Utilisateur:Leznodc/Histoire des relations franco-italiennes (maquette de paragraphe)

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Le XVIe siècle[modifier | modifier le code]

Le cadre politique et social[modifier | modifier le code]

Aucun pays européen n'a été, au XVIe siècle autant influencé par la politique, l'économie et la culture italienne que la France. Les bases de cette influence sont lointaines et remontent à la période ou Avignon, de 1309 à 1377, était la résidence des papes. Après le retour de la papauté à Rome la ville d'Avignon et le Comtat Venaissin continuent à constituer une enclave dans le territoire français dont les principales villes jouent un rôle important dans le domaine commercial et financier[1].

Les entreprises des rois de France en Italie constituent le second moteur des échanges réciproques dans tous les domaines. De 1494 à 1559, les rois de France conduisent en Italie des campagnes militaires dans l'objectif de recouvrer la propriété de seigneuries italiennes qu'ils considèrent faire partie de leur héritage. Ces entreprises remettent en cause les structures politiques de la péninsule et provoquent, au grès de leurs succès et de leurs échecs, tant l'installation de dirigeants politiques ou de commis royaux en Italie, que l'afflux de personnages influents ou de réfugiés politiques à la cour de France. Les italiens ne sont pas neutres dans ces processus : les banquiers italiens installés à Lyon financent, en s'appuyant sur leurs relations financières françaises ou italiennes, les campagnes militaires de François Ier et d'Henri II[1].

François Ier comprend très tôt, mais réalise surtout après la défaite de Pavie qu'une politique culturelle entreprenante constitue un moyen moins couteux et moins aléatoire que les entreprises militaires pour renforcer son prestige et ses entreprises politiques. Il invite à sa cour, protège et joue le rôle de mécène pour de nombreux artistes italiens dont le plus célèbre est sans conteste Léonard de Vinci. Inversement, les politiques culturelles des seigneuries et des grandes villes italiennes, mais surtout celle des papes, offrent aux artistes français de nombreuses opportunités en Italie. Les nombreuses œuvres de Jean de Bologne que l'on peut aujourd'hui admirer dans les villes ou les musées italiens témoignent du succès des artistes français en Italie[1].

Louise de Savoie, la mère de François er, encore qu'elle a grandi en France, reste un membre actif et proéminent de la Maison de Savoie. Elle intervient, en fonction de ses propres intérêts, dans les conflits qui opposent les membres de la famille et soutient son fils quand il utilise certains d'entre eux, dont les plus célèbres restent René de Savoie et Philippe de Savoie-Nemours pour conforter son pouvoir et son influence politique. Cette politique familiale, conjuguée avec l'adoption de Turin comme capitale des États de Savoie et les occupations successives des principautés satellites par la France, font jouer au Piémont un rôle clé dans les échanges, sur tous les plans, entre la France et l'Italie.

Les italiens sont présents dans les élites politiques, militaires et culturelles du royaume de France, et de nombreux prélats Italiens sont à la tête de diocèses ou de bénéfices ecclésiastiques français. Si bien que vers 1560, cette présence commence à susciter de l'hostilité à leur égard. L'italianisme de la cour induit l'anti-italianisme du peuple qui attribue à Catherine de Médicis, et aux mœurs politiques qu'elle aurait hérité de la tyrannie des Médicis, la responsabilité du Massacre de la Saint-Barthélemy. Sous la pression de la Ligue catholique, la majorité des quelques 6000 italiens qui sont présents dans l'entourage d'Henri III quittent la France. Ceux qui restent perdent définitivement la protection de la cour après la mort de la reine mère et l'assassinat du roi en 1589[1].

  • Les personnages clés :
Charles VIII Louis XII François Ier Henri II A Ferrare, elle réunit autour d'elle une cour d'humanistes et de savants venus d'Italie, d'Allemagne, de France, de Suisse. Elle emploie Lyon Jamet et Clément Marot comme secrétaires.
René de Savoie Philippe de Savoie-Nemours
 
René de Birague Blaise de Monluc Renée de France
Catherine de Médicis Georges d'Amboise
 
Charles II d'Amboise Anne de Montmorency Hippolyte d'Este
Catherine de Médicis est considérée comme l'une des plus grands mécènes du XVIe siècle siècle français. Régente, elle poursuit la politique, inaugurée par François er de mise en scène de la monarchie. Alexandre Farnèse Carlo Domenico del Carretto Jean du Bellay Jacopo Sadoleto
  Albert de Gondi *** *** ***


Pour en savoir plus :
Papauté d'Avignon Première guerre d'Italie Deuxième guerre d'Italie Troisième guerre d'Italie
Quatrième guerre d'Italie Cinquième guerre d'Italie Sixième guerre d'Italie Septième guerre d'Italie
Huitième guerre d'Italie Neuvième guerre d'Italie Dixième guerre d'Italie Onzième guerre d'Italie

La langue et la littérature[modifier | modifier le code]

Marguerite d’Angoulême, la sœur aînée de François Ier est une grande admiratrice de la littérature italienne. Elle apprend l'Italien qu'elle finit sans doute par maîtriser plus que convenablement puisque Sante Lancerio, bouteiller du pape, la présente, discutant de théologie, à la table de Paul III, en 1539 à Nice, un matin au petit déjeuner, avec les cardinaux Gasparo Contarini et Jacopo Sadoleto. Elle reçoit à Fontainebleau, Pier Paolo Vergerio et correspond au travers de Luigi Alamanni avec la poétesse Vittoria Colonna dont elle s'applique à imiter, allant presque jusqu'au plagiat, le style poétique. Pier Paolo Vergerio lorsqu'il rend compte de son audience à Luigi Alamanni témoigne du fait qu'elle comprend l'Italien, mais qu'elle n'a pas beaucoup l'habitude de le parler et qu'elle recourt à des mots français ou latin pour se faire comprendre.

A l'inverse, les humanistes français qui enseignent ou travaillent en Italie, font connaitre à leur entourage, les écrivains français. Marc-Antoine Muret qui est un grand admirateur de Pierre de Ronsard et qui est titulaire pendant trente cinq ans de chaires universitaires dans la péninsule, diffuse les œuvres de son poète préféré autour de lui. Gabriello Chiabrera dont la versification a été fortement influencée par les modèles français, et en particulier par les œuvres de Pierre Ronsard, connait celles-ci principalement grâce à Marc-Antoine Muret.

Dès les campagnes militaires de François Ier en Italie, les Français acquièrent de nombreux livres publiés en Italie, et les échanges ne cessèrent de se multiplier. Pour répondre à la demande croissante du public parisien en livres d’humanités, les marchands et libraires français importent directement des livres de Venise et de Florence. De plus, les imprimeurs italiens vienne eux-même vendre leurs livres à Paris et y établissent des dépôts[2]. Le gout des élites pour les livres italiens persiste tout au cour du siècle. Ils représentent 10% au moins des ouvrages de la bibliothèque du poète Philippe Desportes. Catherine de Médicis joue ici aussi un rôle important. Par exemple, quand elle recommande à son fils, le duc d'Anjou, futur Henri III, Jacques Corbinelli, patricien florentin réfugié en France, avec lequel elle est apparentée, pour le poste de secrétaire[3]. Le futur roi apprend, sous sa direction l'Italien[3] et devient un collectionneur passionné de livres italiens au point de disputer à Philippe Desportes ceux que ce dernier à acquis pour 500 écus au cours de leur séjour commun à Venise.

  • Les personnages clés :
Luigi Alamanni Mellin de Saint-Gelais Étienne Dolet Henri II A Ferrare, elle réunit autour d'elle une cour d'humanistes et de savants venus d'Italie, d'Allemagne, de France, de Suisse. Elle emploie Lyon Jamet et Clément Marot comme secrétaires.
François Rabelais Philippe de Savoie-Nemours
 
René de Birague Blaise de Monluc Renée de France
Catherine de Médicis Clément Marot
 
Jean Dorat Pierre de Ronsard Marc Antoine Muret
Catherine de Médicis est considérée comme l'une des plus grands mécènes du XVIe siècle siècle français. Régente, elle poursuit la politique, inaugurée par François er de mise en scène de la monarchie. Bartolomeo del Bene Carlo Domenico del Carretto Jean du Bellay Jacopo Sadoleto
  *** *** *** ***
Pour en savoir plus :
Boccace Dante Alighieri Pétrarque Pétrarquisme
La Pléiade Cinquième guerre d'Italie Sixième guerre d'Italie Septième guerre d'Italie
Huitième guerre d'Italie Neuvième guerre d'Italie Dixième guerre d'Italie Onzième guerre d'Italie

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, t. cinquième, Paris, Desoer, (lire en ligne).
  • Annie Parent-Charon, Centre de recherches ď'histoire et de philologie de la IVe section de l'École pratique des hautes études., Les métiers du livre à Paris au XVIe siècle (1535-1560), Genève, Droz, coll. « Histoire et civilisation du livre » (no 6), , 347 p..
  • (it) Harro Stammerjohann, « italiano in Europa », Enciclopedia dell'Italiano, Rome, Istituto Giovanni Treccani,‎ .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Harro Stammerjohann 2010, §4. Luoghi d’italianità
  2. Annie Parent-Charon, p. 154.
  3. a et b Pierre Bayle 1820, p. 293, entrée : "Jacques Corbinelli"  [lire en ligne]