Nomadisme numérique
Le nomadisme numérique ou la mobilité connectée (qui intègre éventuellement la mobilité virtuelle réputée pour offrir tout ou une partie des avantages de la mobilité dans l'espace, sans certains de ses inconvénients, dont la nécessité de se déplacer physiquement) désigne les usages et usagers des technologies électroniques et informatiques sans-fil permettant d'accéder aux médias numériques et à des informations numériques, les modifier ou de communiquer par la téléphonie mobile ou par Internet et travailler En ligne et hors-ligne quel que soit l'endroit où l'on se trouve[1].
Cette forme de nomadisme virtuel pose de nouvelles questions éthiques. On ignore comment la psyché humaine s'adaptera à la virtualité et aux caractéristiques nouvelles de ce monde émergent, avec en outre le risque d'augmentation de la fracture numérique. En outre, des incertitudes concernent encore les effets sur la santé et l'environnement de la consommation électrique et production de déchets électroniques de ces technologies très consommatrices de ressources pas, peu, difficilement ou coûteusement renouvelables, qui évoluent rapidement en rendant des générations récentes de matériels désuets. Des incertitudes concernent aussi les effets des champs électromagnétiques induits par le développement et l'omniprésence des systèmes sans-fil.
Innovations, tendances[modifier | modifier le code]
Diverses applications en ligne, services en ligne, et l'ergonomie des sites internet s'adaptent à ce nouvel usage de l'internet.
Le nomadisme numérique permet aussi de nouvelles formes de travail ou télétravail[2] et d'éducation (« classes nomades », formation à distance et tout au long de la vie...) ou de travail collaboratif ;
C’est notamment grâce à l’essor des contrats en freelance ainsi que du télétravail[3]. L’expérience de nomade digital s’est ouverte à des professions très diverses : consultant, développeur, marketeur, rédacteur, graphiste, etc. Au début, c'était principalement les blogueurs qui adoptaient ce mode de vie, puis il s'est très vite répandu au sein des autres métiers du digital[4].
Il pourrait aussi jouer un rôle important dans le domaine de la répartition et gestion des flux d'énergie dans le cadre de la troisième révolution industrielle appelée de leurs vœux par le prospectiviste Jeremy Rifkin ou le parlement européen[5].
Cette nouvelle utilisation des moyens numériques et connectés permet également aux entreprises par le biais de certains de leurs opérationnels de pourvoir garder un contact permanent avec des processus en cours, des processus longs dans leurs traitement ou déroulement, des expériences devant se dérouler la nuit ou sur plusieurs journées.
Téléphonie et informatique nomade[modifier | modifier le code]
Le nomadisme se traduit par un usage en forte croissance de produits tels que les téléphones 3G ou 4G et/ou équipés de GPS, de Wi-Fi ou de Bluetooth, les ordinateurs portables, les PDA, les lecteurs MP3 (voir baladeur numérique), les Ebooks, les smartphones BlackBerry, etc.
Limites[modifier | modifier le code]
D'un point de vue technique la limitation vient surtout
- de la capacité mémoire de ces équipements, qui évolue fortement (Carte SD par exemple)
- des capacités des batteries qu'il faut recharger souvent ou remplacer.
- de la possibilité d'accéder aux réseaux (wifi, 3G, etc.)
Addiction[modifier | modifier le code]
Il semble que d'un point de vue psychologique, des utilisateurs du nomadisme numérique ressentent le besoin d'être connectés en permanence[6].
Le fait d’être connecté en permanence est soupçonné par certains de provoquer des comportements addictifs. Une personne dépendante à Internet peut présenter des comportements de violence dus au fait d’être privé de connexion par un proche ou par un parent. Ces personnes, en général, peuvent avoir des pratiques peu conventionnelles : ne se douchent pas, ne se coupent pas les cheveux, ne mangent pas avec régularité... Cela entraine-t-il des risques pour leur équilibre et santé? Les accros du numérique peuvent, par exemple, présenter des maux tels que les «text-Neck » et les «iNeck» qui sont des douleurs à la nuque provoquées par une mauvaise posture lors de l'utilisation des smartphones [7].
Sécurité, confidentialité[modifier | modifier le code]
D'un point de vue sécurité le nomadisme pose des problèmes particuliers de confidentialité et de respect de la vie privée (à cause des possibilités de géolocalisation en particulier).
Les technologies nomades demandent donc une utilisation consciencieuse du matériel par ses utilisateurs, des comportements à adopter comme cacher ses écrans lors des traitements sur des informations sensibles, faire attention en entrant des mots de passes, ne jamais laisser des appareils sans surveillance, etc. L'usager devrait donc également s'assurer du chiffrement des données échangées, de la sécurité des matériels et réseaux, et penser à se déconnecter lorsqu'il termine des sessions de travail ou de navigation [8].
Commerce numérique[modifier | modifier le code]
Le marketing a vu là une possibilité de connecter perpétuellement le consommateur usager à des banques de services en ligne (dont logiciels en ligne).
Opportunités[modifier | modifier le code]
Le nomadisme numérique pourrait offrir des possibilités d'embauche dans des activités telles que la téléassistance pour des entreprises proposant des services en ligne. Ceci du au fait que ce type d'usager constitue une disponibilité presque certaine et permanente pour assurer leur service en ligne [9].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Publication : Recommandations sur le nomadisme numérique », sur ANSSI (consulté le 28 janvier 2019)
- « Tendance. Être travailleur nomade : avantages et inconvénients », sur Courrier international, (consulté le 28 janvier 2019)
- « La montée du nomadisme numérique », sur MSN, (consulté le 28 janvier 2019)
- « Le «nomade numérique» est-il l'avenir du routard? », sur Slate.fr, (consulté le 28 janvier 2019)
- Written declaration on establishing a green hydrogen economy and a third industrial revolution in Europe through a partnership with committed regions and cities, SMEs and civil society organisations, ref : DC\651204EN.doc ; PE 385.621v01-00 ; 2007, PDF, 2 pages
- « Entreprises, E-business, IT Business, Startups et entrepreneurs - Clubic », sur Clubic.com (consulté le 7 août 2020).
- « L'addiction aux smartphones, une maladie ? », sur Sciences et avenir, (consulté le 14 juin 2016)
- « Aide à l'usage des services numériques », sur Université de Grenoble.
- « Rapport sur le nomadisme numérique à l'IN2P3 »
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Ordinateur portable
- Technologies de l'information et de la communication
- Espace numérique de travail
- Formation en ligne
- Téléphone sans fil
- Ville numérique
- Espace public numérique
- Cyber plate-forme
- Culture numérique
- Accessibilité du web
- Commerce électronique
- Courrier électronique
- Dématérialisation
- Internet Archive
- Internet par satellite
- Libertés sur Internet
- Société de l'information
- Technologies de l'information et de la communication
- Troisième révolution industrielle
- World Wide Web
- Lignes d'horizon (1990), essai de Jacques Attali
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- (en) Tsugio Makimoto et David Manners, Digital nomad, New York, John Wiley & Sons, , 246 p. (ISBN 978-0-471-97499-4, OCLC 877632602)