Aller au contenu

« On the Internet, nobody knows you're a dog » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Herr Satz (discuter | contributions)
m meilleure photo, common
Herr Satz (discuter | contributions)
m ajout d'un passage sur le mème Internet tiré de l'article en anglais, déplacement du passage sur la reproduction par Bill Gates dans la section idoine
Ligne 11 : Ligne 11 :
[[Mitch Kapor]], fondateur de [[Lotus Software]] et de l'[[Electronic Frontier Foundation]], a commenté dans un article du ''[[Time (magazine)|Time]]'' publié cinq mois après le dessin : {{citation étrangère|lang=en|It's the Internet boom, [...] the true sign that popular interest has reached critical mass came this summer when the New Yorker printed a cartoon showing two computer-savvy canines}} ({{citation|C'est le boom d'Internet, le vrai signe que l'intérêt populaire a atteint une masse critique est arrivé cet été quand le ''{{lang|en|New Yorker}}'' a publié un dessin montrant deux canidés calés en informatique}})<ref>{{article|langue=en|url=http://content.time.com/time/magazine/article/0,9171,979768,00.html|titre=First Nation in Cyberspace|périodique=[[Time (magazine)|Time]]|auteur1={{lien|Philip Elmer-DeWitt}}|auteur2=David S. Jackson|auteur3=Wendy King|date=6 décembre 1993}}.</ref>.
[[Mitch Kapor]], fondateur de [[Lotus Software]] et de l'[[Electronic Frontier Foundation]], a commenté dans un article du ''[[Time (magazine)|Time]]'' publié cinq mois après le dessin : {{citation étrangère|lang=en|It's the Internet boom, [...] the true sign that popular interest has reached critical mass came this summer when the New Yorker printed a cartoon showing two computer-savvy canines}} ({{citation|C'est le boom d'Internet, le vrai signe que l'intérêt populaire a atteint une masse critique est arrivé cet été quand le ''{{lang|en|New Yorker}}'' a publié un dessin montrant deux canidés calés en informatique}})<ref>{{article|langue=en|url=http://content.time.com/time/magazine/article/0,9171,979768,00.html|titre=First Nation in Cyberspace|périodique=[[Time (magazine)|Time]]|auteur1={{lien|Philip Elmer-DeWitt}}|auteur2=David S. Jackson|auteur3=Wendy King|date=6 décembre 1993}}.</ref>.


Le dessin symbolise une approche de la [[Vie privée et informatique|vie privée sur Internet]] qui met l'accent sur la possibilité pour les utilisateurs d'envoyer et de recevoir des messages dans l'[[Anonymat sur Internet|anonymat]]. L'activiste [[Lawrence Lessig]] suggère que {{citation|personne ne sait que tu es un chien}} parce que les [[Suite des protocoles Internet|protocoles Internet]] n'obligent pas les utilisateurs à fournir une [[Identité numérique|identité]] : les utilisateurs ne sont identifiés que par leur [[adresse IP]], et le titulaire d'une adresse IP ne peut être identifié que par son [[Fournisseur d'accès à Internet|fournisseur d'accès]], lequel garde normalement cette information privée<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Lawrence Lessig]]|titre=Code|sous-titre=Version 2.0|lieu=New York|éditeur=[[Basic Books]]|année=2006|passage=35 {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=szYAnaBR_usC|page=35}}}} et 47–48 {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=szYAnaBR_usC|page=47}}}}|isbn=0-465-03914-6}}.</ref>. Cette caricature traduit le sentiment de l'époque sur internet, où l'anonymat devait apporter la liberté, et créer un espace débarrassé des [[discrimination]]s et du [[racisme]]<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Updating to Remain the Same|sous-titre=Habitual New Media|lieu=Cambridge et Londres|éditeur=MIT Press|pages totales=246|auteur1={{lien|Wendy Hui Kyong Chun}}|année=2017|isbn=978-0-262-03449-4|numéro chapitre=3|titre chapitre=The Leakiness of Friends, or Think Different Like Me|passage=105–107}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=HlT5DwAAQBAJ|page=105}}}} {{lire en ligne|url=https://ieeexplore.ieee.org/document/7580242}}.</ref>.
Le dessin symbolise une approche de la [[Vie privée et informatique|vie privée sur Internet]] qui met l'accent sur la possibilité pour les utilisateurs d'envoyer et de recevoir des messages dans l'[[Anonymat sur Internet|anonymat]]. L'activiste [[Lawrence Lessig]] suggère que {{citation|personne ne sait que tu es un chien}} parce que les [[Suite des protocoles Internet|protocoles Internet]] n'obligent pas les utilisateurs à fournir une [[Identité numérique|identité]] : les utilisateurs ne sont identifiés que par leur [[adresse IP]], et le titulaire d'une adresse IP ne peut être identifié que par son [[Fournisseur d'accès à Internet|fournisseur d'accès]], lequel garde normalement cette information privée<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Lawrence Lessig]]|titre=Code|sous-titre=Version 2.0|lieu=New York|éditeur=[[Basic Books]]|année=2006|passage=35 {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=szYAnaBR_usC|page=35}}}} et 47–48 {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=szYAnaBR_usC|page=47}}}}|isbn=0-465-03914-6}}.</ref>. Cette caricature traduit le sentiment de l'époque sur Internet, où l'anonymat devait apporter la liberté, et créer un espace débarrassé des [[discrimination]]s et du [[racisme]]<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Updating to Remain the Same|sous-titre=Habitual New Media|lieu=Cambridge et Londres|éditeur=MIT Press|pages totales=246|auteur1={{lien|Wendy Hui Kyong Chun}}|année=2017|isbn=978-0-262-03449-4|numéro chapitre=3|titre chapitre=The Leakiness of Friends, or Think Different Like Me|passage=105–107}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=HlT5DwAAQBAJ|page=105}}}} {{lire en ligne|url=https://ieeexplore.ieee.org/document/7580242}}.</ref>.


Selon Anthea Stratigos, [[Chief executive officer|CEO]] d'Outsell, la sentence<!-- merci de ne pas corriger une erreur inexistante, voir page de discussion --> sur l'anonymat était peut-être vraie à l'époque, mais ce n'est plus le cas depuis les [[années 2000]], avec l'émergence du [[Web 2.0]] et des [[Média social|réseaux sociaux]]<ref>{{article|langue=en|auteur1=Steve Hardin|date=février-mars 2008|périodique=Bulletin of the American Society for Information Science and Technology|éditeur={{lien|langue=en|trad=Association for Information Science and Technology|fr=Association for Information Science and Technology|texte=ASIS&T}}|titre=Plenary Address|sous-titre=Stratigos Discusses the Impact of Web 2.0 and Social Computing on Publishing and Related Activities|ISSN=1550-8366|volume=34|numéro=3|pages=18-19|doi=10.1002/bult.2008.1720340307}}.</ref>.
Selon Anthea Stratigos, [[Chief executive officer|CEO]] d'Outsell, la sentence<!-- merci de ne pas corriger une erreur inexistante, voir page de discussion --> sur l'anonymat était peut-être vraie à l'époque, mais ce n'est plus le cas depuis les [[années 2000]], avec l'émergence du [[Web 2.0]] et des [[Média social|réseaux sociaux]]<ref>{{article|langue=en|auteur1=Steve Hardin|date=février-mars 2008|périodique=Bulletin of the American Society for Information Science and Technology|éditeur={{lien|langue=en|trad=Association for Information Science and Technology|fr=Association for Information Science and Technology|texte=ASIS&T}}|titre=Plenary Address|sous-titre=Stratigos Discusses the Impact of Web 2.0 and Social Computing on Publishing and Related Activities|ISSN=1550-8366|volume=34|numéro=3|pages=18-19|doi=10.1002/bult.2008.1720340307}}.</ref>.
Ligne 18 : Ligne 18 :


En 2000, ce dessin était le plus reproduit du ''{{lang|en|New Yorker}}''.
En 2000, ce dessin était le plus reproduit du ''{{lang|en|New Yorker}}''.

En 1995, [[Bill Gates]] a payé {{unité|200 dollars}} pour avoir le droit de reproduire le dessin dans son livre ''{{lang|en|The Road Ahead}}''{{sfn|Fleishman|2000}}.


En 1998, Steiner avait gagné {{nombre|30000|[[Dollar américain|dollars]]}} de [[Droit d'auteur|droits d'auteur]] pour les différentes réimpressions<ref>{{article|langue=en|url=https://www.nytimes.com/1998/10/29/technology/new-yorker-cartoons-to-go-on-line.html|titre={{lang|en|New Yorker Cartoons to Go on Line}}|auteur1=Glenn Fleishman|date=29 octobre 1998|périodique={{lang|en|[[The New York Times]]}}}}.</ref> ; en 2000, ce montant était estimé à {{nombre|50000|dollars}}{{sfn|Fleishman|2000}}, et en 2013, entre {{nombre|200000|et=250000|dollars}}{{sfn|Fleishman|2013}}. Vingt ans après l'avoir créé, Steinter regrette néanmoins que ce dessin, qu'il ne considère pas comme son meilleur, soit le plus connu de sa carrière{{sfn|Cavna|2013}}.
En 1998, Steiner avait gagné {{nombre|30000|[[Dollar américain|dollars]]}} de [[Droit d'auteur|droits d'auteur]] pour les différentes réimpressions<ref>{{article|langue=en|url=https://www.nytimes.com/1998/10/29/technology/new-yorker-cartoons-to-go-on-line.html|titre={{lang|en|New Yorker Cartoons to Go on Line}}|auteur1=Glenn Fleishman|date=29 octobre 1998|périodique={{lang|en|[[The New York Times]]}}}}.</ref> ; en 2000, ce montant était estimé à {{nombre|50000|dollars}}{{sfn|Fleishman|2000}}, et en 2013, entre {{nombre|200000|et=250000|dollars}}{{sfn|Fleishman|2013}}. Vingt ans après l'avoir créé, Steinter regrette néanmoins que ce dessin, qu'il ne considère pas comme son meilleur, soit le plus connu de sa carrière{{sfn|Cavna|2013}}.


== Inspirations ==
== Inspirations ==
La caricature a inspiré une [[bande dessinée]] de Nick Scott publiée sur {{lang|en|anonymizer}}.com, un [[site web]] proposant de servir de [[proxy]] afin de masquer ses traces de navigation. Elle met en scène un chien qui se connecte au [[site web]] d'un [[Boucher (métier)|boucher]], en se disant qu'après tout, personne ne pourra découvrir sa nature de chien ; mais en allant directement à la page des [[os à moelle]], il est aussitôt découvert<ref>{{lien web|url=http://www.cyberie.qc.ca/jpc/dogstory.html |titre={{lang|en|Dog Story}}|éditeur=les éditions Cybérie|date=4 janvier 1998|consulté le=18 août 2008}}.</ref>.


La caricature est souvent citée dans les discussions à propos d'Internet<ref>{{chapitre|langue=en|auteur1=Tod Chambers|titre chapitre=Virtual Disability: On the Internet, Nobody Knows You're Not a Sick Puppy|auteurs ouvrage=Lester D. Friedman (dir.)|titre ouvrage=Cultural Sutures|sous-titre ouvrage=Medicine and Media|année=2004|lieu=Durham (Caroline du Nord) et Londres|éditeur=[[Duke University Press]]|pages totales=452|isbn=0-8223-3294-9|isbn2=0-8223-3256-6|passage=391|doi=10.1515/9780822385530-023|jstor=j.ctv125jhm4.25}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=Fk93cx9ZXGMC|page=391}}}}.</ref>, et est devenue un [[mème Internet]]<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Enrique Castro-Leon|auteur2=Robert Harmon|titre=Cloud as a Service|sous-titre=Understanding the Service Innovation Ecosystem|année=2016|éditeur=Apress|isbn=978-1-4842-0104-6|doi=10.1007/978-1-4842-0103-9|passage=27–28}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=qufIDQAAQBAJ|page=27}}}}.</ref>.
Elle a également inspiré une [[pièce de théâtre]] d'Alan David Perkins intitulée ''{{lang|en|Nobody Knows I'm a Dog: Six People. Six Lies. One Internet}}'', qui a été produite une douzaine de fois en [[Amérique du Nord]]. Elle met en scène six personnes qui éprouvent des difficultés à nouer des contacts dans la vie réelle, mais qui y parviennent plus facilement sur un ''{{lang|en|[[newsgroup]]}}'', grâce à l'anonymat garanti par Internet<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Alan David Perkins|url=http://www.alandavidperkins.com/nkiad/ |titre={{lang|en|Nobody Knows I'm a Dog}}|éditeur=sur son site personnel|date=dernière mise à jour le 18 juin 2003|consulté le=18 août 2008}}.</ref>{{,}}<ref name="Anderson" />.


Elle a inspiré une [[bande dessinée]] de Nick Scott publiée sur {{lang|en|anonymizer}}.com, un [[site web]] proposant de servir de [[proxy]] afin de masquer ses traces de navigation. Elle met en scène un chien qui se connecte au [[site web]] d'un [[Boucher (métier)|boucher]], en se disant qu'après tout, personne ne pourra découvrir sa nature de chien ; mais en allant directement à la page des [[os à moelle]], il est aussitôt découvert<ref>{{lien web|url=http://www.cyberie.qc.ca/jpc/dogstory.html |titre={{lang|en|Dog Story}}|éditeur=les éditions Cybérie|date=4 janvier 1998|consulté le=18 août 2008}}.</ref>.
En 1995, [[Bill Gates]] a payé {{unité|200 dollars}} pour avoir le droit de reproduire le dessin dans son livre ''{{lang|en|The Road Ahead}}''{{sfn|Fleishman|2000}}.

Elle a également inspiré une [[pièce de théâtre]] d'Alan David Perkins intitulée ''{{lang|en|Nobody Knows I'm a Dog: Six People. Six Lies. One Internet}}'', qui a été produite une douzaine de fois en [[Amérique du Nord]]. Elle met en scène six personnes qui éprouvent des difficultés à nouer des contacts dans la vie réelle, mais qui y parviennent plus facilement sur un ''{{lang|en|[[newsgroup]]}}'', grâce à l'anonymat garanti par Internet<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Alan David Perkins|url=http://www.alandavidperkins.com/nkiad/ |titre={{lang|en|Nobody Knows I'm a Dog}}|éditeur=sur son site personnel|date=dernière mise à jour le 18 juin 2003|consulté le=18 août 2008}}.</ref>{{,}}<ref name="Anderson" />.


En 1996, le dessin a inspiré [[Apple]] pour baptiser sa [[suite Internet]], dénommée {{lien|trad=Cyberdog|fr=Cyberdog (Apple)|texte=Cyberdog}}<ref>{{article|langue=en|volume=12|numéro=2|auteur1=Neil Ticktin|titre=Save Cyberdog!|date=février 1996|périodique={{lien|MacTech}}|url=http://www.mactech.com/articles/mactech/Vol.12/12.02/Feb96PublishersPage/index.html}}.</ref>.
En 1996, le dessin a inspiré [[Apple]] pour baptiser sa [[suite Internet]], dénommée {{lien|trad=Cyberdog|fr=Cyberdog (Apple)|texte=Cyberdog}}<ref>{{article|langue=en|volume=12|numéro=2|auteur1=Neil Ticktin|titre=Save Cyberdog!|date=février 1996|périodique={{lien|MacTech}}|url=http://www.mactech.com/articles/mactech/Vol.12/12.02/Feb96PublishersPage/index.html}}.</ref>.

Version du 9 avril 2021 à 10:13

Image externe
« On the Internet, nobody knows you're a dog », Peter Steiner
Un chien utilisant un ordinateur.

« On the Internet, nobody knows you're a dog » (de l'anglais signifiant littéralement « Sur l'Internet, personne ne sait que tu es un chien ») est un adage trouvant son origine dans un dessin de presse de Peter Steiner (en) paru dans le New Yorker du [1]. L'anonymat sur Internet y est caricaturé par la représentation d'un chien assis sur une chaise devant un bureau, qui utilise un ordinateur tout en prononçant ces paroles à un autre chien se tenant assis au sol à côté de lui.

Contexte

Ce dessin marque un moment important dans l'histoire d'Internet. Autrefois domaine réservé des ingénieurs et des universitaires, Internet devenait en 1993 un sujet de discussion dans des magazines généralistes comme The New Yorker. Ce dessin est ainsi le premier du New Yorker à propos d'Internet[2].

Mitch Kapor, fondateur de Lotus Software et de l'Electronic Frontier Foundation, a commenté dans un article du Time publié cinq mois après le dessin : « It's the Internet boom, [...] the true sign that popular interest has reached critical mass came this summer when the New Yorker printed a cartoon showing two computer-savvy canines » (« C'est le boom d'Internet, le vrai signe que l'intérêt populaire a atteint une masse critique est arrivé cet été quand le New Yorker a publié un dessin montrant deux canidés calés en informatique »)[3].

Le dessin symbolise une approche de la vie privée sur Internet qui met l'accent sur la possibilité pour les utilisateurs d'envoyer et de recevoir des messages dans l'anonymat. L'activiste Lawrence Lessig suggère que « personne ne sait que tu es un chien » parce que les protocoles Internet n'obligent pas les utilisateurs à fournir une identité : les utilisateurs ne sont identifiés que par leur adresse IP, et le titulaire d'une adresse IP ne peut être identifié que par son fournisseur d'accès, lequel garde normalement cette information privée[4]. Cette caricature traduit le sentiment de l'époque sur Internet, où l'anonymat devait apporter la liberté, et créer un espace débarrassé des discriminations et du racisme[5].

Selon Anthea Stratigos, CEO d'Outsell, la sentence sur l'anonymat était peut-être vraie à l'époque, mais ce n'est plus le cas depuis les années 2000, avec l'émergence du Web 2.0 et des réseaux sociaux[6].

Reproductions

En 2000, ce dessin était le plus reproduit du New Yorker.

En 1995, Bill Gates a payé 200 dollars pour avoir le droit de reproduire le dessin dans son livre The Road Ahead[7].

En 1998, Steiner avait gagné 30 000 dollars de droits d'auteur pour les différentes réimpressions[8] ; en 2000, ce montant était estimé à 50 000 dollars[7], et en 2013, entre 200 000 et 250 000 dollars[9]. Vingt ans après l'avoir créé, Steinter regrette néanmoins que ce dessin, qu'il ne considère pas comme son meilleur, soit le plus connu de sa carrière[10].

Inspirations

La caricature est souvent citée dans les discussions à propos d'Internet[11], et est devenue un mème Internet[12].

Elle a inspiré une bande dessinée de Nick Scott publiée sur anonymizer.com, un site web proposant de servir de proxy afin de masquer ses traces de navigation. Elle met en scène un chien qui se connecte au site web d'un boucher, en se disant qu'après tout, personne ne pourra découvrir sa nature de chien ; mais en allant directement à la page des os à moelle, il est aussitôt découvert[13].

Elle a également inspiré une pièce de théâtre d'Alan David Perkins intitulée Nobody Knows I'm a Dog: Six People. Six Lies. One Internet, qui a été produite une douzaine de fois en Amérique du Nord. Elle met en scène six personnes qui éprouvent des difficultés à nouer des contacts dans la vie réelle, mais qui y parviennent plus facilement sur un newsgroup, grâce à l'anonymat garanti par Internet[14],[15].

En 1996, le dessin a inspiré Apple pour baptiser sa suite Internet, dénommée Cyberdog (en)[16].

Le , le dessinateur Tom Toles a publié dans The Buffalo News une sorte de suite au dessin de Steiner, dans lequel deux chiens sont assis devant un ordinateur, et l'un dit à l'autre : « The best thing about the Internet is they don't know you're a dog » (« Le meilleur d'Internet, c'est qu'ils ignorent que tu es un chien ») ; dans le cadre suivant, l'ordinateur décrit en détail l'identité du chien[15],[17].

Steve Cisler, un expert des nouvelles technologies chez Apple, a également complété l'adage : « On the Internet, nobody knows you are a dog, but they sure know if you are a son-of-a-bitch »[18] (« Sur l'Internet, personne ne sait que tu es un chien, mais ils savent très bien si tu es un fils de pute », le mot bitch se traduisant littéralement par chienne).

Le , Rob Cottingham a repris le dessin de Steiner, avec toutefois un ordinateur portable plus fin, et la légende : « On Facebook, 273 people know I'm a dog. The rest can only see my limited profile. » (« Sur Facebook, 273 personnes savent que je suis un chien. Les autres ne peuvent voir que mon profil limité. »)[19],[20].

En 2013, pour le vingtième anniversaire du cartoon, The Joy of Tech (en) en a publié une parodie. Le cartoon original y est repris dans la case de gauche, avec le commentaire « In the 1990's » (« Dans les années 1990 »), tandis que dans la case de droite, commentée « Now » (« Maintenant »), un agent de la NSA en costume et lunettes noires dit à un autre : « Our metadata analysis indicates that he is definitely a brown lab. He lives with a white and black spotted beagle-mix, and I suspect they are humping »[21],[22],[23],[24] (« L'analyse de nos métadonnées indiquent avec certitude qu'il s'agit d'un labrador brun. Il vit avec un croisé beagle blanc à taches noires, et je les suspecte de se frotter »).

Un dessin de Kaamran Hafeez publié dans le New Yorker du représente la même paire de chiens que le dessin de Steiner, avec l'un deux demandant à l'autre : « Remember when, on the Internet, nobody knew who you were? » (« Tu te souviens quand, sur l'Internet, personne ne savait qui tu étais ? »)[25],[26],[20].

En 2018, André Gunthert, maître de conférences en histoire visuelle à l'EHESS, écrit : « Sur internet, non seulement tout le monde sait que tu es un chien, mais tes données ont déjà été vendues au marchand de croquettes »[27],[28].

Références

  1. Steiner 1993.
  2. (en) Robert Mankoff (en) (dir.) (préf. David Remnick (en)), The complete cartoons of the New Yorker, vol. 1, New York, Black Dog & Leventhal, , 655 p. (ISBN 1-57912-322-8), p. 618.
  3. (en) Philip Elmer-DeWitt (en), David S. Jackson et Wendy King, « First Nation in Cyberspace », Time,‎ (lire en ligne).
  4. (en) Lawrence Lessig, Code : Version 2.0, New York, Basic Books, (ISBN 0-465-03914-6), p. 35 [lire en ligne] et 47–48 [lire en ligne].
  5. (en) Wendy Hui Kyong Chun (en), Updating to Remain the Same : Habitual New Media, Cambridge et Londres, MIT Press, , 246 p. (ISBN 978-0-262-03449-4), chap. 3 (« The Leakiness of Friends, or Think Different Like Me »), p. 105–107 [lire en ligne] [lire en ligne].
  6. (en) Steve Hardin, « Plenary Address : Stratigos Discusses the Impact of Web 2.0 and Social Computing on Publishing and Related Activities », Bulletin of the American Society for Information Science and Technology, ASIS&T, vol. 34, no 3,‎ , p. 18-19 (ISSN 1550-8366, DOI 10.1002/bult.2008.1720340307).
  7. a et b Fleishman 2000.
  8. (en) Glenn Fleishman, « New Yorker Cartoons to Go on Line », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  9. Fleishman 2013.
  10. Cavna 2013.
  11. (en) Tod Chambers, « Virtual Disability: On the Internet, Nobody Knows You're Not a Sick Puppy », dans Lester D. Friedman (dir.), Cultural Sutures : Medicine and Media, Durham (Caroline du Nord) et Londres, Duke University Press, , 452 p. (ISBN 0-8223-3294-9 et 0-8223-3256-6, DOI 10.1515/9780822385530-023, JSTOR j.ctv125jhm4.25), p. 391 [lire en ligne].
  12. (en) Enrique Castro-Leon et Robert Harmon, Cloud as a Service : Understanding the Service Innovation Ecosystem, Apress, (ISBN 978-1-4842-0104-6, DOI 10.1007/978-1-4842-0103-9), p. 27–28 [lire en ligne].
  13. « Dog Story », les éditions Cybérie, (consulté le ).
  14. (en) Alan David Perkins, « Nobody Knows I'm a Dog », sur son site personnel, dernière mise à jour le 18 juin 2003 (consulté le ).
  15. a et b (en) Janna Quitney Anderson, Imagining The Internet : Personalities, Predictions, Perspectives, Lanham, Rowman & Littlefield, , 307 p. (ISBN 0-7425-3936-9 et 0-7425-3937-7), p. 228 [lire en ligne].
  16. (en) Neil Ticktin, « Save Cyberdog! », MacTech (en), vol. 12, no 2,‎ (lire en ligne).
  17. (en) Daphne Gilbert, Ian R. Kerr et Jena McGill, « The Medium and the Message: Personal Privacy and the Forced Marriage of Police and Telecommunications Providers », Criminal Law Quarterly, vol. 51, no 4,‎ , p. 469–507 (lire en ligne).
  18. (de) Nicola Döring, chap. 3.4 « Virtuelle Identitäten — Cyber-Beziehungen — Online-Gemeinschaften? : Medienpsychologie im Internet-Zeitalter », dans Martin Löffelholz (dir.) et Thorsten Quandt (dir.), Die neue Kommunikationswissenschaft : Theorien, Themen und Berufsfelder im Internet-Zeitalter. Eine Einführung, Wiesbaden, Westdeutscher Verlag, , 337 p. (ISBN 3-531-13705-0, DOI 10.1007/978-3-322-80405-1_13), p. 236 [lire en ligne].
  19. (en) Rob Cottingham, « Cartoon: On Facebook, nobody knows... », sur socialsignal.com, .
  20. a et b (en) Michelle F. Wright, Identity, Sexuality, and Relationships among Emerging Adults in the Digital Age, Hershey, IGI Global, coll. « Advances in Human and Social Aspects of Technology », , 368 p. (ISBN 978-1-5225-1856-3), p. 4–6 [lire en ligne].
  21. (en) Cartoon #1862, sur The Joy of Tech (en), .
  22. (en) Tijmen H.A. Wisman, chap. 12 « Privacy, data protection and e-commerce », dans Arno R. Lodder (dir.) et Andrew D. Murray (dir.), EU Regulation of E-Commerce : A Commentary, Cheltenham et Northampton, Edward Elgar Publishing, coll. « Elgar Commentaries series », , 407 p. (ISBN 978-1-78536-933-9, DOI 10.4337/9781785369346), p. 349 [lire en ligne].
  23. Wendy Hui Kyong Chun 2017, « Preface: The Wonderful Creepiness of New Media », p. xi [lire en ligne] et fig. 0a.2, p. xi [lire en ligne].
  24. (en) Rachel Botsman, Who Can You Trust? : How Technology Brought Us Together and Why It Might Drive Us Apart, New York, Public Affairs, , 322 p. (ISBN 978-1-5417-7367-7, 978-1-5417-6270-1 et 978-1-5417-7368-4).
  25. (en) « “Remember when, on the Internet, nobody knew who you were?” – New Yorker Cartoon », sur kaamranhafeez.com.
  26. (en) « Remember when, on the Internet, nobody knew who you were? », sur The Cartoon Bank (base de données de dessins du New Yorker), ID: TCB-141508.
  27. André Gunthert, « Sur internet, tout le monde sait que tu es un chien », sur imagesociale.fr, .
  28. David Doucet, La Haine en ligne : Enquête sur la mort sociale, Paris, Albin Michel, , 240 p. (ISBN 978-2-226-44704-3).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Lien externe