Adriana Ocampo
Naissance |
Barranquilla (Colombie) |
---|---|
Nationalité | Colombian, American |
Domaines | Planétologie |
---|---|
Institutions |
Jet ¨Propulsion Laboratory NASA Headquarters |
Formation |
California State University, Los Angeles California State University, Northridge Vrije Universiteit, Amsterdam, The Netherlands |
Adriana C. Ocampo Uria (née le 5 janvier 1955) est une géologue planétaire colombienne et chef de programme scientifique (Science Program Manager) au siège de la NASA. En 1970, Ocampo a émigré en Californie et a terminé sa maîtrise en sciences à l'Université d'État de Californie à Northridge. Elle a ensuite effectué son doctorat à l'Université libre d'Amsterdam aux Pays-Bas[1]. Au cours de ses études secondaires et supérieures, elle a travaillé au Jet Propulsion Laboratory, d'abord comme volontaire et ensuite comme employée pendant les vacances. À partir de 1983, elle y travaille comme chercheuse[2],[3]. Aujourd'hui elle travaille au siège de la NASA à Washington DC.
Elle et ses collègues ont été les premiers à identifier un anneau de cénotes à l'aide d'images satellites, la seule trace en surface du cratère de Chicxulub, enterré[4],[5]. Cette recherche a largement contribué à la compréhension de ce cratère d'impact. Ocampo a par la suite mené au moins sept expéditions de recherche sur le site du Chicxulub[6],[7]. Ocampo a également dirigé l'expédition vers le site d'éjecta du Belize, un autre site d'impact de cratère, lié à l'impact de Chicxulub[2],[8]. Elle a poursuivi sa recherche de nouveaux cratères d'impact, et avec son équipe, en 2017, elle a signalé un possible cratère près de Cali, en Colombie[9].
En tant que responsable principal du programme New Frontiers, Ocampo a été la coordinatrice scientifique des opérations de mission de projet de vol dans la mission Galileo et a participé à l'élaboration des plans stratégiques pour la mission Juno[2],[10]. Elle a reçu le prix de la femme de l'année en science de la Comisión Femenil (en) en 1992[11]. En 2002, elle a été nommée l'une des femmes les plus importantes en science par le magazine Discover. Pour commémorer ses contributions à l'exploration spatiale, un astéroïde porte son nom[12].
Jeunesse et éducation
Adriana C. Ocampo Uria est née le 5 janvier 1955 à Barranquilla, en Colombie[13]. Sa mère est Teresa Uria Ocampo et son père est Victor Alberto Ocampo[2]. Sa famille a déménagé à Buenos Aires, en Argentine, et a ensuite émigré à Pasadena, en Californie, en 1970, à l'âge de 14 ans, où elle a pu étudier la physique et le calcul. Pendant le lycée, Ocampo faisait partie de la troupe scout 509 du Jet Propulsion Laboratory (JPL)[3]. En 1973, alors qu'elle était encore au lycée, elle a obtenu un emploi d'été au JPL, où elle a analysé les images envoyées par les sondes spatiales Viking[14]. En 1980, Ocampo a obtenu la citoyenneté américaine.
Elle a commencé ses études supérieures en ingénierie aérospatialle au Pasadena City College tout en participant à un programme parrainé par Jet Propulsion Laboratory[2]. Ocampo a ensuite intégré l'Université d'État de Californie à Los Angeles, où elle a changé de spécialité. Ocampo a obtenu son baccalauréat en géologie de l'Université d'État de Californie à Los Angeles en 1983 alors qu'elle travaillait au Jet Propulsion Laboratory. En 1983, après avoir obtenu son diplôme, elle y a accepté un emploi à temps plein en tant que chercheuse scientifique[14]. Elle a obtenu sa maîtrise en sciences en géologie planétaire de l'Université d'État de Californie à Northridge, en 1997, et elle a terminé son doctorat à l'Université libre d'Amsterdam[1].
Carrière à la NASA
Adriana Ocampo a commencé en 2015 en tant que responsable exécutif du Programme New Frontiers au Jet Propulsion Laboratory[15],[16]. La mission du Programme New Frontiers est de prendre en considération les priorités et les objectifs de la communauté scientifique en planétologie et d'y répondre en développant des missions et engins spatiaux de classe moyenne qui permettront d'améliorer la compréhension du système solaire[15]. Il s'agit notamment de la mission Juno vers Jupiter, de la mission New Horizons vers Pluton et de la mission de retour d'échantillons d'astéroïdes OSIRIS-REx[16]. Elle a également été la principale scientifique de la NASA dans le cadre de la collaboration avec l'Agence spatiale européenne lors de la mission Venus Express et avec l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise pour la mission Akatsuki[17]. En reconnaissance de ses contributions à l'exploration spatiale, un astéroïde porte son nom[12].
Adriana Ocampo a travaillé dans un laboratoire de traitement d'images multi-missions[18]. Elle a été membre de l'équipe d'imagerie du programme Viking où elle planifiait, analysait et produisait des images des satellites de Mars, Phobos et Deimos, publiées par la NASA en 1984 et utilisées plus tard pour planifier la mission soviétique Phobos[2],[19]. Au cours de cette mission, l'équipe a détecté 100 kilomètres de profondeur à travers l'atmosphère dense de Vénus[20]. Leurs résultats ont été particulièrement utiles pour caractériser le « côté nuit » de Vénus, puisqu'ils ont permis à l'équipe de scientifiques de reconstruire des cartes du côté nuit de Vénus, avec des résolutions 3 à 6 fois meilleures que celles des télescopes terrestres[21],[20].
Le cratère d'impact de Chicxulub est situé sous la Péninsule du Yucatán au Mexique[22]. Les scientifiques ont émis l'hypothèse que ce cratère avait été formé par l'impact d'un astéroïde, qui aurait en outre conduit à des extinctions massives sur Terre. Cette hypothèse avait déjà été postulée au début des années 1980 par le physicien Luis Walter Alvarez et son fils le géologue Walter Alvarez[2]. Cependant, cette théorie s'appuyait uniquement sur la présence d'iridium dans la couche limite K/T. En effet, cet élément est principalement présent dans les astéroïdes et les comètes. En recherchant des ressources en eau au Yucatán à l'aide d'images satellites en 1989 et 1990, Ocampo, l'ancien archéologue de la NASA Kevin O. Pope, et Charles Duller, ont trouvé des cénotes liés à ce cratère. Adriana Ocampo et ses collègues ont émis l'hypothèse que le cénote pourrait être près du site d'impact, et leurs résultats ont été publiés plus tard dans Nature en mai 1991[23]. En 1991, la NASA et The Planetary Society de Pasadena ont parrainé une expédition dirigée par Ocampo et Pope[2]. Au cours de cette expédition, Ocampo et ses collèges ont découvert deux nouveaux sites contenant deux couches constituées de particules qui avaient été éjectées lors de l'impact de l'astéroïde puis se sont écoulées, générant des lobes d'éjecta. Les lobes d'éjecta à Chicxulub sont essentiels pour mieux comprendre Mars, car la majeure partie de cette planète est couverte par des tels éjectas[8]. Ocampo a obtenu sa thèse de maîtrise sur l'étude du cratère d'impact de Chicxulub à l'Université d'État de Californie à Northridge[2].
Le programme d'exobiologie du bureau des sciences spatiales de la NASA et la Planetary Society de Pasadena ont parrainé une autre expédition vers une second site d'éjectas situé au Belize. Ocampo y a mené des expéditions en janvier 1995, 1996 et 1998[2]. De petites particules ressemblant à du verre vert, et identifiées plus tard comme des tectites, ont été trouvées sur le site[8]. Ces particules, formées à la suite d'une exposition à des températures élevées comme celles générées lors de l'impact, reliaient ce site à d'autres sites d'éjectas dans les Caraïbes et au Mexique[8].
En 2005, Ocampo fut membre de l'équipe de la mission Galileo[17]. Elle a dirigé le spectromètre de cartographie proche infrarouge (NIMS), un des instruments à bord de la sonde Galileo. Elle était la coordinatrice scientifique pour les opérations en vol de la mission[2]. Galileo a été lancé en 1989 vers Jupiter, équipé de quatre instruments de télédétection, l'un d'entre eux étant le NIMS. Ocampo était chargée de la planification des observations de Europe, l'une des lune de Jupiter, et de l'analyse des données. Adriana Ocampo et ses collèges ont publié les résultats de cette étude dans la revue Icarus intitulée "Galileo's Multiinstrument Spectral View of Europa's Surface Composition"[24].
Ocampo a dirigé la mission Juno et était chargée de développer des plans stratégiques et des recommandations pour la recherche sur Jupiter[25],[10]. Juno a été le premier vaisseau spatial construit avec des panneaux solaires d'une envergure supérieure à 8 m[10].
Récompenses et honneurs
Ocampo a reçu le prix de la Femme de l'Année en Science de la Comisión Femenil (en) de Los Angeles en 1992. Elle a également reçu le "Advisory Council for Women Award" au JPL en 1996 et le Prix de la Science et de la Technologie de la Fédération Chicano en 1997[26].
En 2002, Ocampo a été nommée l'une des 50 femmes les plus importantes en science par le magazine scientifique Discover.
L'astéroïde 177120 Ocampo Uría, découvert par l'astronome américain Marc Buie à l'observatoire national de Kitt Peak en 2003, porte son nom[27].
Notes et références
- « Impact of large asteroid impact on life on earth » [archive du ], VU University Amsterdam,
- « Ocampo, Adriana C.: 1955—: Planetary Geologist | Encyclopedia.com », www.encyclopedia.com (consulté le )
- (en-US) « JPL Troop 509 - La Canada Flintridge, CA », www.jpltroop509.org (consulté le )
- (en) Ponsford, « The buried secrets of the deadliest location on Earth », www.bbc.com (consulté le )
- (en) Lisa Yount, A to Z of Women in Science and Math, Infobase Publishing, , 299 - 230 p. (ISBN 978-1-4381-0795-0, lire en ligne)
- « More Evidence Points to Impact as Dinosaur Killer », NASA/JPL (consulté le )
- « Profiles of Women at JPL: Adriana Ocampo », www.jpl.nasa.gov (consulté le )
- « MORE EVIDENCE POINTS TO IMPACT AS DINOSAUR KILLER », stardust.jpl.nasa.gov (consulté le )
- (en) Gómez, Ocampo, Vajda et García, « Pliocene Impact Crater Discovered in Colombia: Geological, Geophysical, and Seismic Evidences », LPI, no 1964, , p. 2466 (Bibcode 2017LPI....48.2466G)
- (es) Univision, « La colombiana que lidera la misión de la NASA que llegará este lunes a Júpiter », Univision (consulté le )
- Svitil, Kathy, « The 50 Most Important Women in Science », Discover, (lire en ligne)
- Lorraine Jean Hopping, Space Rocks: The Story of Planetary Geologist Adriana Ocampo, Joseph Henry Press, (ISBN 978-0-309-09555-6)
- (es) « Historia y biografía de Adriana Ocampo », Historia y biografía de, (consulté le )
- Cynthia Guidici, Adriana Ocampo, Chicago, Ill. : Raintree, , 11, 13 (ISBN 1-4109-1297-3, lire en ligne)
- Harbaugh, « New Frontiers Program », NASA, (consulté le )
- (en) « Adriana Ocampo », Physics Today, (DOI 10.1063/PT.5.031391)
- (en-US) « LWON HQ – ADRIANA C. OCAMPO URIA | Office Of Diversity and Equal Opportunity » (consulté le )
- (en) Duxbury et Ocampo, « Mars: Satellite and ring search from viking », Icarus, vol. 76, no 1, , p. 160–162 (ISSN 0019-1035, DOI 10.1016/0019-1035(88)90148-0, lire en ligne)
- « Profiles of Women at JPL: Adriana Ocampo », www.jpl.nasa.gov (consulté le )
- (en) Carlson, Baines, Encrenaz et Taylor, « Galileo Infrared Imaging Spectroscopy Measurements at Venus », Science, vol. 253, no 5027, , p. 1541–1548 (ISSN 0036-8075, PMID 17784099, DOI 10.1126/science.253.5027.1541, Bibcode 1991Sci...253.1541C)
- Michael Meltzer, Mission to Jupiter: A History of the Galileo Project, Washington, DC, NASA History Division, , 153 p.
- « Adriana Ocampo | Scientist », NASA Solar System Exploration (consulté le )
- (en) Pope, Ocampo et Duller, « Mexican site for K/T impact crater? », Nature, vol. 351, no 6322, , p. 105 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/351105a0, Bibcode 1991Natur.351..105P)
- (en) Fanale, Granahan, McCord et Hansen, « Galileo's Multiinstrument Spectral View of Europa's Surface Composition », Icarus, vol. 139, no 2, , p. 179–188 (ISSN 0019-1035, DOI 10.1006/icar.1999.6117, Bibcode 1999Icar..139..179F)
- (en) University, Street, Northridge et Us, « Touching the Stars », California State University, Northridge, (consulté le )
- Alic, Margaret, Contemporary Hispanic Biography, , « Ocampo, Adriana C.: 1955—: Planetary Geologist »
- (en) « (177120)Ocampo », sur Minor Planet Center