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Mort à crédit

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Mort à crédit
Auteur Louis-Ferdinand Céline
Pays France
Genre Roman
Éditeur Denoël
Date de parution 1936
Chronologie

Mort à crédit est le second roman de Louis-Ferdinand Céline paru en 1936 aux éditions Denoël.

Le deuxième roman de Céline

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Après le succès de Voyage au bout de la nuit, Céline entame très vite son prochain roman. Ce sera d’abord Tout doucement, puis Chanson morte, qui donne finalement Mort à Crédit roman qui sera publié en 1936[1].

Le roman s’inscrit comme étant la suite du premier, racontant la vie de Ferdinand Bardamu. Si le Voyage commençait par « Ça a débuté comme ça », Mort à crédit nous donne plus de précisions : « Ça », la vie de Bardamu, avait débuté bien avant, le à Courbevoie.

Dans le projet initial, Céline avait pensé à une histoire en trois temps qui raconterait l’enfance du héros, sa vie pendant la guerre, et enfin sa vie à Londres. Finalement Mort à crédit et ses 622 pages ne couvriront que la période de l’enfance. Le service militaire sera décrit dans Casse-pipe et Londres dans Guignol’s Band I et II ; mais les manuscrits restés longtemps inédits de Guerre et de Londres peuvent également s'inscrire dans cette trilogie.

Le livre parait en [2]. Comme dans le premier roman, la dimension autobiographique est toute relative. L'auteur a sélectionné quelques épisodes vécus en les dramatisant démesurément, et en a bouleversé la chronologie au gré des nécessités de son récit.

Structure du roman

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Le roman est divisé en trois parties d'importance à peu près égale, précédées d'un prologue. Celui-ci démarre sur le ton cynique du Voyage au bout de la nuit et est rédigé dans le même style. L'auteur y évoque son présent de médecin de banlieue confronté aux misères et aux petitesses humaines. De là, il glisse peu à peu dans les hallucinations délirantes que lui inspirent un accès de fièvre et les souvenirs d'enfance que celui-ci fait remonter, l'écriture se fait toujours plus haletante, hachée de points de suspension, la syntaxe se désarticule, Céline trouve là définitivement sa manière.

La première partie est le récit de l'enfance et de l'adolescence d'un fils de boutiquiers (Ferdinand Bardamu) dans le Paris des années 1900-1910. Ses apprentissages sont une suite d'échecs lamentables, d'une noirceur sans espoir. L'antithèse est constante entre le culte du progrès technique qui imprègne la Belle Époque et la déconfiture de petites gens incapables de s'adapter au nouveau siècle, guettées par l'endettement et la misère. D'où le titre du livre : vivre, c'est acheter sa mort à crédit.

La deuxième partie retrace son séjour en Angleterre, à Chatham, au Meanwell College, sur l'initiative de son oncle pour l'éloigner de ses parents, en particulier son père, avec qui il entretient des rapports conflictuels, et pour y apprendre l'anglais et ainsi avoir plus de chance de trouver du travail à son retour en France. En vain, car il estime que parler jusqu'à présent ne lui apporte que des problèmes et il en profite pour s'adonner à l'oisiveté jusqu'à ce qu'un nouveau collège plus moderne s'ouvre et que le petit collège, qui se vide de ses résidents, fasse faillite, ce qui le contraint à rentrer chez ses parents.

La troisième partie reprend par le détail cette thématique en relatant les deux années que passe le narrateur au service d'un savant et éditeur chimérique, songe-creux un peu aigrefin, qui se voudrait d'avant-garde. Il publie une revue de vulgarisation scientifique qu'il mène à la faillite en jouant aux courses, et embarque sa femme et le narrateur dans un rêve de retour à la terre dans une ferme délabrée de Picardie où il croit pouvoir révolutionner l'agriculture. L'échec final sera encore plus tragique.

Personnages

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Céline aligne dans ce roman une galerie de personnages ratés et inadaptés, dont le père Gorloge, M. Merrywin, sans oublier les propres parents de l'auteur, et surtout l'inventeur Roger-Marin Courtial des Péreires et son épouse. Personnage peut-être le plus mémorable de l'œuvre célinienne (après Ferdinand Bardamu et les autres avatars de l'auteur), Courtial, savant farfelu mais universel, figure tout à la fois géniale et grotesque, est inspiré de Henry de Graffigny, que Céline a côtoyé à la fin de la Première Guerre mondiale.

Le seul personnage positif est l'oncle Édouard qui périodiquement vient en aide à Ferdinand, et dont les interventions rythment le récit. La première partie s'achève sur les mots « Oui, mon oncle », et les deuxième et troisième sur « Non mon oncle ».

Thèmes : la mort, le sexe et la nausée

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Avec la mort de Madame Bérenge, celle de la grand-mère, les suicides de Nora Merrywin et de Courtial, le lecteur est entraîné dans un courant de violence et d’expériences sexuelles sordides, qui feront de Mort à crédit un livre bien plus osé que Voyage au bout de la nuit. On y retrouve le goût de Céline pour les descriptions collectives hallucinées, souvent empreintes de scatologie. Le vomissement est un événement récurrent dans le roman, souvent décrit avec une insistance morbide. La nausée y fait figure d'événement déclencheur au début (lorsque le narrateur est pris de fièvre) comme à la fin du roman (quand il décide de changer de vie pour s'engager dans l'armée).

Principales éditions

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Encyclopædia Universalis, « MORT À CRÉDIT - Fiche de lecture », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. Philippe Dulac, « Mort à crédit », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. Dans le roman mort à crédit, l'un des personnages (Courtial de Pereire) organise un concours des inventeurs sur le sujet le mouvement perpétuel, cela suscite des débats passionnés de la part de geek parmi les geek.