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Pierre Bellégo

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Pierre Bellégo
Fonction
Curé
Paroisse Saint-Séverin-Saint-Nicolas (d)
-
Jacques Hamaide (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Paris
Nationalité
Activité

Pierre Bellégo, né le à Condé-sur-Noireau (Calvados, France) et mort le à Paris[1], est un prêtre catholique et écrivain français, spécialiste de la pastorale.

Affectations

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Il a été successivement :

Né le à Condé-sur-Noireau, où son père, né à Vannes en 1871, tient une épicerie[2], il est ordonné prêtre en 1938[3]. Il est prisonnier en Allemagne (Langen) de à [4].

Aumônier universitaire à Caen de 1947 à 1959, attaché à l'instruction des étudiants dans un esprit d'ouverture, il invite comme intervenant le père Couturier pour parler de l'œuvre de Georges Rouault, Puaud pour parler d'Économie et humanisme, l'abbé Marc Oraison pour parler psychanalyse et conscience chrétienne, Youakim Moubarac[5] pour une conférence, et plusieurs fois le père Chenu, alors interdit de prédication, pour un cycle sur la théologie du travail[6].

En 1956, au moment du rappel des réservistes et de l’envoi du contingent pour la guerre d'Algérie, il conteste au chanoine Gouhier le droit d’engager l’Eglise quand celui-ci intitule un sermon «Aimer et servir sa patrie»[7]. Même si la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) dont il a la charge à Caen est d’un militantisme alors plus discret que celui des antennes de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) de l’abbé Marguet dont il est l’ami, ou de La Mission de France de l’abbé Ackermann, c’est ce contexte de tension pastorale qui aboutit en 1959 à son désaveu par son évêque, dépassé par l’ampleur d’une campagne de dénigrement à laquelle le député Raymond Triboulet contribue[8].

Il est alors nommé doyen de Vassy. Il passe ainsi du monde universitaire au monde rural, terre de Chrétienté avec sa forte pratique religieuse et des situations concrètes nouvelles pour lui. Ayant écrit un article élogieux sur la reconstruction de l'église Saint-Pierre de Fontaine-le-Pin[9] dans la revue Art de Basse-Normandie, il poursuit par une critique sévère sur l’architecture de la reconstruction des églises, qu'il trouve trop tournée vers le passé. Il se trouve ainsi embarqué dans une polémique avec le docteur Fournée[10]. En 1962, le Père Gillet, curé de Saint-Sulpice à Paris, obtient de l'évêque de Bayeux qu'il le laisse venir auprès de lui[11].

À Saint Sulpice où il est vicaire de 1962 à 1974, il commence une contribution importante au périodique Nouvelles rive gauche[12] pour lequel il continuera d'écrire jusqu'à sa mort. Y sont peu à peu reconnues ses qualités de prédicateur, à tel point qu'il assurera à partir de 1970 le quart des homélies du dimanche[13].

Il connaît en tant que curé de Saint Séverin de Paris, l'occupation de Saint-Nicolas-du-Chardonnet: Il est expulsé de l'église par des catholiques intégristes proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, le [14],[15], incident au cours duquel il a deux côtes cassées[16]. Un jugement du tribunal de Paris lui accorde des indemnités réparatrices en 1982[17].

Prêtre à Saint-Vincent-de-Paul de 1980 jusqu'à sa mort, il participe aux activités de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)[18].

Il meurt le dans le 10e arrondissement de Paris d'une congestion cérébrale, alors qu'il est en service chez une personne dépendante[19].

  • Chemin de Croix, Paris, Association des amis de Pierre Bellégo,
    Texte écrit pour le Vendredi saint à Saint-Sulpice en 1967, avec des photographies du Chemin de Croix de Léon Zack et Maxime Adam-Tessier posé en l'église Saint-Jean-Baptiste d'Agneaux (50)
  • Avec Louis-Henri Parias, Trois entretiens avec Pierre Bellégo, Paris, Seuil, .
  • Paroles offertes, Paris, Le Centurion, .
  • L'aujourd'hui du Christ dans l'aujourd'hui du monde, Paris, Association des amis de Pierre Bellégo, 1983-1995
    Recueil de textes extraits des Nouvelles Rive gauche.
  • À la source de l'agir chrétien, Paris, Association des amis de Pierre Bellégo, .
  • Sauver ce qui était perdu, salut et sacrements (préf. Mgr Albert Rouet), Paris, Association des amis de Pierre Bellégo, .
  • Notre Père..., Paris, Association des amis de Pierre Bellégo, .
  • Chrétien au quotidien, Paris, Association des amis de Pierre Bellégo,
    Recueil de textes écrits pour les feuilles dominicales.

Source bibliographique

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Notes et références

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  1. État civil trouvé dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 7 avril 2020)
  2. « Pierre Bellégo », sur Condé-sur-Noireau au fil de la Durance,
  3. Jean-Paul Redouin, « Ma figure spirituelle: Pierre Bellégo », la Vie, no 3349,‎ (lire en ligne)
  4. Pierre Bellégo, prêtre, Enfance et formation, p. 17
  5. Dossier H: Youakim Moubarac, Éditions l'Âge d'Homme 1965, p 572
  6. Pierre Bellégo, prêtre, Un aumônier heureux, p. 32
  7. Bertrand Hamelin, « La guerre mène les étudiants à la politique », sur Ma Ville Caen, extrait de Ouest France,
  8. Pierre Bellégo, prêtre, Désavoué par l'évêque, p. 40
  9. Église Saint-Pierre de Fontaine-le-Pin dans la base Mérimée du Ministère de la Culture
  10. Respectivement n°17, 26, 32, 35 de la revue Art de Basse-Normandie. Sur ce sujet on pourra consulter La reconstruction des édifices religieux en Basse-Normandie après la Seconde Guerre mondiale
  11. Pierre Bellégo, prêtre, Architecture et foi chrétienne, p. 40
  12. Nouvelles rive gauche, le mensuel chrétien des 5e et 6e arrondissements (Paris).
  13. homélies du dimanche
  14. Pauline Jacot, « Saint-Nicolas-du-Chardonnet: un bastion de résistance », sur Le Point.fr,
  15. « Saint-Nicolas-du-Chardonnet: avec foi mais sans loi », sur Libération.fr,
  16. P. David Roure, « Pierre Bellégo, prêtre », Esprit & Vie, no 227,‎ , p. 62,63
  17. [Question écrite N° 17269] Michel Dreyfus-Schmidt, « Maintien de l'occupation illégale de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet », sur Sénat, , p. 2119.
  18. Pierre Bellégo, prêtre, L'ACAT, p. 107
  19. Pierre Bellégo, prêtre, Les derniers mois, p. 119

Quelques références de citations

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Liens externes

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