Sohaemus d'Émèse
Sohaemus d'Émèse | |
Titre | |
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Roi d'Émèse | |
– vers 73 | |
Prédécesseur | Azizus d'Émèse |
Successeur | Annexion à l'Empire romain |
Roi de Sophène | |
– vers 73 | |
Prédécesseur | Empire romain |
Successeur | (annexion romaine) |
Biographie | |
Date de décès | 78/79 |
Père | Sampsigeramus II |
Mère | Iotapa, fille de Mithridate III de Commagène et d'Iotapa d'Atropatène |
Conjoint | Drusilla de Maurétanie la Jeune |
Enfants | Caius Julius Alexion Iulia Mamaea |
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Sohaemus[1], Sohaimos, Sohémos ou Sohème d'Émese ou de Sophène, ou encore C[aius] Iulius Sohaemus (en grec : ο Γαίος Ιούλιος Σόαιμος), est un prince et un roi client romain d'Émèse, régnant également sur la Sophène de 54 jusqu'à 72-75. À Émèse, il succède à son frère Azizus, mort sans descendance vers 54.
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Sohaemus est le fils cadet de Sampsigeramus II d'Émèse (actuelle Homs en Syrie), qui y a régné de 11 av. J.-C. jusqu'à 42, et de Iotapa[2]. Par sa mère, Sohaemus est un descendant du royaume de Commagène, ses grands-parents maternels étant le roi Mithridate III de Commagène et la reine Iotapa d'Atropatène[2]. Il est probablement né et a grandi à Émèse, et est d'ascendance syrienne, arménienne, grecque et mède.
Son frère aîné Azizus, qui a accédé au trône à la mort de leur père, meurt à son tour en 54, et Sohaemus lui succède[2]. La même année, Néron détache la Sophène de l'Arménie et fait de Sohaemus son roi. Il pourrait être également le patron de la colonie romaine de Béryte, et diriger Césarée du Liban, s'il s'agit bien du même « Sohaemus »[2]. Il est en outre honoré à Héliopolis sous le nom de « C. Iulius Sohaemus »[2]. L'inscription en latin indique :
« Pour le grand roi Caius Julius Sohaemus, fils du grand roi Sampsiceramus... chef de la colonie. »
Très proche de Rome, il envoie des troupes lors de la révolte en Judée en 66 (selon Flavius Josèphe, « quatre mille hommes, dont le tiers était des cavaliers, et la plupart archers »[3]) et prend parti lors de la guerre civile romaine de 68-69 en soutenant Vespasien[2].
En 72, Sohaemus fournit des troupes depuis la Sophène au gouverneur de la province de Syrie Lucius Caesennius Paetus, pour destituer Antiochos IV de Commagène. Cette intervention conduit à l'annexion du royaume de Commagène par l'Empire romain. Peu après, la déposition d'Antiochos IV, les deux rois — Sohaemus et Aristobule de Chalcis — qui ont aidé les forces romaines semblent avoir été déposés à leur tour. Au plus tard en 75, aussi bien la Sophène que l'Arménie mineure sont rattachées à des provinces romaines. Il est le dernier roi attesté d'Émèse[2], il disparaît vers 72-75, tout comme son royaume, annexés par Rome[4].
Lorsque Sohaemus meurt, il est enterré dans un tombeau de forme pyramidale achevé en 78/79[5]. Bien qu'on ne puisse assurer que Sohaemus a abdiqué ou a été démis au retour de l'expédition qui a dépossédé Antiochos IV de Commagène « l'absence de tout titre royal sur le mausolée[5] », « comme sur les inscriptions qui attestent l'existence de la famille tout au long du IIe siècle[5] » indique que vraisemblablement le royaume d'Émèse a été annexé à l'Empire avant la construction du mausolée[5]. Les destitutions d'Aristobule de Chalcis et de Sohaemus d'Émèse semblent avoir eu lieu dans la même période, juste après l'expédition contre la Commagène. L'ère des monnaies romaines frappées à Nicopolis qui commence à l'automne 72[6] montre qu'Aristobule a été démis à ce moment de sa royauté sur l'Arménie mineure[7],[6]. L'annexion de ces deux royaumes pourrait être une des séquelles de ce conflit de Commagène[5]. La destitution de Sohaemus semble avoir eu lieu au moment où « l'activité de Marcus Ulpius Traianus, le père du futur empereur Trajan, se déploie précisément dans cette partie de la province de Syrie, dont il est le gouverneur de 73/74 à 78/79[5]. »
Union et postérité
[modifier | modifier le code]Vers 35, Sohaemus épouse sa parente, la princesse Drusilla de Maurétanie, la fille de Ptolémée de Maurétanie et de Julia Urania. Drusilla est l'arrière-petite-fille de la reine Cléopâtre VII d'Égypte (dynastie des Ptolémées) et du triumvir romain Marc Antoine. Ils sont probablement les parents de Caius Julius Alexio et de Iulia Mamaea, épouse de Marcus Antonius Polemo II. Parmi ceux qui se réclament de sa descendance se trouve la reine Zénobie de Palmyre.
Dynasties d'Émèse et de Commagène
[modifier | modifier le code]|MAMAEA=Julia
Mamaea I d'Émèse
- Julia Mamaea I d'Émèse épouse Polémon II du Pont à un moment inconnu.
- (en) Barbara Levick, Julia Domna : Syrian Empress, Routledge, , 288 p. (ISBN 978-1-134-32350-0, présentation en ligne), p. XX.
Sources
[modifier | modifier le code]- Julia Domna: Syrian Empress, de Barbara Levick, p. 38s
- J, B. Pick, Une monnaie du ΚΟΙΝΟΝ ΑΡΜΕΝΊΑΣ, Paris, Institut français du Proche-Orient, coll. « Revue des Études Anciennes » (no 16-3), (ISSN 2076-8435, lire en ligne), p. 283-289.
- Théodore Reinach, Le mari de Salomé et les monnaies de Nicopolis d'Arménie, Paris, Revue des Études Anciennes (no 16-2), , 26 p. (ISSN 2540-2544, lire en ligne), p. 133-158.
- J et J.-Ch. Balty, La Géographie administrative et politique d'Alexandre à Mahomet : actes du Colloque de Strasbourg - Centre de recherche sur le Proche-Orient et la Grèce antiques, Paris, Brill Archive, , 358 p. (présentation en ligne), « L'Apamène antique et les limites de la Syria Secunda », p. 41-76.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sohaemus' signifie « petit poignard ».
- (en) Barbara Levick, Julia Domna, Syrian Empress, Routledge, 2007 (ISBN 9780415331432), p. 9.
- Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XVIII, 9 ; cf. (en) Fergus Millar, The Roman Near East: 31 BC-AD 337, Harvard University Press, 1995 (ISBN 9780674778863), p. 71.
- (en) Warwick Ball, Rome in the East: The Transformation of an Empire, Routledge, 1999 (ISBN 978-0-415-24357-5), p. 36.
- Balty 1979, p. 46, note no 18.
- Pick 1914, p. 283.
- Reinach 1914, p. 147.