Château d'Éguzon-Chantôme

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Château d'Éguzon-Chantôme
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Le château d'Éguzon, situé à Éguzon-Chantôme, dans le département français de l'Indre, était à l'origine une forteresse fondée au XIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle, elle comprenait des douves entourées de hautes murailles flanquées de huit tours. À l'intérieur se trouvait le pavillon, des corps de logis, des écuries, une grange et une fuye[1]. De ces éléments subsistent : les enceintes, deux des tours ayant conservé leurs toitures. Les tours comportent de un à trois étages consistant en salles de tir et de défense. Certaines tours sont particulières, dotées d'un éperon au-dessus des douves. Le portail à mâchicoulis existe encore, mais le pont-levis a été maçonné.

À l'intérieur de l'enceinte se trouvent des bâtiments modernes : manoir et bergerie du XVIIIe siècle, communs du XIXe siècle, le tout rebâti sur le corps de logis du XVe siècle et sur les restes du chastel du XIIe siècle.

L'ensemble conserve peut-être des salles et galeries souterraines non encore explorées (Source : Châteaux de France).

Les vestiges du château sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mai 1974[2].

En 1791, Martial-César Morel de Fromental[3] et son épouse Marie-Claude Boucher, vendirent à Denis-Louis-Joseph Robin de Scévole, président du district d'Argenton, et à son épouse Marie Jannebon, moyennant cent deux mille livres, dont 64 990 payées comptant. (acte passé en l'étude Dauthy, notaire).

Le château et ses dépendances consistaient alors en :

  • un manoir, au rez-de-chaussée : deux salles, une cuisine, une entrée, une cave, aux étages : cinq chambres, un grenier, etc.,
  • une vaste cour et un grand jardin environné de vieux murs, tours et fossés,
  • une écurie, une serre, des communs, un logement de gardien,
  • plus un étang appelé le petit étang d’Éguzon, une garenne, les métairies d’Éguzonnet, de la Verrière, de Péguéfier, le moulin du Breuil-Genest, ceux de l'étang, de Chambon, de Fougères, la tuilerie d’Éguzon, la halle, le marché et four en dépendance, etc.

Denis Robin de Scévole[4] transmit à son fils François Louis Joseph Robin de Scévole, qui se défit peu à peu de cette propriété. Il vendit d'abord les métairies ; mais les terres étaient à cette époque à très bas prix. Plusieurs domaines furent achetés sur le prix de cinq francs les 8 ares (la boisselée) ; tandis que l'arpenteur prélevait une quinzaine de francs d'honoraires pour la même superficie.

François de Scévole revendit le château d'Éguzon en 1823 à Joseph Delacou, dont une fille Pauline Delacou épousa à Éguzon, en 1842, Joseph-Alexandre Huart, notaire à Argenton, fils de Jacques-Joseph Huart, ancien officier de cavalerie, et de Marie-Anne Blanchard.

La famille Huart posséda le château d’Éguzon jusqu'à la fin du XIXe siècle, mais elle ne l'habita qu'accidentellement. Elle la vendit en mars 1899 à Athanase Bassinet (né à Chantôme en 1850, mort à Paris en 1914), entrepreneur de bâtiment, qui restaura le manoir et ses dépendances. Athanase Bassinet fut maire de Chantôme, président du conseil général de la Seine, Sénateur et maire du XVe arrondissement de Paris. La famille de sa fille Jeanne Régy née Bassinet qui en hérita l'occupa durant tout le XXe siècle.

Description[modifier | modifier le code]

Valorisation du patrimoine[modifier | modifier le code]

La commune l'a racheté en 2000 et y a installé, après restauration, les bureaux de la mairie à l'intérieur du manoir du XVIIIe siècle.

Les communs du château et l'écurie abritent le musée de la Vallée de la Creuse. Musée d'arts et traditions populaires, le Musée de la Vallée de la Creuse est consacré au patrimoine rural et abrite une belle collection d'objets ethnologiques provenant de la moyenne vallée de la Creuse. Au cœur des remparts de l’ancien château d’Éguzon, le musée vous invite à découvrir ce que fut le quotidien des habitants du Sud-Berry (de Badecon à Crozant) de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Leur histoire, leurs traditions, leurs modes de vie et de travail sont évoqués.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fuye ou fuie : terme ancien, inusité de nos jours. désigne une petite volière ou un pigeonnier. Le terme de fuie s’applique jusqu’à l’orée du XVIIe siècle à des ensembles de boulins de façades ou à des petites volières fermées par des volets avec peu de pigeons. Exemple : « Ce tourillon avoit plus tost façon d’une fuye que d’une forteresse » (Wiktionary)
  2. « Vestiges du château », notice no PA00097345, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Martial-César Morel de Fromental (né à Éguzon en 1748 - 1828) était le fils de Mathieu Morel de Fromental, Baron de Fromental (1700-1774), officier au régiment d'Aunis et lieutenant des maréchaux de France, et de Marie Anne de MARANS, Dame de Montru. Il épousa Marié le 15 février 1779, à Châteauroux, Marie Claude BOUCHER
  4. Denis Louis Joseph Robin de Scévole (octobre 1722 - 1809), juriste, homme politique et écrivain français, fut avocat au parlement de Bourges, et président des gabelles. Il était issu d'une famille de robe aisée et lettrée détenant une des principales fortunes roturières du Berry. Son fils François Louis Joseph Robin de Scévole, (1767- 1827), homme politique français, reprit les idées de son père et les défendit dans ses mandats municipaux et parlementaires.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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