Thibaud III de Blois
Comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres | |
---|---|
- | |
Prédécesseur | |
Successeur |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoints |
Adèle de Valois (après ) Gersende du Maine |
Enfants |
Étienne II de Blois Philippe de Champagne Eudes III de Troyes Hugues Ier de Champagne Havise de Guincamp (d) |
Statut |
Thibaud III de Blois (ou Thibaud Ier de Champagne)[1] (Thibault, Thibaud, Thibaut), né vers 1019, mort à Épernay le 29 ou 30 septembre 1089, est le fils d'Eudes II de Blois et d'Ermengarde d'Auvergne. Puissant maître de maison féodale, le comte de Blois commence une longue carrière politique. D'abord rejeté au nord et à l'ouest de ses domaines, en contrées par trop turbulentes, il accroît finalement son emprise politique et guerrière à l'est en devenant comte de Champagne.
Un patron politique de l'époque féodale
L'héritier de la maison de Blois devient comte de Blois, Tours, Châteaudun, Chartres, Sancerre, Provins, Saint-Florentin, Château-Thierry de 1037 à 1089 et de Troyes, Meaux, Vitry de 1066 à 1089.
Thibaud III perd Beauvais après 1037. En outre, battu à la bataille de Nouy, près de Tours assiégée en 1044, il abandonne le pouvoir concret sur la Touraine, saisie par la maison rivale d'Anjou menée par Geoffroy II Martel. Il a dû aussi en perdre le titre car le roi de France Henri Ier, à qui il a refusé de prêter hommage, l'en a dépossédé virtuellement pour le remettre tout aussi virtuellement à son vainqueur. Mais le traité qu'Angevins et Blésois signent à la fin de la bataille n'est qu'une passation de fief.
L'influence compromise à l'ouest, il reste à la maison de Blois de reprendre le chemin des conquêtes à l'est. En 1063-65, son neveu Eudes III de Champagne, dont il a la tutelle, se révolte contre lui. Thibaud en profite pour conquérir la Champagne et devient comte de Champagne (Thibaud Ier), instaurant ainsi la puissante maison de Blois-Champagne. Protecteur des abbayes, il favorise la réforme monastique.
Il a le rare privilège de voir un tout jeune parent accéder à la canonisation, Thibaut de Provins, son filleul germain[2].
L'un de ses petits-fils, Thibaut IV de Blois (ou II de Champagne), dit Thibaud le Grand, comte de Blois-Champagne († 1152), se fait inhumer à l'abbaye Saint-Pierre de Lagny-sur-Marne pour signifier son implantation en Champagne face au Capétien[3].
Un autre petit-fils, Étienne de Blois (puis d'Angleterre) († 1154), s'empare en 1135 du trône anglais aux dépens de sa cousine Mathilde, fille d'Henri Ier d'Angleterre, et de son frère aîné Thibaut IV.
Mariages
Thibaud III de Blois épouse Gersende, fille du comte Herbert Ier du Maine, avant de la répudier en 1048. Il est possible qu'il épouse ensuite Gundrade, dont l'existence ne nous est connue que par un seul document. Il est possible que Gundrade soit une transcription déformée du prénom Gersende, celui de sa première épouse.
- Cette Gundrade est dite être la mère d'Étienne II de Blois, qui épouse Adèle de Normandie (Adèle de Blois), fille de Guillaume le Conquérant, d'où la succession des comtes de Champagne, de Blois et de Sancerre, ainsi que des seigneurs de Sully (et des rois d'Angleterre sous le règne d'Etienne !).
En secondes (ou troisièmes) noces, il épouse, avant 1061, Adélaïde de Valois († entre 1093 et 1100), fille de Raoul IV de Vexin. Ils ont pour enfants :
- Eudes III de Troyes, comte de Troyes ;
- Philippe, évêque de Châlons ;
- Hugues Ier de Champagne, comte de Troyes, puis comte de Champagne, puis chevalier de l'Ordre du Temple ;
- Havoise, mariée à Étienne Ier de Penthièvre[4].
Source
- Larousse encyclopédique en couleurs, France Loisirs 1978.
Articles connexes
Notes et références
- (en) Charles Cawley, « Thibaut [III] de Blois (-1089) », dans « Central France - Blois, Tours », ch. 1 : « Blois », section B : « Comtes de Blois [943]-1218 », sur MedLands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté le ).
- Mabillon, Vita S.Theobaldi Eremitae, Acta Sanctorum Ord.S.B.Saec. VI, Pars II. Ann.MLXVI, Julii 1, paragr. 3
- Michel Bur, La formation du comté de Champagne (v. 950 - v. 1150), 1977, p. 306.
- Stéphane Morin Trégor, Goëlo, Penthièvre. Le pouvoir des Comtes de Bretagne du XIIe au XIIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, 2010. (ISBN 9782753510128), p. 184.