Petit Saint-Antoine

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Petit Saint-Antoine
Petit-Saint-Antoine, en face de l'hôtel de Beauvais (Paris).
Géographie
Pays
Division territoriale française
Arrondissement français
Région
Métropole
Collectivité territoriale française
Fonctionnement
Statut

Le Petit Saint-Antoine était une maison de chanoines fondée à Paris en 1361 pour secourir les malades atteints du feu infernal ou mal des ardents (ergotisme).

Situation[modifier | modifier le code]

Le couvent se situait l'origine entre la rue Saint-Antoine (actuelle rue François-Miron) et la rue du Roi-de-Sicile[1].

Il occupait approximativement l'emplacement actuel des nos 11 et 13 rue du Roi-de-Sicile, les nos 18 et 20 et les nos 1 à 7 rue de Rivoli et les nos 39 à 45 rue François-Miron[2].

Historique[modifier | modifier le code]

L'ordre hospitalier de Saint-Antoine, originaire du Viennois, fonde à Paris un hospice sous le règne de Jean II le Bon. Charles V, alors régent du royaume, favorise cet établissement, en leur faisant don du manoir de la Saussaie. Cette propriété, située dans les rues Saint-Antoine et du Roi-de-Sicile, avait été confisquée par le roi à deux partisans de Charles II de Navarre. L'établissement est érigé en commanderie en 1365. On y fait entrer quelques religieux qui exercent l'hospitalité envers les indigents atteints de la maladie appelée feu de Saint-Antoine (ergotisme). L'église du couvent est construite en 1368[3].

En y est fondée la chapelle des rois d'armes et hérauts du royaume de France, avec la permission du commandeur des frères de Saint-Antoine. À ces hérauts était affectée une chapelle fermée de grilles située derrière le maître-autel avec permission de la décorer, d'y placer des sièges et des coffres (pour des vêtements, des objets liturgiques ou autres, peut-être des archives) et même de s'y faire inhumer. Des messes et des services étaient prévus, pour les vivants et les morts[4]. C'était là la création d'un collège ou d'une confrérie[5].

En 1615, le titre de la commanderie de Paris est supprimé et la maison est convertie en collège pour l'instruction des jeunes religieux de l'ordre. En 1776, l'ordre hospitalier de Saint-Antoine est uni à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[3].

Cette maison religieuse est supprimée en 1790. Devenue bien national, elle est vendue en deux lots le 7 messidor an VI ()[3]. Elle est démolie en 1792. Sur son emplacement, est ouvert en 1806 le passage du Petit-Saint-Antoine dans l'alignement de la rue des Juifs (actuelle rue Ferdinand-Duval)[3],[6]. Le no 69 rue Saint-Antoine est construit à l'emplacement de la chapelle. Lors du percement du prolongement de la rue de Rivoli, ce passage est à son tour supprimé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Couvent du Petit Saint-Antoine, rues Saint-Antoine [François-Miron] et du Roi-de-Sicile. Plan de l'église et des bâtiments monastiques », sur Site des Archives nationales (consulté le )
  2. « Plateforme de webmapping Alpage », sur Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (Alpage) (consulté le ).
  3. a b c et d Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 19-20 [lire en ligne].
  4. Copie des lettres de l'ordonnance et fondation de la chapelle des rois d'armes et héraults du royaume de France, fondée en l'église de monseigneur Saint-Anthoine-le-Petit, à Paris. In: Parties inédites de l’œuvre de Sicile, héraut d'Alphonse V roi d'Aragon, maréchal d'armes du pays de Hainaut, 1867, p. 99.
  5. Philippe Contamine : Office d'armes et noblesse dans la France de la fin du Moyen Âge. In: Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1994, 1996, p. 311.
  6. Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch.Delagrave, 1876, p. 107

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Odon Jean Marie Delarc, L'église de Paris pendant la révolution française, 1789-1801, Vol. 1, Desclée de Brouwer, 1801, p. 226-227
  • Edmé Béguillet, Description historique de Paris: et de ses plus beaux monumens, Frantin, 1779, p. 210
  • J. de La Tynna, Dictionnaire des rues de Paris accompagné d'un plan de Paris, Chez l'auteur, 1812, p. 15
  • Philippe Bonnichon et Joëlle Pion Graff, Le Petit-Saint-Antoine, Hospice parisien soignant le mal des ardents du XIème au XVIème siècle (.pdf), 2010-04-17.

Article connexe[modifier | modifier le code]