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« Atmosphère de Titan » : différence entre les versions

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Version du 25 février 2009 à 10:20

Atmosphère de Neptune
Photo de la Grande tache sombre prise par Voyager 2.
Photo de la Grande tache sombre prise par Voyager 2.

Photo de la Grande tache sombre prise par Voyager 2.

Informations générales
Épaisseur 8 000 km
Pression atmosphérique
moyenne
-
Masse -
Composition
Dihydrogène >84 %
Hélium >12 %
Méthane 2 %
Ammoniac 0,01 %
Éthane 0,00025 %
Acétylène 0,00001 %
Photographie en vraies couleurs de couches de nuages de l'atmosphère de Titan.

Titan est le seul satellite du système solaire possédant une atmosphère suffisamment développée ; les autres satellites n'ont au mieux que des traces de gaz. La taille de l'atmosphère de Titan serait comprise entre 200 km[1] et 880 km[2] (sur Terre, 99,999% de la masse de l'atmosphère réside en-dessous de 100 km d'altitude). Elle est opaque sur de nombreuses longueurs d'onde et interdit d'obtenir un spectre de réflectance complet de la surface depuis l'extérieur[3].

L'existence d'une atmosphère fut découverte par Gerard P. Kuiper en 1944 par spectroscopie et estima la pression partielle de méthane de l'ordre de 10 kPa[4]. Les observations des sondes Voyager montrèrent que la pression à la surface du satellite dépassait une fois et demi celle de la Terre. L'atmosphère comporte des couches de brouillard opaques qui bloquent la majorité de la lumière du Soleil. La sonde Huygens fut incapable de détecter la direction de celui-ci pendant sa descente et, bien qu'elle réussit à prendre des images de la surface, l'équipe de la sonde a décrit le processus comme « photographier un parking recouvert d'asphalte au crépuscule »[5].

La température moyenne de l'atmosphère est de 94 K (-179 °C) ; elle atteint un minimum de 72 K (-201 °C) au niveau de la tropopause (à une altitude de 40 km).

Titan est à une distance de 1 222 000 km de Saturne (20,2 rayons saturniens).

Composition

L'atmosphère de Titan est composée à 98,4% d'azote — la seule atmosphère dense riche en azote du système solaire en dehors de la Terre —, les 1,6% restants étant composés de méthane et de traces d'autres gaz comme des hydrocarbures (dont l'éthane, le diacétylène, le méthylacétylène, l'acétylène, le propane, le cyanoacétylène et le cyanure d'hydrogène), du dioxyde de carbone, du monoxyde de carbone, du cyanogène, de l'argon et de l'hélium[6].

On pense que les hydrocarbures forment la haute atmosphère, provenant de réactions de dissociation du méthane par la lumière ultraviolette du soleil, produisant un épais smog orangé. Titan n'a aucun champ magnétique et orbite parfois en dehors de la magnétosphère de Saturne, l'exposant directement au vent solaire. Il est possible que certaines molécules soient ionisées et emportées en dehors de la haute atmosphère. En novembre 2007, des scientifiques ont découvert des anions lourds dans l'ionosphère de Titan et on pense qu'ils tombent vers les régions plus basses pour former le brouillard orange qui obscurcit la surface du satellite. Leur structure n'est pas connue, mais il pourrait s'agir de tholins, et ils pourraient former les bases de molécules plus complexes, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques[7],[8]. Ces résidus atmosphériques pourraient avoir formé des couches plus ou moins épaisses et ainsi recouvrir certaines parties de la surface de Titan d'une sorte de goudron. Les traces d'écoulement observées par la mission Cassini-Huygens sont bien plus sombres que le matériau sur lequel elles serpentent. Il est probable qu'elles sont recouvertes de tholins amenés par les pluies d'hydrocarbures liquides qui lessivent les parties apparaissant plus claires.

Origine

L'énergie solaire aurait dû avoir converti l'intégralité du méthane de l'atmosphère en hydrocarbures en 50 millions d'années, une durée relativement brêve à l'échelle du système solaire. En effet, les molécules de méthane ont tendance à remonter progressivement vers le haut de l'atmosphère où elles sont soumises au rayonnement solaire. Ceci a pour effet de les transformer en molécules plus complexes et donc plus lourdes qui retombent et sédimentent à la surface. Étant donné les conditions de température et de pression à la surface de Titan, aucun moyen physique ou chimique ne permet la retransformation de ces composés organiques en méthane. En l'absence d'une autre source, celui-ci est donc irréversiblement détruit à une vitesse suffisante et la quantité actuelle de méthane dans l'atmosphère de Titan devrait être quasiment nulle.

Il doit donc exister un réservoir de méthane sur ou dans Titan permettant de réalimenter l'atmosphère. Celle-ci comporte plus de mille fois plus de méthane que de monoxyde de carbone, ce qui semble exclure une contribution significative de la part d'impacts cométaires, les comètes étant composées de plus de monoxyde de carbone que de méthane. C'est cette constatation qui est à l'origine de l'hypothèse apparue dans les années 1970 selon laquelle des réserves de méthane liquide seraient présentes à la surface ou sous la surface de Titan.

Il est également improbable que l'atmosphère de Titan date de l'origine du système saturnien, au moment de sa formation : si c'était le cas, elle contiendrait des éléments en abondance similaire à la nébuleuse solaire, y compris de l'hydrogène et du néon[9]. Il n'a pas été exclu que le méthane soit d'origine biologique[10].

Vents

La circulation atmosphérique suit la direction de la rotation de Titan, d'ouest en est[11]. Les observations de l'atmosphère effectuées par Cassini en 2004 suggèrent que l'atmosphère tourne plus rapidement que la surface[12].

Ionosphère

L'ionosphère de Titan est plus complexe que celle de la Terre. La partie principale se situe à 1 200 km d'altitude, mais une couche additionnelle de particules chargées existe à 63 km d'altitude. L'atmosphère de Titan est donc en quelque sorte donc séparée en deux chambres résonnantes aux ondes radio distinctes. Titan émet des ondes à très basse fréquence dont l'origine n'est pas connue, car il ne semble pas y avoir d'activité orageuse intense[13].

  1. « Facts about Titan », ESA Cassini-Huygens (consulté le )
  2. (en) Mori, Koji; Tsunemi, Hiroshi; Katayama, Haruyoshi; Burrows, David N.; Garmire, Gordon P.; Metzger, Albert E., « An X-Ray Measurement of Titan's Atmospheric Extent from Its Transit of the Crab Nebula », Astrophysical Journal, vol. 607, no 2,‎ , p. 1065–1069 (DOI 10.1086/383521, résumé)
  3. (en) Schröder, S. E.; Tomasko, M. G.; Keller, H. U.; DISR Team, « The reflectance spectrum of Titan's surface as determined by Huygens », American Astronomical Society, DPS meeting #37, #46.15; Bulletin of the American Astronomical Society, vol. 37,‎ , p. 726 (résumé)
  4. (en) Kuiper, Gerard P., « Titan: a Satellite with an Atmosphere », Astrophysical Journal, vol. 100,‎ , p. 378 (DOI 10.1086/144679, résumé)
  5. Petre de Selding, « Huygens Probe Sheds New Light on Titan », space.com, (consulté le )
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Niemann
  7. (en) Coates, A. J., F. J. Crary, G. R. Lewis, D. T. Young, J. H. Waite, and E. C. Sittler, « Discovery of heavy negative ions in Titan's ionosphere », Geophys. Res. Lett., vol. 34,‎ , p. L22103 (DOI 10.1029/2007GL030978)
  8. John Baez, « This Week's Finds in Mathematical Physics », Université de Californie, Riverside, (consulté le )
  9. (en) A. Coustenis, « Formation and evolution of Titan's atmosphere », Space Science Reviews, vol. 116,‎ , p. 171–184 (DOI 10.1007/s11214-005-1954-2)
  10. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Fortes 2000
  11. « The Way the Wind Blows on Titan », NASA/JPL, (consulté le )
  12. « Wind or Rain or Cold of Titan's Night? », Astrobiology Magazine, (consulté le )
  13. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Titan ELF