Alain Jollois

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Alain Jollois
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Alain-Daniel Jollois est un escroc multirécidiviste français né le à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

Biographie[modifier | modifier le code]

Plus connu sous les pseudonymes de Daniel Goldenberg, de Andrew Alan Itzac Fraser of Lovat ou encore de Alan Mac Gregor[1], Alain Jollois met à profit ses qualités naturelles pour escroquer ses victimes trop crédules[2]. Mythomane persuasif, il s’appuie sur des personnages fictifs pour profiter de leurs biens et revenus[3],[4]. L'un de ses rôles de composition favori est l'espion britannique[5].

En 1987, il prétend préparer à Amiens une rencontre entre le chef de l’État français et ses homologues italien et grec, ce qui lui permet pendant quelques mois de vivre aux crochets de personnalités locales[6]. Il est condamné le pour escroquerie, usurpation de fonction et grivèlerie par le tribunal correctionnel d'Amiens.

En 1992, il est condamné à Paris, à trois ans de prison pour escroquerie à la fausse qualité[5].

En 1996, il se serait fait passer pour un représentant d'une production américaine en repérage pour un prochain tournage de Steven Spielberg à Chinon[7]. Il profite pendant plusieurs semaines de l'hospitalité du conseil régional. Il disparait avant d'être démasqué.

À Saint-Malo, prétendant être un officier supérieur britannique, il trompe un individu en lui promettant un poste de majordome. Durant cette période, il bénéficie de l'usage de trois voitures et d'un Zodiac[5].

À Paris, en se faisant passer pour un membre du clan MacGregor, Jollois prétend que son clan possède entre 3 000 et 4 000 appartements dans la capitale. Trompé par cette fausse identité, l'agent immobilier l'accueille et couvre ses frais, totalisant entre 12 000 et 18 000 euros[5].

En 1999, il reste incarcéré un an au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan en attente de jugement, pour avoir, entre autres, escroqué cet agent immobilier parisien. Puis, il est assigné à résidence à Périgueux où il arrive en octobre 2000, sous le nom de Daniel Goldenberg[5]. Il y signe un bon de commande pour une Land Rover et une moto qu'on lui retire.

En 2002[8], après avoir sympathisé avec des habitants de Périgueux, il se propose de tourner un court-métrage inspiré de La Vie est belle (1946). La mairie autorise le tournage dans les rues, prête du matériel, mobilise des policiers pour bloquer l’accès aux lieux de tournage. Il commence a parler d'un accord avec une société de production appartenant à Steven Spielberg, Dreamworks. Plus tard, il annonce que Julia Roberts serait également intéressée par le film et qu'il faut organiser sa venue à Périgueux[9]. Il confie à Jean-Marie, un jeune militaire retraité, l'organisation du séjour. Il lui demande de réserver une maison, des voitures, des chambres d'hôtel et de monter une équipe de sécurité de douze personnes. Pour couvrir les coûts initiaux, il donne à Jean-Marie un chèque de 30 500 euros qui s'avère sans provision[3],[4],[5],[10],[11]. Il va jusqu'à accompagner l'équipe pour attendre l'arrivée du jet privé de l'actrice à l'aéroport.

Il est condamné le 19 mars 2003 pour escroquerie et tentative d’escroqueries à 36 mois d’emprisonnement, dont 18 avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de 2 ans. Il ne retourne pas en prison puisqu'il est déjà resté 1 an en détention provisoire[10].

Le 14 février 2005, se faisant passer pour "Laponie Hallan" et prétendant être cinéaste, il s'installe au Manoir des Chanterelles à Meauzac. Cependant, dans la nuit du 23 au 24 février, il quitte les lieux sans payer sa note et dérobe la voiture du propriétaire[10].

Le même mois, il est condamné à trois ans de prison par le tribunal de grande instance de Périgueux, pour l'affaire "Julia Roberts" dont deux avec sursis[11]. Il fait appel de cette décision et est condamné à nouveau le 28 février 2006 par la cour d'appel de Bordeaux à 2 ans fermes[12],[13].

Son séjour non réglé au Manoir de Meauzac lui vaut une condamnation le 29 juin 2007[10] à 4 mois d'emprisonnement pour filouterie de chambre à louer ainsi que pour filouterie de boissons et d'aliments. Contestant cette décision, il fait appel et se voit finalement infliger une peine de 6 mois par la Cour d'appel de Toulouse le 28 janvier 2008.

En 2018, il se fait passer pour un agent secret et réussit à convaincre trois personnes de quitter leur emploi pour être embauchées au MI6[14].

Début 2019, il tente d’escroquer un créateur de thés en promettant de lui acheter 3 millions d’euros de marchandise au profit du marché écossais[5].

En octobre 2019, il se présente comme un lord écossais, « Alan Fraser of Lovat », auprès d'une femme rencontrée en ligne. Prétendant être un général britannique, il convainc cette femme d'avancer 80 000 euros pour louer un hôtel entier en France pour sa prétendue famille qui souhaite la rencontrer. Il promet un remboursement par l'intermédiaire des services secrets anglais, remboursement qui n'arriva jamais, pas plus que la famille[5],[15].

En avril 2021, Alain Jollois rencontre à nouveau une femme sur internet[16], il se fait passer pour le lord écossais « Andrew Alan Itzac Fraser of Lovat », prétend effectuer des missions secrètes pour la couronne britannique et affirme connaître personnellement la reine. Il l'invite à l'accompagner aux obsèques du Prince Philip. Cependant, le jour prévu pour les obsèques, il prétexte un problème cardiaque pour annuler leur voyage à Londres. Jollois crée un univers fictif autour de son personnage, mentionnant son aide de camp John et d'autres prétendus membres de la sécurité.

Il s'installe chez elle en Bretagne de juin 2021 à avril 2022[5]. Une fois sur place, il critique la cuisine vieillotte de la maison et incite la femme à investir dans des rénovations. Un professionnel est alors sollicité, qui établit un devis de 33 000 euros. Alors qu'il avait promis de tout financer, c'est la femme qui avance 4 000 euros pour les travaux, le reste étant toujours en attente.

Pour expliquer son manque constant de liquidités, il raconte que son fidèle John devait lui envoyer deux Land Rover avec des fonds, mais que ceux-ci étaient retenus par des douaniers. Finalement, la supercherie est révélée lorsque la femme découvre son passeport avec son vrai nom, ainsi que le fait qu'il touche le RSA[16]. Elle le dénonce à la police et, le 20 avril 2022, Jollois est mis en garde à vue à Vannes[17]. Cependant, il est rapidement relâché. Les charges n’apparaissant pas suffisantes pour que des poursuites soient engagées.

En , il est placé en garde à vue à Saint-Martin-de-Ré pour viol sur mineur de 15 ans, garde à vue levée le lendemain[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Lewkowicz et Eric Lancien, « Le prétendu Sir Alan McGregor, agent secret », sur France Culture, (consulté le )
  2. Mélanie BÉCOGNÉE, « Alain Jollois, le parcours hallucinant d’un écornifleur de haut vol », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  3. a et b « Du lard ou du cochon au pays du canard gras. Voyage au pays de la mythomanie : 1/2 Un mythomane de grand talent », sur France Culture (consulté le )
  4. a et b « Du lard ou du cochon au pays du canard gras. Voyage au pays de la mythomanie : 2/2 Hollywood en Périgord », sur France Culture, (consulté le )
  5. a b c d e f g h i et j « Les tribulations d’Alain Jollois, faux espion et vrai escroc aux dizaines de victimes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « À Amiens Les " ardoises " républicaines d'un faux envoyé de l’Élysée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. La Veillée #65 : Indiana Jones à Chinon, anecdote de Thomas VDB
  8. « Star, mensonges et vidéo en Dordogne : une histoire bien mytho, sur France Culture », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  9. Michaël HAJDENBERG, « Les scénarios trop beaux du Spielberg de Périgueux », sur Libération, (consulté le )
  10. a b c et d Cour d'appel de Toulouse, 24 janvier 2008, 07/01180, (lire en ligne)
  11. a et b Pauline Pierri, « En 2003, le mythomane Alain Jollois comparaissait au tribunal de Périgueux : « Trucages dans le flash-back » », Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  12. Cour d'appel de Bordeaux, CT0028, du 28 février 2006 (lire en ligne)
  13. Jean-Christophe Sounalet, « L’escroc mythomane a aussi “recruté” des agents secrets : en 2002, Alain Jollois avait promis de faire venir la star Julia Roberts à Périgueux », journal,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne Accès limité, consulté le )
  14. Jonathan Guérin, « 16 ans après avoir trompé la Dordogne, comment Alain Jollois a réussi à piéger des policiers », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne Accès limité, consulté le )
  15. « Dordogne : l’escroc mythomane aurait récidivé, laissant 80 000 euros d’ardoise », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  16. a et b Jonathan Guérin, « Dordogne : Alain Jollois, le faux lord mythomane, a fait une nouvelle victime », journal,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  17. Mélanie BÉCOGNÉE, « TÉMOIGNAGES. « Une aura incroyable » : à Vannes, le faux Lord écossais a laissé des traces », sur Ouest-France.fr, (consulté le )