Mission des Nations unies en Bosnie-Herzégovine
Mission des Nations unies en Bosnie-Herzégovine | ||||||||
Médaille de la MINUBH, Force internationale de police des Nations Unies | ||||||||
Abréviation | MINUBH | |||||||
Résolution(s) | 1035 (21 décembre 1995) | |||||||
Durée | 21 décembre 1995-31 décembre 2002 (7 ans et 10 jours) | |||||||
Siège | Sarajevo | |||||||
Représentant spécial | Iqbal Riza décembre 1995-novembre 1996 Kai Eide janvier 1997-janvier 1998 Elisabeth Rehn février 1998-juillet 1999 Jacques Paul Klein août 1999-décembre 2002 | |||||||
Contribution et personnel | ||||||||
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Contributeurs | Liste
Allemagne
Argentine Autriche Bangladesh Bulgarie Canada Chili Chine République tchèque Danemark Égypte Estonie Fidji Finlande France États-Unis Ghana Grèce Hongrie Islande Inde Indonésie Irlande Italie Jordanie Kenya Lituanie Malaisie Népal Pays-Bas Nigeria Norvège Pakistan Pologne Portugal Roumanie Royaume-Uni Russie Sénégal Espagne Suède Suisse Thaïlande Turquie Tunisie Ukraine Vanuatu | |||||||
Effectif | 4 045 effectif maximal (septembre 1997) | |||||||
Troupe | 5 (officiers de liaison) | |||||||
Policiers | 2 057 (septembre 1997) | |||||||
Civils | 1 414 | |||||||
Civils locaux | 1 174 | |||||||
Civils internationaux | 395 | |||||||
Pertes | 12 morts | |||||||
Navigation | ||||||||
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La Mission des Nations unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH) était une mission de maintien de la paix des Nations Unies créée en vertu de la résolution 1035 du Conseil de sécurité des Nations unies du 21 décembre 1995. Elle a achevé son mandat le 31 décembre 2002, date à laquelle lui a succédé la Mission de police de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine (en).
D'après le site Web de la MINUBH :
- Le mandat de la MINUBH est de contribuer à l'établissement de l'état de droit en Bosnie-Herzégovine en aidant à la réforme et à la restructuration de la police locale, en évaluant le fonctionnement du système judiciaire existant, et en surveillant et contrôlant les performances de la police et des autres acteurs impliqués dans le maintien de l'ordre public.
L'établissement d'une force internationale de police était prévue dans les Accords de Dayton signée à Paris le 14 décembre 1995 qui ont mis fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine[1].
Organisation
[modifier | modifier le code]La MINUBH était dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG) nommé par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Le RSSG exerçait son autorité sur le commissaire de police de la Force internationale de police de l'ONU et coordonnait d'autres activités des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine.
Les principales composantes de la MINUBH étaient les suivantes :
- La Force internationale de police des Nations Unies (FIP), plus connue sous son acronyme anglais IPTF (pour International Police Task Force). La plus importante composante en matière d'effectif, elle avait pour objectif de réformer la police bosnienne pour en faire une force moderne en suivant les prescriptions des accords de Dayton.
- Le Bureau des droits de l'Homme en Bosnie-Herzégovine, chargé d'enquêter sur les violations passées des droits humains par les forces de police et de s'assurer que le personnel supervisé par l'IPTF exerce ses fonctions dans le respect desdits droits.
- L'unité consultative en matière de justice pénale. Créée par la Résolution 1184 du Conseil de sécurité des Nations unies du 16 juillet 1998 et composée de juristes internationaux et locaux, elle avait pour mission d'évaluer le fonctionnement du système juridictionnel pénal bosnien.
- Le Bureau des affaires civiles, qui offrait des conseils politiques aux autres composants de la MINUBH.
- Le Bureau des relations publiques.
Déploiement
[modifier | modifier le code]La MINUBH a été déployée en Bosnie-Herzégovine entre décembre 1995 jusqu'à la fin de l'année 2002. Son mandat a été prolongé et étendu à de nombreuses occasions par le Conseil de sécurité[2].
La Mission avait une présence à l'échelon national avec des quartiers généraux régionaux à Banja Luka, Bihac, Doboj, Mostar, Sarajevo, Tuzla et un quartier général de district à Brcko[3].
De 2001 à 2003, à la demande du Secrétaire général Kofi Annan, Jacques Paul Klein (États-Unis) a été son représentant spécial et coordonnateur de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine, avec rang de Secrétaire général adjoint. En tant que chef de mission, il avait l'autorité pour la gestion globale et la responsabilité de la gestion quotidienne de 2 700 policiers internationaux de 48 pays différents avec un budget de 168,2 millions de dollars[4]. La MINUBH a restructuré et réduit les forces de police d'avant-guerre, qui comptaient 44 000 hommes, pour les ramener à environ 16 000 agents qualifiés[5]. La Mission a recruté et formé le premier contingent de police de Bosnie-Herzégovine déployé auprès de la Mission des Nations Unies au Timor oriental et le premier groupe d'observateurs militaires bosniens des Nations Unies[6]. Elle s'est concentrée sur la lutte contre le terrorisme international, l'immigration illégale et la criminalité organisée et a réussi, en dix-huit mois, à réduire le nombre de personnes entrant irrégulièrement en Bosnie-Herzégovine, via ses trois aéroports, de 25 000 à 300 par an[7].
Controverse
[modifier | modifier le code]En 2003, l'officier Kathryn Bolkovac a découvert un réseau de trafic d'êtres humains impliquant des agents de l'ONU, après que deux jeunes filles ont été vendues et maltraitées dans des maisons de tolérance illicites. Des dizaines de filles ont fait état de récits « étrangement similaires » d'abus : elles ont notamment émigré pour travailler comme serveuses ou comme domestiques, y compris sur l'insistance de leur propre famille – mais ont été détournées vers la traite des êtres humains. Elles ont été déplacées vers différents endroits, déshabillées de force et vendues à des individus qui les ont battues et violées dans des différents lieux de perdition en Bosnie-Herzégovine[8],[9].
Bolkovac a accusé le chef de mission Klein de na pas avoir pris en considération plusieurs affaires très médiatisées qui avaient été portées à son niveau après qu'elle en a transmis un certain nombre à l'unité des affaires internes. L'histoire de Bolkovac a été adaptée dans le film Seule contre tous (The Whistleblower)[10]. Un audit de l'ONU, publié par le gouvernement américain en 2008, sur les actions de Klein en Bosnie-Herzégovine et au Libéria, l'a accusé d'un rôle important dans un certain nombre de scandales, tout en le disculpant spécifiquement de corruption. En 2010, un examen de l'audit par l'ONU a conclu que l'enquête avait été menée de manière inadéquate et que les allégations n'étaient pas établies, notamment par le fait que Klein n'avait pas absolument été informé des allégations et ni mis en état d'y répondre[8].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « United Nations Mission in Bosnia and Herzegovina » (voir la liste des auteurs).
- l(es) « UNIBH Antecedentes »
- (es) « UNIBH Mandato »
- « UNMIBH: United Nations Mission in Bosnia Herzegovina - Background », sur peacekeeping.un.org
- Michael Innes, Bosnian Security after Dayton: New Perspectives, Routledge, (ISBN 9781134148714, lire en ligne)
- Koops, The Oxford Handbook of United Nations Peacekeeping Operations, OUP, (ISBN 9780199686049, lire en ligne)
- « Bosnian peacekeepers for African Horn », BBC, (consulté le )
- Thalif Deen, « POLITICS: U.N. Peacekeepers to Leave Bosnia by Year-end », IPS News, (consulté le )
- (en) Nisha Lilia Diu, « What the UN Doesn't Want You to Know », The Telegraph, (lire en ligne)
- Colum Lynch, « U.S. Officials Divulge Reports On Confidential U.N. Audits », Washingtonpost.com, (lire en ligne, consulté le )
- « A 'Whistleblower' Made Into A Hollywood Heroine », NPR, (consulté le )