Alternative de Fredholm

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En analyse fonctionnelle — une branche des mathématiques —, l’alternative de Fredholm, qui généralise l'un des théorèmes d'Ivar Fredholm[1],[2] — systématisés par Friedrich Riesz[3] —, est un résultat de la théorie de Fredholm (en) donc de la théorie spectrale des opérateurs compacts (en). Motivée par l'étude de certaines équations intégrales, elle a fait émerger la notion d'opérateur de Fredholm. Elle énonce entre autres que tout scalaire non nul du spectre d'un opérateur compact est une valeur propre de cet opérateur.

Énoncé[modifier | modifier le code]

L'alternative de Fredholm est la suivante[4] :

Théorème — Soient E un espace vectoriel normé réel ou complexe, T un opérateur compact de E dans E et λ un scalaire non nul. Alors,
T – λIdE est soit non injectif, soit surjectif.

Autrement dit : T – λIdE est injectif si et seulement s'il est surjectif.

Plus précisément :

Remarques

Formulations particulières[modifier | modifier le code]

Équations intégrales[modifier | modifier le code]

Soient

  • I un intervalle réel,
  • K une fonction de I × I dans ℝ ou ℂ telle que l'opérateur à noyau T associé, défini sur L2(I) parsoit compact — une condition suffisante pour cela est qu'il soit de Hilbert-Schmidt, c'est-à-dire que |K| soit de carré intégrable — et
  • λ un scalaire non nul.

Considérons l'équation intégrale de Fredholm du premier type (c'est-à-dire homogène), ainsi que sa version du second type,

L'alternative de Fredholm[1] dit que soit la première équation a une solution non nulle, soit la seconde admet une solution pour tout  f.

Spectre[modifier | modifier le code]

L'alternative de Fredholm peut se reformuler de la sorte[9] :

Soient E un espace vectoriel normé réel ou complexe et T un opérateur compact de E dans E. Un scalaire non nul est soit valeur propre de T, soit dans le domaine de définition de sa résolvante

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Fredholm alternative » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) B. V. Khvedelidze, « Fredholm theorems for integral equations », dans Michiel Hazewinkel, Encyclopædia of Mathematics, Springer, (ISBN 978-1556080104, lire en ligne), Theorem 3.
  2. I. Fredholm, « Sur une classe d'équations fonctionnelles », Acta Math., vol. 27,‎ , p. 365-390 (DOI 10.1007/BF02421317).
  3. (de) F. Riesz, « Über lineare Funktionalgleichungen », Acta Math., vol. 41, no 1,‎ , p. 71-98 (DOI 10.1007/BF02422940).
  4. a et b (en) Terence Tao, « A proof of the Fredholm alternative », .
  5. a et b Haïm Brezis, Analyse fonctionnelle : théorie et applications [détail des éditions][réf. incomplète].
  6. (en) Yuri A. Abramovich et Charalambos D. Aliprantis, An Invitation to Operator Theory, AMS, coll. « GSM » (no 50), (lire en ligne), p. 74.
  7. (en) Alexander G. Ramm, « A Simple Proof of the Fredholm Alternative and a Characterization of the Fredholm Operators », Amer. Math. Monthly, vol. 108,‎ , p. 855 (arXiv math/0011133).
  8. Inspirée de (en) Fei-Tsen Liang, « Compactness, Fredholm Alternative and Spectrum », sur Academia Sinica.
  9. (en) Todd Rowland, « Fredholm Alternative », sur MathWorld.