-retours supplémentaires entre Entre-deux-Guiers et Voiron et un autre entre le dépôt de Saint-Laurent-du-Pont Revol et Saint-Béron furent mis en service. Cela formait une desserte supérieure à celle d'autres chemins de fer secondaires français.

Liste des stations[modifier | modifier le code]

La ligne desservait les communes suivantes :

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Le réseau disposait des matériels suivants :

  • 7 locomotives à vapeur, numérotées 1 à 7, type 030T, fournies par la firme lyonnaise Pinguely (numéros de construction 18 à 24), portant les noms suivants :
no 1 : Grande Chartreuse, (18/1894),
no 2 : La Pérelle, (19/1894),
no 3 : Le Grand Som, (20/1894),
no 4 : Le Frou, (21/1894),
no 5 : Fourvoirie, (22/1894),
no 6 : Chailles, (23/1894)
no 7 : Crossey, (24/1895)[8] ;
  • 17 voitures voyageurs:
6 voitures à essieux ;
11 voitures à bogies, ouvertes ou fermées ;
  • 145 wagons de marchandises.

Matériel et installations préservées[modifier | modifier le code]

  • La gare de Coublevie est devenue un vestiaire du stade municipal.
  • la gare de Saint-Étienne-de-Crossey est restaurée et préservée[7].
  • Un chemin de randonnée, le circuit historique de Coublevie, utilise une partie de la plateforme du V-SB[9].

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Radio France Bleu Isère, reportages « Sur les traces du VSB », émission « Les routes de l'Isère », 2011

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les Chemins de Fer Secondaires de France - 73 : Département de Savoie », FACS, (consulté le ).
  2. Joseph Mollin, « La métallurgie à Saint-Laurent-du-Pont-Fourvoirie », Revue de géographie alpine, vol. 46, no 1,‎ , p. 65-79 (lire en ligne)
  3. « Décret du 28 janvier 1893, qui déclare d'utilité publique l'Établissement, dans les départements de l'Isère et de la Savoie, d'une ligne de Tramway à traction mécanique de Voiron à Saint-Béron, avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie, ainsi que les conventions et les cahiers des charges », Bulletin des lois de la République française, no 1545,‎ , p. 798-831 (lire en ligne)
  4. « Décret du 16 janvier 1894 qui approuve la substitution, à M. Bernard, de la société anonyme du Chemin de fer de Voiron à Saint-Béron, par Saint-Laurent-du-Pont, comme concessionnaire, dans le département de l'Isère, et rétrocessionnaire, dans le département de la Savoie, de la ligne de tramway de Voiron à Saint-Béron, avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie », Bulletin des lois de la République française, no 1613,‎ , p. 208-209 (lire en ligne)
  5. « Décret du 18 mai 1895, qui modifie le tracé des lignes de Tramways des Quatre-Chemins à Voiron (Isère) et de Voiron à Saint-Béron (Savoie) », Bulletin des lois de la République française, no 1718,‎ , p. 225-230 (lire en ligne)
  6. « Réseaux des TOD, CEN, VSB », Rue du Petit train, (consulté le ).
  7. a et b Trevor Hornsby, pages citées en lien externe
  8. « Pinguely : tout (ou presque) sur ces petites bécanes ! », Blog : Forum train, (consulté le ).
  9. « Circuit historique de Coublevie », sur isere-tourisme.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Domengie, Les petits trains de jadis - Sud-Est de la France, Éd. du Cabri, Breil-sur-Roya, 1986 (ISBN 2-903310-48-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]