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Poutine khouïlo ! (ukrainien : Путін хуйло, russe : Путин хуйло ; en français, « Poutine est un connard ![1],[2] ») est un chant de stade du Metalist Kharkiv, devenu populaire après les évènements du début de 2014 en Ukraine.

Le terme khouïlo est une injure traduisible par « connard », « tête de nœud » ou encore « couille molle »[3]. Il dérivé du mot « хуй » (khouï), équivalent de « bite » qui prend une variété de sens insultants selon le contexte.

Origine et popularité[modifier | modifier le code]

Création hooliganesque[modifier | modifier le code]

La mélodie provient de la chanson « Speedy Gonzales » (composée en 1961 par David Hess) dont l’air « la-la-la... » était chanté par une voix de femme. La chanson a été reprise entre autres en 1962 par Danyel Gérard en français sous le titre Petit Gonzales.

En Ukraine, la chanson remonte à un chant intitulé Sourkis khouïlo, se moquant du président de la Fédération de football d'Ukraine Hryhoriy Sourkis en 2010[4] des ultras du Metalist Kharkiv connus pour leur penchant néonazi et raciste comme il a été aperçu lors du championnat d'Europe de football 2012[5],[6].

Le 30 mars 2014, en marge d’une rencontre où le Metalist Kharkiv recevait le FC Chakhtar Donetsk, le club de football de Donetsk[7], les supporters du Metalist l'ont commencé à entonner alors qu'il allait perdre 2 à 4 face au club du bastion séparatiste[8].

Reprise politique[modifier | modifier le code]

Des politiciens ont repris la chanson avec plus ou moins de succès. Parmi ses interprètes connus, on compte Oleh Liachko[réf. nécessaire], membre du Parlement ukrainien et Andriï Dechtchytsia, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine par intérim.

Reprise musicale[modifier | modifier le code]

Le 4 juin 2014, la chaîne ukrainienne Hromadske TV financée par l'International Renaissance Foundation du russophobe George Soros et par l'ambassade des États-Unis a chanté sa version du hit[9].

Politique[modifier | modifier le code]

Incident diplomatique de Andrii Deshchytsia[modifier | modifier le code]

Andriï Dechtchytsia, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine limogé pour son attitude « inapproprié »[10]

Ce chant de stade ukrainien et sa reprise par des officiels ukrainiens ajoute aux tensions diplomatiques existantes entre Kiev et Moscou[11],[12].

Le samedi 14 juin 2014, une manifestation dégénère devant l'ambassade de Russie et les manifestants pro-européens s'attaque à l'édifice diplomatique russe en jetant un cocktail Molotov, des œufs et des pavés, ils parviennent à décrocher le drapeau russe et renversent des véhicules diplomatiques[13]. La chaîne de télévision ukrainienne Hromadske TV filme Andriï Dechtchytsia qui déclare : « Poutine est un connard ». Une phrase que la foule reprend en chœur.

Samedi soir, la Russie dénonce la passivité des forces de Police ukrainienne qui « n'ont rien fait pour protéger l'ambassade (...) ce qui constitue une violation grossière des engagements internationaux de l'Ukraine ».

Dès le lendemain, Sergei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères note l'amateurisme de la diplomatie ukrainienne par ces mots : « Ce qui m'a particulièrement choqué, c'est que le ministre des Affaires par intérim Andrii Dechtchitsa (...) se soit joint aux soi- disant manifestants près de l'ambassade, (...) et se soit permis des déclarations qui ont dépassé les limites de la bienséance (...) Je ne sais pas comment il va pouvoir discuter et travailler avec nous »[14].

Konstantin Dolgov vice-ministre des affaires étrangères déclare que « Cela montre une fois de plus la culture politique, ou plutôt le manque de culture des gens qui sont au pouvoir à Kiev ».

Le président du parlement russe Alekseï Pouchkov qui a dit si le président ukrainien ne change pas le ministre un jour il va « boire trop et vomir à l’Assemblée Générale des Nations Unies »[15].

Le 15 juin 2014, Andriï Dechtchytsia se justifie à la radio Écho de Moscou, en disant qu'il a fait cela dans le but de calmer les gens qui étaient en train de jeter des pierres sur l’ambassade. La manifestation était causée par la mort des 49 Ukrainiens à bord d'un avion abattu par les séparatistes pro-russes dans l'est du pays[16].

Le 17 juin 2014, la poétesse et députée du bloc Petro Porochenko, Maria Matios apporte son soutien au ministre en s'accoutrant d'un tee-shirt avec les mots de la chanson dessous lors d'une réunion du parlement ukrainien[17].

Comme le rapporte Vissoli Zamok, un journaliste de Lviv, « la scène, filmée, a été aussitôt diffusée sur Internet, ce qui a déclenché un énorme scandale diplomatique »[18]. L'incident diplomatique fait le tour des réseaux sociaux et lui vaut d'être réprimandé par les Américains eux-mêmes qui lui rappelle de respecter la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui l'oblige à assurer la sécurité des ambassades.

Le 18 juin 2014, le président Porochenko limoge Andriï Dechtchytsia et nomme Pavlo Klimkine né à Koursk, en Russie, un diplomate plus consensuel, comme nouveau ministre des Affaires étrangères[19].

Précédent américain[modifier | modifier le code]

Sergei Lavrov, lors de ce scandale a déclaré qu'il « comprend bien qu'il (Andriï Dechtchytsia) a auprès de qui apprendre. Parce que ceux qui soutiennent activement les autorités ukrainiennes à Washington ne se privent pas non plus de mots aussi forts, mais tout de même un diplomate comme Dechtchitsa doit choisir ses expressions »[20]. Le ministre Sergei Lavrov, fait référence, à Barack Obama qui lors du sommet du G20 de 2013 a traité le président russe de connard (« dick » en angais) pour parler de sa politique non favorable à la communauté gay notamment[21].

Pied de nez français[modifier | modifier le code]

En juillet 2015, Yves Pozzo di Borgo effectue un voyage controversé en Crimée avec d'autres parlementaires français dont Thierry Mariani. À cette occasion il se fait photographier avec un tee-shirt portant le texte « Обама, ты чмо »[22], insultant Obama face à Poutine[23].

Parade législative russe[modifier | modifier le code]

Dès le lundi 5 mai 2014, Vladimir Poutine promulgue une loi bannissant les insultes dans les arts et les médias, comme les chansons, les films, les programmes télévisés, les médias et les spectacles en public. Les contrevenants encourent une amende de 50€[24],[25].

Désinformations des médias occidentaux[modifier | modifier le code]

La Voix du Nord explique que Hillary Clinton a perdu les élections car elle a été « victime d’une véritable campagne de dénigrement à base de fakes ». Or comme le rappelle Dimitri Kiselev, animateur pour la chaîne russe Rossiya 1, la presse américaine a pris position pour Hillary Clinton en dénigrant Donald Trump[26] et le journaliste français Maxime Perrotin de l'agence Sputnik rappelle que sur 200 médias américains, 194 soutenaient Hillary Clinton[27]. Le journal Les Inrocks rappelle la campagne de dénigrement anti Trump dans les journaux américains comme le New York Times qui parlait du milliardaire comme du « pire candidat d’un grand parti de l’histoire moderne » ou le Los Angeles Times qui a écrit « Hillary Clinton ferait une présidente sobre, intelligente et pragmatique. Donald Trump serait une catastrophe » et le New York Daily News se moquait de Trump, en le qualifiant de « seigneur des cochons », d’« antéchrist » ou d’« homme fou »[28].

Le Washington Post rapporte la fake news[29] qu'une centrale électrique du Vermont a été piraté par la Russie, en disant qu'« un code associé à l'opération de piratage informatique baptisée Grizzly Steppe par l'administration Obama a été détecté à l'intérieur du système d'un fournisseur d'électricité du Vermont[30]. » Dans cet article, Peter Shumlin, gouverneur démocrate de l’Etat du Vermont traite Vladimir Poutine d'« un des plus gros voyous du monde ». Or la centrale électrique Burlington Electric déclare qu'aucun pirate informatique n’a pénétré dans le système de la centrale électrique du Vermont et les autorités américaines affirment que « la compagnie n’était pas ciblée par les russes »[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Selon la traduction d'un article du Monde
  2. Хуйло dans le dictionnaire de russe argotique et familier russki-mat.net
  3. Ukraine. Un nom d'oiseau qui coûte cher Courrier International du 19 juin 2014
  4. (МХ-КК) Красные карточки Суркису, sur youtube.com (consulté le 17 juin 2014)
  5. Nazi mob lies in wait for England fans: Riot police march into battle against thugs on Euro 2012 terraces - but turn a blind eye to racist chants and violence Daily Mail du 27 mai 2012
  6. The euro football nazis Express du 29 mai 2012
  7. Это Харьков,детка! "Пу#ин х#йло!" ФК Металлист+Шахтер , sur youtube.com (consulté le 17 juin 2014)
  8. Résultats et classement du FC Chakhtar Donestk
  9. « Путін-ху#ло Lemonchiki заспівали в студії Громадського Putin-huilo singing in the studio of the TV »
  10. Ukraine. Un nom d'oiseau qui coûte cher Courrier International du 19 juin 2014
  11. (en) Ukraine minister's abusive remarks about Putin spark diplomatic row, sur The Guardian (consulté le 16 juin 2014).
  12. Le chef de la diplomatie ukrainienne insulte Poutine Le Monde du 15 juin 2014
  13. "Poutine est un connard": la Russie scandalisée après les propos d'un ministre ukrainien Huffington Post du 15 juin 2014
  14. "Poutine est un connard": la Russie scandalisée après les propos d'un ministre ukrainien Huffington Post du 15 juin 2014
  15. « Язык дипломатии. Реакция мира на оскорбление Дещицей Путина »
  16. Le chef de la diplomatie ukrainienne insulte Poutine Le Monde du 15 juin 2014
  17. « Деякі депутати підтримали скандальний вчинок Дещиці »
  18. Ukraine. Un nom d'oiseau qui coûte cher Courrier International du 19 juin 2014
  19. (fr) RIA Novosti, Article du 18 juin 2014
  20. "Poutine est un connard": la Russie scandalisée après les propos d'un ministre ukrainien Huffington Post du 15 juin 2014
  21. G20 Ends Abruptly as Obama Calls Putin a Jackass NewYorker du 6 septembre 2013
  22. En français : Obama, tu es un minable, cf. dictionnaire d’argot russe.
  23. Voyage polémique des députés en Crimée : et maintenant, les jolies photos de vacances !
  24. Poutine interdit les gros mots dans les médias et les arts Slate du 6 mai 2014
  25. Russian law bans swearing in arts and media BBC du 5 mai 2014
  26. La présidentielle américaine vue de Russie ICI Radio-Canada du 26 octobre 2016
  27. Rapport sur l’ingérence russe dans les élections, les USA fidèles à eux-mêmes Sputnik du 9 janvier 2017
  28. Sur 200 médias américains, 194 avaient soutenu Hillary Clinton Les Inrocks du 10 novembre 2016
  29. 'Fake News' And How The Washington Post Rewrote Its Story On Russian Hacking Of The Power Grid Forbes du 1er janvier 2017
  30. USA: une compagnie d'électricité piratée Figaro du 31 décembre 2016
  31. Le Washington Post fait marche arrière sur le piratage ciblant l’installation du Vermont Epoch Times du 9 janvier 2017

Trump army[modifier | modifier le code]

Trump’s Troll Army[1], en français armée de Trolls de Trump est le nom que se sont donné les internautes favorables à Donald Trump[2], dont le but est de faire élire Donald Trump qu’ils appellent le Dieu-Empereur[3], en trollant Hillary Clinton, défendant Donald Trump, harcelant ses détracteurs, piratant des lignes téléphoniques utilisées par les démocrates et créant de puissants mèmes, durant l’élection présidentielle américaine de 2016. La Trump's Troll Army a été très active dans les sites 4chan, Reddit et Twitter[4]. Cette nébuleuse est notamment à l'origine du scandale Pizzagate[5],[6]. Une fois l'élection terminée, les internautes de la Trump's Troll Army sont persuadés que c’est eux qui ont fait gagné Donald Trump. Un 4channer résume la chose en déclarant « nous avons réussi à faire élire un mème comme président »[7].

Composition[modifier | modifier le code]

Selon le journal Le Monde, la Trump army serait composé de réacs, nationalistes et suprémacistes blancs décomplexés[8],[9] et selon le journal Libération, de fascistes d'Alt-Right[10]. Sur le site Reddit, la page r/The_Donald, compte environ 267 000 abonnés[11].

Les trolls gardent leur anonymat en utilisant des pseudonymes comme Steve Smith, membre du Tea Party, fervent activiste pro-Trump sur Twitter, est un avocat de 40 ans qui vit en Floride[12] ou comme Chepamec, un étudiant français « ancien mélenchonien passé à Le Pen » qui a participé au subreddit The Donald pendant la campagne américaine et qui trolle dorénavant pour Marine Lepen[13].

Toutefois, quelques trolls pro-Trump sont connus comme le fondateur d’Oculus Rift, Palmer Luckey sous le pseudonyme NimbleRichMan[14] qui est soupçonné d'être le mécène des trolls pro-Trump[15],[16]. Le journaliste pro-Trump Milo Yiannopoulos qui est selon The Verge, « l’un des pires trolls de Twitter »[17].

Des tweetos comme Mike Cernovich ou le français Vivien Hoch sont devenus connus en soutenant Donald Trump sur Twitter[18],[19].

Techniques[modifier | modifier le code]

Diffusion de fausses informations[modifier | modifier le code]

Outre d'avoir répandu des fausses informations comme le scandale du Pizzagate, les trolls pro-Trump ont fait croire, en se faisant passer pour des officiels Democrate, les trolls pro-Trump qu’il était possible de voter par SMS, que les électeurs devaient apporter au bureau de vote pas moins de sept documents, du livret de naissance à la carte de Sécurité sociale ou qu’il était possible de voter jusqu’au 9 novembre[20].

Piratages informatiques[modifier | modifier le code]

En octobre 2016, des utilisateurs de 4chan revendiquent le piratage du compte Apple de John Podesta, le directeur de campagne d’Hillary Clinton, clamant avoir effacé le contenu de son iPhone[21] et son iPad[22]. Un 4channer revendique en novembre des attaques par déni de service (Ddos) sur des outils utilisés par Hillary Clinton pour mener sa campagne, notamment TCN, un service d’appels téléphoniques[23].

Trucages des sondages[modifier | modifier le code]

Daniel Schneidermann dans le journal Rue89 affirme que « des trolls se sont mobilisés en masse pour voter pour le troll Trump » à des sondages en ligne « sur lesquels un même sondé peut cliquer dix ou cent fois, et où l’on peut même envoyer des robots voter à sa place »[24].

Impact sur l'élection[modifier | modifier le code]

Comme le souligne le journal Le Monde, il est impossible de savoir quelle a été l'influence réelle des internautes pro-Trump pendant cette campagne et sur l’élection de Donald Trump[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Présidentielle américaine : l'internet pro-Trump jubile FranceTV du 10 novembre 2016
  2. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016
  3. Les trolls de 4chan sont persuadés d'avoir fait élire Donald Trump Slate du 17 novembre 2016
  4. GamerGate, 8chan, Alt-Right… le terreau du vote Trump est aussi en ligne Le Monde du 20 janvier 2017
  5. « Pizzagate » : d’une rumeur en ligne aux coups de feu dans une pizzeria du Monde du 6 décembre 2016
  6. «Pizzagate»: la rumeur complotiste débouche sur un coup de fusil Libération du 5 décembre 2016
  7. ‘We actually elected a meme as president’: How 4chan celebrated Trump’s victory Washington Post du 9 novembre 2016
  8. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016
  9. Présidentielle américaine : l'internet pro-Trump jubile FranceTV du 10 novembre 2016
  10. Les fascistes d’«Alt-Right» font la lie des trumpistes Libération du 7 octobre 2016
  11. Présidentielle américaine : l'internet pro-Trump jubile FranceTV du 10 novembre 2016
  12. L’enquête du Time : comment les trolls pourrissent Internet Rue 89 du 25 août 2016
  13. Les trolls pro-Le Pen sont des ados grinçants Nouvel Obs du 15 février 2017
  14. Quand le fondateur d'Oculus finance une campagne anti-Hillary Clinton BFMTV du 24 septembre 2016
  15. Who is Palmer Luckey, and why is he funding pro-Trump trolls? The Guardian du 23 septembre 2016
  16. Le fondateur d'Oculus finance des trolls anti-Clinton Slate du 23 septembre 2016
  17. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016
  18. Reddit, 4Chan : la victoire de Trump, c’est la victoire des trolls Nouvel Obs du 9 novembre 2016
  19. Cet homme est le plus grand fan français de Donald Trump Nouvel Obs du 7 octobre 2016
  20. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016
  21. Comment la fachosphère américaine a fait gagner Trump Les Inrocks du 10 novembre 2016
  22. 4chan a-t-il réinitialisé l’iPhone du chef de campagne de Clinton ? Journal du Geek du 14 octobre 2016
  23. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016
  24. Trump et Clinton : au royaume pourri des sondages Rue89 du 29 septembre 2016
  25. Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé Le Monde du 9 novembre 2016