Aller au contenu

Utilisateur:Teodelina16/Brouillon1erArt

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joseph-Marie Perrin

Michel Perrin, en religion le père Joseph-Marie Perrin, né le à Troyes, mort le à Marseille, est un dominicain français.

Enfance et vocation[modifier | modifier le code]

Il est le second fils d'Edmond Perrin[1], militaire de carrière, et de Germaine de la Boullaye [2]. En 1916, il apprend qu'il est atteint de rétinite pigmentaire et qu'il va devenir aveugle. Son frère aîné et une de ses soeurs sont sont atteints de la même maladie[3]. Sa mère encourage ses enfants à apprende le braille. Elle entre en contact avec l'Association Valentin Haüy et avec Pierre Villey, dont l'exemple encourage Michel à poursuivre ses études.

Il a déjà le désir de devenir prêtre. À l'occasion de la retraite pour sa communion solennelle il confie cette résolution à l'aumônier du collège. Celui-ci lui répond de ne plus y songer, car "la cécité est un obstacle infranchissable à l'ordination sacerdotale"[4]. Quelque temps après, sa mère écrit à ce sujet à Jean Verdier, qui donne une réponse moins décourageante[5]. Toujours grâce à sa mère, Michel entre en contact avec le père Bernadot et décide de devenir dominicain. Il entre au noviciat de Saint-Maximin en octobre 1922[6]. Il fait sa profession solennelle le 2 septembre 1927[7], continue ses études, et se prépare à recevoir l'ordination. Comme le droit canonique de l'époque n'accepte pas l'ordination d'un aveugle, il doit obtenir une dispense du pape Pie XI. Il est finalement ordonné prêtre le Samedi saint 1929[8].

Fondateur de Caritas Christi[modifier | modifier le code]

Assigné au couvent de Marseille[9], il est notamment chargé de l'assistance aux étudiantes. Très actif en tant que confesseur, il consacre également beaucoup de temps à la prédication. Convaincu de l'importance du rôle des laïcs dans l'Eglise, le [10] il fonde avec Juliette Molland l'Union missionnaire des petites soeurs de sainte Catherine de Sienne, qui deviendra plus tard l'Union Caritas Christi[11]. Caritas Christi est érigée en institut séculier de droit diocésain le , et en institut séculier de droit pontifical le . Le père Perrin fondera encore l'Association des prêtres de Caritas Christi (1961) et les Fraternités Caritas Christi ()[12].

La résistance spirituelle[modifier | modifier le code]

Dès 1937, suivant les directives de l'encyclique Mit brennender Sorge les dominicains de Marseille s'appliquent à combattre le nazisme et l'antisémitisme. Ils organisent régulièrement des rencontres consacrées au dialogue entre juifs et chrétiens[13]. La guerre venue, le père Perrin travaille à la diffusion clandestine des Cahiers du Témoignage chrétien[14]. Avec les pères Ambroise Stève, Réginald de Parseval et Damien Boulogne il organise la fuite de personnes menacées par les nazis[15]. Nommé supérieur au couvent de Montpellier en 1942, il est arrêté par la Gestapo le 13 août 1943[16]. Relâché pour le moment, il doit bientôt se réfugier à Marseille, puis à Aix-en-Provence[17]. Pour son activité en faveur des Juifs persécutés le père Perrin recevra la médaille de Juste parmi les nations.

Rencontre avec Simone Weil[modifier | modifier le code]

En 1940, Hélène Honnorat[18] informe le père Perrin que Simone Weil est à Marseille et qu'elle souhaite faire l'expérience du travail agricole. Le premier colloque entre Simone Weil et le père Perrin a lieu le 7 juin 1941[19]. Il la met en contact avec Gustave Thibon, qui l'embauchera comme ouvrière agricole. Il lui fait également rencontrer Louis-Joseph Lebret, fondateur de la revue Économie et humanisme, et Jacques Loew[20]. Elle prend part à la diffusion clandestine des Cahiers du Témoignage chrétien [21]. Ils ont l'intention d'écrire ensemble un livre "sur les mystiques de toutes les religions", mais le projet n'aboutit pas[22]. En quittant Marseille elle lui lègue ses textes d'argument religieux[23]. De Casablanca, où elle séjourne quelque temps dans un camp de réfugiés avant de partir pour les États-Unis elle lui envoie encore un commentaire aux textes pythagoriciens[24]. Le père Perrin va publier les textes weiliens dans Attente de Dieu et dans Intuitions pré-chrétiennes [25].

Le 8 mai 1979 le père Perrin offre à Jean-Paul II les autographes de Simone Weil[26].

Juste parmi les nations[modifier | modifier le code]

Le 10 février 2000 le père Perrin reçoit la médaille de Juste parmi les nations [27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Edmond Louis Alfred Perrin, né le 20 novembre 1869 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), chevalier de la Légion d'Honneur (« Base de données Léonore », Dossier d'Edmond Perrin, chevalier de la Légion d'Honneur), mort pour la France le 2 octobre 2015 à Notre-Dame-de-Lorette (« Mémoire des hommes », fiche individuelle d'Edmond Perrin, mort pour la France).
  2. Germaine de la Boullaye (1875-1939), passionnée d'archéologie. Sa collection d'antiquités est conservée au Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne. Le catalogue en a été publié sous la direction de Jean-Pierre Ravaux en 1992 « La collection archéologique de Mme Perrin de La Boullaye », Châlons-sur-Marne, Société des amis des musées de Châlons-sur-Marne, (ISBN 2-906895-01-6).
  3. (Perrin 1998, p. 25)
  4. (Perrin 1998, p. 27)
  5. (Perrin 1998, p. 35)
  6. (Leca 2015, Chronologie)
  7. (Leca 2015, Chronologie)
  8. (Perrin 1998, p. 62-63)
  9. (Perrin 1998, p. 66)
  10. (Leca 2015, Chronologie)
  11. (Perrin 1998, p. 89)
  12. (Leca 2015, Chronologie)
  13. (Perrin 1998, p. 97)
  14. Avec l'aide de Malou David (Malou Blum) et de Simone Weil (Blum 1998, p. 65-66)
  15. (Perrin 1998, Chapitre 4)
  16. (Leca 2015, Chronologie)
  17. (Perrin 1998, p. 119)
  18. Hélène Honnorat fait partie de la paroisse universitaire, dont le père Perrin est l'aumônier. Elle est la soeur du mathématicien Pierre Honnorat (1903-1971), camarade d'André Weil à l'École normale supérieure (Devaux 2002, p. 255-256)
  19. (Devaux 2002, p. 256)
  20. (Devaux 2002, p. 262)
  21. (Blum 1998, p. 65-66)
  22. (Canciani 2000, p. 146)
  23. (Devaux 2002, p. 265)
  24. (Fiori 1987, p. 228)
  25. Simone Weil, Intuitions pré-chrétiennes, Paris, La Colombe, 1951
  26. (Leca 2015, Chronologie)
  27. Articles dans La Croix, 11 février 2000 et dans La Provence, 13 février 2000 [1]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Écrits du père Perrin (bibliographie sélective)

Joseph-Marie Perrin, Saint Gabriel de l'Addolorata, Juvisy, Éditions du Cerf, coll. « Les Cahiers de la Vierge »,

Joseph-Marie Perrin, L'Église dans ma vie : essai de spiritualité d'Église, Paris, La Colombe,

Joseph-Marie Perrin, L'Évangile de la joie, Paris, Aubier,

Joseph-Marie Perrin, Catherine de Sienne : contemplative dans l'action, Paris, Aubier,

Joseph-Marie Perrin, Aujourd'hui l'Évangile de l'amour, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Épiphanie »,

Joseph-Marie Perrin, L'heure vient et c'est maintenant, Paris, Éditions Saint Paul, coll. « Dix paroles pour une vie »,

Joseph-Marie Perrin et B. Rivière, Être prêtre : deux témoins, une voix, Paris, Mame,

Joseph-Marie Perrin et Bénédicte Dubois, Comme un veilleur attend l'aurore, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Signatures », (ISBN 2-204-05861-0)


Écrits sur Simone Weil

Simone Weil (préf. Joseph-Marie Perrin), Attente de Dieu, Paris, La Colombe,

Simone Weil (préf. Joseph-Marie Perrin), Attente de Dieu, Paris, Fayard,

Joseph-Marie Perrin, « L'expérience mystique de Simone Weil et son témoignage », La vie spirituelle, no 351,‎ , p. 528-533 (ISSN 0042-5613)

Joseph-Marie Perrin et Gustave Thibon, Simone Weil telle que nous l'avons connue, Paris, La Colombe,

(en) Joseph-Marie Perrin et Gustave Thibon (trad. du français par Emma Craufurd, préf. J P Little), Simone Weil as we knew her [« Simone Weil telle que nous l'avons connue »], London, Routledge, (ISBN 0-415-30642-6)

Réponses aux questions de Simone Weil (préf. Joseph-Marie Perrin), Paris, Éditions Montaigne, coll. « Les grandes âmes »,

Joseph-Marie Perrin, « Simone Weil et l'emprise du Christ », La vie spirituelle, no 620,‎ , p. 376-384 (ISSN 0042-5613)

Joseph-Marie Perrin, « Mon dialogue avec Simone Weil », Cahiers Simone Weil, vol. 1, no 1,‎ , p. 2-12 (ISSN 0181-1126)

Joseph-Marie Perrin, Mon dialogue avec Simone Weil, Paris, Éditions Nouvelle Cité, coll. « Rencontres », (ISBN 2-85313-092-4)

Joseph-Marie Perrin, « Simone Weil au Portugal », Cahiers Simone Weil, vol. 6, no 2,‎ , p. 135-136 (ISSN 0181-1126)

Joseph-Marie Perrin, « Simone Weil et sa recherche profonde », Cahiers Simone Weil, vol. 12, no 3,‎ , p. 203-209 (ISSN 0181-1126)


Sources biographiques

Camille Leca, Le père Joseph-Marie Perrin : un maître de sagesse, Perpignan, Éditions Artège, (ISBN 978-2-36040-297-7)

Domenico Canciani, « Marseille, la saison des amitiés: le père Perrin et Simone Weil, amis dans la vérité de Dieu », Cahiers Simone Weil, vol. 31, no 1,‎ , p. 11-26 (ISSN 0181-1126)

Andre-A. Devaux, « Joseph-Marie Perrin (30 juillet 1905-13 avril 2002), fils de saint Dominique et guide spirituel de Simone Weil », Cahiers Simone Weil, vol. 25, no 3,‎ , p. 255-266 (ISSN 0181-1126)

Domenico Canciani (trad. de l'italien), L'intelligence et l'amour : réflexion religieuse et expérience mystique chez Simone Weil [« Tra sventura e bellezza »], Paris, Beauchesne, (ISBN 2-7010-1404-2)

Joseph-Marie Perrin et Bénédicte Dubois, Comme un veilleur attend l'aurore, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Signatures », (ISBN 2-204-05861-0)

Régine Pernoud et Laetitia de Traversay, Histoire et lumière, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Paroles pour vivre », (ISBN 2-204-05932-3)

Malou Blum, Le choix de la résistance, Paris, Éditions du Cerf, coll. « L'Histoire à vif », (ISBN 2-204-05734-7)

Gabriella Fiori, Simone Weil : une femme absolue, Paris, Éditions du Félin, coll. « Les hommes de connaissance », (ISBN 2-86645-025-6)

Article connexe[modifier | modifier le code]


Liens externes[modifier | modifier le code]

NB: Catégories dans ce brouillon supprimées parce qu'elles donnaient des problèmes. Elles sont présentes dans le brouillon définitif, déjà évalué et transformé en article.