48 Librae

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FX Librae

48 Librae
FX Librae
Description de cette image, également commentée ci-après
Courbe de lumière de FX Librae obtenue à l'aide de la mission STEREO, adaptée de Ozuyar et al. (2018)[1]
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 15h 58m 11,3683s[2]
Déclinaison −14° 16′ 45,681″[2]
Constellation Balance
Magnitude apparente 4,95[3]

Localisation dans la constellation : Balance

(Voir situation dans la constellation : Balance)
Caractéristiques
Type spectral B3 Vsh[4],[5]
Indice U-B −0,20[6]
Indice B-V −0,10[6]
Indice R-I −0,03[6]
Variabilité γ Cas[7]
Astrométrie
Vitesse radiale −7,5 ± 1,8 km/s[8]
Mouvement propre μα = −13,843 mas/a[2]
μδ = −16,271 mas/a[2]
Parallaxe 7,154 0 ± 0,121 8 mas[2]
Distance 139,782 ± 2,380 pc (∼456 al)[2]
Magnitude absolue −0,83[3]
Caractéristiques physiques
Masse 6,07 M[5]
Rayon 4,12 R[5]
Luminosité 1 100 L[5]
Rotation 400 km/s[5]

Désignations

FX Lib, 48 Lib, HR 5941, HD 142983, HIP 78207, BD-13°4302, FK5 1417, SAO 159607[9]

48 Librae (en abrégé 48 Lib) est une étoile Be de la constellation zodiacale de la Balance. Elle est visible à l'œil nu et il s'agit d'une étoile variable qui porte également la désignation de FX Librae, sa magnitude apparente variant entre les magnitudes 4,74 et 4,96[7].

Environnement stellaire[modifier | modifier le code]

48 Librae présente une parallaxe annuelle de 7,15 ± 0,12 mas telle que mesurée par le satellite Gaia, ce qui permet d'en déduire qu'elle est distante de 139,78 ± 2,38 pc (∼456 al) de la Terre[2]. Elle se rapproche du Système solaire à une vitesse radiale héliocentrique de −7,5 km/s[8].

L'étoile est membre du sous-groupe Haut-Scorpion de l'association Scorpion-Centaure, qui est l'association d'étoiles massives de types O et B la plus proche du Système solaire. Le sous-groupe Haut-Scorpion est âgé d'environ 11 millions d'années[10].

Propriétés[modifier | modifier le code]

48 Librae est une étoile Be ainsi qu'une étoile à enveloppe bien étudiée. C'est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B3 Vsh[4],[5], mais qui s'est vu attribuer un grand nombre d'autres classifications spectrales telles que B3V, B5IIIp shell He-n, B6p shell, B4III, B3IV:e-shell, B3 shell et même B8Ia/Iab par différentes sources[9], couvrant une grande partie du spectre des classes de luminosité allant de la séquence principale à la supergéante.

Comme cela est la norme pour les étoiles à enveloppe, elle tourne très rapidement sur elle-même. Sa vitesse de rotation projetée est de 400 km/s, ce qui égale ou dépasse 80 % la vitesse critique, c'est-à-dire le seuil au-delà duquel l'étoile serait détruite[5]. Cette vitesse de rotation très rapide donne à l'étoile une forme aplatie prononcée avec un bourrelet équatorial qu'on estime être 43 % plus grand que le rayon polaire[11]. 48 Librae est six fois plus massive que le Soleil et son rayon est quatre fois plus grand que le rayon solaire. L'étoile est 1 100 fois plus lumineuse que le Soleil[5].

Le disque gazeux entourant 48 Librae s'étend jusqu'à atteindre environ 15 fois le rayon de l'astre[12] et il est presque aligné avec la ligne de mire de la Terre, son inclinaison étant estimée à 85 ± 3°[5]. Entre 1931 et 1935, le disque est devenu actif et l'est resté depuis, devenant le sujet de nombreuses études[13]. L'asymétrie inhabituelles de ses raies en émission a conduit l'étoile à être classée à tort comme une supergéante bleue de type B8 Ia/Ib dans certaines études. Cette asymétrie montre un comportement quasi-périodique d'un type que l'on retrouve dans environ un tiers des étoiles Be, avec une période de 10 à 17 ans. Cette variation pourrait découler de la précession d'une vague de densité qui s'organise autour d'un bras dans le disque[5].

48 Librae est classée comme une variable de type γ Cas dont la magnitude varie entre 4,74 et 4,96[7]. Une analyse spectroscopique et photométrique de cette variabilité montre que l'étoile présente 24 fréquences de variations. Elles sont pour l'essentiel dues à la rotation de l'étoile et la variation semble être liée à la structure du disque[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) D. Ozuyar et al., « Photometric and spectroscopic variability of the Be star 48 Lib: The relation between photometric variations and rotation », Publications of the Astronomical Society of Australia, vol. 35,‎ (DOI 10.1017/pasa.2018.38, Bibcode 2018PASA...35...34O)
  2. a b c d e f et g (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Early Data Release 3 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 649,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202039657, Bibcode 2021A&A...649A...1G, arXiv 2012.01533). Notice Gaia EDR3 pour cette source sur VizieR.
  3. a et b (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  4. a et b (en) Thomas Rivinius, Alex C. Carciofi et Christophe Martayan, « Classical Be stars. Rapidly rotating B stars with viscous Keplerian decretion disks », The Astronomy & Astrophysics Review, vol. 21,‎ , p. 69 (DOI 10.1007/s00159-013-0069-0, Bibcode 2013A&ARv..21...69R, arXiv 1310.3962)
  5. a b c d e f g h i et j (en) J. Silaj et al., « Investigating the Circumstellar Disk of the Be Shell Star 48 Librae », The Astrophysical Journal, vol. 826, no 1,‎ , p. 11, article no 81 (DOI 10.3847/0004-637X/826/1/81, Bibcode 2016ApJ...826...81S, arXiv 1608.00943)
  6. a b et c (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  7. a b et c (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  8. a et b (en) J. H. J. de Bruijne et A.-C. Eilers, « Radial velocities for the HIPPARCOS-Gaia Hundred-Thousand-Proper-Motion project », Astronomy & Astrophysics, vol. 546,‎ , p. 14, article no A61 (DOI 10.1051/0004-6361/201219219, Bibcode 2012A&A...546A..61D, arXiv 1208.3048)
  9. a et b (en) * 48 Lib -- Be Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  10. (en) Hannah Jang-Condell et al., « Spitzer IRS Spectra of Debris Disks in the Scorpius–Centaurus OB Association », The Astrophysical Journal, vol. 808, no 2,‎ , p. 19, article no 167 (DOI 10.1088/0004-637X/808/2/167, Bibcode 2015ApJ...808..167J, arXiv 1506.05428)
  11. (en) Gerard T. van Belle, « Interferometric observations of rapidly rotating stars », The Astronomy and Astrophysics Review, vol. 20, no 1,‎ , p. 51 (DOI 10.1007/s00159-012-0051-2, Bibcode 2012A&ARv..20...51V, arXiv 1204.2572)
  12. (en) S. Štefl et al., « New activity in the large circumstellar disk of the Be-shell star 48 Librae », Astronomy & Astrophysics, vol. 540,‎ , p. 12, article no A76 (DOI 10.1051/0004-6361/201118054, Bibcode 2012A&A...540A..76S, arXiv 1202.4523)
  13. (en) R. Faraggiana, « A study of 48 Librae in the period 1950 - 1962 », Astronomy & Astrophysics, vol. 2,‎ , p. 162 (Bibcode 1969A&A.....2..162F)

Lien externe[modifier | modifier le code]