Habib Achour
Secrétaire général Union générale tunisienne du travail | |
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Secrétaire général Union générale tunisienne du travail | |
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Secrétaire général Union générale tunisienne du travail | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
الحبيب عاشور |
Nationalité | |
Formation |
Certificat d'études primaires[1] |
Activités |
Partis politiques |
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Habib Achour (arabe : الحبيب عاشور), né le à El Abassia (Kerkennah) et décédé le à El Abassia, est un syndicaliste tunisien.
Vice-président de la Confédération internationale des syndicats libres, Achour figure en 1946 parmi les fondateurs de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qu'il dirige à trois reprises, de 1963 à 1965, de 1970 à 1978 et de 1984 à 1989.
Biographie
[modifier | modifier le code]Lutte pour l'indépendance
[modifier | modifier le code]Compagnon du leader nationaliste Habib Bourguiba[2], qui mène la lutte de la Tunisie pour l'indépendance, il est emprisonné et déporté plusieurs fois sous le protectorat français.
Fonctions syndicales et politiques
[modifier | modifier le code]Avec l'avènement de l'indépendance en 1956, il soutient que l'UGTT doit se limiter à la défense des travailleurs et ne pas se mêler de politique[1]. Lors du 6e congrès de l'organisation syndicale, tenu du 20 au au Palmarium de Tunis, il n'obtient que 537 voix contre 1 278 pour le premier élu, Ahmed Ben Salah. Ce score ne lui permet pas d'intégrer le bureau exécutif et il est le dernier à être élu membre de la commission administrative. Il se retire alors de l'UGTT et fonde l'Union tunisienne du travail avec notamment Mohamed Kraïem, Mahmoud Ghoul et Houcine Maghrebi. Le Néo-Destour au pouvoir, dont Ahmed Tlili — devenu secrétaire général de l'UGTT le — et Achour sont membres dans le cadre du Front national, intervient pour la réunification des deux organisations, qui a lieu le : Achour devient premier secrétaire général adjoint chargé des affaires économiques et des coopératives. Il intègre par ailleurs le bureau politique du Néo-Destour en 1957[3].
En 1963, il obtient de Bourguiba l'éviction du secrétaire général Tlili et son élection à la tête du syndicat, où il se retrouve fragilisé par les partisans de ce dernier[1]. En juin 1965, l'incendie et le naufrage d'un bac appartenant à l'une de ses entreprises fait six morts ; le pouvoir utilise cet accident pour emprisonner Achour durant un mois pour « faux et usage de faux » et outrage à magistrat et le fait condamner le à six mois de prison et 3 000 dinars d'amende[4].
Clement Henry Moore le décrit en ces termes un an plus tard :
« Comme son idole, Ferhat Hached, c'était un paysan de Kerkennah, un solide gaillard qui, à la différence de Tlili et des autres, avait été travailleur manuel. Son imposante stature, son visage buriné en faisaient un authentique porte-parole du monde ouvrier en face des petits fonctionnaires de l'appareil du Néo-Destour[5]. »
Opposition au pouvoir
[modifier | modifier le code]Il s'oppose plusieurs fois au pouvoir : tombé en disgrâce et emprisonné, il parvient cependant à revenir sur le devant de la scène[2]. Ainsi, il est tenu pour responsable des événements du Jeudi noir, le , et condamné par la cour de sûreté de l'État à dix ans de travaux forcés, avant d'être gracié le [2].
Réélu secrétaire général de l'UGTT au congrès national en 1984, il dénonce à l'occasion des émeutes du pain les augmentations de prix décidées par le gouvernement « de nature à porter préjudice surtout aux travailleurs, ayant déjà un pouvoir d'achat très réduit à cause des bas salaires qui devaient être révisés en conséquence »[2].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Grand cordon de l'Ordre de la République (Tunisie)[6].
Publications
[modifier | modifier le code]- Ma vie politique et syndicale : enthousiasme et déceptions, 1944-1981, Tunis, Alif, , 396 p. (ISBN 978-9-973-71626-2).
Références
[modifier | modifier le code]- Clement Henry Moore, « La Tunisie après Bourguiba ? Libéralisation ou décadence politique ? », Revue française de science politique, vol. 17, no 4, , p. 659.
- Ahmed Younes, « Habib Achour et les émeutes du pain », Le Temps, .
- Moore 1967, p. 658.
- Moore 1967, p. 661-662.
- Moore 1967, p. 658-659.
- « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 31, , p. 1063 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Syndicaliste tunisien
- Constituant à l'assemblée constituante tunisienne de 1956
- Député tunisien
- Personnalité du Parti socialiste destourien
- Titulaire du certificat d'études primaires
- Grand cordon de l'ordre de la République (Tunisie)
- Naissance en février 1913
- Naissance aux Kerkennah
- Décès en mars 1999
- Décès en Tunisie
- Décès à 86 ans