Léonius de Furnes

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Léonius de Furnes
Description de cette image, également commentée ci-après
Albert de Vriendt, Thierry d'Alsace et Léonius de Furnes remettant les reliques du Saint-Sang à Bruges,
musée royal des beaux-arts d'Anvers.
Naissance Furnes
Décès
Nationalité flamand
Profession
religieux

Léonius de Furnes, né au XIIe siècle à Furnes (Comté de Flandre), et mort en 1163, est un religieux catholique flamand.

Il est abbé de l'abbaye de Lobbes puis de l'abbaye Saint-Bertin. Il accompagne Thierry d'Alsace lors de la deuxième croisade comme aumônier, et rapporte la relique du Saint Sang à Bruges[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Léonius de Furnes est élevé à la cour des comtes de Flandre qu'il quitte à l'âge de 22 ans. Ensuite il entre à l'abbaye Saint-Sauveur d'Anchin dirigée par Alvise, futur 3e évêque d'Arras, qui le propose comme prieur du prieuré Saint-Georges d'Hesdin[3], puis pour diriger l'abbaye de Lobbes en 1131[4].

Léonius n'y est pas élu abbé par les moines de l'abbaye de Lobbes mais par des commissaires réunis à l'abbaye de Bonne-Espérance. Il y introduit en douceur la règle de Cluny en offrant aux opposants la liberté de rallier un autre monastère. À sa requête, le pape Innocent II, dans une bulle reçue à Lobbes en , confirme la possession des biens de l'abbaye, règle le mode de nomination des abbés, détermine les droits et devoirs des évêques de Liège à Lobbes, défend d'inhumer les religieux dans l'église de Saint-Pierre, accorde aux moines l'autorisation de choisir eux-mêmes les avoués[5] et met le monastère sous la protection du Saint-Siège. Et en 1137, Léonius est appelé à diriger le monastère Saint-Bertin de Saint-Omer dont il devient le quarante-troisième abbé[6].

Il se rend trois fois à Rome, la première fois lors du Concile de Latran, ensuite pour défendre les intérêts de l'abbaye de Lobbes et de l'abbaye de Saint-Bertin[7].

Il part en 1147 à la deuxième croisade avec Louis VII de France et Thierry d'Alsace, et en reviennent en 1149 avec des trésors pour la chrétienté. Léonius de Furnes est chargé par Thierry d'Alsace de porter constamment les saintes reliques sur lui : le Saint-Sang honoré à Bruges, et le saint Cœur dont le secret a été gardé[8]. Quelque temps plus tard sainte Lutgarde (1182-1246) sera l'une des premières propagatrices de la dévotion au Sacré-Cœur.

La relique du Saint-Sang, basilique du Saint-Sang de Bruges.

Commémoration du Saint-Sang[modifier | modifier le code]

À Bruges, chaque année en mai, la procession du Saint-Sang commémore le retour de Thierry d'Alsace de croisade et la Saint-Relique est présentée à la foule par la confrérie du Saint-Sang. Cet événement a été reconnu en 2009 par l'UNESCO comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Description de la relique inestimable du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ que l'on conserve dans la chapelle de S. Basile à Bruges, Bruges, Corneille de Moor, , 36 p. (lire en ligne), Thierry pénétré de vénération & de respect pour le monument précieux qu'il venoit d'avoir reçu, redouta d'en être lui-même le porteur, il en commit la garde à Leonius abbé du monastère Saint-Bertin à Saint Omer qui l'avoit suivi pendant toute la guerre en qualité de son aumônier. Leonius pénétré des mêmes sentiments que son Prince l'attacha à son col & le porta religieusement sur son sein pendant tout le voyage jusque à Bruges
  2. Histoire littéraire de la France : ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur, et continué par des membres de l'Institut, impimerie nationale, (lire en ligne), LÉON OU LEONIUS ABBÉ DE LAUBES ET ENSUITE DE ST BERTIN. L'auteur de la chronique de Saint Bertin commence ainsi ce qu'il va dire de Léon Leo fortissimus bestiarum ad nul Uus pavebit occursum et immédiatement après cette phrase, abaissant un peu son style, il se contente d'observer que Léon ou Léonius naquit à Furnes, que sa naissance était illustre, qu'il fut élevé à la cour des comtes de Flandre dans les manières et les mœurs du monde urbanis moribus et qu'il y remplaça très jeune encore son oncle et son père dans les soins que le prince leur confiait de la distribution
  3. Théophile Le Jeune, <L'ancienne abbaye de Lobbes, Masquillier et Lamir, (lire en ligne), Après la retraite de Wautier de vives contestations ayant éclaté au sein de la communauté pour le choix d un nouvel abbé les commissaires chargés de diriger l élection tinrent le chapitre à l abbaye de Bonne Espérance récemment fondée par Hugues de Croix et saint Norbert et confiée aux soins du bienheureux Odon Léonius originaire du territoire de Thérouanne moine d Anchin et prieur d Hesdin en Artois fut appelé à succéder à Wautier il reçut la bénédiction abbatiale des mains de Liétard évéque de Cambrai 1131 A la requête de cet abbé le pape Innocent II par une bulle du 7 des calendes de mai de la même année confirma la possession des biens de l abbaye régla le mode de nomination des abbés détermina les droits et les devoirs des évêques de Liége à Lobbes défendit d inhumer les religieux dans l église de Saint Pierre accorda aux moines l autorisation de choisir eux-mêmes les avoués et prit le monastère sous la protection du Saint Siége Selon Gilles Waulde l abbé Léonius bannit l école du monastère et la transféra à l église de Saint Ursmer où elle fut mise sous la direction d un chanoine cependant les auteurs de l Histoire littéraire de France mentionnent encore plusieurs personnages distingués qui illustrèrent l école de Lobbes après la retraite de ce prélat De son temps le chapitre de Saint Ursmer fut déchargé des frais de réception de l évêque de Cambrai lors de ses visites diocésaines Léonius était très versé dans la littérature sacrée et dans la littérature profane En 1137 il fut appelé au gouvernement du monastère de Saint Bertin sa nomination fut approuvée par Benaud archevêque de Beims Plus tard il prit part à la croisade prêchée par saint Bernard et se rangea sous les drapeaux du comte de Flandre Thierry d Alsace qui à son retour de la Terre Sainte apporta à Gand une fiole contenant du sang du sauveur et suspendue au cou de l ancien abbé de Lobbes
  4. Vita D. B. Gozuini, Mss du moine Alexandre, XIIe siècle, n° 813 du catalogue des manuscrits, cité par Eugène Alexis Escallier dans L'abbaye d'Anchin 1079-1792, Lille, L. Lefort, 1852, p. 88.
  5. Au Moyen Âge, l'avoué est un laïque chargé par l'autorité ecclésiastique de défendre les intérêts de l'abbaye.
  6. Joachim Vos (Tome II) 1865, p. 72-74
  7. J. Henri Pignot, Histoire de l'Ordre de Cluny depuis la fondation de l'abbaye jusqu'à la mort de Pierre-le-Vénérable, Dejussieu, (lire en ligne), À peine installé, il reçut de Pierre le Vénérable l'invitation de venir faire acte de soumission à Cluny. Au lieu d'obéir il partit pour Rome avec Alvise, évêque d'Arras qui avait été son abbé à Anchin. Il y arriva au moment où s'assemblait le concile de Latran. Les Clunistes s'y présentèrent eux-mêmes et les deux parties produisirent leurs privilèges. Pendant dix jours, Innocent II, présidant un consistoire composé de dix-sept cardinaux, écouta leurs dires et mûrit sa décision. Désespérant enfin de vaincre l'obstination des religieux flamands, il leur donna une bulle qui n'était point, comme celle de ses prédécesseurs, une vague attestation de leur indépendance, mais une sentence motivée rendue contradictoirement et par laquelle les prétentions de Cluny étaient complètement annulées. Nous absolvons, disait le pontife en s'adressant à l'abbé de Saint Bertin, toi, tes successeurs et tes frères de toute soumission envers Cluny
  8. Histoire littéraire de la France, Firmin Didot, (lire en ligne), LÉON ou LÉONIUS ABBÉ DE LAUBES ET ENSUITE DE ST BERTIN. L'auteur de la chronique de Saint Bertin commence ainsi ce qu'il va dire de Léon Leo fortissimus bestiarum ad nid lius pavebit occursum et immédiatement après cette phrase, abaissant un peu son style, il se contente d observer que Léon ou Leonius naquit à Furnes, que sa naissance était illustre, qu'il fut élevé à la cour des comtes de Flandre dans les manières et les mœurs du monde urbanis moribus et qu'il y remplaça très jeune encore son oncle et son père dans les soins que le prince leur confiait de la distribution

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Coutume de Poperinge, 1147
  • Joachim Vos, Lobbes. Son abbaye et son chapitre : Histoire complète du monastère de Saint-Pierre à Lobbes et du chapître de Saint-Ursmer à Lobbes et à Binche, t. II, Louvain, Ch.Peeters, , 611 p. (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]