Violette odorante

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Viola odorata

La Violette odorante (Viola odorata) est une espèce de petites plantes vivaces de la famille des Violaceae.

La plante forme des colonies plus ou moins étendues, aux tiges formant des stolons, aux feuilles ovales, en cœur à la base, munies d'un long pétiole et aux fleurs odorantes, au bout d'une mince tige, fleurissant de février à mai, formées de cinq pétales violet dont l'inférieur est muni d'un éperon qui sont stériles (alors que de petites fleurs verdâtres et tardives forment des graines).

Elle colonise les prés, les bois et les haies.

Confusion possible[modifier | modifier le code]

Ne pas la confondre avec la Violette des bois qui n'a pas d'odeur et des feuilles glabres.

Graine de Viola odorata et son élaïosome (partie charnue riche en lipides et protéines, attirant les fourmis, qui transporteront la graine dans la fourmilière pour nourrir leurs larves avec l'élaïosome, puis abandonneront la graine dans la zone des déchets de la fourmilière, où elle aura plus de chance de germer.

Autres appellations[modifier | modifier le code]

Violette de mars, Violette des haies, Fleur de mars, Viole de Carême, Jacée de printemps.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

C'est une des rares espèces de violettes à être parfumée. Son parfum envoûtant et suave semble éphémère car il anesthésie légèrement les récepteurs olfactifs et il faut attendre quelques minutes avant de pouvoir la sentir à nouveau[1].

Appareil végétatif

  • Plante acaule de 5 à 15 cm formant des colonies plus ou moins étendues.
  • Souche épaisse à stolons allongés, radicants, ordinairement stériles
  • Stipules ovales lancéolées à bords frangés glanduleux
  • Feuilles pubescentes à longs pétioles, suborbiculaires, largement ovales, ou réniformes, obtuses au sommet, cordées à la base, crénelées, vert sombre, toutes en rosette au collet de la racine,

Appareil reproducteur

Graine

Écologie

  • Espèce de demi-ombre
  • Espèce mésophile de sol frais
  • Espèce bio-indicatrice de sol riche en bases

Habitat et répartition

  • Habitat type : assez commune dans les bois clairs, lisières, haies, pelouses, prairies et bords des chemins
  • Aire de répartition : européenne à tendance méridionale[2]

Histoire[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, Viola odorata, était considérée comme une plante magique aphrodisiaque. Ses fleurs mêlées à celles de Lavandula angustifolia, cousues dans les oreillers, prédisposent à l'amour grâce à leurs effluves sensuels[3].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Vue latérale d'une fleur de violette odorante

Propriétés industrielles[modifier | modifier le code]

La Violette odorante est utilisée en parfumerie. On ne distille toutefois pas les fleurs mais les feuilles. Le produit obtenu possède une note verte, poudrée, légèrement cireuse. La note 'fleur de violette', typique et plus douce est obtenue grâce à des molécules de synthèse.

Utilisation alimentaire[modifier | modifier le code]

  • Photographie du bord d'une feuille de violette odorante. Les feuilles sont pubescentes et crénelées.
    Les feuilles riches en mucilages contiennent de la vitamine A, beaucoup de vitamine C, des sels minéraux et des saponines. Les feuilles jeunes peuvent être ajoutées crues aux salades ou les plus vieilles, plus fibreuses, être cuites dans des soupes qu'elles épaississent du fait de leur mucilage[4].
  • Les fleurs servent de décor aux pâtisseries, fraiches ou confites au sucre. Elles sont émollientes, expectorantes, diaphorétiques et laxatives[4].

Propriétés médicinales[modifier | modifier le code]

Plante hôte[modifier | modifier le code]

La Violette odorante est comme de nombreuses Viola plante hôte de la chenille du Petit nacré (Issoria lathonia)[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 59.
  2. Jean-Claude Rameau, G. Dumé, Flore forestière française, Forêt privée française, , p. 1645
  3. guide de visite, les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l'abbaye de Royaumont
  4. a b et c François Couplan, Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Editions Ellebore, , p. 197.
  5. Guide des chenilles d'Europe Delachaux et Niestlé, D.J.Carter et B.Hargreaves, 2001, (ISBN 2-603-00639-8)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Une pensée pour la violette, Nathalie Casbas, Annie-Jeanne Bertrand, Bernard Bertrand, 23/10/2001, Terran (Editions de) - (ISBN 2-913288-14-6)