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Rue Chauchat

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9e arrt
Rue Chauchat
Voir la photo.
Rue vue en direction du boulevard Haussmann.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 9e
Quartier Faubourg-Montmartre
Début 4, boulevard Haussmann
Fin 42, rue La Fayette
Morphologie
Longueur 274 m
Largeur 12 m
Géocodification
Ville de Paris 1928
DGI 1937
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
rue Chauchat
Géolocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 9e arrondissement de Paris)
rue Chauchat
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La rue Chauchat est une voie du 9e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès

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La rue Chauchat est une voie publique située dans le 9e arrondissement de Paris. Elle débute au 4, boulevard Haussmann et se termine au 42, rue La Fayette.

Le quartier est desservi par la ligne 7 à la station Le Peletier et par les lignes 8 et 9 à la station Richelieu - Drouot.

Origine du nom

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Portrait de Jacques Chauchat (1730-1785), échevin de Paris sous Louis XVI.

Elle doit son nom à Jacques Chauchat, écuyer, conseiller du roi, quartinier, avocat au Parlement de Paris puis échevin de Paris de 1778 à 1780.

Jacques II Chauchat (né à Paris en 1730 et mort à Paris en 1785) est le fils de Jacques Ier Chauchat (né à Saint-Vincent [dans l'actuel Puy-de-Dôme] en 1691 et mort à Paris en 1769). Écuyer, avocat au Parlement de Paris, quartenier du quartier de la place Royale (actuelle place des Vosges) en 1757, il est élu échevin de la ville de Paris en 1778. Cette charge lui conférait la noblesse héréditaire, en vertu de l'édit du roi Louis XV du mois de .

Jacques II Chauchat se rendit à Versailles en carrosse à quatre chevaux blancs pour être reçu par Louis XVI, le , à 10 heures. Après la messe du Roi, celui-ci le reçut en audience pour recevoir son allégeance et valider son élection.

« […] le Sieur Chauchat, la main droite sur le crucifix que tenait Sa Majesté sur ses genoux, a fait le serment accoutumé […] puis s'est retiré en faisant 3 profondes révérences[1]. »

La première partie de la rue fut percée en , par les soins de Jean-Joseph de Laborde, seigneur de la Ferté. Elle allait de la rue Chantereine (aujourd'hui rue de la Victoire), à la rue de Provence. Le terrain appartenait alors à Jean-Joseph de Laborde, qui fit la demande d'y ouvrir une rue[3].

Une deuxième partie fut percée en 1821, au moment de la construction de l'opéra Le Peletier, et son passage de l'Opéra, qui donnait à la fois dans la rue Chauchat et dans le boulevard des Italiens.

Cette deuxième partie prolongea la rue Chauchat jusqu'à la rue Pinon (aujourd'hui rue Rossini). La troisième et dernière partie, encore plus au sud, a prolongé la rue jusqu'à l'actuel embranchement du boulevard Haussmann et du boulevard des Italiens.

Le passage le plus connu des alentours de l'opéra Le Peletier (1821-1873) était celui qui s'ouvrait sur le boulevard des Italiens et aboutissait rue Chauchat. Il disparut lors du prolongement du boulevard Haussmann. Il s'y trouvait un coiffeur célèbre, Gélis, fréquenté par Sardou, Berlioz, Hugo, Balzac, Chateaubriand ou Girardin. Des toiles ou des dessins de Courbet, Vernet, Daumier étaient accrochées dans le salon. Les artistes se faisaient couper les cheveux chez Gélis et lui laissaient une œuvre en souvenir. S'y trouvaient également un kiosque où on vendait les journaux de province et de nombreux journaux étrangers, un restaurant italien, une brasserie belge, une salle de spectacle, un panorama, un arquebusier.

La rue Chauchat a été prolongée jusqu'au passage en 1875, et ensuite jusqu'au boulevard Haussmann. Les terrains de cette dernière partie ont appartenu successivement à Charles-Guillaume Lenormant d'Étioles, mari de madame de Pompadour, puis à Morel de Vindé, pair de France et membre de l'Institut.

Le , la première femme aéronaute professionnelle, Sophie Blanchard, s'écrasa avec son ballon à hydrogène au coin de la rue de Provence et de la rue Chauchat[4].

Elle accueille en 1843 le deuxième temple luthérien de Paris, l'église luthérienne de la Rédemption de Paris, longtemps siège de l'Église évangélique luthérienne de France et aujourd'hui membre de l'Église protestante unie de France. L'architecte François-Christian Gau, qui construisit le temple, eut l'idée originale de conserver la voûte d'entrée des Halles de l'octroi (bâties en 1821), et d'installer le fronton du temple sous cette voûte[5].

Le marquis de Rochegude, dans ses Promenades dans toutes les rues de Paris[6], affirme que le temple protestant fut établi là après le mariage, en 1837, de la duchesse d'Orléans, pour lui éviter d'aller rue des Billettes, où était alors le seul temple luthérien de Paris (1821), mais où, selon la police, l'étroitesse des rues du Marais ne garantissaient pas la protection de la duchesse[7]. Les obsèques du Baron Haussmann eurent lieu dans ce temple, le .

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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No 6.
No 16 : église luthérienne de la Rédemption.

Madame Hamelin, femme d'esprit du XIXe siècle, amie et amante de nombreuses personnalités politiques et littéraires (Bonaparte, Talleyrand, Chateaubriand, Hugo), habita dans une maison rue Chauchat avec son époux Romain Hamelin, après avoir quitté la rue Taitbout[8].

  • No 6 : ancien hôtel particulier de style néo-Renaissance construit en 1879 par l’architecte Claude David[9]. La banque Nicolas-Cordier y est alors établie[10]. En 1895, à la suite d’une souscription, la Société des anciens élèves des écoles d’Arts et Métiers en fait l’acquisition et le bâtiment est alors inauguré par le président de la République de l’époque, Félix Faure[11]. En 1938, ce « vaste immeuble » de 486 m2, « convenant plus particulièrement à banque, administration, compagnies d’assurances, avec chambres fortes, coffres-forts, avec compartiments particuliers », est mis en vente au palais de Justice de Paris avec une mise à prix à 3 000 000 francs[12].
  • No 7 : le siège de la Banque de l’Union parisienne (BUP) se trouvait à ce numéro.
  • No 16 : Église luthérienne de la Rédemption de Paris.
  • No 19 : à l'emplacement de l'actuel bureau de poste (angle rue Chauchat et rue de Provence) se trouvait la galerie Bing, marchand d'art et négociant en porcelaines et objets d'art du Japon et de la Chine, fondée en 1884. En 1895, il rebaptise sa galerie Maison de l'Art nouveau et y expose des œuvres d'artistes. L'immeuble est détruit en 1922 pour faire place à une construction Art déco dès 1924[13].
  • No 22 : les éditions musicales Édouard Salabert, et son fils, Francis Salabert, se trouvaient à ce numéro.
  • No 23 (et 42, rue La Fayette) : immeuble construit par Eugène Viollet-le-Duc en 1863-1865, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques[14].
  • No 24 : siège du journal Le Siècle (1836-1932), monarchiste puis républicain.

La rue Chauchat dans la culture

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  • Alexandre Dumas dans Mes Mémoires fait de la rue Chauchat, dans laquelle un homme est mort, le lieu de l'invasion du choléra à Paris[15].
  • Dans le roman d'Honoré de Balzac La Cousine Bette, Josépha, jeune et belle cantatrice juive, demeure rue Chauchat, décrite comme la rue des artistes de l'Opéra.
  • La rue Chauchat est citée dans la chanson Ell' prend l'boul'vard Magenta, écrite par Vincent Scotto et Gitral, composée par Scotto et interprétée par Félix Mayol en 1916[16].
  • La rue Chauchat est mentionnée comme étant le lieu d'un « bordel » dans L'Europe buissonnière d'Antoine Blondin.

Galerie de photos

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Notes et références

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  1. Extrait du Registre des délibérations du corps de la Ville de Paris, conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (24, rue Pavée, 75004 Paris) : « Visite de l'échevin Jacques II Chauchat le 25 août 1778 à la cour de Versailles. »
  2. Une partie de la section « Historique » de cet article est issue de la rubrique « À travers Paris » et intitulée « La rue Chauchat », parue dans Le Figaro vers la fin du XIXe siècle. Sa date précise et son auteur sont inconnues de l'auteur de cette page.
  3. Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1855.
  4. Biographie universelle ancienne et moderne, tome 58e, ouvrage collectif, Paris, 1835.
  5. « 16 rue Chauchat, église de la Rédemption », blog Paris, le nez en l'air, parislenezenlair.blogspot.fr, 17 mars 2009.
  6. Wikisource.
  7. Cahiers d'anthropologie religieuse, Paris et ses religions au XXe siècle, ouvrage collectif, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 1993, p. 48.
  8. Maurice Lescure, Madame Hamelin, Merveilleuse et turbulente Fortunée, 1776-1851, L'Harmattan, 1995, 425 p.
  9. Protections patrimoniales, 9e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 241 à 255.
  10. La Petite République, 4 octobre 1879, sur RetroNews.
  11. Paul Blancarnoux, Du choix d’une carrière industrielle, 1904, sur Gallica.
  12. Archives commerciales de la France, 29 juin 1938, sur Gallica.
  13. « Siegfried Bing (1838-1905) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), site de la mairie du 9e arrondissement, mairie09.paris.fr.
  14. Notice no PA00088939, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  15. Alexandre Dumas, Mes mémoires, chapitre CCXXXIII, 1856.
  16. La chanson est datée de 1916 (sous réserves) par la BNF. Fiche de Ell' prend l'boul'vard Magenta, catalogue.bnf.fr.

Articles connexes

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Liens externes

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