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Utilisateur:Touyaya Djeng/Brouillon

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Matar Ndoumbé DIOP Koki (1701-1753) Matar Ndoumbé DIOP (aussi écrit Makhtar ou Moukhtar Ndoumbé Diop) est "l'un des plus célèbres lettrés wolof de son temps"[1]. Premier grammairien en langue arabe au Sénégal, il fonda le village de Koki ou Coki (dans la région de Louga) et y installa son daara (école coranique) où furent formés d'illustres élèves. De très grands érudits parmi lesquels Mame Maharame Mbacké (grand père de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké) ou encore Serigne Malamine Thiam vinrent également s'y perfectionner. C'est également lui qui convertit le Bar Guét Sakhéwar Fatma Thioub Diop (arrière grand père du roi du Cayor Lat Dior Diop Ngoné Latyr) à l'Islam. Il repose au cimetière de Ndiok, à Koki.

ORIGINES FAMILIALES[modifier | modifier le code]

Né en 1701 à Warack Ndiatar, Matar Ndoumbé est le fils de Samba Ayib Diop et de Ndoumbé Seck. Samba Ayib est le fils de Ayib, fils de Demba Ount, fils de Ount Modiène, fils de Modiène Tekhé, fils de Tékhé Diasso, fils de Diasso Woulimata, fils de Abdallah Aidara[2]. Diasso Woulimata était marié à Djeynaba Sall, fille de Lamtoro. Cette dernière avait pour soeur une nommée Fatoumata Sall, mère du très célèbre Ndiadiane Ndiaye, premier roi du Djolof au Sénégal.

Matar Ndoumbé avait pour frère Ma Ndoumbé Diop fils de Ndoumbé Seck et Samba Ayib Diop) ainsi que Balla Marame Diop, Maréma Diop et Codé Penda Bindiw Diop (avec lesquels ils partageaient le même père). Certaines sources affirment que Maréma (ascendante de Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Touba), était la fille de Ndoumbé Seck. De même, certains affirment que Samba Ayib aurait eu une fille aînée qui s'appelait Ndack et que cette dernière serait la grand mère de Isse Dièye Lô, mère de Ndiaga Isse Dièye Diop.

EDUCATION[modifier | modifier le code]

Il apprit le Coran très tôt puis le "Kham Kham" (savoir) et la grammaire arabe. Il étudia, entre autres, à l'université de Pire (la plus réputée en Afrique à l'époque, après celle de Tombouctou) puis en Mauritanie. A son retour de Mauritanie, il se rendit chez son oncle maternel à Thiourour Seck (d'où est originaire sa mère). Son oncle lui offrit quelques hectares de terre près de Thiourour. Il nomma le lieu Médinatoul Mounawara et y établit son daara (école coranique). Le village sera rebaptisé Koki à cause du bruit que faisaient les Talibés (élèves de l'école coranique) lorsqu'ils cassaient des fruits pour en recueillir l'huile.

LE PREMIER DAARA DE KOKI[modifier | modifier le code]

A son retour de Mauritanie, il se rendit chez son oncle maternel à Thiourour Seck (d'où est originaire sa mère). Son oncle lui offrit quelques hectares de terre près de Thiourour. Il nomma le lieu Médinatoul Mounawara en référence à la ville de Médine et y établit son daara (école coranique). le village sera rebaptisé Koki à cause du bruit que faisaient les Talibés (élèves de l'école coranique) lorsqu'ils cassaient des fruits pour en recueillir l'huile.

Très vite, Koki devint un haut-lieu de l'enseignement islamique et Matar Ndoumbé le maître du coran le plus réputé de sa génération. Sa réputation fit peur aux dirigeants politiques (les "Damel") qui craignaient que le marabout ne veuille asseoir une nouvelle forme de gouvernance basée sur l'Islam, au détriment des hauts dignitaires "Ceddo". Il convertit à l'Islam le Bar guet Sakhéwar fatma Thioub Diop (grand père du roi Lat Dior Diop). Sakhéwar abandonna le pouvoir et vint apprendre le Coran auprès de Matar Ndoumbé. Plus tard il donnera à l'un de ses fils le nom de Matar Ndoumbé (Sokhna Niane) et le confiera à son Serigne Matar Ndoumbé[3].

Toute sa vie, Matar Ndoumbé ne cessa de véhiculer les valeurs de l'Islam, faisant de Koki un lieu saint et des Diop (son nom de famille) une branche de "Serigne" (maître dans l'enseignement du Coran). Sa réputation ne cessera de croître à travers les époques. C'est la raison pour laquelle Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké vint se recueillir sur sa tombe à Koki et lui dédia un poème. De même, Serigne Touba prendra épouses à Koki afin, dit-il, que son sang soit à jamais mêlé à celui de Matar Ndoumbé Diop.

DESCENDANCE[modifier | modifier le code]

Matar Ndoumbé avait dix enfants (cinq filles et cinq garçons): Massamba Fa Khoudia, Madou Fa Khoudia, Ngoura Fa Khoudia, Balla Fa Khoudia, Faty fa Khoudia, Medoune Penda Bouya, Anta Dické, Asta Sassoum, Aminta Sassoum et Binta Sassoum DIOP.

Plusieurs de ses petits-enfants sont devenus très célébres, à l'instar de Ndiaga Isse Dièye qui fit renaître Koki ou encore Serigne Bassirou Mbacké ibn Cheikh Ahmadou Bamba, Mor Khoudia Coumba, auteur du célèbre ouvrage de grammaire Muqaddimat al Kokki, etc.

LA RENAISSANCE DE KOKI[modifier | modifier le code]

A la mort de Matar Ndoumbé et de ses fils, le daara devint désert. Ce n'est que trente trois-ans après la disparition de l'érudit que son petit fils Ndiaga Isse Dièye Diop (fils de Madou Fa Khoudia ibn Matar Ndoumbé) vint s'installer à Koki et fit renaître le daara de son grand-père. Il s'allia aux "Damel" en épousant Aminta Yalla (petite fille du Bar guét Sakhéwar Fatma Thioub Diop) et aux familles religieuses (Sokhna Fall de Pire, Absa Penda Lobé Mbacké, etc.). Il mènera la guerre sainte au Sénégal et laissera son nom à koki (Koki Ndiaga Isse Dièye Diop).

POSTERITE[modifier | modifier le code]

ARTICLES CONNEXES

- Coki

- Lat Dior


BIBLIOGRAPHIE

- BARRY B, la Sénégambie du XVème au XIXème siècle: traite négrière, islam et conquête coloniale, Paris, l'Harmattan, 1988, 432p

- COULON C, le marabout et le prince, islam et pouvoir au Sénégal, Paris, Pedone, 1981, 317p

- DIOP Bamba Mbakhane, Lat dior et l'Islam, les arts graphiques, 1973, 111p

- DIOP Abdoulaye Bara, la famille wolof, tradition et changement, Paris, Karthala, 1965, 262p

- SAMB Assane Ma Rokhaya, Cadior demb: Essai sur l'Histoire du Cayor. A. Diop, 1964, 64p

- MBAYE Rawane, Contribution à l'étude de l'Islam au Sénégal, UCAD, 1976, 32p

- SECK Ibrahima, Serigne Koki Ndiaga Isseu entre espace religieux et espace politique, UCAD, 2010-2011

- SY Malick, MBAYE Rawane, Pensée et action, Albouraq, 2003, 2094p

- SYLLA Assane, le peuple Lébou de la presqu'île du Cap-Vert, NEA, 1992, 134p

- THIAM Iba Der, III FESMAN, Maguilen, 2009, 32p

- Asian and African studies, volume 20, page 68


EMISSIONS TV sur Matar Ndoumbé DIOP (catégorie Histoire, 2STV, Sénégal)

- "Demb Matar Ndoumbé Diop" avec le griot Matar Samb, 2sTV Sénégal, 26 mai 2012

- "Demb Matar Ndoumbé Diop" avec le griot Babacar Samb, 2sTV Sénégal Sénégal, 22 avril 2012


LIENS EXTERNES

Descendants de Koki: www.askanoukoki.com



  1. DIOP Abdoulaye Bara, la famille wolof, tradition et changement, Paris, Karthala, 1965, p229
  2. SECK Ibrahima, Serigne Koki Ndiaga Isseu entre espace religieux et espace politique, UCAD, 2010-2011, p16
  3. "Demb Matar Ndoumbé Diop" avec le griot Babacar Samb, 2sTV Sénégal Sénégal, 22 avril 2012