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Utilisateur:Jill-Jênn/Jean-Pierre Boudine

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Jean-Pierre Boudine, né en 1945 à Marseille, est un professeur agrégé de mathématiques français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille paternelle de juifs russes non religieux venus de Lituanie et de Lettonie au début du vingtième siècle, fuyant des pogroms.
Famille maternelle typiquement marseillaise, avec des ancêtres corses et provençaux.
Ses parents divorcent quand il a dix ans, et dès lors ses études seront chaotiques : deux classes sautées, deux classes redoublées.
Études de piano à l'âge de sept ans, études sérieuses à partir de treize ans, École normale de musique de Paris, avec Cécile de Brunhoff, la mère de Thierry de Brunhoff, l'un des derniers et des plus brillants élèves d'Alfred Cortot. Licence libre de piano à dix-sept ans. Plus tard, élève d'André Gorog.

À cet âge, le sujet est dévoré par trois passions : la musique, la philosophie et les mathématiques.
Par raison philosophique et par facilité, il choisit les études universitaires de mathématiques.

Après la propédeutique passée en une année à Jussieu, il obtient l'année suivante tous les certificats de la licence de mathématiques avec mention bien et très bien.
Faible en physique, il prépare et passe de nombreux certificats d'études approfondies de mathématiques pour "attendre" le nouveau système (maîtrise) qui lui épargne le certificat de Mécanique. Élève de Paul Malliavin, de Claude Néron et de Valentin Poénaru (chez qui il fera son DEA), il abordera avec Poitou la théorie des schémas, quand une autre passion viendra le rattraper en 1965, la politique extrémiste (trotskiste).
Dès lors, il est perdu pour la recherche en mathématiques.

Durant quinze ans, il consacrera tout ses efforts à la construction du "parti révolutionnaire de la quatrième internationale", avant de passer en 1981, cette époque par "pertes et profits".

Dès lors, son intérêt pour les mathématiques est ravivé. Il enseigne en lycée et crée, avec l'aide de deux collègues et celle d'une machine à écrire perfectionnée, le magazine Paradrome, en 1983, pour élèves et enseignants curieux de mathématiques.
Dès cette étape, il développe une conception culturelle des mathématiques, associant les exercices proprement dits à des éléments d'histoire, de philosophie, et d'actualité mathématique.

Paradrome lui permet de nouer des liens avec les héritiers des mathématiciens, Choquet, Walusinski, qui créèrent dans les années 1950 Le Facteur X, et avec ceux qui animèrent ensuite Le Petit Archimède.
Ce sera l'occasion de former une équipe qui mettra sur pied en 1985 Tangente, magazine de l'aventure mathématique, dont Jean-Pierre Boudine sera fondateur et rédacteur en chef les trois premières années.
Tangente donnera à la popularisation des mathématiques une dimension nouvelle.

A la suite de l'opération lancée par le ministre Hubert Curien Mille chercheurs, mille classes, se crée chaque année Science en Fête, à l'organisation de laquelle Jean-Pierre Boudine s'associe, en même temps que d'autres animateurs de l'association MATh en JEANS.

C'est une époque faste pour la vulgarisation (ou popularisation) des sciences, tandis que le lancement de Sciences et Vie Junior remporte un plein succès. Son rédacteur en chef, Sven Ortoli, demande à Jean-Pierre Boudine d'assurer la page mathématique, signée Professeur Cosinus, ce qu'il fera pendant huit ans. Les chroniques seront plus tard rassemblées dans le livre La géométrie de la chambre à air (Vuibert).

En 1989, Jean-Pierre Boudine crée le magazine Quadrature, qui poursuit le même but que Tangente pour des étudiants plus avancés.

Lorsque Jean-Pierre Boudine imagine de lancer en France le grand concours de mathématiques australien, il rencontre son inventeur, Peter O'Halloran, et cherche des appuis. Ce concours est basé sur une formule originale, inutilisée en France à cette époque, du moins pour les mathématiques, le questionnaire à choix multiples (QCM). Sven Ortoli entraîne Science et Vie dans l'aventure, qui recevra également le soutien de Hachette Education.

Avec son ami André Deledicq, enseignant, Jean-Pierre Boudine obtient un certain soutien de l'inspection générale, qui tentera plus tard d'introduire les QCM dans les examens français. Les deux compères créent l'association du Kangourou des mathématiques, dont Jean-Pierre Boudine sera Président, et lancent le concours (1991), qui remportera (et remporte toujours) un grand succès, et sera récompensé par le prix d'Alembert de la société mathématique de France.

En 1995, un mathématicien marseillais, Christian Mauduit, propose à Jean-Pierre Boudine de coordonner un projet européen dirigé par l'Université de la Méditerranée. Il s'agit de concevoir un ensemble de tests de niveau en mathématiques, qui puisse être passé par ordinateur dans des conditions de fiabilité satisfaisante. Le cadre européen est celui dit Leonardo da Vinci, c'est à dire le cadre des projets éducatifs voués à la formation continue et professionnelle.

Ce projet, d'acronyme AEVEM (automates d'évaluation en mathématiques) sera réalisé avec l'aide d'un large partenariat européen. Les pratiques qui en résulteront seront appliquées durant plusieurs années à la faculté des sciences de Luminy.
Aujourd'hui, Jean-Pierre Boudine participe à l'évolution de ce projet qui utilise désormais le progiciel WIMS, toujours dans un cadre largement international.

Professeur agrégé de mathématiques, Jean-Pierre Boudine n'a jamais cessé de pratiquer la musique, pianiste jouant seul ou dans des formations de musique de chambre le grand répertoire classique et moderne.
Son intérêt le porte davantage vers la création que vers la gestion. Il aime écrire. En dehors du recueil déjà cité, et (en collaboration) d'un livre de solutions des problèmes d'olympiades internationales, il a publié "Homo Mathematicus" (Vuibert 2000), une reflexion approfondie sur le sens de l'activité mathématique dans l'histoire humaine, et Le Paradoxe de Fermi (ALEAS, 2002) un conte philosophique impressionnant.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • La géométrie de la chambre à air, Vuibert 1998 et Magnard 1998
  • Olympiades Internationales de Mathématiques, Éditions du Choix 1998
  • Homo Mathematicus, Vuibert 2000
  • Le Paradoxe de Fermi, ALEAS 2002

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