Bolewa Sabourin

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Bolewa Sabourin
Bolewa Sabourin en 2018.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (38 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activité
Danseur, chorégraphe, artiviste, conférencier et auteur

Bolewa Sabourin, né le à Paris est un danseur, chorégraphe, artiviste, conférencier et auteur franco-congolais.

Cofondateur de l'association LOBA, il est l'auteur d'un récit autobiographique La rage de vivre aux éditions Faces cachées[1], co-écrit avec le journaliste Balla Fofana[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Après une enfance et une adolescence chaotique entre la République Démocratique du Congo et la France, il s'engage dans des mouvements politiques et associatifs. En 2008 il cofonde avec un ami, William Njaboum, l'association LOBA afin de mettre l'art au service de la Cité[3].

Retour au pays[modifier | modifier le code]

En 2012, il retourne au Congo pour retrouver sa grand-mère et se réapproprier son identité africaine[4].

Études[modifier | modifier le code]

En 2013, il est embauché par l'association Passeport Avenir depuis devenu Article 1, où il initie le programme "Different Leaders", un projet d'accompagnement de jeunes issus de milieux modestes dans la découverte des grandes écoles et du monde de l'entreprise[5].

La danse comme fil conducteur[modifier | modifier le code]

Bolewa Sabourin a baigné dès son plus jeune âge dans la culture de la danse, d'abord par le biais de son père, professeur de danse, puis aux côtés de son oncle le danseur-chorégraphe Mutshi Mayé, ex soliste du Ballet National du Zaïre[6], qui lui enseigne les bases des différentes danses africaines et congolaises dans le respect des traditions, accompagné par des percussionnistes[7].

Plus tard, il utilisera la danse comme outil de militantisme et d'artivisme, une manière de faire de l'art en étant activiste[8].

Il incarne son engagement aux causes qu'il défend tant par le discours que par son corps et définit la danse comme son premier langage: "C'est le fil conducteur de ma vie, mon médicament, ma solution. Grâce à elle j'ai pu travailler mes anticorps"[5].

"Fais de ton corps une machine, de ton cerveau une arme, de ton cœur un art, de ta vie une œuvre !" Bolewa Sabourin[8]

"Re-Création" by LOBA[modifier | modifier le code]

C'est en 2017, à la suite de son voyage en République Démocratique du Congo, au sein de la Fondation Panzi que naît le projet "Re-Création". Ce programme consiste en l'association de la danse et de la psychothérapie, comme outil de résilience pour les femmes victimes de violences sexuelles et sexistes socialement vulnérables, mais également les femmes atteintes du VIH. Bolewa Sabourin qui s'est donné pour mission de "réparer les survivantes au-delà des mots"[9] prend régulièrement la parole sur ce sujet lors d'interventions médiatiques en France[10] et à l'étranger[11].

Depuis 2019, au sein de l'Association Ikambere dédiée aux femmes porteuses du VIH, il anime en binôme avec une psychothérapeute des ateliers de danse et de prise de parole en groupe de façon hebdomadaire[12]. Il intervient également à l'hôpital Avicenne AP-HP de Bobigny et au centre d'hébergement d'urgence Plurielles dans le IXe arrondissement de Paris. Bien que ces ateliers ne soient actuellement délivrés qu'en France, Bolewa Sabourin espère importer ce travail de longue haleine en République Démocratique du Congo, un pays ravagé par la culture du viol et où le projet a commencé[13].

La méthodologie est en cours de formalisation, via une recherche académique, afin d'être mise en pratique et appliquée en France, en République Démocratique du Congo et en Côte d'Ivoire, d'ici 2024.

Autres objectifs de "Re-Création"[modifier | modifier le code]

"Re-Création" a aussi pour objectif de sensibiliser aux violences que subissent les femmes par le biais d'un spectacle de danse intitulé "LArmes" qui raconte l'histoire de victimes de viol comme arme de guerre à l'Est du Congo. LArmes spectacle co-écrit par Bolewa Sabourin et Penda Diouf est un parallèle entre les "larmes" de colère ressenties pour ces femmes et cette "arme" utilisée pour les sublimer, tels que les ateliers de danse comme thérapie[14]. Le spectacle comptabilise plus de trente dates à travers le monde et continue d'être joué dans différentes salles francophones.

L'association LOBA mène également des campagnes de sensibilisation auprès de lycéens afin de les rendre acteurs et actrices de la lutte pour les droits des femmes et contre les violences basées sur le genre.

Enfin, des ateliers et des conférences sont organisés autour du thème de la masculinité; l'objectif étant de repenser la place des hommes dans la société à travers une question principale : "Qu'est-ce qu'être un homme au XXIe siècle ?". C'est en janvier 2020, lors du Boma Momentum au Grand Rex à Paris, une soirée dédiée aux acteurs du changement et faisant intervenir une quinzaine de "thinkers" et "doers"[15], que Bolewa Sabourin et son acolyte William Njaboum ont pris la parole pour la première fois en public sur ce sujet[16].

Ses autres engagements[modifier | modifier le code]

Mouvement des jeunes socialistes[modifier | modifier le code]

Bolewa Sabourin s'engage en 2009 auprès du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS). Il est affecté au bureau national. Il y mène différents projets notamment la création du collectif Cité en Mouvement qui a pour objectif de former les jeunes des quartiers populaires à la politique.

Déçu de la politique partisane, il quitte le Mouvement des Jeunes Socialistes en 2012 après la victoire de François Hollande aux élections présidentielles françaises[17].

Cité en Mouvement[modifier | modifier le code]

Bolewa Sabourin a également été la figure de proue du mouvement apartisan Cité en Mouvement, créé en février 2011. Il mobilise une vingtaine de membres autour du collectif[18]. Le mouvement a pour objectif de former les jeunes des quartiers populaires à la politique et notamment d'inciter ces jeunes à s'inscrire sur les listes électorales afin de peser sur la politique nationale mais également soutenir les initiatives locales en faveur des banlieues.

Le 12 octobre 2011, le collectif a participé à un sit-in contre l'exposition de l'enseigne de l'établissement "Au Nègre Joyeux"[19], un ancien magasin de cafés à Paris, spécialisé dans la vente de cafés, chocolats et confiserie ayant une enseigne de l'époque coloniale jugée raciste.

Il a aussi travaillé en collaboration avec le collectif "Stop au contrôle au faciès" afin de visibiliser les contrôles d'identité abusifs appliqués par la Police et la promotion d'une politique publique qui serait celle de la remise d'un récépissé de contrôle. Le candidat François Hollande a récupéré cette mesure et l'a instaurée en trentième position de son programme de candidat. En 2012, Laurianne Deniaud, qui avait introduit Bolewa Sabourin chez les socialistes, publie un livre sur le sujet des contrôles au faciès coécrit avec Thierry Marchal-Beck[20].

Participation au collectif "Jeudi Noir"[modifier | modifier le code]

"Jeudi Noir" est un collectif de jeunes qui luttent contre le mal-logement et adopte la méthode de la réquisition citoyenne d'immeubles entiers laissés à l'abandon[17].

De septembre à novembre 2009, Bolewa Sabourin a vécu dans un ancien foyer de la poste dans le XIe arrondissement de Paris alors qu'il était sans domicile fixe.

En octobre 2009, il décide de squatter un hôtel particulier de la Place des Vosges à Paris, "La Marquise" (devenu l'Hôtel de Coulanges), avec une quinzaine d'autres étudiants et quelques autres jeunes salariés", tous membres de Jeudi Noir, s'autoproclamant "collectif des galériens du logement"[21]. L'hôtel était inhabité depuis quarante-quatre ans, il y vivra jusqu'en mars 2010.

La rage de vivre[modifier | modifier le code]

Il co-écrit avec Balla Fofana, journaliste pour le quotidien français Libération son autobiographie La rage de vivre publié aux éditions Faces cachées. Paru pour la première fois en juillet 2018, le livre a été réédité en 2019 avec une préface de la danseuse et comédienne engagée Andréa Bescond.

Dans ce premier ouvrage, Bolewa Sabourin raconte sa jeunesse mouvementée, son cheminement identitaire et sa reconstruction à travers LOBA et le projet "Re-Création" en particulier; la danse comme fil conducteur[22].

La rédaction de "La rage de vivre" s'est faite en plusieurs étapes. Entamée lors de son voyage de plusieurs mois sur le continent africain, l'écriture s'est poursuivie à travers ses réseaux sociaux, notamment via ses statuts postés sur Facebook. Le titre de l'ouvrage fait écho à son intervention lors d'une conférence sur la scène d'un TEDx Champs Élysées Éducation en 2016, qu'il avait également intitulé "La rage de vivre"[23]. Sa rencontre avec le journaliste Balla Fofana quelques mois plus tard bouclait la boucle. Il dira de ce dernier "C'est un artisan des lettres. Avec sa virtuosité, il a mis de l'ordre dans mon désordre"[24].

Spectacle Le Jeune Noir à l'épée[modifier | modifier le code]

En 2019, Bolewa Sabourin rejoint en tant que danseur le spectacle de l'artiste Abd Al Malik Le Jeune Noir à l'épée un projet artistique né d'une inspiration de l'artiste, émerveillé par une peinture de Pierre Puvis de Chavannes présentée au Musée d'Orsay lors d'une exposition intitulée Le Modèle Noir, de Gérikault à Matisse[25]. L'exposition explore les questions esthétiques, politiques, sociales et raciales des corps noirs dans la peinture[26],[27]. La dernière représentation de l'œuvre a eu lieu à l'automne 2022.

Distinctions[modifier | modifier le code]

En 2020, Bolewa Sabourin remporte le prix "Coup de Cœur" pour son discours sur la masculinité lors du concours d'éloquence Gisèle Halimi organisé chaque année par la Fondation des Femmes, à Paris[28].

En 2021, il reçoit le "Book for Peace International Award", un titre honorifique qui récompense les auteurs œuvrant pour la Paix, la Culture et les Droits de l'Homme[29].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sabourin et Fofana 2019.
  2. Frédérique Roussel et Alexandra Schwartzbrod, « Vient de paraître », sur liberation.fr (consulté le )
  3. « Vidéo. Bolewa Sabourin, la résilience par la danse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Nadia Bouchenni, « [Livre] Bolewa Sabourin : La rage de vivre », sur Dialna, (consulté le )
  5. a et b « Bolewa Sabourin : la danse au service de la cité », sur L'Optimisme, (consulté le )
  6. « Personnes | Africultures : Lissano Makassi Association », sur Africultures (consulté le )
  7. « Bolewa Sabourin », sur Ecole de danse Kim Kan (consulté le )
  8. a et b « 'Re-création' de Bolewa Sabourin, l'homme qui soigne les femmes violées par la danse | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  9. Douce Dibondo, « Bolewa Sabourin : Réparer les survivantes au-delà des mots », sur La Déferlante, (consulté le )
  10. « Bolewa Sabourin : "Il faut permettre à ces femmes de libérer la mémoire du corps et celle de l'esprit" », sur France Inter, (consulté le )
  11. « le repere d'abidjan | Informations Générales », sur le repere dabidjan (consulté le )
  12. « Ikambere, un lieu unique en France pour aider les femmes atteintes du VIH | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  13. « Comment le danseur Bolewa Sabourin aide les femmes victimes de violences à se réapproprier leur corps par la danse », sur Trax Magazine, (consulté le )
  14. « LArmes - Bolewa Sabourin », sur Lh-écho Production (consulté le )
  15. « Boma MOMENTUM », sur Boma France (consulté le )
  16. « Speakers Momentum », sur Boma France (consulté le )
  17. a et b « La Rage de vivre de Bolewa Sabourin », sur dailleursetdici.news, (consulté le )
  18. « Cités en mouvement souffle sa première bougie. | Presse & Cité », sur www.presseetcite.info (consulté le )
  19. « La Brigade Anti Négrophobie manifeste contre la peinture de trop », sur Bondy Blog, (consulté le )
  20. Contrôles au faciès - Thierry Marchal-Beck , Laurianne Deniaud - Librairie Eyrolles (lire en ligne)
  21. « Bolewa, en L3 de droit : « Pourquoi j’ai décidé de squatter Place des Vosges à Paris» », sur L'Etudiant (consulté le )
  22. Soukaïna Skalli, « Bolewa Sabourin : faire de la danse une thérapie pour le corps », sur Le Point, (consulté le )
  23. « La rage de vivre – Bolewa Sabourin – Tedx », sur L'Optimisme, (consulté le )
  24. « « La Rage de vivre », de Bolewa Sabourin et Balla Fofana : la danse des mots qui cognent – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  25. « Avec "Le jeune Noir à l'épée", Abd Al Malik parle d'humanité et de vivre ensemble », sur Franceinfo, (consulté le )
  26. « "On ne les a pas vus, ni étudiés, ni regardés": une exposition au musée d’Orsay pour rendre leur visibilité aux modèles noirs », sur Franceinfo, (consulté le )
  27. « Abd Al Malik : Le Jeune Noir à l'épée au Musée d'Orsay », sur France Culture, (consulté le )
  28. « Prix Gisèle Halimi 2022 : dénoncer le sexisme par le verbe | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  29. (it) booksforpeace, « INTERNATIONAL AWARDS 2021 », sur BOOKS FOR PEACE, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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