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Jacques Cassar, pionnier des recherches sur Camille Claudel[modifier | modifier le code]

Jacques Cassar est né le 29 janvier 1923 à Souk-Ahras. Après des études d'histoire à la Sorbonne, il est nommé professeur d'histoire au lycée Eugène Albertini (actuellement lycée Mohamed Kerouani) de Sétif en 1953. Il quitte l'Algérie en 1957 pour Boulogne sur mer où il nommé professeur au lycée Mariette.

Parallèlement à son métier d'enseignant, il anime la vie culturelle boulonnaise en organisation des expositions d'artistes locaux (Gil Franco, ...) ou historiques (en 1968 par exemple, l'exposition "Le Premier Empire dans les collections boulonnaises[1]) et en proposant des conférences sur des thèmes variés (Hokusai, Charles Dickens, ...).

Il mène également, dès son arrivée à Boulogne sur mer, des travaux de recherche d'abord sur la jeunesse et les ancêtres de Paul Claudel. Très rapidement, il étend ses recherche à la sœur de Paul Claudel, Camille Claudel. Seuls quelques spécialistes de l’œuvre de Paul Claudel connaissaient l’existence de cette sœur et voyait son reflet dans certains de ses personnages de théâtre. Jusque dans les années 1980, le grand public a ainsi ignoré jusqu’au nom de Camille Claudel. Les encyclopédies et les dictionnaires donnaient l'année 1920 comme étant l'année de son décès alors qu'elle est morte 1943 à l'asile de Fontevergue.

Jacques Cassar a été le premier artisan de la renaissance de cette artiste après ce long silence entretenu sur sa vie et son œuvre.

Première manifestation de cette redécouverte par le public, ses cahiers et fiches de recherche ont servi de matière à l'écriture la pièce "Camille Claudel, une femme" crée par Anne Delbée et Jeanne Fayard en 1981[2]. Le catalogue de l'exposition Camille Claudel [3]au musée Rodin en 1984 porte la mention "en hommage à Jacques Cassar" et la préface de madame Monique Laurent, alors conservatrice du Musée, expose comment elle voit les contributions du chercheur.

Son décès brutal, le 28 novembre 1981, a interrompu brutalement ses travaux et son projet de publication d'un ouvrage.

"Dossier Camille Claudel[4]" ne verra le jour que 6 ans plus tard sous l'impulsion de son épouse, Bernadette Cassar-Trétan, en collaboration avec Jeanne Fayard et avec le soutien de Maurice Lèbre. $$

De Paul à Camille[modifier | modifier le code]

L'intérêt de Jacques Cassar pour Paul Claudel remonte à sa jeunesse. Il a écrit dans ces cahiers de souvenir sur sa vie à Souk-Ahras :

Le jeudi […] je me rendais en pèlerinage chez mon libraire. Il avait le goût sûr. Je lui dois certainement d’avoir découvert à l’âge où d’autres s’en tiennent à des littératures plus faciles, Romain Rolland, Valéry, Mauriac et surtout Claudel qui, pour moi aujourd’hui, plus qu’un écrivain demeure un père spirituel.

En 1957, Jacques Cassar dépose un sujet de thèse à la Sorbonne en littérature et histoire de la littérature, auprès du professeur Jacques Robichez puis, à la retraite de celui-ci, auprès du professeur Maurice Molho. Il intitule sa recherche Paul Claudel, sa jeunesse, sa vie et ses ancêtres. Il a décidé de mettre à jour l’arbre généalogique de Paul Claudel et d’aller sur place vérifier chaque information, en recherchant les villages et les fermes où ont réellement vécu les personnages dont le poète s’est inspiré, ou auxquels il a donné vie dans son théâtre. Des travaux ont été rédigés et publiés dans le Bulletin de la Société Paul Claudel [5][6][7] et dans les Claudel Studies[8][9]. Ils s'inscrivent totalement dans le cadre de son projet de thèse.

En 1954, Paul Claudel évoque dans les Mémoires improvisées[10] la façon dont il a vécu l’évolution de sa relation avec sa sœur, Camille.

En 1958, Jacques Cassar écrit à Maurice Noël, rédacteur en chef du Figaro littéraire, qui a consacré un numéro spécial du journal Le Figaro au poète. La réponse de celui-ci, le 6 octobre 1958, montre que le contenu de la lettre envoyée exprimait un intérêt et des interrogations au sujet de Camille en lien avec les recherches qu'il menait sur la jeunesse de Paul Claudel  :

[…] J’ai été extrêmement content de lire dans votre lettre ce jugement « Il est impossible d’évoquer la jeunesse de Claudel sans parler de Camille ». [...] C’est bien plus encore que vous ne le dites : c’est cette fille de génie qui a créé chez son frère adolescent l’exigence de la grandeur.

La suite de la lettre donne des orientation précieuses pour un travail de recherche sur cette artiste :

Dans le numéro spécial que j’ai composé pour la mort de Claudel, j’ai mis un accent assez vif sur cette fécondation du frère par la sœur, et il y a, déjà connu, un écrit décisif, c’est la préface de Claudel à l’exposition au musée Rodin des œuvres de sa sœur. Il y a bien d’autres choses dans le Journal si Pierre Claudel vous en communique les extraits. [...] Je souhaite que vous sachiez parler de tout cela, mais cela ne se peut faire sans grande investigation. Les biographes de Claudel, sans doute pour des convenances légitimes, passent à côté de la vérité. C’est une « tièdasse » abominable à boire. Je vous en conjure, ne les imitez pas ! […]

La réponse de Jacques Cassar, le 12 octobre 1958 évoque sa visite à Villeneuve sur Fère et l'impression forte qu'elle lui a fait :

Un tel pays ne pouvait pas ne pas marquer profondément ces passionnants et ces violents que furent Paul et Camille. Passionnés, violents, mais aussi je pense déjà très conscients non pas tant de leur valeur que de leur « différence ». Nous étions les Claudel…

Elle évoque aussi Camille et précise les questions qu'il se pose :

Camille ? – Ah ! c’est un sujet terriblement triste et dont il m’est difficile de parler. Il y a incontestablement un problème Camille. [...] je crois qu’il faudrait encore approfondir cette question. Et c’est là que les difficultés commencent. À quelle source de renseignements puiser pour connaître dans le détail l’historique des rapports entre Camille et Rodin ? [...] Et – ceci me paraît capital – comment la famille Claudel, cette « famille bourgeoise », a-t-elle jugé cette liaison scandaleuse ? Ne serait-elle pour rien dans la rupture ? Camille était-elle réellement folle, Paul n’a-t-il rien tenté pour la sauver du désespoir ? Mais peut-être avait-il déjà quitté la France ? Les questions que je me pose sont peut-être très éloignées de la réalité ? Peut-on me reprocher de les poser ? Vous, qui avez été avec Claudel « dans le drame de cette année 43 », qu’en pensez-vous ? Si vous avez quelque loisir, je serais fort heureux d’avoir un avis aussi autorisé que le vôtre ?

Le 16 octobre, Maurice Noël lui répond en évoquant la liaison entre Camille Claudel et Auguste Rodin :

Comme il m’est difficile de répondre à votre lettre.

[...]

Cher Monsieur, cette histoire-là, qui est absolument capitale dans l’explication de Claudel, vous ne pourrez l’écrire qu’après de longues investigations. À qui aller pour connaître l’histoire Rodin-Camille Claudel ? Il ne reste guère de survivants et, je vous le dis, n’allez pas penser à une sorte de liaison régulière. Rodin avait des femmes, mais n’avait pas une femme. [...] Si vous gagnez la confiance de Pierre Claudel,vous pourrez trouver sans doute dans le « Journal », encore inédit, bien des choses. Votre lettre vous montre à mes yeux dans un stade de simple initiation. De ce côté-là, vous aurez encore beaucoup à travailler, mais souvenez-vous bien que Camille a été, j’en suis convaincu, la semence de génie de Paul, et cette parole n’est pas pour le temps de sa liaison avec Rodin, mais pour le temps de leur adolescence, tant pendant les vacances dans la maison que vous connaissez à Villeneuve que leur cohabitation boulevard Port-Royal…

sur les traces de Camille et de son œuvre[modifier | modifier le code]

la genèse du livre[modifier | modifier le code]

les apports de la recherche[modifier | modifier le code]

l’impact du livre[modifier | modifier le code]

Colloque en l'hommage à Jacques Cassar : "Jacques Cassar et Camille Claudel - Histoire d'une découverte[modifier | modifier le code]

programme colloque
Programme du colloque - Hommage à Jacques Cassar - 18 novembre 2006 [auteur de l'affiche à trouver]

Le 18 novembre 2006, pour l'anniversaire des 25 ans de sa mort, un colloque est organisé par Jeanne Fayard et Silke Schauder à l'Université Paris 8, Saint Denis. Le programme du colloque montre son organisation en temps de témoignage et tables-rondes. Les témoignages ont mis en avant la qualité humaine et la rigueur de pensée de l'homme. Dans les tables-rondes, les contributeurs ont mis en avant l'impact de l'ouvrage[4] dans leur vision de la vie de de l’œuvre de Camille Claudel. La diversité de leurs champs d'intervention (recherche, littérature, danse, ... ) montre l'intérêt qu'ils ont trouvé à avoir un accès direct aux sources historiques.

Témoignages[modifier | modifier le code]

Pierre Claudel

François Claudel

Contribution aux tables-rondes[modifier | modifier le code]

Marie-Jo Bonnet : J'ai découvert le livre de Jacques Cassar en 1989 et ça été pour moi un choc de lire les lettres de Camille Claudel de l'asile. [...] Le livre de Cassar est un monde à lui tout seul, il faut se laisser plonger dedans et se laisser porter par les prises de consciences et les inévitables indignations[11]page 23.

Christine Farre : En 1987, j'ai découvert le "Dossier Camille Claudel" de Jacques Cassar. Je ne connaissais que très mal la vie de Camille Claudel. Plonger dans le document bien loin des romances fut pour moi fondateur[11]page 37.

Sylvie Leleu-Merviel : [...] Jacques Cassar fait œuvre d'historien et nous propose la Camille la plus vraie, à travers les faits incontestables qui tissent la trame de son existence. C'est donc l'outil indispensable à qui veut créer un "regard" original sur cette destinée inouïe, comme je l'ai fait moi-même dans ma Rapsodie bancale et détraquée[11]page 49.

Recensions[modifier | modifier le code]

Citations de l'ouvrage[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Programme du colloque en Hommage à Jacques Cassar[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Cassar, Le Premier Empire dans les collections boulonnaises , Boulogne-sur-Mer, 1968. [28 avril-2 juin. Musée municipal. Catalogue par Jacques Cassar.], Musée municipal, (lire en ligne)
  2. Jacques Cassar, Dossier Camille Claudel, nouvelle édition, revue et augmentée, Paris, Archimbaud et Klincksieck, , 433. (ISBN 978-2-252-03783-6), préface de Jeanne Fayard, pages 35-42
  3. Monique Laurent et Bruno Gaudichon, Camille Claudel, Paris, Musée Rodin, , 144 p.
  4. a et b Jacques Cassar, Dossier Camille Claudel, Paris, Séguier, , 512 p. (ISBN 2-906284-06-8)
  5. Jacques Cassar, « Claudel en son jeune temps », Bulletin de la société Paul Claudel, no 32,‎ ??
  6. Jacques Cassar, « L’enracinement claudélien, le problème des ascendances », Bulletin de la société Paul Claudel, no 45,‎ ??
  7. Jacques Cassar, « Turelure personnage historique », Bulletin de la société Paul Claudel,, nos 58,59,‎ ??
  8. Jacques Cassar, « Claudel et l’histoire de Villeneuve-sur-Fère », Claudel Studies, vol. II, no 1,‎ ??, p. 81-94
  9. Jacques Cassar, « Nicolas et Athanase Cerveaux, prêtre et médecin dans l’ascendance de Paul Claudel », Claudel Studies, vol. VII, no 1,‎ ??, p. 5-20
  10. Jean Amrouche, Mémoires improvisées, Paris, Gallimard, 1954, 1969,2001 (ISBN 207021527X)
  11. a b et c Jeanne Fayard et Silke Schauder, Hommage à Jacques Cassar - Jacques Cassar et Camille Claudel-Histoire d'une découverte., , 63 p., p. 23
  12. Sophie Gauthier, Marie-Victoire Nantet, Marie-Domitille Porcheron et Anne Rivière, Sur les traces de Camille et Paul Claudel. Archives et presse, Poussière d'Or, (ISBN 2-9526096-3-2)