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Utilisateur:Centre PRIM/Brouillon

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== PRIM (Productions Réalisations Indépendantes de Montréal) ==

PRIM est un centre d'artistes autogéré œuvrant dans le domaine des arts médiatiques à Montréal. PRIM est ouvert à tout artiste ou producteur professionnel indépendant désirant utiliser ses ressources à des fins artistiques, communautaires ou de recherche.

==== Historique ====

Fondé en 1981, l’origine de PRIM est bien antérieure toutefois et est liée de près à la scène artistique montréalaise des années 1970 où le nouveau médium vidéographique prenait une place grandissante. En effet, à partir de 1972, la galerie Véhicule Art a joué un rôle important dans la création et la diffusion des arts à Montréal. Il s’agissait d’un regroupement indépendant et autogéré, avec un fort penchant pour les nouvelles pratiques, les arts multidisciplinaires et la vidéo, présentant tant des œuvres québécoises qu’internationales. Le volet vidéo devint autonome en 1976 avec la création de Vidéo Véhicule, qui offrait l’accès à des équipements de montage et dont la programmation originale constituait à l’époque l’une des plus importantes fenêtre sur l’art vidéographique au Canada. Vidéo Véhicule se sépara complètement en 1981 pour devenir Productions et Réalisations Indépendantes de Montréal (PRIM). Quant à Véhicule Art, il disparut en 1982.

Comme à ses débuts, PRIM est mû par les mêmes objectifs et la diversité d’activités offerte a sans cesse stimulé son développement : soutien à la production indépendante, intérêt pour l’expérimentation, accès aux technologies, mélange des disciplines et initiatives de diffusion. Avec l’acquisition d’équipement vidéo ¾ couleur, l’organisme a permis aux artistes montréalais de travailler avec ce médium et a accueilli également des artistes internationaux. Des échanges eurent lieu entre autres avec des galeries de New York et San Francisco dédiées à la vidéo. En 1984, l’artiste japonais Ko Nakajima vint présenter son dispositif de manipulation électronique des images. À Montréal, certains des membres de PRIM issus du domaine de la musique électronique s’intéressaient à l’abstraction et aux méthodes expérimentales pour créer des images et des sons avec les nouvelles technologies. Mais la création était variée, à l’image de la diversité des formes qui apparaissaient dans l’art vidéo au cours des années 1980 et de son croisement avec d’autres disciplines. Neam Cathod, Michel Giroux, François Girard, Luc Bourdon, Istvan Kantor, Barbara Steinman et Édouard Lock sont parmi les artistes montréalais qui ont alors fait de PRIM un lieu dynamique de rencontre et d’expérimentation.

Au début des années 1990, PRIM a connu un important développement comme centre de recherche et de création multimédia. Des subventions ont permis d’acheter de nouveaux équipements et d’implanter trois nouveaux secteurs : création audio dans un studio 16 pistes, infographie avec logiciel de manipulation 3D de l’image et vidéo interactive sur vidéo disque. Pour soutenir la qualité technique des productions vidéo, les équipements de tournage et de montage sont passés au format Betacam. Suivant l’expansion de la vidéo et la diversité de ses utilisations non commerciales, le réseau des membres s’est aussi élargi au-delà de la communauté artistique pour inclure par exemple des groupes communautaires.

En 1995, PRIM a fait un autre bond en avant en emménageant à l’Usine_C, haut lieu de la création et de la diffusion des arts multidisciplinaires et des arts de la scène. À cette époque survient aussi un enjeu capital pour les services techniques : le virage numérique. PRIM parvient rapidement à réaliser la mise à niveau de ses équipements afin de répondre aux nouveaux standards professionnels, adoptant la plateforme AVID pour le montage de l’image et le système Pro Tools pour le travail audio.

Au-delà des ressources techniques, le soutien à la création continue de se développer au cours des années 1990, à travers divers programmes de bourses, de résidences et de coproduction. Les projets ponctuels de diffusion et les échanges internationaux se sont également poursuivis, avec notamment une participation au festival vidéo de Manosque en France, la venue à Montréal de l’artiste multimédia italien Gianni Toti, et l’initiative d’une programmation d’œuvres québécoises au festival d’art vidéo de Casablanca de 1997 à 2000.

L’année 2003 a marqué un tournant décisif pour PRIM, alors que l’organisme a fait l’acquisition d’une ancienne caisse populaire sur la rue Fullum. La propriété d’un immeuble adapté à ses besoins représente un accomplissement, et un fait rare pour un centre autogéré, et permet d’envisager de nouveaux développements sur des bases solides. Au niveau du renouvellement technologique, l’équipement de tournage et les plateformes de post-production sont passés à la Haute Définition en 2006.

L’ère du numérique a rapidement étendu l’usage de la vidéo au domaine de la production cinématographique. Ainsi, conjointement au développement continu des secteurs de l’audio, du multimédia et de la vidéo d’art, PRIM est aussi devenu un lieu privilégié pour les cinéastes indépendants. À travers les programmes d’aide, le soutien notamment à la production documentaire a pris une place importante au sein des orientations artistiques au cours des années 2000. Des cinéastes de renom en documentaire d’auteur au Québec ont investi les studios de PRIM, dont André-Line Beauparlant, Catherine Hébert, Helen Doyle et Sylvain L’Espérance. Tous les genres du court métrage y trouvent aussi leur place.

Le programme de résidence permet à PRIM de jouer un rôle majeur ces dernières années dans la création en arts médiatiques à Montréal, accueillant des artistes établis à l’invitation du conseil d’administration. Avec une variété de pratiques, allant de l’art vidéo au cinéma d’auteur, en passant par l’installation et la création web, ces résidences ont vu la production de nouvelles œuvres par plusieurs artistes et cinéastes de renom, dont Robert Morin, Donigan Cumming, Denis Côté, Manon Labrecque, Chantal Dupont et Nelson Henricks, pour n’en nommer que quelques-uns. La création audio fut également soutenue avec des résidences offertes notamment à Monique Jean, Emmanuel Madan et Christian Calon. Les échanges internationaux contribuent toujours aussi au dynamisme du centre. Des artistes étrangers sont accueillis en résidence ponctuellement, par exemple dans le cadre d’une participation au programme des Pépinières européennes pour jeunes artistes, ainsi qu’à l’occasion d’un partenariat entre PRIM, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Centre for Contemporary Arts de Glasgow en Écosse. Enfin, l’expertise technique du personnel de PRIM et les formations offertes n’ont cessé de constituer une ressource précieuse pour les artistes travaillant avec les nouvelles technologies.