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Marcellin Desboutin

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L'Artiste : Marcellin Desboutin
Portrait par Édouard Manet (1875).
L'Absinthe
Marcellin Desboutin à côté de l'actrice Ellen Andrée par Edgar Degas (1876).

Marcellin Gilbert Desboutin, né à Cérilly (Allier) le 26 août 1823 et mort à Nice le 18 février 1902, est un peintre, graveur et écrivain français.

Biographie

Fils de Barthélémy Desboutin[1], garde du corps de Louis XVIII, et de la baronne Anne-Sophie-Dalie Farges de Rochefort[2], il fait ses études au collège Stanislas de Paris et entame des études de droit tout en écrivant des œuvres dramatiques. En 1845, il entre dans l'atelier du sculpteur Louis-Jules Etex à l'École des beaux-arts de Paris, puis il suit pendant deux ans les cours de peinture de Thomas Couture. Il voyage ensuite en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie. Il acquiert en 1857 une grande propriété près de Florence, l'Ombrellino, où il mène une vie fastueuse et se lie avec Edgar Degas.

La Guerre de 1870 interrompt les représentations au Théâtre Français de Maurice de Saxe, pièce écrite en collaboration avec Jules Amigues.

En 1873, à l'âge de cinquante ans, ruiné par des spéculations hasardeuses, Desboutin s'installe à Paris, où il retrouve Degas et fréquente Édouard Manet au café Guerbois et au café de la Nouvelle Athènes. Chez Manet, il rencontre Zola.

Pour gagner sa vie, il étudie la gravure et commence une série de pointes sèches tout en exposant ses peintures aux salons. Il participe ainsi à la deuxième exposition des impressionnistes avec six tableaux, dont Le Chanteur des Rues et Le Violoncelliste. Il fait de nombreux portraits de ses amis, parmi lesquels Edgar Degas, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Pierre Puvis de Chavannes, Eugène Labiche, Nina de Villard, Erik Satie, Joséphin Péladan, Edmond et Jules de Goncourt. En 1880, la nostalgie du soleil le pousse à s'installer à Nice, où il demeure jusqu'en 1888. Avec la découverte, dans une villa de Grasse, de cinq compositions de Fragonard Marcellin Desboutin réalise cinq merveilleuses gravures d'interprétation  : la Surprise, le Rendez-vous, la Confidence, l’Amant couronné et l’Abandonnée[3].

De retour à Paris, il participe à la fondation de la deuxième Société nationale des beaux-arts et fête sa nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur, le 8 juin 1895 avec deux cents convives présidés par Puvis de Chavannes, dans l'un de ces restaurants de Montmartre qu'il affectionne en portant le toast « Messieurs, buvons à Manet dans la peinture, à Chabrier dans la musique, à Villiers et à Duranty dans la littérature ! »[4]. Il retourne à Nice en 1896 et y travaille jusqu'à sa mort en 1902.

Écrivain, Desboutin, outre Maurice de Saxe, est l'auteur d'une traduction de Don Juan de Byron et d'un drame réalisé à la fin des années 1880, Madame Roland.

Desboutin a lui-même posé pour Manet, Renoir et Degas, notamment pour le célèbre tableau L'Absinthe de 1876.

Ses deux fils, André Mycho et Tchiquine sont également peintres.

Portraits à la pointe sèche

« Le portrait a toujours attiré Desboutin, non le portrait cherché, posé, figé ; mais le portrait libre où le modèle est saisi dans une attitude familière. Nul procédé ne convenait donc mieux à son tempérament que la pointe sèche. Là pas de morsures prudentes à l'eau-forte, pas de longs calculs, pas de travail patient, mais une improvisation nerveuse, souple, d'après le vif. Le personnage s'assied un instant dans l'atelier en causant, Desboutin prend sa pointe, grave le cuivre, le raie de traits fins et alertes ; et là, comme lorsqu'il peint, il ne garde rien des procédés habituels ; il n'ébarbe pas ses traits, mais profite de tous ces accidents pour obtenir des lignes plus grosses, des noirs ; procédé qui a du reste l'inconvénient de ne permettre qu'un tirage très restreint d'épreuves, la planche étant rapidement abîmée sous la presse. Aussi, plus que chez tout autre graveur, faut-il rechercher la première épreuve, et la collection qui est réunie à l'école des Beaux-Arts est extrêmement intéressante à ce sujet[5]. »

Trois portraits

Œuvres

Publications

  • Chansons et chansonnettes (1852)
  • Maurice de Saxe, drame en 5 actes, en vers, avec Jules Amigues, Paris, Théâtre-Français, 2 juin 1870
  • Versailles, poème (1872)

Bibliographie

  • Noël Clément-Janin, La Curieuse Vie de Marcellin Desboutin, peintre, graveur, poète, H. Floury, Paris, 1922
  • Bernard Duplaix, "Marcellin Desboutin Prince des Bohèmes" , Les Imprimeries Réunies, Moulins-Yzeure 1985

Iconographie

Notes et références

  1. Éléments biographiques d'après Renée d'Ulmès, « Marcellin Desboutin » in La Plume, 1900, Slatkine Reprints, Genève, 1968, p. 748-751.
  2. Desboutin signe parfois Baron de Rochefort.
  3. Jean Alboise, «Les peintures décoratives de Fragonard à Grasse gravées par Marcellin Desboutin», , "L’Artiste", mars 1890, pp.300-309, et, "L’Artiste", mars 1889, p.128.
  4. «Banquet Desboutin», in La Plume, n°148 du 15 juin 1895, pp.286-287
  5. Tristan Leclère, « Notes d'Art. Exposition Desboutin » in La Plume, janvier à juin 1903, Slatkine Reprints, Genève, 1968, p. 198.

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