Alessandro Pieroni

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Alessandro Pieroni
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LivourneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Architecte, peintre, décorateurVoir et modifier les données sur Wikidata

Alessandro Pieroni (Impruneta, - Livourne, ) est un architecte, décorateur et peintre italien maniériste. Il a travaillé pour Cosme Ier de Médicis, pour François Ier de Médicis et pour Ferdinand Ier de Médicis. En tant qu'architecte, il a été responsable d'importants chantiers en Toscane, à la demande du grand-duc Ferdinand Ier de Médicis. Il a collaboré avec des artistes célèbres, tels que Bernardo Buontalenti. Alessandro Allori et don Giovanni de Médicis, fils illégitime de Cosimo Ier, homme doté de compétences militaires et « intendant d'architecture », pour les projets architecturaux promus par le grand-duc Ferdinand Ier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils aîné de Gostanza (morte à Florence, en 1588) et du menuisier Benedetto di Girolamo dall'Impruneta (mort à Florence, en 1591), Alessandro Pieroni est connu comme Sandrino dall'Impruneta. Il arriva à Florence avec son père, qui ouvrit un atelier de menuisier, dans lequel travaillèrent aussi les frères d'Alessandro, Jérôme et Camillo. À Florence, Alessandro Pieroni a obtenu son diplôme à l'Accademia del Disegno, en 1570. Il s'est formé, comme peintre, dans l'atelier d'Agnolo Tori dit le Bronzino[note 1],[1]. Entre le 1570 et le 1573, avec d'autres collaborateurs du Bronzino, parmi lesquels Giovanni Bizzelli, il a exécutés des « affreschi », perdus, dans la chapelle et de la « stufa » de la villa d'Alamanno et de Jacopo Salviati, au Ponte alla Badia[note 2].

Pupille de Alessandro Allori, entre 1587 et 1591 et avec Giovanni Bizel, Giovanni Maria Butteri et Ludovico Cigoli, il décora le plafond du couloir de Levante de la Galerie des Offices, avec des grotesques. Chargé par Cosme Ier de Médicis, il a peint aussi en 11574 un retable, pour la Chapelle des Princes à San Lorenzo. De 1573 à 1582, il a collaboré à la décoration à fresque du Palais Portinari-Salviati, à Florence, intervenant également dans le frise de la grotte - perdu - où il avait peint en monochrome des animaux. Il a collaboré à la réalisation des fresques du salon de la Villa médicéenne de Poggio a Caiano (1578-1581) et des cartons pour les tapisseries, dont ceux pour Santa Maria Maggiore, à Bergame[note 3],[note 4]. Il a peint aussi des fresques de l'hôpital de Santa Maria Nuova (1575-1586), parmi lesquelles, en 1577, la fresque, plus tard détachée, de Cristo et la Samaritaine pour le cloître[note 5]. En 1585, Pieroni a réalisé un portrait des Médicis : la copie du Cosme de Médicis Pater Patriae du Pontormo, aux Offices.

En tant qu'architecte, avec Bernardo Buontalenti il a réalisé des dessins pour la Fortezza del Belvedere, à Florence et pour des décorations dans la Chapelle Corsini à l'église Santa Maria del Carmine. À partir de 1590, il participa avec Giovanni de Médicis au concours pour la nouvelle façade de la Cathédrale Santa Maria del Fiore, dont il reste un modèle en bois et des dessins attribués à Pieroni[note 6],[note 7]. Il a collaboré également, avec don Giovanni de Médicis, aux chantiers de la Fortezza Nuova de Livourne.

Il a également conçu des appareils éphémères. Avec Bernardo Buontalenti il a réalisé une scénographie avec Perspective, pour le théâtre des Offices, à l'occasion de la mise en scène de la comédie La Pellegrina (1600). Auteur de décorations éphémères, pour célébrer le mariage de Maria de Médicis avec Henri IV de France, il a pris part, en 1600, à la scénographie de la comédie L'enlèvement de Céphale pour le mariage de Marie de Médicis (Il rapimento di Cefalo per le nozze di Maria de Medici)[note 8].

Volterra, Passignano, Pise, Livourne[modifier | modifier le code]

A Volterra, il a été de support pour le dessin de la chapelle de Saint-Paul, sur commande de Jacopo Inghirami (it) (chapelle complétée par Giovanni Caccini (it), après la mort de Pieroni) et il a peint le retable pour le maître-autel. Pour la chapelle de San Giovan Gualberto, dans la Badia de San Michele Arcangelo à Passignano, Pieroni a peint en 1581 la toile San Giovanni Gualberto et l'assassin de son frère devant le crucifix de San Miniato[note 9]. En préparation des célébrations, à Pise, pour le mariage de Ferdinand Ier avec Christine de Lorraine, en 1588 Pieroni a complétée, avec Filippo Paladino, une toile pour l'église de Église Santo Stefano dei Cavalieri, Santo Stefano papa distribue la communion dans les catacombes de Lucina. Giorgio Vasari affirme qu'il a également participé au projet du plafond en bois, 1602-1603, dont il reste quelques dessins.

Alessandro Pieroni, pour le mariage grand-ducal de 1589, a exécuté la toile monochrome pour l'appareil en bois de Porta al Prato - conçu par Allori - avec la Débâcle à Mantoue de Gian Galeazzo Visconti, documentée par une gravure dans la Descrizione del regale apparato de Raffaello Gualterotti (it) (1589)[2]. Avec Don Giovanni de Médicis, Pieroni a dessiné la façade de l'église Santo Stefano dei Cavalieri, à Pise.

Après l'incendie de 1595 dans la cathédrale de Pise, Pieroni fut le protagoniste des restaurations, aux côtés de don Giovanni de Médicis, et il eut, de 1597 jusqu’à sa mort, la nomination illustre d'« Architecte de la Fabrique de Livourne ».

À Livourne, il collabora avec Buontalenti à la reconstruction médicéenne de la ville : la Fortezza Nuova, la loggia de la Place d'Armes (aujourd'hui place Grande), la cathédrale (1594-1606), l'église des Greci Uniti (1606), la Synagogue (1603). Au grand-duc Ferdinand Ier, qui lui reprochait ainsi la grandeur excessive de la cathédrale : Ou que croyais-tu faire, la cathédrale de Florence?, Pieroni répliqua : Altesse, les travaux publics ne sont jamais trop grands!.

La « bottega » Pieroni[modifier | modifier le code]

Benedetto Pieroni construisit la caisse de mort pour Cosme Ier; Raffaello Pieroni réalisa des machines de théâtre et des scénographies animées, sur projet de Buontalenti, pour l'œuvre La pellegrina (1600). De la « bottega » Pieroni sortirent des arcs triomphales en bois, peints avec des scènes mythologiques et historiques, qui étaient utilisés pour cacher les imperfections des bâtiments et les architectures détériorées. Des fils Giovanni, Pellegrino et Francesco, seul le premier-né suivit son père et devint architecte.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • - : Impruneta. Basilica e Chiostri de Santa Maria - Alessandro Pieroni dall'Impruneta e i pittori della Loggia degli Uffizi[3],[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Nadia Bastogi, Emanuela Ferretti, « Alessandro Pieroni », sur www.treccani.it (consulté le ).
  2. (it) Raffaello Gualterotti, Descrizione del regale apparato per le nozze della serenissima madama Cristina di Lorena moglie del serenissimo don Ferdinando Mcdici gran duca di Toscana : descritte da Raffael' Gualterotti gentil'huomo fiorentino, vol. I-II, Florence, Antonio Padovani, (Service bibliothécaire national BVEE059617, lire en ligne).
  3. (it) Paola Bortolotti, « Alessandro Pieroni celebrato all'Impruneta » (consulté le ).
  4. (it) « Le opere di Alessandro Pieroni, pittore e architetto dall'Impruneta alla corte dei Medici », sur portalegiovani.comune.fi.it (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Igino Benvenuto Supino (curatelle de), I ricordi di Alessandro Allori, Florence, Tip. Barbera, , 35 p. (Service bibliothécaire national RML0065230).
  • (en) Dominic Ellis Colnaghi, Dictionary of Florentine Painters : from the 13th to the 17th Centuries, Florence, Archivi Colnaghi, , XXXII,286,CCCXXXI-CCCLXV (Service bibliothécaire national NAP0718867), p. 214 s..
  • (it) Disegni di architetti fiorentini 1540-1640 : catalogo a cura di Andrew Morrogh, Florence, Olschki, , 211 p. (Service bibliothécaire national RAV0022180).
  • (it) Archivio Salviati : documenti sui beni immobiliari dei Salviati: palazzi, ville, feudi, piante del territorio, Pise, Scuola normale superiore, 1987 passage=16, 157 p. (Service bibliothécaire national CFI0059333).
  • (it) Sara Mamone, Firenze e Parigi : due capitali dello spettacolo per una regina, Maria de' Medici, Florence-Cinisello Balsamo, Industrie farmaceutiche A. Menarini-A. Pizzi, , 279 p. (Service bibliothécaire national CFI0122726), p. 24, 81, 83.
  • (it) Simona Lecchini Giovannoni, Alessandro Allori, Torino, U. Allemandi, , 339 p. (Service bibliothécaire national VEA0013793).
  • (en) James M. Saslow, The Medici wedding of 1589 : Florentine festival as Theatrum mundi, New Haven, Yale University press, , 323 p. (Service bibliothécaire national TO00445845), p. 182, 290.
  • (it) Luigi Zangheri (curatelle de), Gli accademici del Disegno : elenco alfabetico, Florence, Leo S. Olschki, , XLVI, 345 (ISBN 88-222-4943-7), p. 256.
  • (it) Annamaria Bernacchioni (curatelle de), Alessandro Pieroni dall'Impruneta e i pittori della Loggia degli Uffizi, Florence, Edifir, , 199 p. (ISBN 978-88-7970-563-9).
  • (it) Mario Bevilacqua, I progetti per la facciata di Santa Maria del Fiore (1585-1645) : architettura a Firenze tra Rinascimento e barocco, Florence, Olschki, , XXX, 354 (ISBN 978-88-222-6355-1).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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