Mimoun Chengachi

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Mimoun Chengachi
Criminel
Image illustrative de l’article Mimoun Chengachi
Information
Naissance
Tanger (Maroc)
Décès Inconnu
Cause du décès Inconnu
Nationalité Néerlandaise
Marocaine
Surnom Simon
Actions criminelles Trafic de drogues
Affaires Willem Holleeder
Mocro Maffia
Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau du Maroc Maroc
Ville Utrecht
Famille Allal Chengachi (frère)
Omar Chengachi (frère)
Hakim Changachi (neveu)
Sadik Chengachi (neveu)
Yassin Chengachi (neveu)

Mimoun Chengachi, surnommé Simon, né en 1952 à Tanger (Maroc), est un criminel néerlandais.

Actif dans le milieu du haschich aux Pays-Bas dans les années 1990, Mimoun Chengachi, chef de la famille Chengachi entre en conflit en 1999 avec la famille Azouagh de Bréda sur fond de trafic de drogues. Plusieurs incidents ont lieu avant la disparition de Mimoun (49 ans), le 5 septembre 2001 à Lauwerecht. Il n'est jamais retrouvé.

Dans les années qui suivent la disparition de Mimoun, de nombreuses querelles ont lieu entre les deux familles : la fusillade de Tanger en 2002 (2 morts et 3 blessés), la fusillade d'Amsterdam de 2002 (2 blessés) et l'assassinat de Youssef Azouagh en 2004. Après un cesse-feu entre les deux familles en 2005, la famille Chengachi continue ses activités dans le milieu, donnent la mort à plusieurs membres de la famille dans le conflit Mocro Maffia dans les années 2010.

Le , le criminel Willem Holleeder, en présence de Peter R. de Vries et son avocate Sander Janssen, révèle lors de son procès que le corps de Mimoun Chengachi aurait été découpé en morceaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance et enfance[modifier | modifier le code]

Mimoun Chengachi naît à Tanger au Maroc et émigre dans les années 1970 aux Pays-Bas dans le but de trouver un travail et une meilleure condition de vie[1]. Il s'installe ainsi à Utrecht, dans le quartier de Kanaleneiland, se marie au Maroc et fait monter également sa femme vers les Pays-Bas, il s'ensuit la naissance de six enfants.

Carrière criminelle[modifier | modifier le code]

Dans les années 1990, la famille Chengachi fait son entrée dans l'importation du haschich marocain aux Pays-Bas. La famille décide ainsi d'investir dans l'ouverture de plusieurs coffee-shops à Utrecht et Amsterdam[2]. Dans le monde souterrain, Chengachi adopte le surnom Simon[1]. Il est ainsi impliqué dans le commerce de la drogue et se spécialisait dans les transactions en espèces, une pratique courante à l'époque. Au sein de ce milieu, Mimoun Chengachi est vu comme le chef de la famille, au dessus dans la hiérarchie, suivi de ses frères Allal et Omar[2].

Lors de cette période, Willem Holleeder est vu comme l'un des plus grands criminels du pays et fait régulièrement la une des journaux à la suite de ses activités criminelles. Quant à Chengachi, la famille parvient à rester sous le radar de la justice néerlandaise, important régulièrement des grandes quantités de haschich en provenance du Rif[1].

En 1999, la famille Chengachi est engagée dans une vendetta sanglante, à la suite d'un vol d'une cargaison de 500 kilos de haschisch par la famille Azouagh originaire de Bréda. De nombreux incidents ont lieu : grenades explosifs, fusillades et attaques entre les deux familles aussi bien à Utrecht qu'à Bréda. Quelque temps plus tard, l'entourage de Willem Holleeder est également impliquée dans cette guerre[3].

Disparition de Willem van Baaren en 2001[modifier | modifier le code]

Peu avant sa disparition, il avait des conversations avec un certain Willem van Baaren, qui a ensuite été retrouvé mort dans sa Mercedes-Benz à Amsterdam, attirant ainsi l'œil des enquêteurs néerlandais. Willem van Baaren, un homme d'affaires de Hierden, a été enlevé en 2001 et son corps a été découvert quelques semaines plus tard dans le canal d'Amsterdam au Rhin, près de Loenen aan de Vecht. Ses ravisseurs n'ont pas pris contact avec la famille ni demandé de rançon. Il avait été enlevé depuis le parking de l'hôtel Mercure Nulde-Putten le long de l'autoroute A28. Des témoins français ont assisté à l'enlèvement et ont vu l'homme d'affaires être violemment emmené dans une voiture. Sa Mercedes Benz avait été retrouvée abandonnée près de l'hôtel Mercure. On savait cependant qu'il avait des liens avec le milieu criminel[1].

Plus tard, l'ancien chef de la police judiciaire d'Amsterdam, Willem Woelders, a établi un lien entre la disparition de Van Baaren et une organisation marocaine avec laquelle Thomas van der Bijl (nl) faisait affaire. Cette organisation aurait été impliquée dans plusieurs meurtres, notamment en Brabant et au Maroc. Cependant, Paul Epskamp, est accusé à tort de vol de haschisch et est assassiné de manière brutale. Sa mort est associée à une sanglante vendetta entre deux familles mafieuses marocaines[1]. Willem van Baaren, quant à lui, menait une double vie en tant que baron de la drogue malgré sa foi profonde. Sa fille avait découvert des informations sur des criminels notoires, dont Paul Epskamp, ainsi que sur deux familles marocaines en conflit qui se livraient une vendetta meurtrière[1].

Disparition[modifier | modifier le code]

  • Le , Mimoun Chengachi est porté disparu à Lauwerecht[4],[5]. Bien que tous les yeux se tournent vers la famille Azouagh de Bréda, la justice néerlandaise n'a jamais pu identifier ou arrêter les auteurs de sa disparition.

L'après-disparition : la suite d'une guerre sans fin[modifier | modifier le code]

Attaques : La famille Chengachi cible principale (2001-2003)[modifier | modifier le code]

En septembre 2002, une fusillade éclate au coffee shop Cobra, situé dans le quartier Jordaan d'Amsterdam et appartenant à la famille Chengachi. Omar Chengachi, frère de Mimoun, est blessé lors de l'incident, tandis qu'Allal Chengachi survit malgré 26 balles reçues[2].

En 2002, Allal Chengachi est visé dans une attaque perpétrée par plusieurs hommes qui l'ont pris en embuscade dans une camionnette sur Stanleylaan à Utrecht. À l'époque, il était propriétaire du coffee shop Cobra dans la Bilderdijkstraat d'Utrecht[2].

En juin 2003, une grenade a été lancée à l'intérieur du coffee shop Cobra à Amsterdam, mais personne n'a été blessé[2].

Contre-attaques : Fusillade mortelle à Tanger, une autre à Bréda (2002-2004)[modifier | modifier le code]

Le à Tanger, des inconnus ouvrent le feu sur plusieurs membres de la famille Azaouagh alors qu'ils étaient attablés en terrasse du restaurant Di Napoli situé dans le coin entre la Rue Reda et le Boulevard Beethoven, tuant Jamal Azouagh et blessant également un cireur de chaussures de 12 ans et deux passants[6]. Youssef Azouagh, présent aussi, survit à cette fusillade[7].

Le , alors que Youssef Azaouagh (44 ans) sort de sa voiture pour rentrer chez lui, il est finalement abattu à Bréda[8]. L'auteur de son assassinat n'est jamais retrouvé[9].

Mocro Maffia et Audi Gang : Les Chengachi mènent la suite de l'organisation (depuis 2004)[modifier | modifier le code]

En 2005, bien que les circonstances de la disparition de Mimoun Chengachi restent floues et qu'un cesse-feu a lieu entre les deux familles rivales, les autres membres de la famille Chengachi mènent la succession de l'organisation, se tournant dans les années 2010 vers le commerce de la cocaïne. Pendant qu'une guerre de la Mocro fait rage à Amsterdam, la famille Chengachi, installée à Utrecht, entretient des liens étroits avec la famille Taghi.

Pendant que deux de ses neveux, Yassin Chengachi et Sadik Chengachi rejoignent dans les années 2010 les rangs de l'Audi Gang originaire d'Utrecht. Un autre neveu prend les rênes de la famille mafieuse Chengachi en commençant avec l'importation de cocaïne en collaborant avec ses oncles Allal et Omar.

Le , Yassin Chengachi fait partie d'un trio du quartier Kanaleneiland à Utrecht pour un braquage explosif en Allemagne. Après avoir pris le butin au bord d'une Audi sportive, le contrôle du véhicule est perdu à une vitesse maximale de 250 km par heure à Krefeld[10]. Yassin Chengachi est alors le seul survivant du trio qu'il a formé avec Mohammed H. et Redouan A.[11].

Le , Sadik Chengachi meurt après un braquage explosif commis en Allemagne dans un trio avec Anouar Taghi et Kevin H.. En effet, lors d'une fuite avec le butin, l'Audi finit par dériver de l'autoroute à une vitesse de 250 km par heure à Meppen[12]. Sadik Chengachi meurt sur le coup, Kevin H. est transporté d'urgence à l'hôpital et Anouar Taghi prend la fuite en faisant appel à un taxi qui le conduit à un hôtel, avant d'être arrêté par la police[13].

Le , par erreur, Hakim Changachi est abattu par des tueurs à gages en bas de son domicile[14]. Le nom de la personne abattu est révélé par le blogueur Martin Kok[7]. L'un des auteurs, Nabil Bakkali, un ami d'enfance et travaillant pour Ridouan Taghi, avait prévu d'abattre Khalid H. sous les ordres de Taghi et qui conduit le même véhicule[15]. Sous une pression de la famille Changachi, il se rend pour cette raison à la justice néerlandaise pour être arrêté et devenir le témoin clé contre l'organisation de Ridouan Taghi[16].

Enquêtes[modifier | modifier le code]

Le problème reste non résolu, malgré les enquêtes de Peter R. de Vries jusqu'en , à l'occasion du procès de Willem Holleeder. Ce dernier prétend lors de son procès que Mimoun Chengachi aurait été découpé en morceaux, bien que son procès était fixé sur John Jansen[17]. Ce dernier aurait témoigné que Cor van Hout (nl) se serait retrouvé impliqué dans un conflit entre la famille Chengachi d'Utrecht et la famille Azouagh de Bréda[3].

Lors de son procès, Holleeder affirme être au courant de l'histoire des trois Marocains et de la cargaison de drogue volée, l'un d'entre eux ayant disparu et prétendument découpé en morceaux selon Holleeder[18]. Il aurait également indiqué que plusieurs éléments étaient entremêlés, ce qui rendait difficile de déterminer qui était responsable de quoi. Peter R. de Vries aurait enquêté pour déterminer si cela pourrait être lié à l'assassinat de Cor van Hout, mais n'aurait pas abouti à des conclusions définitives dans cette enquête[19].

John Jansen était l'un des principaux membres de la Juliëtbende, un groupe criminel de Breda qui s'était spécialisé dans les enlèvements, l'extorsion, la violence et le trafic de drogues dans les années 90. Après sa condamnation, John Jansen aurait affirmé être entré dans le milieu criminel marocain. Dans sa déclaration, il aurait mentionné qu'il avait été en contact avec Cor van Hout juste avant sa mort, en raison d'un conflit impliquant Gijs van Dam et un groupe de Marocains d'Utrecht, dont Mimoun Chengachi[20].

Gijs van Dam était un ami proche de Cor van Hout et aurait été impliqué dans un conflit avec un groupe de criminels marocains au sujet d'une importante quantité de drogue. Cela l'aurait entraîné dans le conflit entre la famille Azouagh de Breda et la famille Chengachi d'Utrecht[21]. Cor van Hout aurait tenté de servir de médiateur en contactant John Jansen, espérant que ce dernier pourrait l'aider dans ce conflit. Selon John Jansen, Mimoun Chengachi et Jamal Azouagh auraient également été impliqués dans ce conflit[20].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Cette bibliographie est indicative. Cette bibliographie est indicative. Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (nl) Wouter Laumans et Marijn Schrijver, Mocro Maffia, Lebowskipublishers, , 256 p. (ISBN 978-90-488-2803-6)
  • (nl) Wouter Laumans et Marijn Schrijver, Wraak, Amsterdam, Lebowski, , 224 p. (ISBN 978-90-488-3621-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (nl) « Mimoun (‘Simon’): een spoorloze verdwijning, de moord op Willem van Baaren. Een bajesmaat vertelt », sur Misdaadjournalist, (consulté le )
  2. a b c d et e (nl) Europe Crime, « A5 uitgebrand na afrekening in Utrecht », sur europecrime, (consulté le )
  3. a et b (nl) Alles over Misdaad, « Holleeder: Mimoun Chengachi in stukken gesneden [Boevennieuws] », sur Alles over Misdaad, (consulté le )
  4. (nl) « Politie zoekt al weken naar Utrechter », sur www.rtvutrecht.nl, (consulté le )
  5. (nl) « Politiebericht stad Utrecht extra: man vermist », sur www.opennieuwsbank.nl (consulté le )
  6. « Tanger: Fusillade entre MRE en plein centre-ville », sur L'Economiste, (consulté le )
  7. a et b (nl) « Broeinest Tanger & de schoenpoetser van de Rue Reda (en Benaouf, natuurlijk) », sur Misdaadjournalist, (consulté le )
  8. (nl) « Broeinest Tanger: criminele hotspots », sur Misdaadjournalist, (consulté le )
  9. « Youssef Azouagh - Moordzaken », sur moordzaken.com (consulté le )
  10. (nl) timocs, « Zwaargewonde leden Audi-bende terug in NL », sur Crimesite, (consulté le )
  11. (nl) Ivar Penris, « Ramkrakers uit Utrecht verongelukken in Duitsland », sur ad.nl (consulté le )
  12. (nl) Redactie Panorama, « Verhuurder ontdekt schuilgarage Audibende », sur panorama.nl, (consulté le )
  13. (nl) Yelle Tieleman, « 'Plofkraak is een Utrechtse uitvinding' », sur ad.nl (consulté le )
  14. (nl) « Geliquideerde Hakim Changachi (31) in verband gebracht met beruchte Audi-bende », sur De Utrechtse Internet Courant, (consulté le )
  15. (nl) Yelle Tieleman, « Nabil B. voelt de hete adem van de familie Changachi en Ridouan Taghi en weet: hij is de klos », sur ad.nl (consulté le )
  16. (nl) Menno van Drongen, « Advocaat kroongetuige Nabil B.: ‘Onze cliënt is de dupe van een giftige cocktail van naïviteit, incompetentie en arrogantie’ », sur De Volkskrant (consulté le )
  17. (nl) Admin, « Holleeder: Mimoun Chengachi in stukken gesneden », sur Boevennieuws.pro, (consulté le )
  18. (nl) , « De Vries bood andere kijk op onderwereldmoorden (UPDATE2) », sur Crimesite, (consulté le )
  19. (nl) « Holleeder, de moord op Cor en een kwijnende palingboer », sur Misdaadjournalist, (consulté le )
  20. a et b (nl) Redactie Panorama, « Column Jens Olde Kalter: 'In Zandvoort hoor je nog eens wat' », sur panorama.nl, (consulté le )
  21. (nl) « Astrid Holleeder verhoord over de moord op Van Hout », sur Het Parool (consulté le )