Tombe à la fille

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La Tombe à la fille.

La Tombe à la fille est une petite tombe située dans le bois de Teillay en Ille-et-Vilaine, dans la région Bretagne. Selon les croyances locales serait enterrée là une jeune fille tuée par les Chouans durant la Révolution française. Elle fait aujourd'hui l'objet d'une grande dévotion dans la région, sa tombe étant régulièrement fleurie. Des vêtements d'enfants sont attachés à la végétation des alentours.

Localisation[modifier | modifier le code]

La tombe se situe sur le territoire de la commune de Teillay dans le département d'Ille-et-Vilaine, à proximité immédiate du ruisseau d'Aron qui marque la limite avec la commune de Ruffigné en Loire-Atlantique.

Sise au bord de la Grande Ligne, route qui traverse la forêt de Teillay du Nord Est au Sud Ouest, la tombe s'y élève à environ 700 mètres du croisement avec la route départementale 772.

Tradition[modifier | modifier le code]

La jeune fille enterrée là est une certaine Marie Martin, née à Tresbœuf et âgée de 17 à 19 ans lors de sa mort, qui demeure alors à Teillay. Même si plusieurs versions du motif de son meurtre existent, l'une des plus fréquemment rencontrées raconte qu'elle aurait indiqué à des républicains de Bain-de-Bretagne la cache d'un groupe de Chouans (ou, en sens inverse, qu'elle aurait au contraire refusé d'indiquer la cachette des Bleus). Quoi qu'il en soit, elle est capturée et longuement torturée par les Chouans, qui la laissent mourante attachée à un arbre[1].

Selon un document de rédigé par le commissaire du Directoire exécutif du département[2],[3],[4] :

« Une fille de Tresbœuf avait manifesté ouvertement son attachement au nouveau régime et son aversion pour les Chouans, fut saisie par ces derniers au commencement de l'an IV. Ils satisfirent d'abord leur brutalité. Ensuite, successivement, ils lui arrachèrent les ongles des pieds et des mains, les dents, les yeux, et lui coupèrent les mamelles. Ils mirent trois jours à tourmenter cette malheureuse victime de leur rage et de leur barbarie. Enfin, voyant qu'ils n'allaient bientôt plus exercer leur cruauté que sur un cadavre, ils la pendirent à un arbre de la forêt de Teillay, ne lui laissant pour tout vêtement que sa chemise. Elle a été détachée de cet arbre et enterrée au pied. »

Cette jeune fille est parfois évoquée sous le nom de sainte Pataude, pataud étant le surnom donné aux Républicains par les Chouans en gallo (patao)[5].

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Luc Flohic (dir.), Éric Brochard et Véronique Daboust, Le patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, vol. 1, Paris, Flohic, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p., vol. (ISBN 2-84234-040-X), p. 276. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Michel Lagrée et Jehanne Roche, Tombes de mémoire : La dévotion populaire aux victimes de la Révolution dans l'Ouest, Rennes, Apogée, coll. « Hommes et lieux de Bretagne », , 148 p. (ISBN 2-909275-12-4), p. 73–74. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Loïc Le Quellec, « Le chouan dans le chêne et l'arbre sur la tombe », Bulletin de la Société de mythologie française, nos 190–191 « Mythologie des arbres, XXe Congrès de la SMF, , Val de Consolation (Doubs), organisé par Édith et Christian Montelle, quatrième cahier et articles divers »,‎ 1er et 2e trim. 1998, p. 22–41 [30] (S2CID 191893692, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Jean-Loïc Le Quellec, chap. 3 « Le chouan dans le chêne et l'arbre sur la tombe », dans Dragons et merveille : Légendes urbaines et mythes contemporains, Arles, Errance (Actes Sud), coll. « Le Cabinet du naturaliste / Voyage en mythologies », , 504 p. (ISBN 978-2-87772-532-3 et 978-2-87772-946-8), p. 63–96 [75–76] [lire en ligne]. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Claude Schmitt, Les saints et les stars : Le texte hagiographique dans la culture populaire (études présentées à la Société d'ethnologie française, ), Paris, Beauchesne, coll. « Bibliothèque Beauchesne » (no 10), , 302 p. (ISBN 2-7010-1075-6), p. 148–149 [lire en ligne]. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]