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Utilisateur:Ulysse GNT/Brouillon

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Hélène Leloup
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Hélène Leloup
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Naissance
(96 ans)
Nationalité
Française
Activité
Marchande d'art, expert, historienne de l'art
Distinction
Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de l'Ordre national la Légion d'honneur

Hélène Leloup, née le 11 novembre 1927, est une marchande d’arts africains, experte et historienne de l’art spécialisée dans l’art Dogon. Elle est la fondatrice de plusieurs galeries dans la période d’après-guerre et contribua à la reconnaissance des arts d’Afrique et d’Océanie.

Histoire[modifier | modifier le code]

Début de carrière et premiers voyages[modifier | modifier le code]

Hélène Leloup réalise son premier voyage en Afrique Occidentale Française en 1952 avec un groupe d’étudiants, dont Pierre Harter[1]. Elle rencontre Henri Kamer en 1954 (neveu des frères Hagop et Garbis Kalebdjian), et l’épouse en 1955. Tout deux ouvrent une première galerie à Cannes sur le domaine du Château Scott en 1956 : la galerie REMAC, dans laquelle ils exposent des antiquités grecques et égyptiennes, ainsi que de l’art africain. Ils organisent en parallèle des expositions monographiques de peintres contemporains tels que Kumi Sugaï (1956) et Ladislas Kijno.

Catalogue de l'exposition à Cannes en 1957

En 1957, Hélène et Henri Kamer ouvrent une galerie à Paris, au 90 boulevard Raspail dans le 7e arrondissement : la Galerie Kamer. Ils organisent aussi, à la demande de la mairie de Cannes, la Première Exposition Rétrospective Internationale des Arts d’Afrique et d’Océanie[2], au Palais Miramar.

Cette même année Hélène s’associe avec Pierre Restany pour organiser une série d’expositions sur la peinture contemporaine à la galerie boulevard Raspail. Cette série intitulée « Peinture actuelle »[3][4], met en lumière le travail de plusieurs artistes d’après-guerre tels qu’Yves Klein, Jean Tinguely, Claude Bellegarde, Gianni Bertini, Stacha Halpern, Ladislas Kijno, Friedensreich Hundertwasser[5], Arnulf Rainer, Martin Barré, Huguette Arthur Bertrand etc.

À partir de 1957, Hélène et Henri Kamer réalisent de nombreux voyages en Afrique : au Mali en pays Dogon, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en Guinée, au Gabon, au Nigéria etc., mais aussi en Amérique Centrale et Amérique du Sud ainsi qu’en Océanie (Papouasie-Nouvelle Guinée, Australie, Hawaï). Hélène rencontrent à ces occasions d’importants marchands africains comme Mamadou Sylla, El-Hadj Gouro Sow, Mamadou Diao, Diongassy Almamy, Oumar Traoré, et leur achètent des objets[6][7][8][9].

Période new-yorkaise[modifier | modifier le code]

En 1959, Hélène et Henri Kamer partent aux États-Unis sur l’invitation d’un de leur client, le réalisateur et collectionneur John Huston. Ils ouvrent une galerie un an plus tard au 965 Madison Avenue, décorée par l’architecte Armand Philip Bartos, et rencontrent Robert Goldwater, à qui ils vendent plusieurs objets destinés aux collections du nouveau Museum of Primitive Art financé par Nelson Rockefeller[10].

Installés aux États-Unis, les Kamer s’intéressent alors à l’Art précolombien, notamment au contact des marchands américains spécialisés comme Raoul Kampfer et Ed Merrin. Ils organisent une première exposition dans la boutique Knoll à Berlin en 1961[11]. Hélène vendra en 1976 la collection d’art précolombien de John Huston[12] dans sa galerie du quai Malaquais à Paris.

En 1962, Hélène participe au Congress of African Culture à Salisbury dans l’actuel Zimbabwe, avec notamment Pierre Guerre, Jean Laude, William Fagg et Bohumil Holas.

Hélène et Henri ouvrent en 1966 une nouvelle galerie à Paris, au 9 quai Malaquais, en association avec Pierre Langlois. La première exposition est dédiée aux arts d’Océanie. Ils ouvrent une autre galerie à Palm Beach, avant de divorcer la même année. Hélène quitte alors New York pour revenir s’installer à Paris.

Retour à Paris et rencontre de Philippe Leloup[modifier | modifier le code]

En 1967, Hélène prend la direction de la Galerie Kamer à Paris.

Ancêtres Mbembe, Galerie Hélène Kamer, 1974

Elle rencontre Philippe Leloup en 1974 à l’occasion de sa grande exposition Ancêtres Mbembe[13]. Une statue de cette exposition est vendue au Musée de l’Homme, par l’intermédiaire de Pierre Meauzé. Elle se trouve aujourd'hui au Pavillon des Sessions du Musée du Louvre[14]. Hélène et Philippe se marient en 1976 et la galerie prend quelques années après le nom de Galerie Hélène et Philippe Leloup.

En parallèle, ils se consacrent au marché américain en ouvrant une galerie à New York, 1044 Madison Avenue, en 1985, puis déménagent en 1989 au numéro 1080.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

En 1994, Hélène concrétise ses recherches sur l’art Dogon en publiant son ouvrage le plus important « Statuaire Dogon », en français et en anglais, aux éditions Danièle Amez. Fruit d’années de recherches et d’études de terrain, ce livre érige Hélène Leloup comme l’un des plus importants experts de l’art Dogon. Elle est choisie en 2011 pour être la commissaire de l’exposition Dogon au Musée du quai Branly - Jacques Chirac[15].

En avril 1999, Hélène intervient dans l’émission Bouillon de Culture de Bernard Pivot, aux côtés du collectionneur Jean-Paul Barbier, sur le thème des restitutions.

En 1995, Hélène et Philippe Leloup ferme la galerie de New York, et en 2004 celle de Paris. Ils ouvrent cette même année une école mixte en pays Dogon à Kori Maoundé (Mali)[16].

Hélène Leloup reçoit la médaille de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2006[17].

Hélène Leloup se voit remettre la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur en 2011 au Musée du quai Branly - Jacques Chirac par François Pinault, en compagnie de Stéphane Martin.

En 2013, elle préside le Parcours des Mondes à Saint-Germain à Paris.

En 2022, Hélène Leloup fait don d’une sculpture de maternité Dogon par dation à l’État français[18]. Cette pièce est exposée au Pavillon des Sessions au Musée du Louvre.


  1. Pierre Harter, Arts anciens du Cameroun, Arts d'Afrique Noire, , Jaquette
  2. Hélène Leloup, Une vie pour l'Art africain, Paris, Revue des Deux Mondes, , page 104
  3. Pierre Restany, LYRISME ET ABSTRACTION, Éditions Apollinaire, Milan,
  4. « Le demi-siècle de Pierre Restany » Accès libre [PDF],
  5. (en) « Group exhibitions » Accès libre, sur https://hundertwasser.com/
  6. (en) « Figurative Element from Ceremonial Drum » Accès libre, sur www.metmuseum.org
  7. « Maternité Dogon » Accès libre, sur Collection du Musée du quai Branly Jacques Chirac
  8. Hélène Leloup, Statuaire Dogon, Paris, Danièle Amez, , page 81
  9. Hélène Leloup, Statuaire Dogon, Paris, Danièle Amez, , fig. 27
  10. Numéros d'inventaire du Metropolitan Museum d'objets achetés aux Kamer : 1979.206.141, 1978.412.406, 1979.206.140, 1979.206.1594, 1978.412.421 etc.
  11. (de) H. Kamer, Kunstaus Alt-Mexiko, Berlin, Knoll, , Catalogue d'exposition
  12. Hélène Kamer, Mexique Pré-colombien, Paris, Galerie Hélène Kamer, , Catalogue d'exposition
  13. (en) Metropolitan Museum, « Warriors and Mothers: Epic Mbembe Art » Accès libre,
  14. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, « Sculpture mbembe, Pavillon des Sessions » Accès libre
  15. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, « Dogon » Accès libre,
  16. Hélène Leloup, «  Les restitutions d'œuvres annoncées ne doivent pas être détournées de leur sens  » Accès libre, sur www.lepoint.fr,
  17. Ministère de la Culture, « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2006 » Accès libre,
  18. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, « Maternité Dogon » Accès libre