Roger Nikièma

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Roger Nikièma
Roger Nikièma, en 2020.
Fonctions
Journaliste, écrivain
Biographie
Naissance

Konioudou (Bazèga)
Décès

Ouagadougou
Nationalité
Burkinabè
Formation
CESTI Dakar
Activité
Journaliste, écrivain

Roger Timbila Théodore Nikièma, né en 1935 à Konioudou, dans la province du Bazèga (Burkina Faso) et mort le [1] à Ouagadougou, est un journaliste et homme de culture burkinabè. Il est ancien directeur de la Radio et de la Télévision de Haute-Volta (actuelle Radiodiffusion-Télévision du Burkina) et l’un des pionniers du journalisme au Burkina Faso. Il est le fondateur de la radio Salankoloto, la première radio associative du Burkina Faso. Il est aussi écrivain. Il est l’initiateur des « Prix Galian », une cérémonie annuelle de récompense des professionnels des médias au Burkina[2]. Le 2 mai 1990, il est nommé membre de la commission constitutionnelle, chargé de rédiger la constitution de la quatrième république au Burkina Faso, qui dépose son document final le 14 octobre 1990[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance, formation et débuts[modifier | modifier le code]

Le cursus scolaire de Roger Nikièma commence à l'école primaire de Kombissiri, dans la province du Bazèga[4]. Il est venu à Ouagadougou pour passer le certificat d'études primaires (CEP) et vu qu’il faisait partie des élèves admis les plus âgés, il est envoyé au Cours Normal de Ouahigouya qui est un établissement qui forme des instituteurs. Là-bas, Timbila est responsable de la bibliothèque. Il profite chaque soir pour lire et se cultiver. Après sa formation, il devient instituteur mais son envie d’apprendre et de s’améliorer le pousser à poursuivre ses études à l’université d’Abidjan[5]. Depuis l’école primaire, il nourrit sa passion pour la lecture. Faisant partie de ceux qui raccompagnaient le maître avec ses effets au sortir des cours, il lui arrive de « chiper » quelques livres pour les lire et les ramener dans la bibliothèque du maître.

Pendant qu’il était en études à Abidjan, il apprend qu’une équipe à Ouagadougou était à la recherche de volontaires pour une formation en journalisme en France. Le temps, pour lui de faire le déplacement à Ouaga, l’équipe était déjà à Niamey au Niger. Mais il eut une seconde chance avec le ministre de l’information de l’époque. Celui-ci l’envoie faire un test à la Radiodiffusion de Haute-Volta (actuelle Radiodiffusion-Télévision du Burkina) qui venait d’ouvrir ses portes, en 1959[6]. Le directeur de la radiodiffusion, de l'époque, lui propose une lecture de dépêches dans le studio. Roger Nikièma est retenu comme journaliste[5].

Il se perfectionne à travers diverses formations. De 1970 à 1973, il a eu droit à une formation de qualité au Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI) de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar au Sénégal[7]. Il fait aussi ses pas d’apprentissage à l’Office de coopération radiophonique (OCORA) en France où il obtient un diplôme d’animateur de programme avec spécialité « journalisme ». Il est diplômé aussi du Centre de formation de journalisme de Khool, en Israël[4].

Journaliste[modifier | modifier le code]

La nature a doté Roger Nikièma d’une belle voix qui séduit les auditeurs de Radio Haute-Volta chaque jour. En effet, il n’a pas mis longtemps à acquérir son premier grade à la radio nationale. Dès 1958, il est nommé chef du service des informations de la radiodiffusion de Haute-Volta, puis directeur de la radiodiffusion Télévision de Haute-Volta (actuelle Radiodiffusion-Télévision du Burkina -RTB), de 1967 à 1969. Entre 1976 et 1984, il est détaché comme chef de service presse à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEAO). Il occupe ensuite de 1985 à 1987, le fauteuil de directeur de la Télévision nationale du Burkina (TNB). Il prend sa retraite administrative, en décembre 1988[8].

Il a été correspondant pour des radios internationales, telles que Radio France internationale (RFI), la Deutsche Welle (la Voix de l’Allemagne), Radio Nederland et la British broadcasting corporation (BBC). Il est correspondant de presse au Vietnam pendant la guerre du Vietnam[9],[8].

Fondateur de Radio Salankoloto[modifier | modifier le code]

Après sa retraite administrative de la fonction publique burkinabè, il crée avec des camarades, l’Association Galian qui porte le projet de radio Salankoloto qui voit le jour le 27 novembre 1996 à Ouagadougou. Radio Salankoloto est pendant longtemps la seule radio associative de Ouagadougou et sa particularité est l'utilisation des langues nationales pour communiquer avec ses auditeurs. Salankoloto est un nom (en mooré) interpellateur tiré du terroir burkinabè, c'est un personnage imaginaire qui revêt partout le même costume, celui d'un conseiller[5].

Écrivain[modifier | modifier le code]

Son roman Deux adorables rivales publié en 1967 est le deuxième roman de la Haute-Volta après Crépuscule des temps anciens de Nazi Boni, paru en 1962[10]. Roger Nikièma, à 77 ans, publie sa dernière œuvre intitulée L’Hier de Koss-Yam, dont une cérémonie de dédicace a eu lieu le 3 août 2012 au centre national des arts, des spectacles et de l’audiovisuel (CENASA). Publié par les éditions Jethro SA, L’Hier de Koss-Yam est un roman de 90 pages et se veut un « reportage » qui retrace une histoire dramatique voire tragique dans le village imaginaire de Koss-Yam en Haute-Volta au temps de la colonisation. il a été écrit en 1970 et publié, dans un premier temps, par l’université de Ouagadougou en 2005[11].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Roman[modifier | modifier le code]

  • Dessein contraire, imprimerie des Presses africaines, 1966[12]
  • L’Hier de Koss-Yam, Editions Jethro SA, 2012, 90 p.[11]

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Deux adorables rivales Yaoundé, éditions Clé - Yaoundé, 1971, 51p. 18x12,5 cm[13] ISNI 0000 0000 6645 1788[14]
  • Le soleil de la terre, éditions Clé - Yaoundé, 1971

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Mes flèches blanches, Ouagadougou, imprimerie presses africaines, 1981 (poésie pour enfants)
  • Le rêve de Macalou, Institut culturel africain de Dakar[12].

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

  • Commandeur de l'Ordre National[6]
  • Médaillé d'argent du mérite du travail du Burkina[15]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Décès Roger Nikiéma : il a utilisé la radio comme « outil de développement, du dialogue social, de la cohésion,… » (Abdoulazize Bamogo) », sur libreinfo.net (consulté le ).
  2. « Galian 2016 : Deux nouveaux lauriers pour Burkina24 », sur Burkina24.com, (consulté le ).
  3. « Nomination des membres de la commission constitutionnelle » (article de presse), Sidwaya,‎ , p. 4 (www.sidwaya.bf).
  4. a et b Salaka Sanou, La littérature Burkinabè: l'histoire, les hommes, les œuvres, Presses Univ. Limoges, (ISBN 978-2-84287-190-1, lire en ligne).
  5. a b et c « Institut supérieur de la Communication et Multimédia (ISCOM ) », sur iscom-bf.net (consulté le ).
  6. a et b « Roger Nikièma : « Ma passion pour le journalisme me rajeunit toujours! » – CNP-NZ » (consulté le ).
  7. « Roger Nikiéma », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  8. a et b « Roger Nikiéma : Bon… micro ne saurait mentir ! - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le ).
  9. « Roger Nikièma : « Ma passion pour le journalisme me rajeunit toujours! » – CNP-NZ » (consulté le ).
  10. « « Disparition de Roger Nikiéma : hommage » Naitre est un hasard, vivre une responsabilité mourir un devoir dit le philosophe », sur zoodomail.com (consulté le ).
  11. a et b « « L’Hier de Koss-Yam » : Le dernier roman de Roger Nikièma », sur lefaso.net (consulté le ).
  12. a et b « Roger Nikiéma : Bon… micro ne saurait mentir ! », sur lefaso.net (consulté le ).
  13. « NIKIEMA Roger - Deux adorables rivales suivi de Les soleils de la terre », sur soumbala.com (consulté le ).
  14. « Roger Nikiéma », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  15. Salaka Sanou, La littérature burkinabé: l'histoire, les hommes, les oeuvres, Presses Univ. Limoges, (ISBN 978-2-84287-190-1, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]