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La Mure[modifier | modifier le code]

La Mure est une commune française de moins de 5 000 habitants située dans le Sud du département de l'Isère (38) dans la région de l'Auvergne-Rhône-Alpes et se situe sur le Plateau Matheysin.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la ville « La Mure » date, d'une première part, de 1050 suite à la donation de Guigues Ier d'Albon. Le terme utilisé est « Mura ».

Au fil des années, le terme connaît des variantes comme le souligne Victor Miard dans La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire.

« in Matasina ad Muram (XIe siècle.), Mura (1137), Mura Mataena (1236), La Mure (1343), La Meure (1404), La Meure Matheyzine (1466), La Mure (1515), La Meure (1580), enfin, de nouveau et définitivement La Mure.»[1].

Cependant, selon des études récentes, La Mure viendrait aussi de la racine préceltique « Mor, Mur » qui signifie « morceau de pierre » ou « butte rocheuse ».

Ces termes, sont également le nom d'une colline rocheuse, celle où est construit le premier château delphinal. C'est dans l’Inventaire des Biens du Dauphin (1339) que pour la première fois, la construction du château est abordée « sur la colline qui a donné son nom à la ville ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Temps Modernes[modifier | modifier le code]

L'édit de janvier 1562[modifier | modifier le code]

Suite à l'édit de janvier 1562 qui permet aux croyants religieux d'exercer leur culture hors des murs de la ville pour éviter les querelles, les protestants ne dissimulent plus leurs revendications et le Massacre de Vassi est considéré comme un signal de guerre.

François de Bonne ayant secrètement été gagné par le protestantisme, s'organise pour la lutte. En novembre 1562, lui et son parent Furmeyer occupent La Mure pour la première fois.

Il perd la ville à plusieurs reprises mais réussit à l'occuper de nouveau à chaque fois.

Suite à la Réforme qui aura réuni l'essentiel des vieux catholiques, il crée le boulevard du protestantisme.

La Mure devient alors calviniste pendant une vingtaine d'années.

En 1565, les Huguenots construisent leur temple à l'extérieur de la porte du Rivier (actuellement rue du Temple).

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Louis XIII et Richelieu[modifier | modifier le code]

En 1629, Louis XIII et Richelieu s'abritent à La Mure chez maître Moïse Duport, docteur en droit, avocat à la cour, écuyer, ancien député des Eglises réformées du Dauphiné[2].

Cette chambre du rez-de-chaussée, dans laquelle le roi loge, est appelée par la suite « chambre du Roy ». Cette habitation se trouverait dans « La Grande-Rue » là où se situe la halle du marché.

Le Pape Pie VI[modifier | modifier le code]

Le 3 juillet 1799, peu de temps avant sa mort, le Pape Pie VI, âgé de quatre-vingt-deux ans et exilé arrive aux portes de La Mure.

Ce jour-là, accompagné d'une vingtaine de personnes, il est accueilli par les autorités municipales puis emmené dans une des maisons les plus agréables de la ville, celle du maire Genevois.

Cette demeure se trouvait également dans la Grande-Rue.

Comme le souligne Victor Miard dans La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire  :

« Il se fit porter, sur son pliant de cuir, au balcon de cette dernière, pour donner sa bénédiction à la foule accourue de toutes parts.

Mais il était si exténué que son médecin, le docteur Duchadoz, exigea une journée de repos le plus complet.

Sa voiture couvertes de fleurs, le souverain pontife repartit le surlendemain matin, à six heures, pour Vizille et Grenoble, où il allait rester trois jours. »[2].

Les Trois Croix[modifier | modifier le code]

Elles sont érigées au sommet de la colline (« ser » ou « Payon » en Matheysin) qui avait pour fonction de protéger les Gallo-Romains installés au sud-est.

Sur cette colline stratégique, le Duc de Lesdiguières construit une citadelle en 1579 pour protéger la ville des attaques catholiques. La ville est ensuite pillée en 1580 et le château démoli.

En 1723, sous les auspices des moines capucins, une chapelle est construite et est accessible grâce à un chemin partant au pied de l'actuel hôtel de ville.

La révolution de 1794 emporte l'église et il ne reste alors que le calvaire.

Ces croix en pierres, depuis 1864 sont intactes et sont toujours visibles à l'heure actuelle[3].

La Révolution française[modifier | modifier le code]

La Mure est la première commune de la province à se rebeller contre l'ordre établi et dirigée par ses nobles. L'esprit révolutionnaire y règne, en particulier au sein de son parlement.

Dès 1763, par des manifestations, la commune ne cesse de condamner l'arrogance de la famille royale et réclame la convocation des états généraux.

Le 17 juin 1788, invités par les consuls et échevins de Grenoble, les trois ordres de la communauté de La Mure sont conviés à s'employer avec eux « par instances respectueuses auprès du le roi au retrait récentes des lois destructives de la constitution de la province.»

Le 26 juin 1788, une réunion de trois ordres a lieu. L'assemblée souhaite à l'unanimité se joindre aux représentants de Grenoble pour plaider auprès du roi « de vouloir bien retirer les derniers édits, rendre ses magistrats à la province, permettre la convocation des états particuliers de celle-ci en y appelant, par voie d'élection libre, les membres du tiers-état, en nombre égal à celui du clergé […] en vue de remédier aux maux de la nation».

« Le 20 octobre, le curé Goubet, délégué [de la] ville, assiste à la rentrée solennelle du parlement à Grenoble. Les ordres du Dauphiné tiennent trois assemblées successives à Romans, et dans la dernière, celle du 1er décembre, la constitution des états étant définitivement établie, ils rédigent les pouvoirs des députés de la province aux états généraux et procèdent à l'élection de ces députés. Et le 5 mai 1789, les états généraux se réunissent à Versailles. Dans notre cité, comme partout, on illumine et on fait des feux de joie à l'annonce de la fusion des trois ordres, après le Serment du Jeu de Paume[2].

Epoque Contemporaine[modifier | modifier le code]

L'Eglise[modifier | modifier le code]

Le mardi 31 mai 1887, la première pierre de l'Eglise de La Mure est bénie et Mgr Fava, évêque de Grenoble prononce une homélie historique.

« Nos très chers Frères,

Il y a dans l'histoire des paroisses ainsi que dans l'existence des hommes, des heures solennelles que l'on marque par un souvenir durable, afin que cette heure soit en quelque sorte immobilisée et fixée devant les yeux et dans la mémoire es générations.

Chers habitants de La Mure, vous êtes arrivés à l'un de ces moments qui marqueront dans l'histoire de votre paroisse.

Cet événement mémorable, nous le célébrons par une fête dont le souvenir se perpétua à travers les âges, nous le marquons par une pierre désormais sacrée aux yeux du ciel et de la terre. »[4].

Apparition de l'éclairage électrique[modifier | modifier le code]

Le premier système d'éclairage de La Mure remonte à 1840. Quelques lampes à huiles avaient été installées dans les rues, placées dans des réverbères à réflecteur.

Ces lampes n'étaient allumées que lors des jours sans lunes du 1er octobre au 31 mars par mesure d'économie.

En 1872, la ville change son système d'éclairage et passe à l'essence de pétrole et en 1888 au gaz hydrocarburée.

C'est en 1892, que pour la première fois à La Mure, les rues de la ville se voient éclairées par l'électricité.

« Samedi 30 janvier, par une nuit très obscure, à 8 heures, la ville s'est trouvée tout à coup et comme par enchantement brillamment éclairée […] les habitants de La Mure, sauf les malades alités, se pressaient dans les rues, sur les places pour admirer l'éclairage nouveau »[4].

Selon le témoignage d'un habitant de cette époque, « Deux cafés privilégiés par le fait d'être actionnaires de la Société ont pu être éclairés en même temps (cafés Prospect Rival, place de la Liberté, et Pestre, rue des Fossés) »[4].

Inauguration des salons de l'Hôtel de ville en 1893[modifier | modifier le code]

Le vendredi 9 juin 1893, présidé par le préfet Edmond Robert, le conseil de révision siège pour la première fois dans le tout nouvel Hôtel de ville.

Le soir même, une grande fête est organisée avec notamment la fanfare et les trompes Muroises qui, sur la place de la Liberté, offrent un concert sous le grand édifice éclairé désormais par l'électricité.

Les invités de cet événement sont : le préfet, le Général Segretin, gouverneur militaire de Grenoble, le sénateur James Durand-Savoyat et les membres du conseil de révision.

Le 10 juin 1893 à 20 heures, l'Hôtel de ville couvre la première séance réalisée par le conseil municipal et le mercredi 14 juin à 10 heures le premier mariage devant le maire.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs sous l'Ancien Régime
Période Identité
1694 1695 Charles Duport
1695 1698 Bonthoux
1698 1709-1715 Jacques Bethoux
1736 1738 André Terras
Premiers échevins
Période Identité
1769 Pierre Genevois
1770 Claude Terrier
1771 Pierre Platel
1772 Pierre Geynet
1773 François Aribert-Dufresne
1774 Félix Mermet
1775 François Giroud
1776 Pierre Buisson
1777 François Andrieux
1778 Pierre Terrier
1779 Philibert Miard
1780 Jean Dumolard
1781 Jean-Jacques Girin
1782 Jean-Charles Caral
1783 François Terrier-Desconteaux
1784 Antoine Reymond
1785 Antoine Ruelle
1786 François Andrieux
1787 Louis-André-Charles Faure
1788 Jacques Desmoulins-Combette
1789 Jean-Baptiste Chusin

Jumelage[modifier | modifier le code]

En 1963, le proviseur français Jean Pelissier et le proviseur allemand Heinz Zahn, décident d’instaurer des échanges scolaires réguliers entre le lycée de la Matheysine à La Mure et le Otto-Hahn Gymnasium de Marktredwitz en Bavière en même temps que le Chancelier Konrad Adenauer et le Général de Gaulle scellent l’amitié franco-allemande par le biais de la signature du Traité de l’Elysée.

La Seconde Guerre Mondiale laissant des séquelles et des réticences de la part des deux pays, très peu d'échanges ont alors lieu durant les premières années.

Concrétisé le 31 octobre 1983 par les maires M.Claude Pequignot et le Baron Von Lindenfelds, le jumelage devient officiel et municipal.

En 2013, la place Marktredwitz à La Mure est inaugurée en présence de la maire de Marktredwitz Birgit Seelbinder et Fabrice Marchiol maire de La Mure[5].

Population et société[modifier | modifier le code]

Sports[modifier | modifier le code]

Le Football Club Isère (F.C.S.)

Le FC Sud Isère né grâce à la fusion de 3 clubs.

En effet, le FC La Mure dirigé par Patrick MURE, le FC OBIOU Corps dirigé par Luc REYNIER et le CSC Mens dirigé par Jean Luc GUICHARD a vu le jour le 18 juin 1999.

Le FC Sud Isère est un club labellisé.

Ce label fut remis la première fois par Aimé Jacquet sélectionneur de l'équipe de France de football championne du monde 1998 et directeur technique national.


Le Handball Matheysin UFOLEP

Le volley Matheysin - FSGT

Crée en 2008, le club de volley-ball Matheysin,VBM38 évolue en compétition loisir depuis de nombreuses années.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Le Musée Matheysin[modifier | modifier le code]

Se situant dans la vieille ville, le Musée Matheysin est abrité par la Maison Caral depuis 1994 et serait le plus vieux bâtiment de la ville, remontant au XIIe siècle.

Le musée de La Mure possède de nombreuses collections en lien direct avec La Mure, le plateau Matheysin et ses alentours.

Il est possible d'y retrouver des espaces qui ont pour thèmes la sculpture et peinture, les guerres de religion ou encore l’archéologie

Chaque saison, le musée revêt un nouvelle exposition temporaire.

La médiathèque[modifier | modifier le code]

La médiathèque « La Matacena » a été dévoilée et inaugurée le 2 octobre 2010 par François Fillon et le maire de La Mure Fabrice Marchiol.

L'établissement est doté d'équipements écologiques modernes, occupe une superficie de 600 m2, est divisé en 2 étages et coopère avec la Bibliothèque du Ministère de l'Isère et trois bibliothèques Matheysine : Sousville, La Motte de Aveillans et Notre Dame.

La médiathèque est une agence de services municipaux et une propriété intercommunale.

Son nom « Matacena » vient du latin médiéval : Mata (humide) et Cena (plateau)[6].

Ecole de musique[modifier | modifier le code]

L’histoire de l’Ecole de Musique remonte lors de la présence en 1863, de la Fanfare ou Harmonie qui formait déjà ses propres musiciens.

D'une première idée militaire, ensuite minière, elle est « à l’heure actuelle, le seul établissement public d’Enseignement Artistique entre Gap et Vizille [7].

L’Ecole de Musique de La Mure est municipale depuis 1980.

Par le biais d'une convention avec le Conseil général de l'Isère, et la signature de la charte pour l’Ecole de musique, huit communes y sont associées : La Morte, Monteynard, Marcieu, Mayres-Savel, Corps, La-Motte-Saint-Martin, Notre -Dame-de-Vaulx et Ponsonnas.

La Mure Cinéma-Théâtre[modifier | modifier le code]

L'établissement bénéficie de doubles labels : « Art et Essai » et « Jeune Public » et est géré par l'association « La Mure Cinéma-Théâtre ».

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Saint Pierre-Julien Eymard né en 1811 et mort en 1868. Il était le prêtre fondateur de la congrégation des religieux du Saint-Sacrement.

L’ancienne église de La Mure porte son nom et il est possible de voir son musée au 69 rue du Breuil.

Victor Miard né en 1895 et mort en 1971. Il était professeur de dessin, historien de la Matheysine et artiste.

Pierre Pelloux né en 1903 et mort en 1975. Il était artiste peintre et professeur à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Une plaque pare sa maison natale avenue Chion-Ducollet.

Abel Chrétien né en 1919 et mort en 1972. Il était un résistant, mineur, illustrateur, et a fait carrière comme sculpteur à Antibes[8].

Robert Ibanez né en 1931 et mort en 2020. Il était un artiste polyvalent, peintre, sculpteur et avait été mineure.

Il était comparé au Facteur Cheval. Il a fait don d'une de ses œuvres « le Cri » au département de l'Isère qui est installée au cœur de la maison du territoire de la Matheysine.

Evènements[modifier | modifier le code]

En 2013, la ville de La Mure a créé le festival de musique « La Mure du Son ». Jeu de mot entre le Mur du son et le nom de la ville.

Chaque été, durant les mois de juillet et août, tous les vendredis soirs, un concert est organisé gratuitement dans les rues de la ville.

De manière à satisfaire tous les habitants de la ville, chaque semaine le thème change ainsi que le genre musical. Pop, rock, jazz, soul en passant par les musiques latines et faisant un détour par l'Italie.

L’événement attirerait environ 3 000 personnes chaque été[9].


Depuis 2013, tous les 15 août, la ville organise la Fête du Murçon représenté par la Confrérie du Murçon Matheysin qui recherche à faire valoir la gastronomie Matheysine[10].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

DUSSERT, Auguste, 1903. Essai historique sur La Mure et son mandement, depuis les origines jusqu’en 1626. Paris : A. Picard.

MARCHIOL, Fabrice, "Où habitons-nous ? "La Mure, petite histoire du nom de nos rues [sans date]. [en ligne]. [Consulté le 31 mars 2021]. Disponible à l’adresse : https://bibliotheques.le-gresivaudan.fr/recherche/viewnotice/clef/OUHABITONSNOUSLAMUREPETITEHISTOIREDUNOMDENOSRUES--MARCHIOLF----1/id/11850]

MIARD, Victor, 1965. La Mure et la Matheysine à travers l’histoire. [en ligne]. [Consulté le 31 mars 2021]. Disponible à l’adresse : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33452368

Un peu d’histoire | La Mure, [sans date]. [en ligne]. [Consulté le 31 mars 2021]. Disponible à l’adresse : https://lamure.fr/category/culture/histoire-de-la-mure/un-peu-dhistoire

REYMOND, René, 1991. Mystères et Curiosité de l’Histoire dans les communes des cantons de LA MURE - CORPS - VALBONNAIS - MENS - CLELLES - MONESTIER - DE - CLERMONT - VIF - VIZILLE - BOURG - D’OISANS.

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Auguste Dussert, Essai historique sur La Mure et son mandement, depuis les origines jusqu'en 1626: avec des éphémérides jusqu'en 1903, Picard/Gratier, , 584 p., p. 19
  2. a b et c Victor Miard, La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire, , 343 p.
  3. La Mure, « Monuments et patrimoine », sur lamure.fr (consulté le )
  4. a b et c René Reymond, Mystères et curiosités de l'Histoire dans les communes des cantons de LA MURE- CORPS - VALBONNAIS - MENS - CLELLES - MONESTIER - DE - CLERMONT - VIF - VIZILLE - BOURG - D'OISANS, P.40
  5. La Mure, « Jumelage avec Marktredwitz », sur lamure.fr (consulté le )
  6. La Mure, « Médiathèque La Matacena », sur https://lamure.fr/ (consulté le )
  7. La Mure, « Ecole de musique », sur https://lamure.fr/ (consulté le )
  8. La Mure, « Personnalités muroises », sur lamure.fr (consulté le )
  9. Gael Demol, « La Mure du Son », sur Communauté de Communes de la Matheysine - Site officiel, (consulté le )
  10. « Recettes de La Confrérie », sur www.la-confrerie-du-murcon.com (consulté le )