Utilisateur:Peb45/Place de la Riponne

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Peb45/Place de la Riponne
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La place en 2020, vue du sud-est.
Situation
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Carte de la place et des environs
Coordonnées 46° 31′ 25″ nord, 6° 37′ 58″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Vaud Vaud
Ville Lausanne
Quartier(s) Centre
Morphologie
Type Place ouverte
Forme Rectangulaire
Histoire
Création 1838
Lieux d'intérêt Musée Arlaud
Église évangélique méthodiste de Lausanne
Monuments Palais de Rumine
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
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La place de la Riponne est une place de Lausanne (Suisse), située dans le quartier du centre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le toponyme "Riponne" dérive d'une ancienne propriété médiévale de la famille Ripon, détentrice d'une grange, puis maison implantée au pied du mur de ville sous le couvent de la Madeleine, demeure qui change par la suite plusieurs fois de mains pour être acquise en 1812 par la Ville de Lausanne qui la fait démolir en 1831[1]. Ce site, extérieur au mur d'enceinte de la ville de Lausanne, était traversé par la Louve, cours d'eau qui coulait au fond d'un profond vallon[2]. À l'est se trouve jusqu'au XVIe siècle le couvent de dominicains de la Madeleine[3],[4]. La place de la Riponne est créée lors d'aménagements du XIXe siècle impliquant la canalisation de la Louve et le comblement du ravin pour construire la grenette et, à terme, étendre la marché, la place de la Palud se trouvant progressivement trop exiguë[5],[6].

Comblement du vallon de la Louve et construction de la Grenette[modifier | modifier le code]

En 1811, l'architecte amateur Isaac-Augustin Joseph propose de créer une place du marché à la Riponne[7] , [5] ; afin d'améliorer la liaison entre la Cité et la place Saint-Laurent et d'édifier une halle aux grains destinée à remplacer celle de la place de la Palud, la Ville décide de combler le vallon de la Louve. Ces travaux considérables s'échelonnent entre 1812 et les années 1830 et la place de la Riponne est finalement crée en 1838[8],[2]. Un concours d'architecture est lancé en 1833 pour l'aménagement de la nouvelle place ; Henri Fraisse, l'unique concurrent, y construit la halle au blé surnommée la « Grenette », inaugurée le . Le premier marché se tient sur la place de la Riponne une semaine auparavant, le [9]. Outre les marchés, la Grenette accueillera de nombreuses fêtes et manifestations (banquet des instituteurs de Suisse romande en 1868, Exposition fédérale des Beaux-Arts en 1898, exposition suisse de boulangerie et pâtisserie, séances de cinéma en 1906).

Urbanisation progressive au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

La place de la Riponne dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le Musée Arlaud et son École de dessin sont bâtis au sud de la place en 1840 par l'architecte Louis Wenger[10],[11].

Le tunnel de la Barre, ouvrage majeur de la ceinture urbaine conçue par l’ingénieur cantonal Adrien Pichard dans les années 1830 et qui doit permettre de traverser Lausanne en évitant sa forte déclivité, est percé entre 1851 et 1855[12],[13]. La ceinture, dans son trajet vers le sud, passe par l'ouest de la place de la Riponne. Afin de la relier à l'actuelle place Bel-Air, une nouvelle artère est percée en 1860 au sud de la place : la rue Haldimand[14].

L'Église évangélique méthodiste de Lausanne et sa cure sont construits en 1867 à l'ouest de la place, à côté du Collège classique cantonal[15].

La place au XXe siècle[modifier | modifier le code]

Le palais de Rumine en 2008.

À sa mort en 1871, Gabriel de Rumine, fils d'un prince russe, offre à la ville de Lausanne 1,5 million de francs suisses pour la construction d’un édifice d’utilité publique. Il est décidé en 1888 de le construire à la place de la Riponne et sa construction débute en 1892 d'après les plans de l'architecte lyonnais Gaspard André[16]. Les travaux mettent à jour les fondations du couvent de dominicains de la Madeleine, détruit au XVIe siècle, qui se trouvait à l'emplacement de l'aile sud du palais (la placette située au sud du palais de Rumine s'appelle d'ailleurs place Madeleine)[4]. Il est inauguré le , mais n'est terminé qu'en 1906[17]. Il abrite alors divers services de l'Académie, dont sa bibliothèque, permettant ainsi à cette institution de se transformer en université[16]. Il accueille également les collections scientifiques et artistiques de la ville et du canton[16].

Progressivement, des commerces s'installent autour de la place, comme le magasin « la Samaritaine » ; la Brasserie Viennoise s'installe en 1910 au rez de l'immeuble, construit par l'architecte Francis Isoz[18].

Aménagement de l'ouest et du nord de la place[modifier | modifier le code]

La Grenette, dont l'utilité est de plus en plus discutée, est détruite en 1933[19] ; les premiers bâtiments du nord de la place sont à leur tour démolis en 1937, un concours ayant été ouvert l'année précédente pour la construction d'un bâtiment administratif qui doit les remplacer, mais ce projet, par manque de consensus, n'aboutit pas. En parallèle, à l'ouest de la place, le Café Vaudois et le Collège classique cantonal (transféré à Béthusy), sont détruits et remplacés, en 1938, par l'immeuble du Cercle démocratique[20].

Ce n'est qu'en 1961 qu'un nouvel édifice voit le jour au nord ; il est construit sur deux niveaux : des galeries commerçantes, le cinéma le Romandie et un restaurant au niveau de la place de la Riponne et, au dessus, l'immeuble à proprement dit, de plain pied avec la place du Tunnel, et séparant donc les deux places. Il est inauguré en 1964[21],[5]. À cette époque, la place fait fonction de parking, les véhicules étant repoussés au nord de la place les jours de marché (mercredis et samedis)[22],[23].

Conversion en zone piétonne[modifier | modifier le code]

La place devient en partie piétonne après l'ouverture du parking souterrain en 1973 : 408 places sur deux niveaux dans un premier temps, un troisième niveau de 600 nouveaux emplacements étant créé par la suite[24],[25],[26]. Un kiosque à journaux est érigé au sud de la place, à un des accès du parking ; derrière lui, la Brasserie Viennoise est démolie en novembre 1977[27]. La surface dédiée aux piétons est augmentée en 1990 et, en 1993, elle se restructure par l'adjonction d'une fontaine, Eau de vie, œuvre de Sylvia Krenz et René Schmid[28],[29],[30].

La place au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 2004, le cinéma le Romandie se trouve sur la place avant d'être transformé en club de rock alternatif jusqu'en 2008[31]. La même année, la station de métro Riponne-Maurice Béjart, en hommage au danseur et chorégraphe Maurice Béjart, y est ouverte ; le visage du sud de la plage change : l'édicule servant d'accès au parking est modifié pour servir également d'accès au métro, des arbres disparaissent, faute d'une épaisseur de terre suffisante et les escaliers menant, au sud, à la rue de la Louve disparaissent[32].

L'avenir de la place[modifier | modifier le code]

La place en 2008, vue du nord-est.
La place un jour de marché.
La pince coulée dans un pavé, devant l'aile sud du palais de Rumine.

Objet de critiques urbanistiques depuis des décennies, la place est, au XXIe siècle, le sujet de nombreuses plaintes, notamment concernant des questions de sécurité[33] et de consommation de drogue[34]. En 2017, la ville demande un crédit de 800 000 francs pour l'organisation d'un concours visant à réaménager les places du Tunnel et de la Riponne, que l'ancien syndic Daniel Brélaz qualifiait de «désert de béton»[35]. Le projet primé fin 2019, In Between, de l'Espagnole Silvia Gonzalez Porqueres, propose de supprimer le trafic des véhicules en déplaçant l'entrée du parking, de créer un bâtiment à la place des accès du parking, de planter davantage de végétation et de créer des fontaines et des jets d'eau. Le projet ne sera pas réalisé tel quel mais doit servir d'image directrice ; un concours d'architecture doit être lancé avant le réaménagement de la place, prévu entre 2024 et 2026[36].

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Les accès routiers sont, par le nord et le nord-est la rue du Tunnel, la rue de l'Université et la rue des Deux-Marchés (qui passe sous le bâtiment construit en 1961) et, par le sud-ouest, la rue du Valentin, ces quatre accès gardant les véhicules au nord et à l'ouest de la place[37]. Les autres accès sont réservés aux transports publics (rue Neuve, au sud-ouest) ou aux piétons (rue Haldimand, rue Madeleine, escaliers de l'Université).

Transports publics[modifier | modifier le code]

La place et desservie par les lignes 1 2 7 8 des transports publics de la région lausannoise et par la ligne (M) (M2) du métro[38].

Description[modifier | modifier le code]

La place de la Riponne a une forme rectangulaire. La majeure partie de la place, à l'est, est une zone piétonne. L'imposant palais de Rumine domine l'est de la place sur toute sa longueur, l'accès principal au parking occupant le côté ouest, en contrebas de la rue du Tunnel. La zone piétonne est pavée. On y trouve plusieurs accès piétons au parking, la fontaine Eau de vie et, au nord, la terrasse d'un restaurant. Chaque jour, des food trucks, différents chaque jour de la semaine, occupent le sud de la place à l'heure du déjeuner[39].

Une mystérieuse pince métallique noyée dans un des pavés autobloquants de la place suscite toujours des interrogations[40].

Les marchés de la Riponne[modifier | modifier le code]

Trois marchés marchés différents occupent la place selon le jour de la semaine :

  • Mercredis et samedis : produits maraîchers, de boucherie, de fromagerie, de boulangerie et d’épicerie, plantes et des fleurs. Véritable institution lausannoise, ce marché occupe tout le centre-ville[22].
  • 1er dimanche du mois : marché Calabash ; brocante et vide-grenier[41].
  • Mardis et jeudis : marché solidaire des quatre saisons ; Brocante à but social, il accueille des exposants en rupture dans leur parcours professionnel[42].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcel Grandjean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud III. La ville de Lausanne: Édifices publics (II). Quartiers et édifices privés de la ville ancienne, vol. III, Bâle, Éditions Birkhäuser, coll. « Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse, 69 », , 415 p. (ISBN 3-7643-1141-X), p. 244-251.
  • Martine Jaquet, Riponne\Tunnel : Lausanne entre deux places, Lausanne, Favre, , 143 p. (ISBN 978-2-8289-1812-5).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Grandjean 1979, p. 249
  2. a et b « Voûtage et canalisation des rivières Flon et Louve », sur notrehistoire.ch (consulté le )
  3. Sarah Pflug, « Réforme et transformation du paysage urbain dans le pays de Vaud », Chrétiens et Sociétés, no 22,‎ , p. 7-30 (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Place de la Madeleine - Lausanne », sur notrehistoire.ch, (consulté le )
  5. a b et c Etienne Corbaz, « La Riponne: une place de capitale ? », Mémoire vive,‎
  6. Jaquet 2019, p. 14
  7. Grandjean 1979, p. 248-249
  8. Jaquet 2019, p. 14
  9. Jaquet 2019, p. 14
  10. Jaquet 2019, p. 21
  11. « Historique des lieux », sur musees.vd.ch (consulté le )
  12. Paul Bissegger, Ponts et pensées. Adrien Pichard (1790-1841) : Premier ingénieur cantonal, vol. 147, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise », , 768 p. (ISBN 978-2-88454-147-3).
  13. « Tunnel de la Barre », sur www.lausanne.ch (consulté le )
  14. Jaquet 2019, p. 21
  15. Jaquet 2019, p. 25
  16. a b et c « La genèse du Palais de Rumine », sur unil.ch (consulté le )
  17. « Construction du palais de Rumine », sur www.palaisderumine.ch (consulté le )
  18. Jaquet 2019, p. 25
  19. Jaquet 2019, p. 34
  20. Jaquet 2019, p. 34
  21. Jaquet 2019, p. 13
  22. a et b « Marché du centre-ville », sur www.lausanne.ch (consulté le )
  23. Jaquet 2019, p. 38
  24. Jaquet 2019, p. 13
  25. Jaquet 2019, p. 41
  26. « Sous la Riponne », sur rts.ch (consulté le )
  27. Jaquet 2019, p. 46
  28. « Sylvia Krenz et René Schmid – Eau de Vie », sur lausanne.ch (consulté le )
  29. Jaquet 2019, p. 13
  30. Jaquet 2019, p. 50
  31. Claude Béda, « Le Romandie «Riponne» verse des larmes de tristesse et de joie », 24 Heures,‎ (lire en ligne)
  32. Jaquet 2019, p. 55
  33. Céline Monay, « Un «dispositif d'accueil» pour sauver la Riponne », Lausanne Cités,‎ (lire en ligne)
  34. « La drogue dicte toujours sa loi à la Riponne », sur 24heures.ch (consulté le )
  35. Laurent Antonoff, « Pour en finir avec «le désert de béton» de la Riponne », 24 Heures,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. « Une image directrice qui inspirera la future Riponne a été choisie », sur www.rts.ch, (consulté le )
  37. Jaquet 2019, p. 104
  38. « Plan du réseau », sur https://www.t-l.ch (consulté le ).
  39. « Les food trucks de la Riponne », sur www.lausanne.ch (consulté le )
  40. « La pince de la Riponne - Notre Histoire », sur www.notrehistoire.ch (consulté le )
  41. « Marché Calabash », sur www.lausanne.ch (consulté le )
  42. « Marché solidaire des quatre saisons », sur www.lausanne.ch (consulté le )

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