Pierre Montet
| Président Académie des inscriptions et belles-lettres | |
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| Président de l'Institut de France | |
| Président Société française d'égyptologie |
| Naissance | |
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| Décès | |
| Sépulture |
Cimetière de Villefranche-sur-Saône (d) |
| Nom de naissance |
Jean Pierre Marie Montet |
| Nationalité | |
| Formation |
Lycée du Parc Lycée Ampère de Lyon Faculté des lettres de Lyon (d) |
| Activités |
| A travaillé pour |
Collège de France (- Université de Strasbourg (d) (- |
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| Maître | |
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Pierre Montet, né le à Villefranche-sur-Saône et mort le à Paris, est un archéologue et égyptologue français. Il est principalement connu pour avoir découvert la nécropole royale de Tanis à partir de 1929 et mis au jour les sépultures inviolées de plusieurs pharaons des XXIe et XXIIe dynasties.
Biographie
[modifier | modifier le code]Pierre Montet est né à Villefranche-sur-Saône le 27 juin 1885. Il réalise ses études secondaires au lycée Claude Bernard de Villefranche puis après l'obtention de son baccalauréat il effectue une classe préparatoire littéraire (khâgne) au lycée du Parc à Lyon. Il a Édouard Herriot pour professeur. Après une licence de lettres, il se consacre à l'égyptologie dès 1905 sous la direction de Victor Loret. En 1910, Pierre Montet obtient un premier contrat avec l'Égypte et fait son entrée à l’Institut français d'archéologie orientale du Caire. Son travail à l'institut français lui donne la matière pour la thèse qu'il publie sous le titre : Scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l'Ancien Empire.
Premiers travaux
[modifier | modifier le code]En 1913 il est chargé de fouiller une colline à proximité de la pyramide d'Abou Rawash, au nord de Gizeh. Des vestiges de l'époque thinite y sont retrouvés. Après deux campagnes de fouilles, Pierre Montet met au jour une nécropole abritant treize tombeaux de la Ire dynastie et trois autres de la IVe dynastie. Ses travaux l'amènent à parcourir l’Égypte. En Haute-Égypte il étudie le site de Qasr-es-Sayyad. En Moyenne-Égypte il explore les tombes des sites d’Assiout, de Deir-Rifeh et de Beni Hassan. Avec un ami géologue il se rend par la suite dans le désert oriental vers le défilé de Ouadi Hammamat, en Haute-Égypte. Dans ces régions montagneuses désertiques entre le Nil et la mer Rouge les anciens Égyptiens exploitaient des mines mais également des carrières de grès et de basalte. Pierre Montet y copia les graffitis inscrits laissés à flanc de montagnes et s'appliqua à comprendre la vie et le travail des carriers de l’Égypte antique.
Fouilles à Byblos
[modifier | modifier le code]La Première Guerre mondiale marque un coup d'arrêt à la carrière de Pierre Montet. Il est mobilisé et rejoint l'armée le 15 février 1915[1]. Blessé, il est cité à deux reprises et reçoit des distinctions pour sa valeur. La guerre terminée il est démobilisé le 20 février 1919[1]et trouve un emploi de chargé de mission à Byblos, il y trouve cinq fragments hiéroglyphiques inconnus. En octobre de la même année il est nommé professeur à la Faculté des lettres de Strasbourg. L'Académie des inscriptions et belles-lettres informée des découvertes faites par Montet en 1919 le charge de retourner à Byblos et d'explorer le site. De 1921 à 1924 il y mène quatre campagnes de fouilles. Il exhume en 1923 dans la nécropole royale de Jebail (Byblos), le sarcophage d'Ahiram qui présente pour la première fois 21 des 22 caractères de l'alphabet phénicien. Ces inscriptions dans leurs formes sont l'exemple le plus ancien de l'alphabet phénicien et le prototype de tous les alphabets actuels. Dans les trésors de cette nécropole royale, il trouve des vases égyptiens gravés au nom de rois de l'Ancien Empire, des objets envoyés par les pharaons d’Égypte et de nombreux autres artefacts apportant la preuve de relations anciennes et étroites entre l’Égypte et le Proche-Orient. Il publie ses conclusions en 1928 dans l'ouvrage Byblos et l’Égypte, quatre campagnes de fouilles à Gebeil.

La découverte de la nécropole royale de Tanis
[modifier | modifier le code]Pierre Montet se préoccupe de retrouver en Égypte même les vestiges de la présence des Hébreux sous les Ramessides. Pour cela il quitte Byblos après avoir confié la suite des fouilles à son collaborateur Maurice Dunand et décide alors de fouiller le delta du Nil. Son choix se porte sur le site de Tanis, exploré par Auguste Mariette au siècle précédent mais encore mal connu et que l’on a longtemps confondu avec la cité de Pi-Ramsès. Ses découvertes capitales, faites entre 1939, 1940 et 1946, lui vaudront les plus grands honneurs de la communauté scientifique.
Il met au jour plusieurs tombes inviolées de pharaons et dignitaires de l'Égypte antique : les pharaons Heqakheperrê Setepenrê Sheshonq II (XXIIe dynastie) en , puis Psousennès Ier (XXIe dynastie) en , ainsi que son fils Aménémopé et celle du général Oundjebaoundjed, contemporain de Psousennès Ier en 1946. Ces tombes inviolées renfermaient un trésor d'une exceptionnelle valeur, comparable au trésor de Toutânkhamon.
Ce trésor de Tanis est exposé principalement au musée égyptien du Caire. De nombreuses pièces issues des fouilles de la mission Montet sont visibles au musée du Louvre.
Derniers travaux et fin de vie
[modifier | modifier le code]Après être devenu correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (l’une des cinq académies composant l’Institut de France) en 1933, il en est membre ordinaire en 1953 puis vice-président en 1962 et président en 1963[1], année du tricentenaire de l’institution, jusqu'en 1966 et préside en parallèle l'Institut de France sur la même période. Il est appelé à enseigner au Collège de France de septembre 1948 à septembre 1956 et prend sa retraite le 1er octobre de cette année[1].
Il est le beau-père de Fernand Beaucour, époux de sa fille Camille (1927-2014), qu'il encouragera à s'engager dans la recherche historique.
Il meurt le au 71 rue du Moulin-des-Prés dans le 13e arrondissement de Paris. Il est enterré à Villefranche-sur-Saône. Sa seconde épouse, née Castelli, est morte en 1978 à 85 ans.
Décorations et prix
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Commandeur de la Légion d'honneur (décret du 12 juillet 1963)[1](ministre de l’Éducation nationale)
Officier de la Légion d'honneur (décret du 3 août 1956)[1] (ministre de l’Éducation nationale)
Chevalier de la Légion d'honneur (décret du 9 août 1947)[1] (ministre de l’Éducation nationale)
Médaille militaire (décret du 31 décembre 1937)[1]
Officier de l'Instruction publique (décret du 14 juillet 1926)[1]
Croix de guerre -[1]- Citation no 226 du 24 juillet 1917 à l’ordre du 228e régiment d’infanterie et no 159 du 30 juillet 1917 à l’ordre de la 158e division d’infanterie[1]
Publications
[modifier | modifier le code]- Scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l'Ancien Empire, no 24, publication de la faculté des lettres de Strasbourg, Paris, 1925.
- Byblos et l'Égypte, quatre campagnes de fouilles à Gebeil, 1921-1922-1923-1924, no 11, Bibliothèque archéologique et historique, Paris, 1928.
- Les nouvelles fouilles de Tanis, no 20, publication de la faculté des lettres de Strasbourg, Paris, 1933.
- Le drame d'Avaris, P. Geuthner, Paris, 1941.
- Tanis, douze années de fouilles dans une capitale oubliée du delta égyptien, Payot, Paris, 1942.
- La vie quotidienne en Égypte - au temps des Ramsès, Éd. Hachette, 1946, Paris.
- Avec A. Lézine, P. Amiet et E. Dhorme, La nécropole royale de Tanis, 1947-1960, en trois grands volumes décrivant tous les objets exhumés.
- Isis, ou, À la recherche de l'Égypte ensevelie, Hachette, Paris, 1956.
- Géographie de l'Égypte ancienne, Ire partie, To-mehou, la Basse Égypte, Lib. C. Klincksieck, Paris, 1957.
- Lettres de Tanis, 1939-1940, la découverte des trésors royaux, présentées par sa fille Camille Montet Beaucour et le professeur Jean Yoyotte, Éd. du Rocher, Monaco, (posthume) 1998.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Les travaux de Pierre Montet à Tanis et la découverte des trésors des pharaons perdus ont influencé le premier volet du film d'action américain réalisé par Steven Spielberg en 1981 Les Aventuriers de l'arche perdue. Dans le film, comme Pierre Montet, l'archéologue est un français, René Emile Belloq interprété par Paul Freeman, et dirige des fouilles à Tanis. La recherche de l'Arche d'Alliance fait référence à des rumeurs qui ont eu cours à l'époque des découvertes de Pierre Montet. Toutefois contrairement à l'archéologue du film, Montet n'a jamais travaillé pour les Allemands et n'a pu retourner en Égypte qu'en 1946 pour y achever les fouilles de la nécropole.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Bibliographie de l’œuvre scientifique de M. Pierre Montet », Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire, Institut français d'archéologie orientale, t. 57, , p. 11-24 (ISSN 0255-0962, lire en ligne, consulté le )
- France Le Corsu, « Bibliographie de Pierre Montet », Revue d'égyptologie, Paris, Société française d'égyptologie, no 19, , p. 10-20 (ISSN 0035-1849)
- Jean Leclant, « Pierre Montet (1885-1966) », Revue archéologique, Paris, Presses universitaires de France, no 1, , p. 97-99 (ISSN 0035-0737, lire en ligne, consulté le )
- Jean Leclant, « Montet Pierre », dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, t. 27, Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, , p. 2693-2694
- Louis Robert et Jacques Vandier, « Éloge funèbre de M. Pierre Montet », Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 3, t. 110, , p. 342-348 (ISSN 1969-6663, lire en ligne, consulté le )
- Esther Wolff, « Pierre Montet (1885-1966) », Revue d'égyptologie, Paris, Société française d'égyptologie, no 19, , p. 7-9 (ISSN 0035-1849)
- « MONTET Pierre Jean Marie », sur Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Égyptologue français
- Institut français d'archéologie orientale
- Naissance en juin 1885
- Décès en juin 1966
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- Naissance à Villefranche-sur-Saône
- Décès à 80 ans
- Décès dans le 13e arrondissement de Paris
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- Commandeur de la Légion d'honneur
- Titulaire de la croix de guerre 1914-1918
- Titulaire de la médaille militaire
- Officier de l'Instruction publique