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Utilisateur:Michel Abada/Article en cours d'écriture/Alabarque

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L'alabarque ou arabarque était un magistrat Romain dans la province d'Égypte.

Comme Flavius Josèphe mentionne deux alabarques qui sont des Juifs Égyptiens très riches, certains critiques en ont conclu qu'il s'agissait d'une sorte d'ethnarque de la communauté juive d'Alexandrie[1]. Dans les documents épigraphiques — notamment ceux retrouvés en Égypte — on trouve plutôt la forme arabarque. Un consensus se dessine chez les historiens pour définir l'alabarque ou l'arabarque, comme un contrôleur général des douanes[2],[3] de la frontière arabique[4] ou un officier financier chargé de lever les taxes sur les transports[5].

La fonction d'alabarque ou d'arabarque

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Même s'il est difficile de préciser en quoi consistait la fonction d'un arabarque[6], il y a désormais un large consensus pour considérer que les mots alabarque que l'on trouve chez Flavius Josèphe[7] et arabarque, que l'on trouve plutôt dans les documents épigraphiques désignent en fait la même fonction. Le terme alabarque (grec αλαβαρχης signifie « préposé aux écritures », alors que le mot arabarque (Ἀραβάρχης) signifie dirigeant arabe[8] ou dirigeant d'un territoire appelé Arabie. À la fin du XIXe siècle une partie de la critique considérait que l'alabarque était un magistrat suprême chez les Juifs d'Alexandrie, comme en témoigne Ernest Renan[9] ou Heinrich Graetz. L'analyse des documents épigraphiques a conduit à abandonner cette hypothèse, même si « les définitions que l'on trouve dans les ouvrages récents sont plutôt concises et ne s'accordent guère entre elles[6]. » Ils sont présentés « tantôt comme « des fermiers généraux d'Egypte[10] », « des fermiers des douanes terrestres de l'Egypte[11] », « des sortes de contrôleurs généraux des douanes de la frontière arabique[12] », ou encore « des personnages qui s'occupaient des nomades, des routes à péages et de la migration des troupeaux à la limite du désert[13] »[6]. »

Étymologie et signification

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Le terme alabarque vient du grec αλαβαρχης « préposé aux écritures, d'où intendant; par suite, magistrat suprême chez les Juifs d'Alexandrie » attesté dans Antiquités judaïques, 18, 8, 1[7] de Flavius Josèphe[9]. Le mot est peut-être dérivé de Ἀραβάρχης (arabarque), que veut dire dirigeant arabe[14].

La signification exacte de ce terme est débattue, mais il peut faire référence à un représentant de la communauté juive auprès des autorités romaines. Les historiens modernes l'interprètent comme contrôleur des droits de douanes[15]. C'est le sens que retient le Larousse tout en lui conférant un caractère plus général : Préposé des douanes et percepteur d'impôts dans certains états grecs de l'Orient et notamment dans l'Égypte des Ptolémées[9].

CNTRL

HIST. ANC. Titre du magistrat suprême des Juifs d'Alexandrie désigné aussi par les écrivains grecs du nom d'ethnarque et de génarque : <ex. citation de Renan> ... on vit les fonctions de procurateur confiées à un Juif, à ce Tibère Alexandre (...) fils de l'alabarque des Juifs d'Alexandrie... E. Renan, Hist. des origines du Christianisme,Les Apôtres, 1866, p. 252. ♦ Préposé des douanes et percepteur d'impôts dans certains états grecs de l'Orient et notamment dans l'Égypte des Ptolémées. (Attesté uniquement ds Nouv. Lar. ill. et ds Lar. encyclop.). Rem. Besch. 1845 enregistre en outre, pour l'hist. anc., le sens de « Receveur des droits pour l'entrée des bestiaux ». Selon ce dict. et Ac. Compl. 1842, la fonction ou dignité de l'alabarche est l'alabarchie. Prononc. ET ORTH. − 1. Dér. et composés : alabarchie. 2. Hist. − Besch. 1845 : alabarque ou alabarche (cf. aussi Guérin 1892 et Lar. 20e); Nouv. Lar. ill. : alabarque ou alabarche ou arabarche. Besch. 1845 précise que le mot est masc. et ,,non féminin comme l'indiquent par erreur la 10eédit. de Boiste et Nap. Landais.`` Besch. 1845 et Lar. 19eréservent une entrée à l'adj. alabarchique qui fait partie de la famille de alabarque. Étymol. ET HIST. − 1752 hist. anc. (Trév.). Empr. au gr. α ̓ λ α β α ́ ρ χ η ς « préposé aux écritures, d'où intendant; par suite, magistrat suprême chez les Juifs d'Alexandrie » attesté dep. Josèphe, Antiquités judaïques, 18, 8, 1 ds Bailly.

Arabarques en Égypte au Ier siècle

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La chronologie des arabarques « n'est pas toujours facile à établir, étant donné la parcimonie des textes, qui permettent rarement de savoir quand, et pendant combien d'années [ils] furent en charge[16]. » La liste qui suit est celle établie par Fabienne Burkhalter :

De plus, le poète Juvénal raille dans ses Satires un Égyptien ayant eu le titre d'Arabarches honoré par une statue située sur le forum : « les statues des généraux triomphateurs, parmi lesquels ose avoir son inscription je ne sais quel Égyptien, un arabarches de là-bas, s’il vous plaît. Ah, contre cette effigie-là, permission de pisser, pour le moins[25],[26]. » Les critiques estiment que ce général "égyptien" qui avait sa statue sur le forum est Tibère Alexander, fils de l'alabarque Alexandre, mais s'il a bien été épistratège de Thébaïde à partir de 42[27],[28] », région où exerçaient les arabarques du Ier siècle, aucune autre source que Juvénal ne donne cette indication. Les archives de Nicanor montrent toutefois que son frère Marcus négociait dans ce même secteur jusqu'à sa mort prématurée en 43 ou 44. Un reçu d'un de ses esclaves adressé à Nicanor dans la ville de Bérénice (port sur la mer Rouge), témoigne que Marcus était encore vivant à une date équivalente au 14 juillet 43[29]. Fabienne Burkhalter exclut Tiberius Alexander de sa liste car les sources ne disent jamais qu'il était arabarque, mais seulement qu'il était fils d'alabarque[30].

Autres arabarques

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Au IIe siècle dans les provinces d'Asie et de Bythinie
Ararbaques dont on ne connaît quasiment que le nom
  • Kasanes (PSI 7.776).
  • Mausolus « est l'auteur d'une dédicace à Poséidon, retrouvée dans le Delta de Xanthos, à l'emplacement probable du castellum Xanthiorum[34] » (CIG 4267 = I.G.R.R. III, 608). Elle « est datée d'époque romaine, sans plus de précision[34]. »
  • Anastasios « dont la pierre tombale, qui conserve aussi le nom de sa femme, Petronia, est (ou était ?) encastrée dans les murs d'une petite église du village de Phylla, en Eubée[34] » (IG XII, Suppl. 673). Elle est habibuellement datée du VIe siècle[35]. « Il est possible que l'inscription se trouve actuellement au musée épigraphique de Chalcis[34] », capitale de l'île d'Eubée (Grèce).

Bibliographie

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  • Joseph Mélèze-Modrzejewski, Un peuple de philosophes : Aux origines de la condition juive, Paris, Fayard, , 462 p. (ISBN 978-2-213-66416-3, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Fabienne Burkhalter, Les fermiers de l'arabarchie : notables et hommes d'affaires à Alexandrie, Alexandrie : une mégapole cosmopolite : Actes du 9ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 2 & 3 octobre 1998, coll. « Publications de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres » (no 9), , 14 p. (lire en ligne), p. 41-54. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Luc Fournet et Jean Gascou, Un lot d’archives inédit de Lycopolis (Égypte) à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (no 152-3), , 35 p. (ISSN 1969-6663), p. 1041-1075. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Rodney Ast et Jean-Pierre Brun (dir.), Le désert oriental d'Égypte durant la période gréco-romaine : bilans archéologiques, Paris, Collège de France, , 756 p. (ISBN 9782722604810, présentation en ligne, lire en ligne), « Bérénice à la lumière des inscriptions, des ostraca et des papyrus », p. 119-134. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie : Un penseur en diaspora, Paris, Fayard, , 380 p. (ISBN 978-2-213-64938-2, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Paris, Pygmalion, (ISBN 9782756404721). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références

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  1. Revue des études juives, Volume 34, 1897, p. 150.
  2. Schwentzel 2011, p. 226.
  3. Mireille Hadas-Lebel, Flavius Josèphe, le Juif de Rome, Fayard, 1989, (ISBN 2213023077).
  4. Modrzejewski 2011, p. 81.
  5. Bulletin de Correspondance Hellénistique, Boccard, 1969, Vol. 70: École française d'Athènes, Études d'archeologie et d'histoire grecques, p. 175.
  6. a b et c Burkhalter 1999, p. 44.
  7. a et b « Antiquités judaïques, 18, 8,1 »
  8. Emil Schürer, "Diaspora"; Hastings' Dictionary of the Bible|Dictionary of the Bible ... Extra Volume: Containing Articles, Indexes, and Maps, éd. James Hastings; New York: Charles Scribner's Sons; édition 1912; p. 106.
  9. a b et c « Alabarque », sur CNRTL
  10. S. Demougin, op. cit. (n. 12), p. 585.
  11. Maurice Sartre, L'Orient romain, Paris, 1991, Seuil, p. 418.
  12. Joseph Mélèze Modrzejewski, op. cit. (n. 3), p. 256.
  13. R. Delmaire, Largesses sacrées et resprivata, Coll. E.F.R., 121, 1989, p. 286s.
  14. Emil Schürer, "Diaspora"; Hastings' Dictionary of the Bible|Dictionary of the Bible ... Extra Volume: Containing Articles, Indexes, and Maps, éd. James Hastings; New York: Charles Scribner's Sons; édition 1912; p. 106.
  15. Mireille Hadas-Lebel, Flavius Josèphe, le Juif de Rome, Fayard, 1989, (ISBN 2213023077)
  16. Burkhalter 1999, p. 49.
  17. Burkhalter 1999, p. 50.
  18. À noter l'Apollonios (Caïus Iulius Apollonios) qui participe à l'ambassade que les grecs d'Alexandrie envoient à Claude en 41
  19. a b et c Burkhalter 1999, p. 51.
  20. Hélène Cuvigny, Ostraca de Krokodilô: la correspondance militaire et sa circulation, O. Krok. 1-151, Institut français d'archéologie orientale, 2005, p. 14.
  21. Schwentzel 2011, p. 148.
  22. Burkhalter 1999, p. 51-52.
  23. a et b Burkhalter 1999, p. 52.
  24. Etienne Bernand, Inscriptions grecques d'Égypte et de Nubie, Presses Univ. Franche-Comté, 1982, p. 52.
  25. Traduction de Ugo Bratelli, Juvénal Les Satires
  26. « Atque triumphales, inter quas ausus habere Nescio quis titulos Ægyptius atque Arabarches,Cujus ad effigiem non tantum mejere fas est » cf. Juvénal, Satire I, vers 129-131
  27. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 122.
  28. Pierre Vidal-Naquet, Du bon usage de la trahison, préface de la Guerre des Juifs de Flavius Josèphe, traduit par Pierre Savinel, Éd. de Minuit, Paris, 1977, p. 25.
  29. Ast et Brun 2018, p. 121.
  30. Burkhalter 1999, p. 49, note no 43.
  31. a et b Burkhalter 1999, p. 52-53.
  32. Philip A. Harland, North Coast of the Black Sea, Asia Minor, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, 2014, p. 349.
  33. Stéphane Benoist, Anne Daguet-Gagey, Figures d'empire, fragments de mémoire: Pouvoirs et identités dans le monde romain impérial
    (IIe s. av. n. è.–VIe s. de. n. è.), Presses Univ. Septentrion, 2011, p. 277.
  34. a b c et d Burkhalter 1999, p. 53.
  35. Bulletin épigraphique, Revue des Études Grecques, no 115-2, p. 775.