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Hôtel d'Évreux

Hôtel d'Évreux
Façade de l'hôtel d'Évreux sur la place Vendôme, au numéro 19
Présentation
Style
Architecte
Pierre Bullet (hôtel), Jules Hardouin-Mansart (façade sur place)
Construction
1699 (façade sur place), 1710 (hôtel)
Localisation
Pays
Division administrative
Commune
Adresse

à ne pas confondre avec Palais de l'Élysée (anciennement Hôtel d'Évreux)


L'hôtel d'Évreux est un hôtel particulier du XVIIIe siècle, situé au numéro 19 de la place Vendôme à Paris, dont il forme l'angle nord-ouest.

Construit par Pierre Bullet en 1710 à partir de l'une des façades uniformes de la place Vendôme, il se distingue des autres hôtels de la place, et a été remarqué dans l'histoire de l'architecture classique française[1] en ce qu'il réunit deux modèles urbanistiques souvent contradictoires : celui de la place royale, uniforme et régie par un plan d'urbanisme commun, et celui de l'hôtel particulier entre cour et jardin.

Histoire[modifier | modifier le code]

La construction de l'hôtel d'Évreux est fortement imbriquée dans le projet royal de la place Louis-le-Grand. L'implication du pouvoir dans la construction monumentale, dans la première partie du règne de Louis XIV, vise à remanier spectaculairement le paysage urbains de Paris, dans une logique d'évergétisme marquant la présence symbolique du roi dans la ville. Les projets suivent des modèles neufs, élaborés à l'Académie royale d'architecture, chargée par la monarchie de définir et singulariser l'architecture officielle du royaume, notamment par rapport aux modèles italiens, et exprimer esthétiquement l'ordre social associé au développement de la monarchie absolue. Celui de la place royale, qui avait déjà été formé au tournant des XVIe et XVIIe siècles par les places Royale et Dauphine[2], est réinvesti sous Louis XIV dans ce but politique. Contrairement à la place italienne de la Renaissance, privée et fermée, la place royale française vise la représentation du pouvoir, en constituant un décor monumental à une statue équestre du roi, placée en son centre. Les bénéfices d'une telle construction sont multiples pour la monarchie : il s'agit à la fois de créer une respiration rare dans un tissu urbain extrêmement dense, largement hérité de la ville médiévale, de créer un quartier neuf dans un espace en marge et récemment intégré à la ville[3], de donner un spectaculaire illustration de la présence du roi dans la ville, tout en associant l'élite du royaume à ce programme et à la figure royale, en entourant la statue de luxueuses demeures destinées à la haute noblesse.

Dans le même temps qu'est conçue la place des Victoires pour étendre, au nord-ouest de la ville, le quartier neuf Richelieu[4], le projet d'une place d'abord appelée, en réponse à la première, des Conquêtes est formulé dès 1677 par le ministre Louvois et l'architecte Jules Hardouin-Mansart, peut-être sous ordre du roi[5]. Le premier programme, défini en 1685, prévoit une place purement royale, de forme rectangulaire, réunissant, derrière des façades uniformes, des grands édifices publics (la bibliothèque royale, les académies). L'hôtel de Vendôme, occupant le terrain convoité, au nord de la rue Saint-Honoré, est acheté préventivement par la monarchie en 1685. Le projet échoue devant la difficulté de son financement, et est remplacé en 1699 par un second programme, qui préfère un financement privé, et un plan carré à pan coupé. Il est rapidement accepté et réalisé. La primauté de la statue royale, conçue par François Girardon, haute de 7 mètres et atteignant 17 mètres sur son piédestal, est fortement maintenant dans le plan final d'Hardouin-Mansart, qui dessine des façades uniformes et très sobres, que la tête de la statue domine en hauteur[6]. Il permet à la monarchie de réaliser une opération monumentale spectaculaire à moindre coûts, puisque, si l'ordonnancement est régi par un plan commun strict, les façades et les terrains sont affermés par travée à de riches particuliers, chargés de construire en arrière leurs hôtels particuliers. Le projet vient à réalisation entre 1700 et 1705. Seule le rideau de façade uniforme, dessiné par Hardouin-Mansart, est édifié, les acheteurs devant eux-mêmes poursuivre la construction au-delà de la façade sur la place. Pour cette raison, les parcelles sont aménagées à différentes périodes et selon différentes dispositions, derrière l'unité depuis la place. L'opération immobilière attire d'abord les financiers à la fortune récente, pour qui le règne de Louis XIV et le renforcement administratif du royaume correspondent à une forte ascension sociale[7],et des spéculateurs, dont Hardouin-Mansart lui-même, qui acquiert deux lots.

Plan de la répartition des parcelles de la place Louis-le-Grand à sa construction en 1700

La façade de l'actuel numéro 19, formant l'angle nord-ouest de la place, reste inhabitée et sa parcelle inachevée pendant une décennie après sa construction. Le terrain est acquis dès 1700 par un riche financier, Pierre Louis Reich de Pennautier. Pennautier, receveur général du clergé et trésorier des états de Languedoc, est alors un noble arrivé, qui a construit sa fortune à la faveur de la centralisation administrative du royaume dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, et qui nourrit un intérêt, politique en même temps que financier, pour les grandes opérations d'aménagement du territoire. L'acquisition d'une parcelle pour le projet royal est pour lui le moyen d'asseoir sa position sociale, qui, comme celle de la majorité des financiers à la richesse récente, est fragile, de spéculer sur le prix de la construction, tout en s'associant aux opérations royales.

Hôtel de Crozat, à droite, à l'actuel numéro 17 de la place Vendôme

En 1706, Pennautier vend le terrain non construit et lègue sa charge de trésorier à son ancien secrétaire, Antoine Crozat. Crozat s'est considérablement enrichi par le commerce américain, et passe alors, selon un mot de Saint-Simon, pour "l'un des plus riches hommes de Paris"[8]. Avant le leg, il avait déjà profité de l'opération immobilière de la place Vendôme pour acquérir le terrain de l'actuel numéro 17 et y faire édifier par Pierre Bullet sa demeure urbaine, l'hôtel de Crozat, en 1703. Acquérant le terrain mitoyen par Pennautier en 1706, le financier cherche à le construire, pour l'offrir en célébration du mariage de sa fille, Marie-Anne Crozat au comte d'Évreux, qui laisse son nom à la construction. Ce mariage s'inscrit dans une stratégie matrimoniale caractéristique des financiers à la richesse récente quoique conséquente, s'alliant à la noblesse militaire ancienne pour acquérir légitimité et élargir leur champ social dans une nouvelle direction. La construction des hôtel de Crozat et d'Évreux étendent cette stratégie, en visant le symbole du mode de vie de la haute noblesse : l'hôtel particulier. Pierre Bullet est encore chargé du chantier, et construit l'hôtel d'Évreux dans le pan coupé de la place, en intégrant ingénieusement un corps de logis entre cour et jardin, alors que la majorité des constructions de la place ont dû préférer un corps de logis au devant, donnant sur la place, en raison de l'exiguïté des parcelles. À partir de 1718, le comte d'Évreux n'habite toutefois plus l'hôtel, préférant son nouvel hôtel d'Évreux du faubourg Saint-Honoré, devenu à l'époque contemporaine le palais de l'Élysée.

L'hôtel d'Évreux revient en 1738 à Louis-Antoine Crozat, fils d'Antoine Crozat. Il est loué en 1745 au maréchal d’Estrées, avant d'être remanié en 1747 et donné par Crozat à sa fille à son mariage avec le duc de Broglie en 1752. En 1787, il est vendu à un banquier, Louis Pourrat, puis à Joseph Durant en 1809. Il servit jusqu’en 1862 de demeure au président de la Chambre des députés. En 1896, il est acquis par le Crédit Foncier de France, dont le siège est situé à les hôtels Castanier et des Vieux, mitoyens du jardin d'Évreux. En 2009, l'ensemble historique du Crédit Foncier est rénové[9] et vendu à l'émir du Qatar pour 230 millions d'euros[10]. L'hôtel d'Évreux est aujourd'hui surtout occupé par le traiteur Potel et Chabot.


Façade place Vendôme. Deuxième projet

10 ans sans propr

Hôtel de Bullet

Plans.



Le financier Reich de Pennautier fut le premier propriétaire du terrain de cet hôtel. Il vendit le terrain en 1706 et le nouveau propriétaire, Antoine Crozat, fit construire cet hôtel.

Il fut loué en 1745 au maréchal d’Estrées. Il fut remanié en 1747 et donné par le propriétaire à sa fille lorsque celle-ci se maria avec le duc de Broglie en 1752. En 1787, il fut vendu à un banquier, Louis Pourrat, puis à Joseph Durant en 1809 et il servit jusqu’en 1862 de demeure au président de la Chambre des députés. A cette date, il fut occupé par le gouverneur du Crédit Foncier qui y tenait son conseil d’administration.


Architecture[modifier | modifier le code]

Souvent cité comme exemple de l'ingéniosité des hôtels

plan

élévation

atget

plan de turgot

photo aérienne musée



Bibliographie[modifier | modifier le code]

19 place Vendôme - Une renaissance parisienne

Alexandre Gady, Les hôtels particuliers de Paris, du Moyen-Âge à la Belle époque, Paris, Parigramme,

Jean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française. De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès,

Danielle Chadych, Dominique Leborgne, Atlas de Paris. Évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme,

Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Guide du patrimoine : Paris, Paris, Hachette,


Sur la place Vendôme :

La Place Vendôme : art, pouvoir et fortune / Action artistique de la Ville de Paris ; sous la dir. de Thierry Sarmant et Luce Gaume, Paris : Action artistique de la Ville de Paris, 2002

The Place Vendôme : architecture and social mobility in eighteenth-century Paris / Rochelle Ziskin, Cambridge ; New York ; Melbourne : Cambridge university press, 1999


Mignot,

Patrimoine paris pérores de

Pérouse de ontclot


https://5ko.fr/A/Evreux


Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre Gady 2008, p. 47, Jean-Marie Pérouse de Montclos 1989, p. 336
  2. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1989, p. 207-208 ; Danielle Chadych, Dominique Leborgne 2007, p. 60-61
  3. Auparavant intégré au faubourg Saint-Honoré, l'espace concerné n'intègre les limites de Paris qu'en vertu de l'édification de l'enceinte de Louis XIII dans les années 1630, dont il est très proche de la limite ouest, l'actuel boulevard des Capucines.
  4. Danielle Chadych, Dominique Leborgne 2007, p. 64-67
  5. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1989, p. 319-322; Danielle Chadych, Dominique Leborgne 2007, p. 67
  6. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1989, p. 322; Danielle Chadych, Dominique Leborgne 2007, p. 67 ; Alexandre Gady 2007, p. 47
  7. Voir à ce sujet Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.) Les financiers et la construction de l'État : France, Espagne, XVIIe-XIXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011
  8. Mémoires de Saint-Simon, Paris, Hachette, 1899, volume 15, p.363
  9. Voir à ce sujet 19 place Vendôme : une renaissance parisienne, Ante prima, Paris, 2010
  10. Le Crédit Foncier cède son patrimoine à l'émir du Qatar, Les Échos, 2003