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Utilisateur:JCM19100/Brouillon

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Vania de Gila-Kochanowski, né le à Cracovie (Pologne), mort le à Clermont-de-l'Oise est un linguiste et anthropologue français d'origine tsigane balto-slave. Il a écrit indifféremment sous les noms de Jan Kochanowski et Vania de Gila.

Enfance[modifier | modifier le code]

Vania de Gila-Kochanowski appartient par sa mère Al'eksandrina Zhilonko (alias Rosalia Petrov) aux clans tsiganes de Gila et Stonga et par son père Constantin (Kostia) Kochanowski à celui d'Alekseyev [1]. Elevé dans la religion catholique, il nomadise avec sa famille jusqu'à l'âge de neuf ans avant d'être scolarisé [2]. Lors d'une visite de classe, il est remarqué par le président letton (sans doute Gustav Zemgals). Après la signature du Pacte germano-soviétique, il doit fuir le collège d'Aglona et se réfugier au collège de Rezekne puis quelques mois plus tard, sa mère le fait inscrire sous le nom de Petrov au lycée français[3] de Riga. Il y obtiendra son baccalauréat en juillet 1942 et entrera en propédeutique à la faculté de Lettres. Ses parents séparés, son père s'engage dans l'armée et disparaîtra dans les combats autour de Smolensk. A l'arrivée des nazis en Lettonie, Vania de Gila-Kochanowski est le témoin impuissant du génocide contre son peuple [4].

Vania collégien

Engagement militaire[modifier | modifier le code]

Le , il est arrêté à Riga puis déporté à Tsarskoye Selo près de Leningrad. Il s'en évade en septembre mais il est repris et emprisonné à Aluksne puis Valmiera, Riga, Kovno, à nouveau Riga puis Salaspils. En juillet 1944, il est transféré en France (Paris et Satory) dans le cadre de l'organisation Todt. Le 11 août 1944, il s'évade à nouveau, rejoint la Résistance et entre à Paris avec les Américains le 24. Il s'engage alors dans l'armée polonaise en exil sous commandement britannique. Il sera décoré de la médaille de Guerre (War Medal 1939-1945).

Vania de Gila-Kochanowski a été naturalisé français par décret du (J.O. du 19 avril 1959)

Activités artistiques[modifier | modifier le code]

Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, il se produit sur les scènes parisiennes comme "danseur de caractère"[5].

Vania danse, Parc de Sceaux vers 1950

Activités universitaires[modifier | modifier le code]

Le 17 décembre 1955 il est admis à la Société de Linguistique de Paris (SLP) dont il restera membre toute sa vie. Il y côtoie, ainsi qu'à l'université des maîtres prestigieux comme le linguiste André Martinet ou l'indianiste Jules Bloch.

Le 10 juin 1960, il obtient son doctorat de Lettres et Sciences humaines à Paris (Sorbonne) pour sa thèse démontrant l'unité de la langue romani. Elle sera publiée en 1963 à New Delhi (Inde) sous le titre Gypsy Studies[6] par le professeur Ragu Vira.

Le 8 novembre 1983, il obtient son doctorat d'Etat en Ethno-sociologie à Toulouse-Le Mirail pour sa thèse sur l'identité des Romané Chavé. Il faut noter qu'il est le premier Tsigane membre de la SLP et le seul en France et sans doute dans le monde à avoir soutenu avec succès deux thèses de doctorat sur les questions tsiganes.

Après avoir travaillé à Paris pour le CNRS et le Palais de la Découverte, il effectue plusieurs séjours de recherche pour diverses universités indiennes.

Activités socio-politique[modifier | modifier le code]

Dès 1963, il danse devant Jawaharlal Neru puis il fera la connaissance de sa fille Indira Gandhi et enfin Sonia et Rajiv. Le 26 janvier 1964, au Curzon Club de Delhi, il est le seul savant étranger à soutenir le choix du hindi comme langue véhiculaire officielle de l'Inde. De 1978 à 2000 il participe à tous les Congrès de l'organisation mondiale tsigane dont il sera plusieurs fois membre du Praesidium. Il ne semble pas qu'il ait participé au premier congrès à Londres (7-8 avril 1971) bien qu'il soit allé à un colloque sur l'éducation à Oxford (25-27 mars) et soit rentré par la capitale anglaise. Il fonde l'association Romano Yekhipe France. Durant près d'un demi-siècle, il cherche à créer en France ou en Inde un Centre International de la Culture Indo-Romani[7].

Le 25 avril 1988, il est nommé membre de Conseil National des Langues et Cultures Régionales. Il se porte également partie civile auprès des organisations juives dans le procès du révisionniste Faurisson.

Il est membre de l'Union Lettonne.

Vania et le Bureau de la Romani Union auprès d'Indira Gandhi, à Chandigarh le 29 octobre 1983.

En Inde, il participe activement avec son ami Weer Rajendra Rishi à l'organisation des deux festivals ROMA de Chandigarh. Il établit également des contacts étroits avec l'organisation All India Banjara Seva Sang (AIBSS) représentative de plusieurs millions de Banjara ainsi qu'avec son président Ranjit Naïk. Inlassablement, il demandera le reconnaissance de jure de la nation romani par l'Inde.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Vania de Gila, Les noms de famille chez les Tsiganes baltes, Paris, Etudes Tsiganes, 2è année n°3 juillet 1956
  2. Jean-Claude Mégret, Vania de Gila-Kochanowski, un savant tsigane, Paris, L'Harmattan, , 420 p. (ISBN 978-2-343-12085-0), p. 19 et suivantes
  3. « Lycée français de Riga »
  4. Vania de Gila-Kochanowski, Le "Crime" des Tsiganes balto-slaves de Lettonie, , 3 p.
  5. Gérard Gartner, Mateo Maximoff (Carnets de route), Alteredit, , 493 p. (ISBN 2-84633-134-0), p. 179
  6. Jan Kochanowski, Gypsy Studies (Introduction à la phonologie du tsigane d'Europe), New Delhi, International Academy of Indian culture, , 2 vol. 400
  7. Jean-Claude Mégret, Vania de Gila-Kochanowski, op. cit., p. 304

Principales publications[modifier | modifier le code]

Sur plus d'une centaine de déclarations, articles et ouvrages recensés dans sa bibliographie [1], voici quelques autres publications parmi les plus notables :

  • Tsiganes noirs, Tsiganes blancs, in Diogène n=° 63, Paris, 1968.
  • Migrations aryennes et indo-aryennes, in Diogène n=°149, Paris, 1990.
  • Identité des Romané Chavé (Tsiganes d'Europe), Thèse de Doctorat d'Etat, Toulouse-Le Mirail, 1984, 600 p.
  • Romano atmo, l'âme tsigane (roman), Ed. Wallâda,1992.
  • Parlons tsigane, L'Harmattan, Paris, 1994.
  • Le Roi des Serpents, bilingue, Ed. Wallâda, 1996.
  • Précis de la langue romani littéraire, L'Harmattan, Paris, 2002, 472 pages dont 203 bilingues.
  • Mòwmy po romsku : historia, kultura i język narodu romskiego (édition polonaise de Parlons Tsigane), Związek Romòw Polskich, Szczecinek, 2003 et 2005.
  • La Prière des Loups, bilingue, Ed. Wallâda, 2005.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Claude Mégret, Vania de Gila-Kochanowski, un savant tsigane, op. cit., p. 374