Atlas de la biodiversité dans les communes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 12 janvier 2015 à 16:29 et modifiée en dernier par Lamiot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L' Atlas de la biodiversité dans les communes (ou « ABC ») est un projet d'inventaire naturaliste français de la faune de la flore et des habitats réalisé au niveau communal, c'est-à-dire des 36 000 communes françaises qui le souhaiteront.
Il est réalisé avec l'aide d'associations naturalistes ou avec l'aide de professionnels (botanistes, écologues, ornithologues, mycologues, lichénologues, mamalogistes, entomologistes, etc.).
Le travail se fait selon une méthode et un protocole proposé par le Service du Patrimoine Naturel du Muséum national d'histoire naturelle et divers partenaires du ministère chargé de l'Écologie et du Développement durable[1],[2], dans un esprit de sciences citoyennes et de travail collaboratif. Cet inventaire peut faire apparaitre des espèces indicatrices, et des enjeux hiérarchisés selon le modèle État/Pression/Réponse, pour devenir un outil d'aide et d'action pour les collectivités et territoires concernés.

Les premiers atlas sont attendus pour 2012 et la Conférence environnementale sur le développement durable (2012) a décidé que le gouvernement continuerait à soutenir ces atlas, pour lesquels un Fonds de Soutien a été créé[3], en lien avec le « Fonds de dotation pour la Biodiversité » (FDB[4], créé en 2009).

Histoire et contexte du projet

Ce projet trouve des racines dans l'Inventaire national du patrimoine naturel, mais il fait également et notamment suite au Grenelle de l'Environnement qui a en 2007 suggéré la création urgente (« dès 2008 ») d'un « observatoire de la biodiversité », éventuellement décliné en observatoires régionaux[5].

Il répond aussi au besoin de données locales pour mieux connaitre la biodiversité, son fonctionnement et les réseaux écologiques nécessaires à sa préservation durable, afin de la restaurer, protéger et gérer conformément aux engagements pris par la France et de nombreuses collectivités, dont l'ONU et l'Europe, notamment pour ce qui concerne l'échelle du réseau écologique paneuropéen dans lequel la France occupe une place biogéographiquement importante[6],[7].

Le lancement de cette dynamique d' inventaires communaux de la biodiversité a officiellement été annoncé en mai 2010, dans le contexte et cadre de 2010, Année internationale de la biodiversité, après que Natureparif, l'UICN et d'autres partenaires aient lancé un Concours national 2010 Promouvoir la biodiversité en ville / Capitale française de la biodiversité [8] (sur la base de lindex de Singapour élaboré avec le PNUE), alors que le législateur s'apprêtait à étudier le projet de loi Grenelle II, et peu avant une grande réunion nationale sur la biodiversité, organisée par le ministère sur le thème de la Biodiversité, à Chamonix, du 10 au 12 mai 2010. Le projet évolue vers la réalisation de « portraits de la biodiversité communale »[9].

L'ANR (Agence nationale pour la recherche) a pour la période 2009-2012 mis en place un Programme de recherche Trame Verte Urbaine [10]

Méthode

Il est prévu que des spécialistes locaux (écologues, naturalistes, cartographes sigistes...) - sous l'égide des DREAL - forment des équipes de mobilisation régionale de 5 ou 6 personnes pour dresser la cartographie de la biodiversité à l'échelle de la commune. D'autre part, un cahier des charges pour réaliser un inventaire de la flore et une cartographie des habitats ainsi que des inventaires faunistiques sera proposé afin d'améliorer les connaissances déjà disponibles sur la biodiversité dans chacune des communes. De plus les professionnels de l'apiculture et toutes les personnes disposant d'une ruche pourront être prise en charge par le réseau Bee-Secured pour l'évaluation de la biodiversité florale sur les matrices apicoles.

Il existe déjà aujourd'hui des initiatives qui vont dans le sens de ce projet :

  • Le site biodiversite2010.fr regroupait en 2010 tous les outils pour mettre en place les atlas, il a été transféré vers le site du MEDDTL.
  • Les portraits de la biodiversité dans les communes ont déjà été produits à titre expérimental pour 207 communes (version 2010).
  • La plate-forme Vigie-Nature du MNHN, le site du réseau Bee Secured et le site de l’association TelaBotanica fournissent des éléments pour que l'équipe de mobilisation et les services municipaux initient des démarches de sciences participatives sur la commune.

Le Portrait de la Biodiversité Communale, les données issues d’inventaires complémentaires et les résultats des démarches de sciences participatives constitueront le cœur de l’Atlas de la Biodiversité des Communes.

Dispositif de soutien

Ce dispositif a été annoncé et présenté à la presse le 3 mai 2010[11], par le ministre de la Jeunesse et le président de la nouvelle Agence du service civique[12].

Il prévoit que des jeunes de 16 à 25 ans, volontaires pour le service civique pourront aider les communes à réaliser cet inventaire ; Ils seront embauchés pour 12 mois et intégrés dans le dispositif ABC ;

Les communes de moins de 20 000 habitants seront accompagnées en priorité.

Après une formation (prévue en aout 2010), les jeunes participeront dès septembre 2010 aux actions de sensibilisation des habitants et autres acteurs économiques et sociaux de la commune.

En juin-juillet 2010, à partir des premiers retours d’expériences de la phase-test, les communes volontaires seront sélectionnées et l'appel à candidature pour ce service civique environnemental sera lancé.

Le ministère compte sur la participation d’au moins 1 000 communes en 3 ans, dont 260 dès 2010.

Il prévoit[1],[2] pour les aider :

  • Des équipes régionales de sensibilisation et de mobilisation
  • Un modèle de profil de biodiversité communale.
  • Un cahier des charges type d'inventaires naturalistes (élaboré par le muséum et des partenaires scientifiques du ministère).
  • Des outils de sensibilisation et de mobilisation aux enjeux de la biodiversité pour le grand public comme pour les différentes catégories d’acteurs locaux (modèle de cahier des charges, kit de communication, etc. )
  • L'accès à la plate-forme nationale des sciences participatives portée par le Muséum national d'histoire naturelle, Vigie Nature[13].

Financement

Embauchés pour une période de 12 mois, et indemnisés à hauteur de 550 à 650 euros par mois, les services civiques sensibiliseront les jeunes et les habitants et autres acteurs économiques et sociaux, et collecteront des informations sur la faune, la flore et les habitats, jugées utiles à l'élaboration de l'atlas ABC.

Le dispositif ABC - dans le cadre du Service civique - leur offrira une formation afin qu'ils soient opérationnels dès la rentrée de septembre[14].

Les communes-test

Entre 2010 et 2012, 206 communes et intercommunalités ont commencé ce type d'inventaire.

Dans le cadre du dispositif ABC, 8 communes test, caractérisées par les climats et environnement variés sont en phase test ; ce sont

Utilité

Les donnés collectées permettront de préciser l'état national de la biodiversité, via les bases de données des observatoires locaux ou régionaux, des conservatoires et du Muséum (MNHN de Paris).

Cet Atlas pourra éclairer et compléter ou enrichir différents documents de porté à connaissance (le profil environnemental local quand il existe) ou des documents ou outils d'aménagement du territoire (ex : Plan local d’urbanisme, les chartes environnementales, plans et schéma d’aménagement ou de gestion (dont gestion différentiée..., SCOT intercommunaux, Espace naturel sensible, réserves naturelles régionales, etc. Il peut aussi compléter le travail d'intégration de la trame verte et bleue et plus généralement de prise en compte de la biodiversité (ordinaire ou non) dans les scots, en lien avec les observatoires régionaux de la biodiversité là où ils sont déjà en place ; celui de la Région Nord-Pas-de-Calais a par exemple publié fin 2014 un État des lieux de la biodiversité dans les territoires des Schémas de cohérence territoriale[15] et dans la construction[16].

Cette opération sera aussi l'occasion de former aux questions de la biodiversité les services civils volontaires pour y participer, ainsi que le public qui voudra s'y associer, dans un esprit de sciences participatives tel que celui d'opérations en cours comme l'Observatoire des papillons des jardins [17], Sauvages de ma rue[18], l'Observatoire de la biodiversité des jardins[19], les projets de Suivi photographique des insectes pollinisateurs [20], l'Observatoire des Saisons[21], observatoire des bourdons[22], Suivi Temporel des Rhopalocères de France[23] etc.

Voir aussi


Articles connexes concernant la cartographie :

Liens externes

v* (fr) "Identification des systèmes agricoles à haute valeur naturelle" (Atlas fait pour la commission européenne), Ed : Solagro, octobre 2006, 32 pages de 2006.

  • (fr) Site Internet dédié au projet d'identification et de cartographie de la Trame verte et bleue du Massif-central

Bibliographie

  • Blanc, Nathalie ; De l'écologie dans la ville ; 2004 ; In: Ethnologues et géographes, Ethnologie française Vol. 34 2004/4, Paris
  • Clément, Gilles Jardins en mouvement, friches urbaines et mécanismes de la vie ; 1996 ; in : Sauvages dans la ville : De l'inventaire naturaliste à l'écologie urbaine, Publications scientifiques du Muséum, Paris.
  • Clergeau, Philippe ; Une écologie du paysage urbain. 2007, Apogée Ed., .
  • Clergeau, Philippe Préserver la nature dans la ville- Responsabilité & Environnement ; ; 2008 ; - Annales des Mines 52 : 55-59.
  • Lizet Bernadette, Wolf Anne-Elizabeth et Celecia John, Sauvages dans la ville : De l'inventaire naturaliste à l'écologie urbaine, 1996, Publications scientifiques du Muséum, Paris.
  • Identification des principales zones protégées transfrontalières en Europe centrale et orientale, Brunner R., 2002, Conseil de l'Europe, Série Sauvegarde de la nature, no 128, 40p, ISBN 92-871-4990-9
  • Biodiversité, paysage et aménagement : du corridor à la zone de connexion biologique, Clergeau Philippe, Désiré Guy, Mappemonde no 55, 1999.3

Notes et références

  1. a et b Information Atlas de la biodiversité communale (ABC)
  2. a et b Document PDF de 4 pages de présentation du projet Atlas de la biodiversité communale
  3. [présentation officielle du Fonds de Soutien aux « Atlas de la Biodiversité Communale » et des premières communes lauréates, [annoncé] pour le Vendredi 17 Mai 2013
  4. Portail du « Fonds de dotation pour la Biodiversité »
  5. 3ème partie de la table ronde 8- Programme « Stopper la perte de biodiversité» (Grenelle de l'Environnement)
  6. Le Réseau écologique paneuropéen : état d'avancement, Coll. Sauvegarde de la nature, no 146, Éditions du Conseil de l'Europe, Conseil de l'Europe, Strasbourg 2007, 115p
  7. Indicative map of the Pan-European Ecological Network in South-Eastern Europe, Biró, E., I. Bouwma and V. Grobelnik (Eds), Technical background document ; Tilburg, ECNCEuropean Centre for Nature Conservation, ECNC Technical report series, , 2006 (Lien)
  8. Promouvoir la biodiversité en ville / Capitale française de la biodiversité
  9. Ministère de l'écologie, portrait de la biodiversité communale , consulté 2013-03-08
  10. Programme Trame Verte Urbaine de l'ANR pour 2009-2012
  11. Présentation à la presse le 3 mai 2010 à Combs-la-Ville (l'une des communes qui expérimentait le dispositif)
  12. site sur le service civique
  13. Vigie Nature (Muséum)
  14. source : Agir pour la biodiversité au plus près du terrain | Portail du Gouvernement, consulté 2010/05/08
  15. L’Observatoire de la biodiversité du Nord - Pas-de-Calais ; État des lieux de la biodiversitédans les territoires des Schémas de cohérence territoriale (SCoT), PDF, 300p) , 2014
  16. wikibook intitulé : Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme
  17. Observatoire des papillons des jardins (Muséum- Noé Conservation)
  18. Sauvages de ma rue (Muséum- Tela Botanica)
  19. Observatoire de la biodiversité des jardins
  20. Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs (SPIPOLL / Muséum), qui doit être lancé fin mai 2010
  21. Observatoire des Saisons (GDR CNRS2968, Tela Botanica, le CREA et Planète Sciences)
  22. Observatoire des bourdons (Muséum et Tela-insecta)
  23. Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF / Muséum - Vigie nature)