Aller au contenu

Utilisateur:Noben k/Régie des Transports maritimes

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Noben k/Régie des Transports maritimes

La Regie des Transports Maritimes ( RTM ) était une administration de l'Etat Belge en charge de l'organisation d'un service de ferries transmanche sur la route Ostende - Douvres sous le nom commercial d' Oostende Lines, disparue en 1997. .

Histoire[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Le service est inauguré entre Ostende et Douvres le 4 mars 1846, par le bateau à aubes "Chemin de Fer", rebaptisé plus tard Diamant . [1] [2]

En raison de la grande concurrence avec les lignes desservant Calais, Dunkerque, Zeebrugge, Anvers, Rotterdam et Hoek of Holland, la RTM a fait évoluer sa flotte en permanence, des bateaux à aubes aux bateaux à turbine à vapeur (à partir de 1905 avec le "Princesse Elisabeth") puis aux bateaux à moteur diesel et enfin aux ferries à grande vitesse (Boeing Jetfoil). De nombreux navires de la ligne ont été construits à Anvers par le chantier naval de SA John Cockerill .

Bien que la compagnie jouisse d'une bonne réputation, un accident se produit Le 29 mars 1889, lorsque deux de ses bateaux à roue à aubes - les Princesse Henriette et Comtesse de Flandre - entrent en collision dans un épais brouillard alors qu'ils tentaient tous deux d'éviter une collision avec un bateau de pêche au large de Dunkerque. Le princesse Henriette éperonne le comtesse de Flandre sur le côté tribord, juste derrière la roue à aubes, coupant presque le navire en deux. L'afflux d'eau provoque l'explosion d'une chaudière et le Comtesse de Flandre sombre, faisant 15 morts dont 4 passagers. La princesse Henriette a secouru 32 survivants, dont 19 passagers. Parmi les survivants figurait Jérôme Napoléon Bonaparte II . [3]

Utilisation en temps de guerre[modifier | modifier le code]

Les navires de la RTM ont été utilisés pendant les deux guerres mondiales. Au début de la Première Guerre mondiale, le vapeur à turbine "Jan Breydel" évacue Elisabeth de Bavière, reine de Belgique et les enfants royaux le 28 août 1914. Plus tard, les vaisseaux de la ligne évacuèrent diplomates, troupes et autres dignitaires avant la prise d'Anvers .

Un bateau à aubes, le Flandre, est tombé aux mains des Allemands et a été employé par eux comme navire de stockage. Le Flandre est sabordé à Ostende lors du retrait des troupes allemandes en octobre 1918.

Le Marie Henriette fait naufrage le 24 octobre 1914 sur des rochers alors qu'il tentait d'entrer à Barfleur avec 650 militaires blessés à son bord. L'accident a été attribué à l'extinction inattendue des feux du port.

Le "Princesse Clémentine" (à aubes) et le "Princesse Elisabeth" (à turbine) sont utilisés comme vaisseaux de transports rapides par les militaires entre Douvres et les ports de Flandre, tandis que le "Rapide" (à aubes) et le "Stad Antwerpen" (à turbines) ont servi de navires-hôpitaux. Le navire le plus récent de la société à l'époque, le "Ville de Liège" (à turbines), était utilisé pour l'évacuation des blessés (il ne sera pas considéré comme navire hôpital car il était peint en couleur de camouflage disruptif plutôt qu'en couleur blanche, et il était par ailleurs armé).

En raison de sa vitesse plus faible, le plus ancien navire de la ligne à l'époque, le "Belgique" (construit en 1862 avec des roues à aubes) a été employé pendant la guerre dans des eaux plus protégées militairement comme transport de munitions (entre Southampton et Le Havre). [4]

Après avoir augmenté la flotte d'après-guerre avec des ferries à turbine supplémentaires, la RTM a reçu son premier ferry diesel, le "Prince Baudouin", en 1934. [5]

C'est également à cette période que, pour répondre à la demande, la RTM a commencé à transporter des automobiles et des camions en plus des passagers. Ces véhicules devaient initialement être chargées sur le pont arrière d'un bateau à l'aide d'une grue de quai. Cette approche lente et fastidieuse sera améliorée en 1936 avec la transformation du "Ville de Liège" en car-ferry (roulier) et rebaptisé London-Istanbul . [6]

Après la reddition de la Belgique et l'invasion de la France en juin 1940, les navires de la RTM sont emmenés par la Royal Navy pour être utilisés dans le rôle de navire de débarquement. Ceux-ci comprenaient les "Prince Charles" (270 soldats), "Prince Léopold" (255 soldats), "Princesse Astrid" (247 soldats), "Princesse Joséphine-Charlotte" (210 soldats), "Prince Baudouin" (384 soldats), "Prins Albert" (350 soldats) et "Prince Philippe". (350 hommes). Un vapeur plus ancien, le "Princesse Marie-José", était employé comme patrouilleur auxiliaire. Le HMS Prince Philippe a été perdu dans une collision le 15 juillet 1941, tandis que le HMS Prince Leopold a été coulé par un sous-marin allemand (U-boot) le 29 juillet 1944. [7]

Développement des voyages d'agrément après guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, les navires survivants ont été restitués à la RTM. En 1949, la société prend livraison du bateau à moteur diesel "Prinses Josephine-Charlotte" (second du nom), il sera le premier d'une série de car-ferries. [8]

Le service standard durant les années 1980 et 1990 prévoyait six traversées par jour dans chaque direction.

En plus des car-ferries traditionnels, la RTM a exploité également deux Boeing Jetfoils (uniquement pour les passagers, pas de possibilité d'embarquer des véhicules) à partir de 1981, ce qui réduisaient les temps de traversée de 4 heures (en car-ferry classique) à une heure quarante (en ferry rapide). Ils étaient populaires auprès des voyageurs aux longs cours, en correspondance avec les trains, et imposaient de s'acquitter d'un supplément de 5 livres sterling. Vu la moindre stabilité des jetfoils par mer agitée, ces services étaient susceptibles d'être annulés (en moyenne 15% d'annulations, surtout en hiver), les passagers étant alors invités à prendre un ferry classique[9].

Collaborations internationales[modifier | modifier le code]

En 1970, l'opérateur ferroviaire anglais British Rail, qui pilotait également les services de ferries du pays, choisi de renommer cette activité en Sealink.

Parallèlement, il met en place, avec les opérateurs publics similaires de France, de Belgique et des Pays-Bas un consortium Sealink en vue de coorganiser les relations entre les îles Britanniques et le continent. Le consortium veillant à une harmonisation horaire avec les chemins de fer des pays concernés..Ainsi, à Ostende, outre les trains du service intérieur, des liaisons internationales directes circulaient quotidiennement jusqu'à Berlin, Vienne, Copenhague et Moscou (et beaucoup plus régulièrement encore vers Lille et Cologne).

En 1984, La branche britannique de Sealink est revendue à Sea Containers et donc privatisée. Faute de trouver un accord avec les nouveaux actionnaires, la RTM quitte le consortium (ou son homologue française continue à collaborer).

Entre 1985 et 1990, la RTM collabore avec European Ferries sous la marque commerciale Townsend Thoresen puis avec P&O, et finit par redevenir totalement indépendante sous le nom d'Oostende Lines.

Fin du service[modifier | modifier le code]

La perspective de l'ouverture du tunnel sous la manche incite les compagnies de ferries à se repositionner sur un créneau "low cost", visant la clientèle qui peut accepter des temps de transferts longs à faible coût (en majorité des camions). La stratégie est alors d'augmenter la taille des navires afin d'obtenir des économies d'échelle. La RTM commande l'un des premiers super ferries transmanche : Le "Prins Filip" (investissement de 100.000.000 $ et 81.500 m³ de jauge brute). Il sera le plus grand ferry opérant à travers la Manche entre 1991 à 2001.

En 1993, un contrat de collaboration est signé avec Sally Line, ce qui inclut le transfert du terminus britannique vers le port de Ramsgate qui est moins bien connecté aux réseaux routiers et ferrés, alors que la concurrence fait rage entre compagnies de ferries, avec les liaisons plus rapides depuis la France notamment et bien sûr avec le tunnel sous la manche ouvert en 1994. La situation financière de la RTM se dégrade sérieusement.

L'ouverture du tunnel, outre qu'elle réduit les temps de transit à travers la Manche pour les voitures et le fret, modifie également l'interconnexion des réseaux ferrés. Les villes de Douvres et Oostende ne sont plus sur le trajet le plus court, l'émergence du service Eurostar et la construction progressive de lignes à grande vitesse de part et d'autre du tunnel on quasi totalement détourné la demande de transport de la relation historique opérée par la RTM. Même avec un service réduit, la situation financière devient catastrophique et le gouvernement belge prends la décision de fermer l'entreprise en 1997. Le personnel est réintégré au sein du SPF Mobilité[10]; les actifs sont vendus à diverses entreprises, notamment Transeuropa Ferries qui a relancé la route entre Ramsgate et Ostende, d'abord en tant que service de fret uniquement, puis en prenant des passagers et des voitures. La société jettera toutefois l'éponge en 2013. Depuis lors, il n'y a plus d'offre de car-ferries entre le sud-est de l'Angleterre et la Belgique. E, 2023, seule une relation "nocturne" de Zeebruges à Kingston upon Hull, opérée par P&O, subsiste à raison de 3 trajets par semaine (l'unique bateau alternant allers et retours sur deux jours)..

Voir également[modifier | modifier le code]

Les références[modifier | modifier le code]

  1. « 1846 - Chemin de Fer - Diamant », telenet.be
  2. [1] Trouville-Le Havre on "Bateau du Havre"overblog
  3. Charles Hocking, Dictionary of Disasters at Sea During the Age of Steam, Vol 1, p. 158. London: Naval and Military Press, 1989. (ISBN 0948130725)
  4. « 1862 - Belgique », telenet.be
  5. « Regie voor Maritiem Transport - Page 3: RMT Diesel Passenger Ferries - Simplon Postcards », simplonpc.co.uk
  6. « 1914 - Ville de Liège », telenet.be
  7. Robert Gardiner and Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships 1922-1946, pp. 73, 83. New York: Mayflower Books, 1980. (ISBN 0-8317-0303-2)
  8. « Regie voor Maritiem Transport - Page 4: RMT Diesel Car Ferries - Simplon Postcards », simplonpc.co.uk
  9. (en) Jacques J. Charlier, « Jetfoils on the Ostend—Dover route: a technical and commercial appraisal », Maritime Policy & Management,‎ (lire en ligne)
  10. « Compte rendu de la réunion du Conseil des Ministres du 12 février 1999 », sur news.belgium,

Liens externes[modifier | modifier le code]

[[Catégorie:Armateur]] [[Catégorie:Entreprise du secteur maritime ayant son siège en Belgique]]