Utilisateur:Angele.PoleMusealNancy/Brouillon1

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Historique[modifier | modifier le code]

Du XVII au XIX siècles[modifier | modifier le code]

L'ermitage et la chapelle[modifier | modifier le code]

C'est au 17ème siècle qu'apparaissent les premières traces d'un lieu nommé Montaigu aux alentours de Nancy, entre Jarville-la-Malgrange et Laneuville-Devant-Nancy. Ce nom désigne alors un ermitage fondé par Raphaël Hanzelin en 1608 dans un Oratoire (édifice religieux) qui deviendra la future Chapelle. Elle porte le nom de la statue qu'elle abrite : Notre-Dame de Montaigu. L'ermitage disparaît, puis en 1625, la Chapelle de Montaigu est bénite.[1]

En 1793, sous la Terreur (Révolution française), la statue de Notre-Dame de Montaigu et le chœur sont détruits, la Chapelle est pillée et dévastée.[2]

Au début du 19ème siècle, Nicolas Poupillier (ancien négociant) fait relever la Chapelle de Montaigu avant de s'y faire enterré avec sa femme Marthe-Françoise Poupillier. Leurs marbres funéraires sont encore dans la Chapelle aujourd'hui.[1][2]

En 1931, la Chapelle de Montaigu est déplacée pour trouver son positionnement actuel. Le déménagement a eu lieu en raison de la voie ferrée Paris-Strasbourg dont les passages réguliers de trains créaient des vibrations impactant les bonnes conditions de conservation de la Chapelle et de ses décorations. Ce chantier a été dirigé par les propriétaires de l'époque : Suzanne et Édouard Salin. Lui, archéologue, a réalisé des fouilles pour mieux comprendre l'histoire du bâtiment religieux. Lors de ce déplacement pierres par pierres ont été retrouvées les fondations de l'ermitage mitoyen à la Chapelle et les restes du chœur abimé.[2]

Le Pavillon de chasse du Comte de Rennel[modifier | modifier le code]

Encore au 17ème siècle et jusqu'au début du 18ème siècle, René Rennel -chancelier des comptes de Lorraine- et sa famille possèdent un lieu-dit : les Haut de Bourgomay. Il s'agit d'un lieu propice à la chasse, alliant forêts et vue surplombant la vallée de la Meurthe. A la fois maison secondaire et pavillon de chasse de la famille Rennel, le domaine et les terres sont cultivés de vignes et d'arbres fruitiers.[1]

La Maison de plaisance de la famille Prévost[modifier | modifier le code]

En 1757, Bon Prévost -Receveur Général des Fermes de Lorraine- et sa femme achètent le domaine de Montaigu pour en faire une demeure agréable où élever leur fille unique, Adélaïde Edmée Prévost. La famille fait donc construire la maison de plaisance à flanc de colline, dans une architecture et une édification simple. La date de construction et l'architecte sont d'ailleurs inconnus. Visible aujourd'hui, la façade Est du Château de Montaigu subsiste de la construction du 18ème siècle, à savoir l'élévation en sept travées, la terrasse, la double rampe d'escalier et les ferronneries d'art.[1]

Le choix des Prévost de faire construire leur demeure familiale à Jarville-la-Malgrange fait écho à la proximité du Château ducal de La Malgrange, construit en 1737 par Stanislas Leszczynski, Duc de Lorraine.[1]

Bon Prévost meurt en 1763. Sa veuve vend le domaine et la maison de plaisance en 1766.[1]

Le Château de Montaigu du Marquis de Vaugiraud[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1855 plusieurs propriétaires se succèdent, sans apporter de modifications majeures au bâtiment. En 1856, Joséphine Coralie Lebègue de Passoncourt héritière et propriétaire du domaine épousa le marquis Maxime de Vaugiraud, ancien officier de dragon. Ces nouveaux propriétaires vont faire du domaine de Montaigu un Château. Entre 1860 et 1890, plusieurs projets de rénovation sont étudiés par les propriétaires, jusqu'à ce que la décision porte sur l'architecte Albert Jasson pour améliorer la demeure existant en la rendant plus vaste et plus aristocratique.[1]

Sont alors ajoutées des ailes basses, des petits pavillons… Un avant-corps inspiré du Château d'Asnières est construit au centre, des ferronneries au style du 18ème siècle décorent le balcon de la façade Ouest. La façade Est n'a pas changé, à l'exception d'un petit corps de bâtiment au Sud et d'une décoration sculptée ornant la porte d'entrée. Enfin, la toiture est modifiée dans le style Napoléon III.[1]

Les Vaugiraud restent propriétaire du Château de Montaigu jusqu'au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis vendent leur bien à Édouard Salin et sa femme Suzanne Salin.[1]

Au XX siècle[modifier | modifier le code]

L'incendie de 1921[modifier | modifier le code]

Le 9 novembre 2021, un incendie se déclare au Château de Montaigu, récemment acquis par les Salin. L'incendie, parti d'une défaillance de chauffage central, devient rapidement incontrôlable et ravage le bâtiment. Les dégâts vont des toitures qui s'effondrent aux biens mobiliers et aux décorations à l'intérieur du château, disparus dans les flammes. Edouard Salin aidé de personnels présents dans le Château au moment de l'incendie a réussi à sauver des meubles en les disposant dans le parc.[2]

Restauration par Le Bourgeois[modifier | modifier le code]

Très peu de temps après l'incendie, Edouard Salin s'entoure de Pierre Le Bourgeois pour réaliser les travaux de restauration du Château de Montaigu, que le propriétaire nomme Domus Restituta ou Maison Française. Ensemble, ils décident d'utiliser des techniques de construction nouvelles, tout en respectant le style, l'époque et l'histoire du Château.[2]

Ainsi est réparée la toiture, en utilisant du ciment, du béton armé et une nouvelle charpente portée par une base métallique, elle-même soutenue par des tirants en acier. La forme du toit est changée pour correspondre davantage au style 18ème.[1] La forme est plus basse, couverte d'ardoise, entourée d'une terrasse avec un garde-corps. Cette toiture est directement inspirée de la Place Stanislas et de l'architecture d'Emmanuel Héré.[2]

Edouard Salin élabore une philosophie particulière lors de la rénovation du Château de Montaigu : celle de faire cohabiter les époques sans qu'elles ne se heurtent. Ainsi, Salin imagine Montaigu comme un conservatoire artistique, de l'archéologie à l'art contemporain. Il établit un "programme" concernant la collection de meubles, élabore une décoration précise (parfois par thème) et acquiert du mobilier, des statues, des tableaux…[2]

Occupation Seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

Un panneau, posé sur la façade Ouest du Chateau de Montaigu indique : DOMUS SERUATA - NISI DOMINUS - CUSTODIT DOMUM- FRUSTRA UIGILAT - QUI EAM CUSTODIT - 1939-194. Cette inscription fait écho à l'occupation d'une partie du Château durant la Seconde Guerre mondiale et de la présence d'Edouard Salin, veillant sur sa propriété. [2]

Au XXI siècle[modifier | modifier le code]

Legs du Château de Montaigu[modifier | modifier le code]

Suzanne et Edouard Salin n'ayant pas de descendance, ils décident de léguer le Château de Montaigu aux institutions culturelles locales en 1979, à condition que la propriété soit ouverte au public[3] Ils laissent donc :

  • le domaine, la chapelle (qui fut déplacée à la suite de la création de la voie ferrée voisine) et les murs du château au district urbain de Nancy (devenu la métropole du Grand-Nancy),

Une partie du parc, déjà amputée dans les années 1850 lors de la création de la ligne de chemin de fer, fut cédée en 1955 afin d'y édifier le Musée de l'histoire du fer.[4]

La chapelle de Montaigu dans le parc du château, a été inscrite aux monuments historiques par l'arrêté du 22 janvier 1934. Le château en lui-même a été inscrit le 6 décembre 1957. Ses façades et toitures, ainsi que son parc, ont été classés le 27 janvier 1958. Les dépendances ont quant à elles été inscrites le 7 avril 1998.[3]

Ouverture au public[modifier | modifier le code]

Première ouverture au public ???-2006

Réouverture au printemps 2017

En 2019, le Château de Montaigu à ouvert tous les week-ends du 4 mai au 29 septembre et a accueilli 992 visiteurs et visiteuses parmi lesquels 60% venaient de la Métropole Grand Nancy. [5]

Label Maison des Illustres[modifier | modifier le code]

Suite à la commission nationale d'attribution du label Maisons des Illustres, tenue le 19 novembre 2019, le Château de Montaigu a été labellisé pour la demeure, les collections et les mémoires de l'archéologue Edouard Salin. [6][7]

Les pièces ouvertes à la visite[modifier | modifier le code]

Plan des espaces[modifier | modifier le code]

Rez-de-chaussée[modifier | modifier le code]

Le vestibule[modifier | modifier le code]

Au remaniement de Salin après l'incendie de 1921, le vestibule prend la place de salle à manger des Prévost, à laquelle on accédait directement depuis le parc. Devenue une pièce d'entrée, le dallage en pierre est conservé et les murs sont redécorés au style Régence. La pièce est sobrement décorée, avec de nombreuses figures religieuses comme des représentations de la Vierge à l'enfant datant du 14ème et du 15ème siècle. Sont également exposés dans ce vestibule des coffres du 16ème siècle, une table console Louis XV et une sculpture de cheval chinois datant de la Dynastie Tang.[1]

La salle à manger[modifier | modifier le code]

L'actuelle salle à manger a pris la place de la salle de billard, rappelée par le pavage noir et blanc conservé lors des modifications de Salin. Sa décoration a été réalisée par Adrien Karbowsky, qui a créé de nombreux plans, esquisses et peintures pour restaurer le Château de Montaigu. Dans la salle à manger A. Karbowsky a représenté les bienfaits apportés par la nature. Il a utilisé des lambris de stuc pour y tendre des lampas représentant des paniers remplis de roses, dont s'envolent des papillons. Un grand panneau en lin brodé célèbre la vigne, la nature et les moissons. Il fait face à la cheminée, elle-même ornée d'un buste et de brûle-parfums en bronze d'époque Louis XVI. Le mobilier en citronnier massif, mélange les styles Louis XVI et Art Déco. Il allie les formes à la fois raides et souples et les décorations de grappes de raisin et d'étoiles. Le choix de décoration n'est pas sans rappeler la vocation de cette pièce.[1]

Le grand salon[modifier | modifier le code]

Le grand salon a particulièrement été touché par les flammes de 1921 et a nécessité une décoration entièrement nouvelle, dont le parti à été pris d'allier modernité, dernières tendances et éléments du passé. Le décor du grand salon est le plus riche du Château. Les murs sont recouverts de toiles marouflées peintes en 1924 par Adrien Karbowsky. Les peintures murales représentent le dernier acte de l'opéra de Christoph Willibald Gluck, Orphée et Eurydice. Sont représentés l'amour triomphant, les couples amoureux et des guirlandes de roses et de lierre, associées aux bouquets de tulipes. Cette scène fleurie et paysagée fait échos au parc de Montaigu sur lequel donnent les fenêtres du grand salon.[1]

Le mobilier et la cheminée ont également été pensés par A. Karbowsky. Des sièges en bois dorés inspirés du style Restauration sont ornés de riches sculptures de bouquets de roses et d'églantines. Un meuble d'appui et de nombreuses tables sont décorées de motifs floraux ou animaliers, réalisés dans divers bois fruitiers.[2]

Toujours en lien avec la volonté d'Edouard Salin de représenter plusieurs époques, des encoignures Nicolas Petit côtoient une sculpture de jeune fille en marbre grec du 3ème siècle av. J.-C, une grande potiche d'époque Ming et des antiquités égyptiennes.[1]

Le salon de musique[modifier | modifier le code]

Là aussi une pièce décorée selon un thème précis : la musique. Au centre de la pièce se trouve un clavecin Philippe Denis, réalisé en 1674 puis décoré de "laques à la manière de Chines" au cours du 18ème siècle. Aux murs sont disposés 4 panneaux sculptés représentant des partitions et des instruments de musique. De nombreux objets de décoration se rencontrent dans cette pièce au style Restauration : des parcloses venues de l'Abbaye d'Écurey, une toile de Jouy décorée de chinoiseries, deux Jardins de la villa romaine de Jean-Honoré Fragonard, des bustes, portraits, sculptures et autres meubles et peintures…[2][1]

Le salon vert[modifier | modifier le code]

Décoré de boiseries aux tons verts d'eau et de peintures décoratives sur le thème de l'amour, le salon vert est dans le goût du 18ème siècle avec une œuvre de Nicolas Lancret et des meubles de grands ébénistes parisiens. S'y trouvent donc : un secrétaire à pente estampillé J. Dubois, une commode demi-lune Roger Vandercruse, un chiffonnier Jean-Henri Riesener. Edouard Salin n'oublie pas de représenter les artistes lorrains en disposant sur la cheminée une terre-cuite de Clodion, sculpteur nancéien.[1]

Le cabinet de travail d’Edouard Salin[modifier | modifier le code]

Cette pièce ayant souffert de l'incendie de 1921, les lambris style Régence en bois naturel ont été refait. Le grand bureau en bois noir et ébène décoré de bronze rappelle le style d'André-Charles Boulle. Il fait face à une tapisserie du 16ème siècle à l'image de la vie seigneuriale. Les restes des éléments de décoration représentent des symboles religieux : une Annonciation par un peintre espagnol, un Episode de la vie de Saint Jean-Baptiste, deux peintures vénitiennes du 14ème siècle Saint Jean l'Evangéliste et saint Jean-Baptiste. Ces dernières sont les plus anciennes du Château de Montaigu. Dans le cabinet de travail ne sont pas uniquement présentées des œuvres occidentales, on y trouve aussi des vases chinois de la dynastie des Han et des faïences persanes dont une de Ray (Téhéran) du 8ème siècle.[1]

L’étage[modifier | modifier le code]

La cage d'escaliers et le couloir[modifier | modifier le code]

La cage d'escalier et le couloir invitent à atteindre le premier étage et continuer la visite du Château de Montaigu. Dans l'escalier sont exposés trois vestes en soie brochée du 18ème siècle et deux bustes funéraires de Palmyre, du 2ème siècle. Dans la cage d'escalier du premier étage se trouve un carton de tapisserie de Karbowsky représentant le Château du Grand Jardin, ancienne propriété de la famille Salin. Dans l'esprit des souvenirs de famille est présenté le volant de dentelle au Point d'Alençon porté par Suzanne Salin lors de son mariage.

Le couloir dessert les chambres du Château. [1]

La chambre lorraine[modifier | modifier le code]

Dans cette pièce, Edouard Salin souhaite faire rayonner l'art et l'artisanat lorrain, comme un hommage à ces terres. La chambre lorraine se décore donc autour d'un lit à colonnes du 18ème siècle, venant probablement de Mirecourt. On y trouve des objets d'art populaire et des objets traditionnels lorrains comme la lampe à huile, les chaises au dossier cadre, à l'assise en trapèze et aux pieds tournés. Des gravures du 18ème siècle occupent également les murs. [1][2]

La chambre Louis XVI[modifier | modifier le code]

Karbowsky a également œuvré dans une des chambres du Château : celle de madame Suzanne Salin. La pièce est nommée La chambre Louis XVI et présente un décor architecturé dans les tons bleu-gris et bleu ciel, avec une corniche décorée d'oves. Dans ce décor romantique, les portes des placards portent des colombes, des roses, du lierre et des thyrses. Une peinture formant le dessus-de-porte représente les Amours à la chèvre et rappelle les sculptures du parc du Château. Face à face dans la pièce, un lit en chaire à prêcher et une cheminée en marbre ayant appartenu à Madame de Pompadour, dans une maison de campagne de Fontainebleau. D'autres meubles construisent l'ensemble décoratif de cette chambre aux allures du 18ème siècle : une bergère Louis Delanois, une table à coiffer Pierre Roussel, un ensemble de Têtes de femmes par Gilles Demarteau d'après François Boucher dont une, la plus petite, représente Notre-Dame de Montaigu. [1]

La chambre d’Edouard Salin[modifier | modifier le code]

La chambre d'Edouard Salin, également appelée "Salle des Grandes Invasions" est la pièce maitresse de cette Maisons des Illustres, car elle présente des collections archéologiques acquises ou issues des fouilles réalisées par Salin. Cette collection d'archéologie mérovingienne était installée dans le bureau d'Edouard Salin avant d'être déplacée vers sa chambre en 1949.[1]

La collection archéologique est scénographiée dans de grandes vitrines de bois, à la façon des pratiques muséographiques de l'époque. Alors que les autres collections du Château sont présentées comme des objets décoratifs, la collection d'archéologie reflète une volonté de conservateur, plus que de collectionneur.[1]

Différentes collections se rencontrent dans ces vitrines : les objets provenant des fouilles des nécropoles représentent la diversité des productions du haut Moyen Age et les armements, verreries, céramiques, monnaies, parures, accompagnant les défunts. L'autre partie des collections exposées se composent des fouilles archéologiques d'Edouard Salin, constituant un ensemble de références techniques et stylistiques. Cette collection s'est enrichie au fil des années et des découvertes de Salin, principalement effectué dans l'Est de la France.[1]

Dans les vitrines, certains objets se distinguen,t par la richesse culturelle dont ils attestent. Par exemple, parmi la collection de fibules, une fibule saxonne présente un riche décor animalier. Elle est issue des fouilles de la nécropole du Champ des tombes de Pompey. Une corne à boire de Tantonville à la façon d'une corne d'animal est également une preuve des offrandes laissées dans les tombes.[1]

La collection[modifier | modifier le code]

La collection Salin[modifier | modifier le code]

Après l'incendie de 1921 qui n'a épargné que très peu de pièces, de décors et d'objets, le choix est fait de constituer une collection pour raviver la mémoire du Château, faisant référence aux différentes époques qu'il a traversées. Constituée par Edouard et Suzanne Salin, la collection a vocation à "éveiller et entretenir le goût et le sens du passé". Ainsi, les objets, sculptures, peintures, meubles de toutes époques et de toutes origines s'entremêlent dans un agencement réfléchi. Bien que simple amateur de belles choses, les Salins assemble des objets aux styles très différents tout en créant une harmonie, une unité autour d'un thème ou d'un motif.[8]

Une partie de la collection provient d'héritages, de ventes aux enchères et d'antiquaires. Salin, loin d'avoir un budget de collectionneur averti, achète, négocie, enchérie sur les objets qu'il affectionne et qui corr[8]espondent aux programmes établis par le collectionneur : le programme d'acquisition du mobilier et le programme d'agencement du mobilier. De cette façon, la collection se constitue dans le temps, à force de recherches et de présence en salles de ventes.[8]

Les objets phares[modifier | modifier le code]

Clavecin par Philippe Denis[modifier | modifier le code]

Exposé dans la salle de musique du Château de Montaigu, le clavecin a été réalisé en 1674 par Philippe Denis avant d'être modifié et remanié au 18ème siècle.[1]

Avec sa forme d'aile d'oiseau fait de bois sculpté, laqué et doré à la manière de chine, le clavecin allie la musique et la peinture. Il est soutenu par un support laqué rouge à filets d'or et tient sur 6 pieds décorés de palmettes et de volutes. Sur le côté paré de chinoiseries en or et noir sur fond vermillon, une jeune femme portent des fleurs, entourée de nuages, de rameaux, de cassolettes… Sur l'abatant du clavecin se dessine une scène d'oiseaux perchés sur un des arbres fleuris avec des jeunes femmes marchant sur un pont, vers une maison et d'autres personnages. Les touches du clavecin sont en ivoire peint en noir, à l'exception des dièses.[1]

Parmi les 4 clavecins de Philippe Denis connus dans le monde, celui-ci est le seul encore en état de jeu. Cet instrument de musique a été acheté 2190F par Edouard Salin en 1934 à Paris, à Drouot, auprès de Maître Ader.[8]

Bureau à pente par Jean Dubois[modifier | modifier le code]

Sur la face nord du salon vert se trouve le bureau à pente d'applique réalisé par Jacques Dubois, un des plus grands ébénistes du règne de Louis XV. La forme du bureau à pente, pouvant également être appelé secrétaire ou bureau dos d'âne, trouve son origine dans l'habitude de poser des pupitres sur des tables, pour faciliter l'écriture. Avec le temps, le pupitre est devenu fixe, puis est inclut dans la table.[1]

Le bureau présent au Château appartient à une série au nombre inconnu. Parmi les modèles référencés de cette série, l'exemplaire des Salin est d'une richesse rare. C'est un bureau d'applique, comme le montre le travail d'ébénisterie, de décors et de peintures uniquement sur trois faces du meuble : le destinant à être positionné dos à un mur.[8]

Le meuble est tout en courbes et en contre-courbes : le piètement est haut et cambré, les faces sont galbées. Les décors de bronze accentuent les formes franches du bureau avec des détails déchiquetés de rinceaux, rocailles et autres guirlandes de fleurs. Pour compléter le "style Dubois" s'ajoutent aux bronzes les décors de laque de Chine, très appréciés par l'ébéniste et pas les artistocrates qui forment sa clientèle.[8]

Le Parc de Montaigu[modifier | modifier le code]

Aménagements disparus[modifier | modifier le code]

Parc de Sculpture[modifier | modifier le code]

 Modifications[modifier | modifier le code]

 Aménagements nouveaux[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z et aa Christophe Sene et Sabine Bouchy, Le château et le parc de Montaigu. Leneuville-devant-Nancy, Jarville-la-Malgrange, Meurthe-et-moselle., Nancy, Serpenoise, coll. « Itinéraires du Patrimoine 248 », , 32 p. (ISBN 2-913411-15-0)
  2. a b c d e f g h i j et k Edouard Salin, Une maison française, Montaigu en Lorraine (1625, 1757,1936), Nancy, , 232 p.
  3. a et b « Château de Montaigu », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. Jean-Marie Cuny, «  », La revue Lorraine populaire,‎ février 1987, p. 58-61 (ISSN 0338-1978)
  5. Pôle Muséal de la Métropole du Grand Nancy, «  », Rapport d'activité 2019,‎ 2019, p. 38 (ISSN 2104-4678)
  6. Ministère de la Culture, « Maisons des illustres : deux nouveaux labels dans le Grand Est », sur culture.gouv,
  7. « Nancy : le château de Montaigu labellisé "Maison des Illustres" », sur France 3 Grand Est (consulté le )
  8. a b c d e et f Christophe Sene, L'œuvre d'Edouard Salin : du collectionneur au conservateur, Nancy, 1998-1999, 204 p.