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Nicole Boudreau[modifier | modifier le code]

Nicole Boudreau
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Biographie
Naissance
(74 ans)
Noranda, Abitibi (Québec)
Nationalité
Canadienne
Activité
Communicatrice, activiste, femme politique

Nicole Boudreau (née 1949) est une communicatrice, activiste et femme politique québécoise.

Dès les années 1970, elle milite pour l'indépendance du Québec et pour la protection du français entre autres causes politiques et sociales.

En 1986, elle devient la première femme à occuper le poste de présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. À ce titre, on lui doit notamment une campagne pan-québécoise pour la valorisation de la Loi 101, campagne qui se solde au printemps 1988 par une marche qui attire plus de 30 000 personnes dans les rues de Montréal.

Dans les années 1990, elle s'illustre également comme porte-parole des Partenaires pour la souveraineté pendant la campagne référendaire de 1995.

Jeunesse, formation et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Vue générale de la ville de Noranda (Québec) en 1937 avec, en arrière-plan, la Mine Noranda.

Nicole Boudreau nait le 14 septembre 1949 dans une famille de la classe ouvrière de Noranda, en Abitibi. Elle est la dernière de sept soeurs. Son père est acadien (les Boudreau viennent de Petit-Rocher, près de Bathurst) et son arrière-grand-mère maternelle est innue[1].

Les parents de Nicole Boudreau ont des revenus modestes, mais aussi, selon les dires de la principale intéressée, « une grande richesse à cause de la vie familiale très développée et d'une volonté profonde d'avoir des enfants éduqués socialement et dans la vie »[2].

Après ses études primaire et secondaire, la jeune Nicole Boudreau arrive à Montréal à l'âge de 22 ans[3]. Elle fait un baccalauréat ès arts puis poursuit ses études en animation radio. De retour en Abitibi, elle fait la rencontre du cinéaste François Beauchemin, qui agit comme directeur de la photographie du film Bulldozer, réalisé par Pierre Harel. Le couple se marie quelque temps plus tard[4].

Revenue à Montréal, Nicole Boudreau fait ses véritables débuts dans le monde des médias. Elle succède notamment à Camille Leduc à la barre de l'émission Les événements sociaux, présentée sur les ondes de CKAC, et assume le poste de directrice des communication à la Conférence des communautés ethniques[5]. Communicatrice douée, Nicole Boudreau travaille comme animatrice de radio pendant quelques années[6].

La femme engagée[modifier | modifier le code]

Très jeune, Nicole Boudreau s'engage dans une vaste gamme de causes à caractère social ou politique, à commencer par les mouvement pour la libération des prisonniers politiques et pour la défense des droits des femmes au début des années 1970. À la suite de l'élection du Parti québécois (PQ), en 1976, elle s'implique également dans le mouvement pour la protection de la langue française et dans celui pour l'indépendance du Québec[7].

Au cours des décennies suivantes, Nicole Boudreau se démarque de plus par son implication pour l'intégration des immigrants, la lutte à la pauvreté et la protection de l'environnement[7].

La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal[modifier | modifier le code]

Souverainiste de la première heure, Nicole Boudreau milite au PQ jusqu'au référendum sur la souveraineté-association de 1980. À la suite de l'échec référendaire, elle quitte les rangs du PQ pour s'impliquer plutôt dans la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM). La principale intéressée explique avoir fait la transition en raison non pas du résultat décevant du référendum, mais bien à cause de « l'attitude défaitiste des militants péquistes » au lendemain du vote:

« Au lieu de l'envisager comme une catastrophe, les militants de la SSJB semblaient quand même heureux que 40 p. cent des répondants aient voté oui; ils se disaient qu'il restait un gros travail de sensibilisation à accomplir auprès des 60 p. cent de citoyens qui avaient coché la case du non. Cela correspondait davantage à mon état d'âme personnel »[8].

Membre de l'organisation depuis 1980, Nicole Boudreau devient présidente de la SSJBM à partir de 1986[9]. Âgée de 36 ans au moment de sa nomination, elle devient la première femme de l'histoire à occuper ce poste[10]. Consciente de prendre le pouvoir à un moment difficile à la fois pour le nationalisme québécois et pour la Société, qui a une réputation très conservatrice, Nicole Boudreau s'exprime en des termes encourageants le soir de sa victoire: « C'est une victoire pour les femmes, mais aussi une victoire pour la SSJB. Cette nomination aidera sûrement à démystifier l'image de société réactionnaire que bien des gens ont de la SSJB »[11]. Du même souffle, Nicole Boudreau promet dès le premier jour d'être une « présidente d'animation, pas une présidente de prestige »[12].

Comme présidente de la SSJBM, Nicole Boudreau a des priorités claires: elle veut avant tout s'atteler à la défense de la Loi 101, à la réunification des forces indépendantistes au-delà des allégeances partisanes, et à l'enseignement de l'histoire dans les écoles[13].

La défense de la langue française[modifier | modifier le code]

La défense de la langue française est une préoccupation constante pour Nicole Boudreau, tant à titre de présidente de la SSJBM qu'à titre de citoyenne de la société civile. Son engagement pour la protection de la langue est indissociable de son engagement pour la justice sociale et pour l'indépendance du Québec.

La Marche pour le français du 17 avril 1988[modifier | modifier le code]

Au mois de décembre 1986, Nicole Boudreau organise un premier rassemblement en soutien au renforcement des lois linguistiques du Québec à l'Aréna Paul Sauvé[14]. Ce rassemblement, qui attire quelque 4 000 personnes, anticipe la mobilisation monstre du printemps 1988.

Le 7 mars 1988, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et le Mouvement national des Québécois lancent un appel à la mobilisation de tous les Québécois et les Québécoises « pour le droit de vivre en français au Québec »[15]. Du même coup, Nicole Boudreau annonce la tenue d'une tournée nationale d'information sur l'état de la Loi 101 entre le 21 mars et le 17 avril. Au cours de cette offensive, qui vise avant tout les jeunes, les représentants de la SSJBM et du MNQ informent la population de toutes les régions de la province sur divers aspects de la question linguistique et recueillent des mémoires et des témoignages afin d'élaborer un consensus national sur l'action à privilégier dans le futur[16].

Tout au long de la campagne, les représentants des deux organisations font de plus circuler une pétition appuyant le droit de vivre en français. Chaque signataire est prié de verser 1,01$ au Fonds pour un Québec français. La pétition, qui doit porter 101 000 signatures, est éventuellement présentée au premier ministre Robert Bourassa[17].

« En lançant cette pétition payante », explique Nicole Boudreau en conférence de presse, « nous désirons soulever le paradoxe d'un peuple de parlants français, majoritaire sur son territoire et qui doit se cotiser [...] pour assurer la défense de ses droits fondamentaux ». Au passage, la présidente de la SSJBM rappelle que l'organisme Alliance-Québec a déjà reçu 1 million de dollars du gouvernement fédéral pour la « défense de ses droits »[18].

Au terme de la tournée nationale, la SSJBM et le MNQ organisent une grande marche « pacifique et joyeuse » à Montréal. Les organisateurs prévoient la participation de quelque 5 000 personnes à la marche du 17 avril 1988; l'événement attire plus de 30 000 personnes. « Ce dimanche-là, à 1 heure 01 minute [...] près de 30 000 personnes défilèrent dans les rues de Montréal, à l'appel de la SSJB et du Mouvement national des Québécois. Une foule immense mobilisée pour le "droit de vivre en français" », résume la SSJBM[19]. La marche du 17 avril 1988 est largement considérée comme l'événement-phare de la présidence de Nicole Boudreau.

Gilles Vigneault est l'un des participant à la marche du 17 avril 1988

Les participants à la marche du 17 avril sont issus de divers secteurs d'activité. Plusieurs sont des membres du PQ ou du NPD-Québec. D'autres viennent plutôt du milieu syndical. D'autres, enfin, sont des étudiants universitaires, des cégépiens ou des élèves du secondaire. La marche attire sont lot d'hommes et de femmes bien connus du public, tels que les politiciens Jacques Parizeau et Camille Laurin, les chanteurs Gilles Vigneault et Raymond Lévesque; l'acteur Gérard Poirier; les écrivains Yves Beauchemin et Michel Tremblay; et les poètes Gaston Miron et Michèle Lalonde[20].

Les débats sur l'affichage unilingue français[modifier | modifier le code]

À titre de présidente de la SSJBM, Nicole Boudreau s'implique activement dans les débats qui concernent l'affichage unilingue français. Elle suit de près, surtout, les décisions juridiques qui risquent de renverser certaines des dispositions de la Charte de la langue française.

Le 28 décembre 1984, la Cour supérieure du Québec invalide les dispositions de la Charte de la langue française qui font du français la seule langue de l'affichage public et commercial dans la province, soutenant que ces dispositions violent la liberté d'expression consacrée dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Quatre ans plus tard, le 15 décembre 1988, un arrêt de la Cour suprême du Canada confirme le jugement du tribunal québécois. Selon la Cour suprême, le gouvernement québécois ne peut interdire l'affichage en anglais sans enfreindre le droit à la liberté d'expression garanti par la Charte canadienne des droits et libertés et par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.

Au nom de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Nicole Boudreau demande au premier ministre Bourassa de tenir un référendum devant permettre au Québec de rapatrier du fédéral les pleins pouvoirs en matière de langue.

Le gouvernement Bourassa, profitant de la clause nonobstant de la Loi constitutionnelle de 1982, répond plutôt à ces enjeux judiciaires en adoptant la Loi modifiant la Charte de la langue française, ou Loi 178, qui maintient l'interdiction d'affichage en anglais jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême[21]. (Cette loi est rendue obsolète le 22 décembre 1993, faute d'avoir été reconduite.)

En plus de s'impliquer dans les débats sur le statut juridique du français au Québec, Nicole Boudreau mise sur la sensibilisation dans ses efforts pour promouvoir la protection de la langue. Elle s'intéresse particulièrement aux jeunes, qu'elle juge négligés dans les conversations sur la situation linguistique du Québec:

« Je devenais folle de rage à entendre parler de l'apolitisme des jeunes. Nous avions abdiqué. Comment les jeunes auraient-ils pu savoir que notre langue était menacée et que nous étions un groupe vulnérable quand personne ne leur avait jamais rien dit? On ne leur avait pas parlé de notre situation en Amérique du Nord. Quand je fais des conférences dans les cégeps, je leur apprends qu'on est 2% de la population nord-américaine. L'image qui nous représente et qu'on doit toujours conserver, c'est celle du carré de sucre à côté d'un gallon de café[7]».

Les relations avec les communautés anglophones et allophones[modifier | modifier le code]

Les convictions indépendantistes de Nicole Boudreau s'accompagnent d'une grande ouverture sur le monde et d'une attitude bienveillante à l'endroit des communautés anglophones et allophones du Québec. Selon le journaliste Gérald LeBlanc, elle « [réussit] à mettre de l'avant ce qu'il y a de mieux dans notre nationalisme: le côté humain et généreux de notre patriotisme, la détermination et la confiance de relever un défi impossible »[1].

Tout en défendant la primauté du français, Nicole Boudreau cherche toujours le dialogue plutôt que la confrontation avec les Anglophones québécois. « Quand les Québécois auront acquis la sécurité culturelle et linguistique qui leur est due », explique-t-elle en 1989, « je pense que l'ouverture faite à la place de l'anglais sera beaucoup plus grande »[22].

Nicole Boudreau se distingue également en adoptant une posture résolument pro-immigration. Au mois de mars 1987, par exemple, elle lance un programme visant à aider les immigrants récemment arrivés d'Amérique latine et de Turquie à mieux intégrer la communauté francophone. En janvier 1990, elle offre publiquement son soutien à un groupe de demandeurs d'asile faisant la grève de la faim.

À l'aube de la décennie 1980, Nicole Boudreau et son époux ont eux-même adopté un enfant équatorien. Ils suivaient alors l'exemple de leur ami de longue date, Pierre Bourque, alors directeur du jardin botanique de Montréal. « Pierre avait lui-même adopté deux enfants équatoriens », spécifie Nicole Boudreau. « Il nous a facilité les démarches auprès des services d'adoption internationale »[1].

L'affaire Alliance Québec[modifier | modifier le code]

En janvier 1989, un incendie vraisemblablement criminel ravage le quartier général de l'organisation de défense des droits des anglophones Alliance Québec. Le président du conseil de l'organisation, Peter Blaikie, accuse à mi-mot les leaders de la communauté francophone d'avoir encouragé la violence à l'endroit de l'organisation.

La SSJBM doit brièvement fermer ses locaux à clé lorsqu'elle est victime de menaces. « Des gens sont venus lancer des déchets, des drapeaux souillés, dans l'entrée », raconte alors Nicole Boudreau à La Presse[22]. Nicole Boudreau condamne néanmoins l'incendie et se dit ouverte au dialogue avec les dirigeants de l'Alliance; peu de temps après, elle participe d'ailleurs à une discussion radio avec le chef de cette organisation, Royal Orr[23]. Elle justifie son ouverture par la nécessité pour les communautés francophones et anglophones de dialoguer plus régulièrement: « Si on est sincère, il me semble qu'on va mieux comprendre la problématique linguistique. Ce n'est pas normal qu'il y ait des anglophones qui ne comprennent pas le désarroi des francophones »[22].

La Fête nationale du Québec[modifier | modifier le code]

Nicole Boudreau s'implique dans l'organisation des activités de la Fête nationale avant même de joindre la SSJBM. Son implication ne fait que croire après sa nomination à la présidence de l'organisation.

En 1986, alors qu'elle vient tout juste d'être élue, c'est elle qui donne le discours patriotique au spectacle du Parc Maisonneuve. Son allocution ne dure que 120 secondes, mais a un fort impact. Selon Gérald LeBlanc, présent sur les lieux, Nicole Boudreau « réussit à projeter une image de joie et d'enthousiasme, de fierté et de confiance: elle [démontre] qu'on peut être patriote, vivant, moderne et heureux. Quel vent d'air frais [émane] de cette fille de l'Abitibi, en ces temps de morosité post-référendaire [...] »[1].

Défilé annuel de la Fête nationale du Québec (édition 2006)

En 1990, à titre non plus de présidente mais bien de directrice générale du Comité des Fêtes nationales, Nicole Boudreau se fait confier la tâche de faire de la Saint-Jean-Baptiste, tombée en désuétude depuis quelques années, une « fête à faire rêver ». En cette année qui marque à la fois les 30 ans de la Révolution tranquille, le 50 ans du droit de vote des femmes, les 20 ans de la Crise d'octobre et les 10 ans de la défaite référendaire, elle accepte le défi avec enthousiasme et détermination. « Il était temps », écrit-elle à l'aube des festivités, « que la Fête nationale du Québec trouve sa voie. Qu'elle soit autre chose qu'une occasion de réjouissances collectives. Qu'elle soit d'abord et avant tout un moment privilégié pendant lequel les Québécois et Québécoises ont l'occasion de se rencontrer, de sentir ce qui les unit, de partager ensemble de grands moments de patriotisme et de ferveur collective »[24].

En plus de superviser un grand spectacle mettant en vedette les chanteurs Gilles Vigneault, Paul Piché, Diane Dufresne, Michel Rivard et Laurence Jalbert sous les étoiles de l'île Sainte-Hélène, Nicole Boudreau préside à l'organisation de dizaines de fêtes de quartier à travers la métropole. Surtout, elle ranime de belle façon la tradition du défilé de la Saint-Jean, disparu des étés montréalais depuis la fin des années 1960[25]. Quelques jours seulement après l'annonce de l'échec de l'accord du Lac Meech, un événement qui ravive la flamme nationaliste de bien des Québécois et des Québécoises, un grand défilé est ainsi organisé à Montréal[26]. Conçu par Richard Blackburn, mieux connu pour son travail avec le Cirque du Soleil, le défilé est un « événement culturel fondamentalement dynamique », qui doit permettre aux Québécois et aux Québécoises de se retrouver[27].

Sous un soleil radieux, une foule estimée entre 160 000 et 500 000 marcheurs de tous horizons prend d'assaut les rues de Montréal à l'occasion du défilé de la Saint-Jean-Baptiste de Montréal de l'année 1990.[28]

Les Partenaires pour la souveraineté et le référendum de 1995[modifier | modifier le code]

Au milieu des années 1990, Nicole Boudreau est une porte-parole éminente de l'organisation Partenaires pour la souveraineté. À ce titre, elle joue un rôle de premier plan dans la mise sur pied de l'Opération porte-voix, une tournée pan-québécoise visant à favoriser le dialogue entre femmes et à informer les femmes de tous horizons des tenants et aboutissants de l'indépendance du Québec en dépassant les structures rigides des partis politiques[29].

Nicole Boudreau profite aussi de la tournée pan-provinciale pour lancer le Regroupement des Québécoises pour le OUI. Selon la politicologue Chantal Maillé, cette organisation insiste sur trois objectifs: un projet de société qui porte l'empreinte des femmes et de leurs valeurs; la poursuite des débats dans un cadre de noblesse, de respect, de dignité et de générosité; une approche économique qui tient compte des femmes. Le Regroupement des Québécoises pour le OUI, parmi d'autres groupes de femmes, contribue à faire basculer un nombre croissant de femmes dans le camp du Oui et donc à réduire l'écart entre les genres dans les intentions de vote[30].

Le Congrès de la Convergence nationale[modifier | modifier le code]

En 2013, Nicole Boudreau participe au congrès de Convergence nationale organisé par le Nouveau mouvement pour le Québec (NMQ).

Réunissant des centaines d'indépendantistes issus de la société civile et des milieux syndicaux et politiques le temps d'une fin de semaine, ce congrès unique en son genre vise à redonner de la cohésion au mouvement indépendantiste au-delà des allégeances partisanes. « La Convergence nationale est née d'une impulsion citoyenne », spécifie le programme du Congrès, « [s]on but, c'est de réunir les indépendantistes de tous les horizons. D'inviter tous les partis et tous les citoyens à faire le bout de chemin qu'ils ont besoin de faire pour qu'on se retrouve tous ensemble »[31].

Dans l'allocution qu'elle prononce au début du congrès, Nicole Boudreau affirme que « la souveraineté est une chose trop importante pour être laissée à la seule main des politiciens ». Fidèlement à ses convictions de toujours, elle met l'accent sur le rôle de la société civile dans le projet souverainiste[32].

À une autre occasion lors du congrès, Nicole Boudreau se prononce également sur l'importance de passer le flambeau indépendantistes aux jeunes générations[33].

Le retour à l'engagement[modifier | modifier le code]

Vers des états généraux du français[modifier | modifier le code]

Au printemps 1995, les Partenaires pour la souveraineté, en collaboration avec la SSJBM, se prononcent déjà en faveur de la mise sur pied d'une Commission d'enquête sur la situation du français[34].

Au lendemain du référendum de 1995, Nicole Boudreau lance une campagne visant à raviver le soutien du public québécois pour la Charte de la langue française[35]. « On entend constamment dire que [le projet de loi 101] est anormal, illégal, illégitime, et tout cela a sapé la confiance des Québécois dans l'outil juridique qu'ils se sont donné », déclare-t-elle alors[36].

L'engagement de Nicole Boudreau pour la protection de la langue française ne fléchit pas dans les années 2000 et 2010. Dès l'automne 2009, l'idée de tenir une grande réflexion publique sur l'état du français, quelque 50 ans après la tenue des États généraux du Canada français, est agité au sein de la SSJBM. L'ex-présidente Nicole Boudreau obtient le mandat de mener une tournée de consultation à l'échelle du Québec. Le projet tarde d'abord à se concrétiser, mais revient à l'avant-plan en 2018 en réaction au choc causé par la crise linguistique qui secoue l'Ontario et par l'élection du progressiste-conservateur Blaine Higgs au Nouveau-Brunswick.

Le 31 mars 2019, la SSJBM annonce enfin la mise sur pied d'une tournée de consultation visant à déterminer l'opportunité de tenir des états généraux du français[37]. Nicole Boudreau, ouvertement en faveur de la proposition, croit que des états généraux du français interpelleraient « autant les francophones hors Québec et les Québécois d'origine que les gens qui se sont joints à nous il y a 120 ans, 10 ans, hier ». Elle ajoute avoir bon espoir que « la participation des citoyens amènera un sentiment d'adhésion et de fierté face à cette belle aventure francophone en Amérique »[38].

Au cours de sa tournée, Nicole Boudreau consulte une cinquantaine d'hommes et de femmes issus de toutes sortes de secteurs de la société civile (des présidents d'associations, des historiens, des linguistes, des sociologues, etc). Elle rend son rapport final au printemps.

Le projet de tenir des états généraux du français a été interrompu par la pandémie de Covid-19.

L'administratrice et la politicienne[modifier | modifier le code]

Les festivités du 350e anniversaire de Montréal[modifier | modifier le code]

Nicole Boudreau participe à l'organisation des célébrations qui entourent le 350e anniversaire de Montréal en 1992[39].

Travail auprès de Jacqueline Montpetit, 2006-2009[modifier | modifier le code]

En septembre 2006, Nicole Boudreau devient chef de cabinet de la mairesse de l'arrondissement du Sud-Ouest, Jacqueline Montpetit. Elle occupe ce poste jusqu'à ce que cette dernière annonce sa retraite, en 2009[40].

La campagne électorale de 2009[modifier | modifier le code]

Aux élections municipales de 2009, après avoir refusé l'offre de la candidate à la mairie Louise Harel de se joindre à son équipe, Nicole Boudreau se présente au sein du parti Union Montréal, mené par Gérald Tremblay. Elle entend succéder à Jacqueline Montpetit au poste de mairesse d'arrondissement pour le Sud-Ouest. Elle est défaite de peu (4,848 voix contre 4,821 voix) par le candidate de Vision Montréal Benoit Dorais[41].

Prix et hommages[modifier | modifier le code]

Nicole Boudreau obtient une mention du Gala Excellence de La Presse en 1990, dans la catégorie « Affaires, administration et institutions[42]».

Elle est préalablement été nommée personnalité de la semaine le 1er juillet 1990 en raison de son travail au sein du Comité des Fêtes de la SSJBM[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Gérald LeBlanc (1 février 1989) « Le départ de Nicole Boudreau », La Presse, p. B3.
  2. « Ex-présidente de la SSJB, Nicole Boudreau est une femme opiniâtre, passionnée et sensible » (9 avril 1989) Le Soleil, p. C10.
  3. a et b Jean-Pierre Bonhomme (1 juillet 1990) « La personnalité de la semaine », La Presse, p. B3.
  4. « Ex-présidente de la SSJB, Nicole Boudreau est une femme opiniâtre, passionnée et sensible » (9 avril 1989) Le Soleil, p. C10.
  5. « Ex-présidente de la SSJB, Nicole Boudreau est une femme opiniâtre, passionnée et sensible » (9 avril 1989) Le Soleil, p. C10.
  6. Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  7. a b et c Jean Robitaille, «L'âme du réveil nationaliste », Vie ouvrière (septembre-octobre 1989), pp. 7-10.
  8. Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  9. Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  10. André Pratte (8 mars 1988) « Le visage politique du Québec va changer grâce aux femmes », La Presse, p. A2.
  11. Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  12. Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  13. « La SSJB s'est beaucoup nui, dans le passé, en épousant la cause du PQ. Cette époque est révolue. La Société croit toujours dans l'indépendance du Québec comme moyen d'arriver à l'épanouissement collectif, mais elle s'est libérée de toutes tendances partisanes ». Nicole Boudreau est citée dans Brigitte Gauvreau (20 mars 1986) « Nicole Boudreau à la SSJBM. Une présidente d'animation », La Presse, p. F7.
  14. « Society threatens court action over Bill 101 non-enforcement » (15 mai 1986) Montreal Gazette, p. A6.
  15. Lia Lévesque (8 mars 1988) « Lancement d'une campagne dans le but de restaurer la Loi 101 », La Tribune, p. C10.
  16. Georges Lamon (8 mars 1988) « La SSJBM et le MNQ appellent à la mobilisation en faveur de la loi 101 », La Presse https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2259139?docsearchtext=%22nicole%20boudreau%22
  17. « Loi 101: la SSJB et le Mouvement national des Québécois entreprennent une campagne » (8 mars 1988), Le Soleil, p. C14.
  18. Georges Lamon (8 mars 1988) « La SSJBM et le MNQ appellent à la mobilisation en faveur de la loi 101 », La Presse https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2259139?docsearchtext=%22nicole%20boudreau%22 ; Stéphane Lavallée (13 avril 1988) « La dégradation du français se répercutera en Estrie » La Tribune, p. A3.
  19. « Nicole Boudreau », Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal https://ssjb.com/nicole-boudreau/
  20. Sarah Scott (8 octobre 1988) « Latest initiative on signs sparks little enthusiasm », Montreal Gazette, p. B1.
  21. Patricia Poirier (16 décembre 1988) « Groups urge Premier to override ruling », Globe and Mail, p. A10.
  22. a b et c Gilbert Lavoie (17 janvier 1989), « La SSJBM fermée à clé, Alliance Québec se terre à l'hôtel...», La Presse, p. A2.
  23. Gretta Chambers (16 février 1989) « Standing up for tolerance makes sense », Montreal Gazette, p. B3.
  24. Nicole Boudreau (23 juin 1990), « Une Fête à faire rêver », La Presse, p. 4.
  25. Lewis Harris (27 juin 1990) « Sunshine dispelled gloom of Fete organizer », Montreal Gazette, p. A3; Don MacPherson (29 juin 1990) « Anglos have opportunity to help shape evolution of Quebec », Montreal Gazette, p. B3.
  26. « Les défilés de la Saint-Jean-Baptiste, vitrines de l'évolution de l'identité québécoise » (23 juin 2021) Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1804040/defile-saint-jean-baptiste-fete-nationale-tradition-histoire-archives
  27. Blackburn est cité dans Marc Ouimet, « Le lys en fête, le lys en feu: la Saint-Jean-Baptiste au Québec de 1960 à 1990 » (Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 2011), p. 159.
  28. « La Saint-Jean survoltée de 1990 » (20 juin 2020) Le Journal de Montréal https://www.pressreader.com/canada/le-journal-de-montreal/20200620/282003264680172
  29. Mario Fontaine (6 septembre 1995) « En car pour le oui » La Presse, p. B1.
  30. Diane Lamoureux (7 janvier 2021) « Féminisme et nationalisme au Québec: un aperçu historique » Nouveaux Cahiers du Socialisme https://www.cahiersdusocialisme.org/feminisme-et-nationalisme-au-quebec-un-apercu-historique/#sdfootnote20anc; Chantal Maillé, Cherchez la femme. Trente ans de débats constitutionnels au Québec (Montréal: Remue-ménage, 2002), p. 61-63.
  31. Louis-Philippe Sauvé (27 mai 2013) « Congrès de la convergence nationale » L'Aut'journal https://lautjournal.info/20130527/congr%C3%A8s-de-convergence-nationale
  32. Nicole Boudreau est citée dans Louis-Philippe Sauvé (27 mai 2013) « Congrès de convergence nationale » L'Aut'journal https://lautjournal.info/20130527/congr%C3%A8s-de-convergence-nationale
  33. La Presse canadienne (25 mai 2013) « Congrès de la Convergence nationale: des indépendantistes réunis à Montréal » HuffPost Québec https://www.huffpost.com/archive/qc/entry/vid-o_n_3335518
  34. Pierre O'Neill (29 mai 1995) « Commission d'enquête demandée sur la situation du français » Le Devoir, p. A2.
  35. Michelle Lalonde (25 août 1997) « Separatists to polish Bill 101's image », Montreal Gazette, p. A3.
  36. Michelle Lalonde (25 août 1997) « Separatists to polish Bill 101's image » Montreal Gazette, 25 August 1997, p. A3.
  37. Réjean Boudreau (31 mars 2019) « Une tournée de consultation pour réunir les francophones d'Amérique » La Presse https://www.lapresse.ca/actualites/201903/30/01-5220254-une-tournee-de-consultation-pour-reunir-les-francophones-damerique.php
  38. Réjean Boudreau (31 mars 2019) « Une tournée de consultation pour réunir les francophones d'Amérique » La Presse https://www.lapresse.ca/actualites/201903/30/01-5220254-une-tournee-de-consultation-pour-reunir-les-francophones-damerique.php
  39. James Mennie (11 juillet 1992) « A neighborhood gathering; Party includes tours, music, shows - and food » Montreal Gazette, p. A3; Alan Hustak (5 août 1991) « 'How can you imagine that there won't be a party?'; Organizers remain upbeat despite uncertainties » Montreal Gazette, p. B4.
  40. Éric Clément (13 août 2009) « Sud-Ouest: Nicole Boudreau choisit Tremblay », La Presse https://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/200908/13/01-892192-sud-ouest-nicole-boudreau-choisit-tremblay.php
  41. Éric Clément, « Sud-Ouest: Nicole Boudreau choisit Tremblay », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  42. « Le Gala Excellence 1990 » (13 octobre 1990) La Presse, Cahier Excellence, 6e édition, p. 7.