« Troisième pandémie de choléra » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Melodunum (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Melodunum (discuter | contributions)
Ligne 21 : Ligne 21 :
A Londres, ce fut la pire épidémie de l'histoire de la ville, faisant {{formatnum:14137}} morts, soit plus du double de l'épidémie de 1832. Le choléra a frappé l'[[Irlande (île)|Irlande]] en 1849 et a tué de nombreux survivants de la [[Grande Famine en Irlande|famine irlandaise]], déjà affaiblis par la faim et la fièvre<ref>{{cite web|language=en|url=http://www.geocities.com/CapitolHill/Congress/2807/irishfamine.html|title=The Irish Famine|archiveurl=https://web.archive.org/web/20091027105918/http://www.geocities.com/CapitolHill/Congress/2807/irishfamine.html|archivedate=27 October 2009|url-status=dead|accessdate=2014-06-09}}</ref>. En 1849, le choléra a fait 5 308 morts dans la grande ville portuaire de [[Liverpool]], en Angleterre, point d'embarquement des immigrants pour l'Amérique du Nord, et 1 834 à [[Kingston upon Hull|Hull]], en Angleterre<ref name="Rosenberg">{{cite book|language=en|title=The Cholera Years: The United States in 1832, 1849, and 1866|last=Rosenberg|first=Charles E.|date=1987|publisher=University of Chicago Press|isbn=978-0-226-72677-9}}</ref>. En 1849, une deuxième grande épidémie s'est produite à Paris.
A Londres, ce fut la pire épidémie de l'histoire de la ville, faisant {{formatnum:14137}} morts, soit plus du double de l'épidémie de 1832. Le choléra a frappé l'[[Irlande (île)|Irlande]] en 1849 et a tué de nombreux survivants de la [[Grande Famine en Irlande|famine irlandaise]], déjà affaiblis par la faim et la fièvre<ref>{{cite web|language=en|url=http://www.geocities.com/CapitolHill/Congress/2807/irishfamine.html|title=The Irish Famine|archiveurl=https://web.archive.org/web/20091027105918/http://www.geocities.com/CapitolHill/Congress/2807/irishfamine.html|archivedate=27 October 2009|url-status=dead|accessdate=2014-06-09}}</ref>. En 1849, le choléra a fait 5 308 morts dans la grande ville portuaire de [[Liverpool]], en Angleterre, point d'embarquement des immigrants pour l'Amérique du Nord, et 1 834 à [[Kingston upon Hull|Hull]], en Angleterre<ref name="Rosenberg">{{cite book|language=en|title=The Cholera Years: The United States in 1832, 1849, and 1866|last=Rosenberg|first=Charles E.|date=1987|publisher=University of Chicago Press|isbn=978-0-226-72677-9}}</ref>. En 1849, une deuxième grande épidémie s'est produite à Paris.


Le choléra, dont on pense qu'il s'est propagé à partir de navires d'immigrants irlandais d'Angleterre aux États-Unis, s'est répandu dans tout le réseau fluvial du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]], tuant plus de 4 500 personnes à [[Saint-Louis (Missouri)|Saint-Louis]]<ref name="Rosenberg" /> et plus de 3 000 à [[La Nouvelle-Orléans]]<ref name="Rosenberg" />. Des milliers de personnes sont mortes à [[New York]], une destination importante pour les immigrants irlandais<ref name="Rosenberg" />. L'épidémie qui a frappé [[Nashville]] en 1849-1850 a coûté la vie à l'ancien président américain [[James K. Polk]]. Pendant la [[ruée vers l'or en Californie]], le choléra a été transmis le long des pistes de [[Piste de la Californie|Californie]], des [[Mormon Pioneer Trail|Mormons]] et de l'[[Piste de l'Oregon|Oregon]], puisque 6 000 à 12 000 personnes<ref>{{cite book|language=en|title=The plains across: the overland emigrants and the trans-Mississippi West, 1840–60|author=Unruh, John David|publisher=University of Illinois Press|year=1993|isbn=978-0-252-06360-2|location=Urbana, IL|pages=408–10|doi=|title-link=The Plains Across (book)}}</ref> seraient mortes sur le chemin de l' [[Utah]] et de l'[[Oregon]] pendant les années 1849-1855<ref name="Rosenberg" />. Au total, le choléra aurait fait plus de 150 000 victimes aux États-Unis pendant les deux pandémies entre 1832 et 1849<ref>{{cite journal|language=en|author=Beardsley GW|year=2000|title=The 1832 Cholera Epidemic in New York State: 19th Century Responses to Cholerae Vibrio (part 2)|url=http://www.earlyamerica.com/review/2000_fall/1832_cholera_part2.html|journal=The Early America Review|volume=3|issue=2|accessdate=2010-02-01}}</ref>{{,}}<ref>[https://doi.org/10.1023%2FA%3A1013152407425 Vibrio cholerae in recreational beach waters and tributaries of Southern California].</ref> et aurait également fait 200 000 victimes au [[Mexique]]<ref name="Byrne">{{Cite book|language=en|url=https://books.google.com/books?id=5Pvi-ksuKFIC&pg=PA101&dq#v=onepage&q=&f=false|title=Encyclopedia of Pestilence, Pandemics, and Plagues: A-M|last=Byrne|first=Joseph Patrick|publisher=ABC-CLIO|year=2008|isbn=978-0-313-34102-1|page=101}}</ref>.
Le choléra, dont on pense qu'il s'est propagé à partir de navires d'immigrants irlandais d'Angleterre aux États-Unis, s'est répandu dans tout le réseau fluvial du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]], tuant plus de 4 500 personnes à [[Saint-Louis (Missouri)|Saint-Louis]]<ref name="Rosenberg" /> et plus de 3 000 à [[La Nouvelle-Orléans]]<ref name="Rosenberg" />. Des milliers de personnes sont mortes à [[New York]], une destination importante pour les immigrants irlandais<ref name="Rosenberg" />. L'épidémie qui a frappé [[Nashville]] en 1849-1850 a coûté la vie à l'ancien président américain [[James K. Polk]]. Pendant la [[ruée vers l'or en Californie]], le choléra a été transmis le long des pistes de [[Piste de la Californie|Californie]], des [[Mormon Pioneer Trail|Mormons]] et de l'[[Piste de l'Oregon|Oregon]], puisque 6 000 à 12 000 personnes<ref>{{cite book|language=en|title=The plains across: the overland emigrants and the trans-Mississippi West, 1840–60|author=Unruh, John David|publisher=University of Illinois Press|year=1993|isbn=978-0-252-06360-2|location=Urbana, IL|pages=408–10|doi=|title-link=The Plains Across (book)}}</ref> seraient mortes sur le chemin de l' [[Utah]] et de l'[[Oregon]] pendant les années 1849-1855<ref name="Rosenberg" />. Au total, le choléra aurait fait plus de 150 000 victimes aux États-Unis pendant les deux pandémies entre 1832 et 1849<ref>{{cite journal|language=en|author=Beardsley GW|year=2000|title=The 1832 Cholera Epidemic in New York State: 19th Century Responses to Cholerae Vibrio (part 2)|url=http://www.earlyamerica.com/review/2000_fall/1832_cholera_part2.html|journal=The Early America Review|volume=3|issue=2|accessdate=2010-02-01}}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal|language=en|first=Sunny C.|last=Jiang|year=2001|title=Vibrio cholerae in recreational beach waters and tributaries of Southern California|url=https://doi.org/10.1023%2FA%3A1013152407425|journal=Hydrobiologia|volume=460|page=157–164|date=september 2001}}</ref> et aurait également fait 200 000 victimes au [[Mexique]]<ref name="Byrne">{{Cite book|language=en|url=https://books.google.com/books?id=5Pvi-ksuKFIC&pg=PA101&dq#v=onepage&q=&f=false|title=Encyclopedia of Pestilence, Pandemics, and Plagues: A-M|last=Byrne|first=Joseph Patrick|publisher=ABC-CLIO|year=2008|isbn=978-0-313-34102-1|page=101}}</ref>.


En 1851, un bateau en provenance de [[Cuba]] a transporté la maladie à la [[Grande Canarie]]<ref>{{lien web|langue=es|url=http://coloquioscanariasamerica.casadecolon.com/index.php/CHCA/article/viewFile/9072/8523|titre=Enfoque histórico geográfico en el comportamiento de la epidemia del cólera morbus de 1851 en Las Palmas de Gran Canaria|nom1=Rodríguez Rodríguez|prénom1=Mercedes de los A. |nom2=Montero Va|prénom2=Delia |consulté le=2020-03-21}}, p.626</ref>. On estime que plus de 6 000 personnes sont mortes dans l'île pendant l'été<ref>
En 1851, un bateau en provenance de [[Cuba]] a transporté la maladie à la [[Grande Canarie]]<ref>{{lien web|langue=es|url=http://coloquioscanariasamerica.casadecolon.com/index.php/CHCA/article/viewFile/9072/8523|titre=Enfoque histórico geográfico en el comportamiento de la epidemia del cólera morbus de 1851 en Las Palmas de Gran Canaria|nom1=Rodríguez Rodríguez|prénom1=Mercedes de los A. |nom2=Montero Va|prénom2=Delia |consulté le=2020-03-21}}, p.626</ref>. On estime que plus de 6 000 personnes sont mortes dans l'île pendant l'été<ref>

Version du 22 mars 2020 à 00:54

Troisième pandémie de choléra
Sur ce tableau de Pavel Fedotov, un homme meurt du choléra au milieu du XIXe siècle.
Maladie
Agent infectieux
Date d'arrivée
Date de fin

La troisième pandémie de choléra (1846-1860) est une épidémie de choléra à l'échelle mondiale. Elle est généralement considérée comme la plus dévastatrice des grandes pandémies historiques. Partie de l'Inde elle s'est étendue à de vastes zones d'Asie, d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Afrique. Selon des chercheurs de l'UCLA, elle a pu commencer dès 1837 et durer jusqu'en 1863[1].

Diffusion de la pandémie

Plus de 15 000 personnes sont mortes du choléra à La Mecque en 1846[1]. En Russie, entre 1847 et 1851, la maladie a fait plus d'un million de victimes[2].

En 1848, une épidémie de deux ans a éclaté en Angleterre et pays de Galles, faisant 52 000 morts[3]. A Londres, ce fut la pire épidémie de l'histoire de la ville, faisant 14 137 morts, soit plus du double de l'épidémie de 1832. Le choléra a frappé l'Irlande en 1849 et a tué de nombreux survivants de la famine irlandaise, déjà affaiblis par la faim et la fièvre[4]. En 1849, le choléra a fait 5 308 morts dans la grande ville portuaire de Liverpool, en Angleterre, point d'embarquement des immigrants pour l'Amérique du Nord, et 1 834 à Hull, en Angleterre[5]. En 1849, une deuxième grande épidémie s'est produite à Paris.

Le choléra, dont on pense qu'il s'est propagé à partir de navires d'immigrants irlandais d'Angleterre aux États-Unis, s'est répandu dans tout le réseau fluvial du Mississippi, tuant plus de 4 500 personnes à Saint-Louis[5] et plus de 3 000 à La Nouvelle-Orléans[5]. Des milliers de personnes sont mortes à New York, une destination importante pour les immigrants irlandais[5]. L'épidémie qui a frappé Nashville en 1849-1850 a coûté la vie à l'ancien président américain James K. Polk. Pendant la ruée vers l'or en Californie, le choléra a été transmis le long des pistes de Californie, des Mormons et de l'Oregon, puisque 6 000 à 12 000 personnes[6] seraient mortes sur le chemin de l' Utah et de l'Oregon pendant les années 1849-1855[5]. Au total, le choléra aurait fait plus de 150 000 victimes aux États-Unis pendant les deux pandémies entre 1832 et 1849[7],[8] et aurait également fait 200 000 victimes au Mexique[9].

En 1851, un bateau en provenance de Cuba a transporté la maladie à la Grande Canarie[10]. On estime que plus de 6 000 personnes sont mortes dans l'île pendant l'été[11], sur une population de 58 000 habitants.

En 1852, le choléra s'est propagé vers l'est jusqu'en Indonésie, puis a été transporté en Chine et au Japon en 1854. Les Philippines ont été infectées en 1858 et la Corée en 1859. En 1859, une épidémie au Bengale a contribué à la transmission de la maladie par les voyageurs et les troupes en Iran, en Irak, en Arabie et en Russie[1].

Le Japon a connu au moins sept grandes épidémies de choléra entre 1858 et 1902. Entre 100 000 et 200 000 personnes sont mortes du choléra à Tokyo lors d'une épidémie en 1858-1860[12].

En 1854, une épidémie de choléra à Chicago a coûté la vie à 5,5 % de la population (environ 3 500 personnes)[5]. En 1853-54, l'épidémie de Londres a fait 10 739 victimes. En Espagne, plus de 236 000 personnes sont mortes du choléra lors de l'épidémie de 1854-55[13]. La maladie a atteint l'Amérique du Sud en 1854 et 1855, avec des victimes au Venezuela et au Brésil[9]. Lors de la troisième pandémie, la Tunisie, qui n'avait pas été touchée par les deux pandémies précédentes, pensait que les Européens avaient apporté la maladie. Ils ont rejeté la faute sur leurs pratiques sanitaires. Certains scientifiques américains ont commencé à croire que le choléra était en quelque sorte associé aux Afro-Américains, car la maladie était répandue dans le Sud, dans les zones où vivent des populations noires. Les chercheurs actuels notent que leurs populations étaient mal desservies en termes d'infrastructures sanitaires et de soins de santé, et qu'elles vivaient à proximité des voies d'eau par lesquelles les voyageurs et les navires transportaient la maladie[14].

En Grande-Bretagne

En 1853 et 1854, le choléra a causé la mort de 23 000 personnes en Grande-Bretagne avec plus de 10 000 décès dans la seule ville de Londres. Le médecin britannique John Snow (1813-1858) découvre en 1854 que la maladie est transmise par l'eau, une découverte fondamentale qui permettra par la suite de contrôler la propagation de la maladie. Snow étudie l'origine géographique des cas de choléra dans le quartier londonien de Soho et réussit à retrouver la fontaine publique à l'origine de la maladie. Après qu'il a persuadé les autorités de faire retirer la poignée de la pompe de la fontaine, on voit immédiatement décroître le nombre de nouveaux cas dans ce secteur[3].

Références

  1. a b et c (en) Ralph R. Frerichs, « Asiatic Cholera Pandemics During the Life of John Snow : Asiatic Cholera Pandemic of 1846-63 », sur John Snow - a historical giant in epidemiology, UCLA Department of Epidemiology - Fielding School of Public Health (consulté le )
  2. (en) Geoffrey A. Hosking, Russia and the Russians: a history, Harvard University Press, (ISBN 0-674-00473-6, lire en ligne),p. 9.
  3. a et b (en) « Cholera's seven pandemics », Canadian Broadcasting Corporation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « The Irish Famine » [archive du ] (consulté le )
  5. a b c d e et f (en) Charles E. Rosenberg, The Cholera Years: The United States in 1832, 1849, and 1866, University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-72677-9)
  6. (en) Unruh, John David, The plains across: the overland emigrants and the trans-Mississippi West, 1840–60, Urbana, IL, University of Illinois Press, , 408–10 p. (ISBN 978-0-252-06360-2)
  7. (en) Beardsley GW, « The 1832 Cholera Epidemic in New York State: 19th Century Responses to Cholerae Vibrio (part 2) », The Early America Review, vol. 3, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Sunny C. Jiang, « Vibrio cholerae in recreational beach waters and tributaries of Southern California », Hydrobiologia, vol. 460,‎ , p. 157–164 (lire en ligne)
  9. a et b (en) Joseph Patrick Byrne, Encyclopedia of Pestilence, Pandemics, and Plagues: A-M, ABC-CLIO, (ISBN 978-0-313-34102-1, lire en ligne), p. 101
  10. (es) Mercedes de los A. Rodríguez Rodríguez et Delia Montero Va, « Enfoque histórico geográfico en el comportamiento de la epidemia del cólera morbus de 1851 en Las Palmas de Gran Canaria » (consulté le ), p.626
  11. (es) Juan Bosch Millares et Gabriel Sánchez de la Cuesta, Historia de la medicina en Gran Canaria, Las Palmas de Gran Canaria, Cabildo Insular de Gran Canaria, , 707 p. (lire en ligne), p. 545-546
  12. Kaoru Sugihara, Peter Robb, Haruka Yanagisawa, Local Agrarian Societies in Colonial India: Japanese Perspectives, (1996), p. 313.
  13. (en) George C. Kohn, Encyclopedia of Plague and Pestilence: from Ancient Times to the Present, Infobase Publishing, (ISBN 978-0-8160-6935-4, lire en ligne), p. 369
  14. (en) J. N. Hayes, Epidemics and Pandemics: Their Impacts on Human History, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, , 233 p.

Lien externe

Voir aussi