Catherine de Lorraine (1552-1596)

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Catherine-Marie de Lorraine (1552-1596) est une princesse de la maison de Guise, qui joua un rôle politique de premier plan au sein de la Ligue pendant les guerres de religion. Elle est connue sous le nom de duchesse de Montpensier.

Biographie

Catherine est la fille du duc François de Guise et de la princesse Anne d'Este qui tinrent une place majeure à la cour des rois Henri II et François II. Elle grandit dans un contexte de guerre civile ; elle a 10 ans quand son père est assassiné par un protestant.

Cousine germaine de la reine Marie Stuart, elle est mariée à l'âge de 18 ans à un prince de sang de quarante ans son aîné Louis de Bourbon, duc de Montpensier dont elle n'aura pas de descendance, son mari ayant déjà plusieurs enfants d'un précédent mariage. Veuve dès l'âge de 30 ans, elle ne se remaria jamais.

À la cour d'Henri III, son caractère malveillant et intrigant est réputé.

En butte aux railleries concernant sa boiterie, elle manifeste une hostilité très prononcée pour les favoris du roi et sur le plan des rivalités nobiliaires, les Lorraine étant de plus ancien lignage que les Bourbon, pourtant princes du sang. Elle marque son opposition aux Bourbons dont elle est pourtant parente par son mariage.

Après la signature du traité de Nemours (1585), le roi envisage, pour réconcilier son parti avec celui des Guise, de la marier à son favori le duc d'Épernon, mais les différentes tentatives du roi échouent face au refus catégorique de Catherine, horrifiée d'une alliance avec le mignon du roi[1].

Elle anime dès lors la propagande de la Ligue contre Henri III qu'elle a pris en haine et qu'elle diffame dans la capitale via les prédications des prêcheurs parisiens avec qui elle est en étroite relation. Elle soutient fermement les ambitions de son frère le duc de Guise et contribue, dans une certaine mesure, à sa victoire lors de la journée des barricades, (12 et 13 mai 1588), au cours desquelles la capitale se soulève contre le roi. Elle se considère désormais comme la reine de Paris et porte à sa ceinture la paire de ciseaux avec laquelle elle veut tonsurer le roi et l'enfermer dans un couvent.

L'exécution sommaire du duc de Guise, huit mois plus tard, multiplie la haine et le fanatisme de la duchesse à l'encontre du roi. Elle joue un rôle de premier plan dans la révolte en poussant à l'action les membres de sa famille. Elle part ainsi à la rencontre de son frère le duc de Mayenne pour le convaincre de venir à Paris prendre la tête de la Ligue[2].

Au moment de l'assassinat du roi, le 1er août 1589, Catherine s'est vantée d'en avoir été à l'origine. Débarrassée de son pire ennemi, elle déverse alors sa haine sur son successeur Henri IV. Durant les terribles guerres et sièges qui menacent la ville de Paris de 1589 à 1594, elle continue la lutte avec les deux autres princesses de Lorraine, sa mère la duchesse de Nemours et sa belle-sœur la duchesse de Guise. Elle occupe avec elles l'hôtel de la reine. Pendant les états généraux de 1593, elle soutient la candidature de son frère au trône de France.

La duchesse de Montpensier dût accepter sa défaite lors de l'entrée d'Henri IV à Paris en 1594. Malgré les supplications de la veuve d'Henri III, Louise de Lorraine, sa cousine, le roi n'exerça pas de représailles à son encontre. La duchesse de Montpensier mourut deux ans plus tard, et ce, au soulagement du roi, car elle continuait ses intrigues.

Inspirations littéraires et cinématographique

Le personnage de la duchesse de Montpensier a inspiré des œuvres comme

Bibliographie

  • Eliane Viennot, « Des « femmes d’État » au XVIe siècle : les princesses de la Ligue et l’écriture de l’Histoire », in D. Haase-Dubosc & É. Viennot (dir.), Femmes et Pouvoirs sous l’Ancien Régime, Actes du colloque de Paris, déc. 1989, Paris, Rivages, 1991, p. 77-97.

Notes et références

  1. Nicolas Le Roux, La Faveur du roi. Mignons et courtisans au temps des derniers Valois (vers 1547 - vers 1589), Champ Vallon (coll. « Époques »), 2001
  2. Nicolas Le Roux, Un régicide au nom de Dieu, L'assassinat d'Henri III, Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », 2006, p. 171