Marie Jules Dupré

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Marie Jules Dupré
Marie Jules Dupré vers 1890.
Fonctions
Préfet maritime de Rochefort
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Gouverneur de la Cochinchine française
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Gouverneur de La Réunion
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Administrateur colonial, officier de marine, membre du Conseil d'amirautéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinction

Marie Jules Dupré, né le à Albi et mort à Paris le , est un officier de marine français qui fut gouverneur de La Réunion de 1865 à 1869, puis de 1871 à 1874, gouverneur de la Cochinchine.

Il est nommé membre du Conseil d'amirauté en 1874, Vice-amiral et préfet maritime en 1875.

Biographie[modifier | modifier le code]

Officier de marine[modifier | modifier le code]

Jules Dupré suit les cours de l'École navale et en sort en 1831.

Il est nommé enseigne de vaisseau en 1837, puis affecté dans les Caraïbes et ensuite en Extrême-Orient où il se livre à des travaux magnétiques, météorologiques et hydrographiques. Promu lieutenant de vaisseau en 1846, il est affecté au dépôt des cartes et plans au ministère de la Marine.

La guerre de Crimée[modifier | modifier le code]

Capitaine de frégate en 1854, il prend part à la guerre de Crimée en 1855 et remporte des succès tactiques importants.

Affectation dans l'océan indien[modifier | modifier le code]

Il est ensuite chargé des opérations navales en mer des Indes. En 1861, capitaine de vaisseau, il représente la France à la signature du traité de commerce avec Madagascar. Son affectation se termine en 1864, et il rentre en France.

Gouverneur de la Réunion[modifier | modifier le code]

Jules Dupré est nommé gouverneur de la Réunion en et rejoint l'île pour prendre son poste le . En 1867, il est promu au rang de contre-amiral.

Fin novembre 1868, Charles Buet, un journaliste catholique métropolitain, est accusé d'attentat aux mœurs sur un jeune créole. Le 29 novembre , un charivari est organisé et se transforme en manifestations anticléricales. En quelques jours, Saint-Denis s'embrase. Le 1er décembre , des revendications sont définit et concernent l'éducation et la laïcité, l'expulsion des jésuites, le renvoi du directeur de l'intérieur responsable de la situation financière désastreuse de l'île et l'élection des conseils au suffrage universel. Le 2, a lieu le rassemblement des dionysiens dans le calme devant la mairie mais, par la suite, l'armée charge les manifestants. Une dizaine de personnes sont tuées et d'autres blessées par balle dans le dos ou par coups de Baïonnette. Les manifestants par la suite incendient le collège jésuite[1]. Dupré confit la garde de la ville à la milice locale[2] et instaure l'état d'urgence pendant six mois. Jules Simon interpelle en janvier 1870 le gouvernement à la tribune du corps législatif et accuse Dupré[3].

Il retourne en métropole en 1869.

Gouverneur de la Cochinchine[modifier | modifier le code]

En février 1870, Dupré reçoit le commandement de la division des Mers de Chine et du Japon, puis en 1871, il est nommé gouverneur de Cochinchine, poste qu'il occupe jusqu'au .

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

À son retour en France en , il est nommé membre du Conseil d'amirauté. Promu au grade de Vice-amiral en , Dupré est nommé le mois suivant préfet maritime de Rochefort, puis de Toulon en 1877[4].

Il quitte le service actif en et meurt en [4].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Une espèce de grandes chauves-souris porte son nom, l'Eidolon dupreanum[6].

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Trois mois de séjour à Madagascar, par le capitaine Dupré, 284 p., Paris, éd. Louis Hachette, 1863

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Céline Ramsamy-Giancone, « Catholicisme et hindouisme populaire à l’île de La Reunion » [PDF], sur Université de la Réunion, (consulté le ), p. 189
  2. e Journal de Paris : national, politique et littéraire, édition du 18 janvier 1869 : les pièces officielles relatives aux troubles de l'Île de la Réunion sur Gallica
  3. Jean-François Géraud (Maître de Conférences en Histoire contemporaine), « Les « élites sucrières » de Bourbon/La Réunion » [PDF], 13, sur Revue Historique de l’Océan Indien (consulté le )
  4. a et b Taillemite 2002, p. 164.
  5. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  6. Recherches sur la faune de Madagascar et de ses dépendances sur Gallica

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marthe Du Bert, L'Amiral Dupré et la conquête du Tonkin, Paris, E. Leroux, 1924, 137 p.
  • « Dupré (Marie-Jules) », dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, (1re éd. 1982) (ISBN 2-84734-008-4), p. 164.
  • G. Desjardins (étudiant en médecine), Édouard Le Roy et Ernest Jalabert (étudiant en droit), Événements de l'île de la Réunion, vol. 1, Paris, Dubuisson, , 115 p. (BNF 30799282, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]