Odile de Vasselot de Régné

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Odile de Vasselot de Régné
Odile de Vasselot de Régné en 2022.
Fonction
Directrice
Lycée Sainte-Marie d'Abidjan
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (102 ans)
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Distinctions

Odile de Vasselot de Régné, née le [1], est une résistante, fondatrice et première directrice du lycée Sainte-Marie d'Abidjan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Activité de résistante[modifier | modifier le code]

Odile de Vasselot de Régné est fille et petite-fille de militaires[2].

En 1940, alors dans le donjon du château familial du Poitou, elle écoute l'appel du 18 Juin du général de Gaulle. Son père est fait prisonnier de guerre à Nuremberg. Elle ment à sa mère pour entrer dans la Résistance, d'abord comme agente de liaison au service de renseignement Zéro avec comme nom de code « Danièle ». Elle devait prendre le train chaque fin de semaine pour remettre courriers et documents fournis par le service dans une « boîte à lettres » à Toulouse.

En 1944, Odile de Vasselot intègre le réseau Comète. Sous le pseudonyme de Jeanne, Odile était chargée d'exfiltrer par le train des aviateurs alliés tombés dans les pays contrôlés par le Reich[3]. Grâce à elle, de nombreux aviateurs ont pu rejoindre l'Espagne puis par la suite l'Angleterre.

Plus tard sollicitée pour témoigner de son expérience de résistante, elle donne de nombreuses conférences, notamment dans des écoles. Elle écrit ses mémoires de guerre en 1999[4] et 2000[5].

Activité d'enseignement[modifier | modifier le code]

Après la Libération, Odile de Vasselot poursuit ses études. Ayant obtenu une licence d'histoire à la Sorbonne, elle devient enseignante dans le secondaire à Sainte-Marie de Neuilly, collège fondé par Madeleine Daniélou, puis dirige le collège Sainte-Marie de Passy, proche du Trocadero, depuis transféré à Rueil-Malmaison et renommé Centre Madeleine-Daniélou. Odile de Vasselot s'engage au sein de la communauté apostolique Saint-François-Xavier en 1947[2].

Madeleine Daniélou voulait créer un collège hors de France. Après avoir envisagé le Japon, puis le Cameroun, la communauté apostolique Saint-François-Xavier envoie en 1959 Odile de Vasselot fonder le collège Sainte-Marie d'Abidjan. Ce projet rejoignait le souhait du président Félix Houphouët-Boigny d'éduquer les femmes ivoiriennes. Le collège ouvre ses portes en 1962 à Adjamé puis s'installe 5 ans plus tard en 1967 dans ses locaux définitifs de Cocody, et devient lycée en 1970. Ce lycée accueille dès l'origine des jeunes filles ivoiriennes aussi bien qu'étrangères. Cela donne à Odile de Vasselot l'occasion de fréquents contacts avec des personnalités, parmi lesquelles le président Félix Houphouët-Boigny, dont la résidence se trouvait à côté de l'établissement[Note 1].

Revenue en France en 1988, outre ses interventions dans des établissements scolaires pour raconter son parcours durant la guerre, elle distribue des repas aux personnes dans le besoin via la Banque alimentaire. Elle passe ensuite sa retraite avec d'autres religieuses à Paris[2].

Le 14 juillet 2023, à 101 ans, elle est invitée, au coté du résistant Henri Becker, au défilé militaire dans un tableau commémorant la création en 1943, par le général de Gaulle, de la médaille de la Résistance Française.

Décorations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Tombés du Ciel : histoire d'une ligne d'évasion, édité à compte d'auteur en 1999, réédité par les éditions du Félin en 2005.
  • Sous l'occupation... J'avais 20 ans, édité à compte d'auteur, 2000.
  • Lycée Sainte-Marie d'Abidjan, Naissance et premières années, édité à compte d'auteur en .

Sources[modifier | modifier le code]

  • Faire quelque chose, film de Vincent Goubet, 2000. Dans ce film, le réalisateur recueille le témoignage de 34 résistants dont Odile de Vasselot.
  • Conférence d'Odile de Vasselot, Youtube. Odile de Vasselot, résistante du réseau d'évasion "Comète" de la Belgique aux Pyrénées, évoque Andrée de Jongh, fondatrice de ce réseau.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 1988, la télévision ivoirienne relaye la nouvelle de son départ au journal télévisé, signe de l'aura qu'elle a acquise en 26 ans.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jérôme Cordelier, « Odile de Vasselot : « Je n’ai pas peur de la mort… Mais je ne suis pas pressée » », sur Le Point, (consulté le ).
  2. a b c d e et f Guyonne de Montjou, « Odile de Vasselot, agent de liaison », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous »,‎ 4-5 septembre 2021, p. 39 (lire en ligne).
  3. Odile de Vasselot, Tombés du Ciel : histoire d'une ligne d'évasion, n° (ISBN 2-86645-5835), collection Résistance-Liberté-Mémoire, éditions du Félin, 2005.
  4. Tombés du Ciel : histoire d'une ligne d'évasion, ouvrage édité à compte d'auteur en 1999, et réédité par les éditions du Félin en 2005, où Odile de Vasselot fait part de son engagement dans le réseau Comète.
  5. Sous l'occupation... J'avais 20 ans, ouvrage édité à compte d'auteur, où Odile de Vasselot évoque l'ensemble de son expérience de la guerre et de ses activités de résistance, qui dépassent le seul réseau Comète décrit dans son précédent ouvrage. Elle entre dans les détails de la vie de sa famille, afin de rendre son témoignage plus concrets au premier lectorat qu'elle vise alors : ses neveux et nièces.
  6. « Décret du 8 novembre 2021 portant promotion dans l’ordre national de la Légion d’honneur en faveur des militaires n’appartenant pas à l’armée active » [PDF], sur legiondhonneur.fr (consulté le ).